Les familles des victimes des crashs du 737 Max d’octobre 2018 (d’Ethiopian Airlines) et de mars 2019 (Lion Air) jugent la recertification du monocouloir américain en Europe prématurée. « Nous avons examiné à fond tous les aspects, déclare Patrick Ky, président de l’Aesa. Nous avons obtenu certaines améliorations. Nous avons aujourd’hui la croyance profonde que cet avion est beaucoup plus sûr. » Des associations comme Vol ET302 Solidarité et Justice ou Droit de Retrait, qui représentent notamment les familles européennes, sont sceptiques. Droit de Retrait se plaint du silence de l’Aesa concernant ses requêtes, et doute de la « loyauté » de Boeing. La mise en cause judiciaire du constructeur aux Etats-Unis s’était soldée par le versement de 2,5 milliards de dollars à l’Etat américain. Vol ET302 regrette que l’Aesa ne l’ait pas consultée avant de se prononcer, comme c’était prévu, et se demande pourquoi les syndicats de pilotes n’ont pas été inclus dans la décision finale. Enfin, les associations se demandent si l’Aesa accordera aux voyageurs le droit de retrait dont bénéficient les passagers américains (la possibilité de ne pas embarquer obligatoirement à bord d’un Max). 57 % des passagers américains se détourneraient de cet avion.
Le Monde – 27/01