Les syndicats se félicitent du retrait des projets de décret sur l’aide médicale d’État
15/09/2025
Le gouvernement Bayrou avait prévu de nouvelles restrictions à l’aide médicale d’État (AME) dans des projets de décret qui devaient être soumis pour consultation au conseil d’administration de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) le 11 septembre. Ce ne sera finalement pas le cas : ces textes ont été retirés par le gouvernement démissionnaire. Dans un communiqué commun, les syndicats CGT, CFDT et UNSA se réjouissent de cette décision : “Ces projets prévoyaient de réduire le panier de soins et de retarder l’accès à certaines prestations pour les personnes en situation irrégulière. Concrètement, cela aurait conduit à des renoncements aux soins et à des prises en charge tardives, avec des conséquences graves tant pour les personnes concernées que pour la santé publique. Depuis le début, les organisations signataires ont dénoncé ces manœuvres politiciennes dont l’unique objectif est, une fois encore, de stigmatiser les personnes étrangères et d’en faire des boucs-émissaires. Dépourvues de tout humanisme, ces mesures se seraient révélées inefficaces sur le plan budgétaire, dangereuses sur le plan sanitaire, et profondément indignes”.
FO se réjouit aussi, dans un communiqué de ce retrait et demande que les décrets sur le doublement des franchises médicales ne soient pas publiés : “Force Ouvrière s’est mobilisée pour dénoncer la méthode et le fonds de ces décrets et après avoir pris contact avec le Directeur de la Sécurité Sociale, le gouvernement a finalement retiré ces textes qui ne seront donc pas soumis au conseil de la CNAM et donc pas publiés. Notre combat et cette victoire syndicale témoignent de l’importance du dialogue social qui doit être construit et honnête. FO réaffirme son engagement constant et reste déterminée à garantir l’accès aux soins pour tous. Nous serons vigilants car nous savons que ces décrets pourraient revenir avec le nouveau gouvernement. FO réclame que les décrets sur le doublement des franchises médicales, qui eux sont passés devant le CA de la CNAM ne soient pas publiés”.
Source : actuel CSE
Inflation, salaires, effectifs salariés : pourquoi la masse salariale a ralenti en 2024
18/09/2025
Selon l’Urssaf, organisme de collecte et de recouvrement des cotisations sociales, la masse salariale du secteur privé a ralenti en 2024 : après une progression de + 5,7 % en 2023, ce taux ne s’établit qu’à 3,3 % l’année dernière. La masse salariale rejoint ainsi son rythme de croissance de 2017 et 2019, soit avant la crise sanitaire. Le salaire moyen par tête (SMPT) s’élève en 2024 à près de 3 000 euros (en hausse de 2,9 %) contre une hause de 4,4 % l’année précédente. Autre indicateur, les effectifs salariés. Selon l’Urssaf, ils “restent en hausse en 2024 mais à un rythme nettement plus faible qu’aux deux années précédentes : + 0,4 % après + 1,2 % en 2023 et + 3,2 % en 2022. Les effectifs salariés du secteur privé s’établissent à près de 20,3 millions en moyenne annuelle en 2024”.
Demeurent cependant des disparités sectorielles : si les effectifs salariés reculent dans la construction (- 1,4 %, soit – 22 400 postes) et dans l’intérim (- 5,0 %, soit – 38 600 postes), ils continuent d’augmenter dans l’industrie (+ 0,8 %, soit + 26 200 postes) et dans le tertiaire hors intérim (0,8 % d’augmentation, soit + 119 100), mais à des rythmes plus faibles qu’en 2023.
L’organisme détaille également les causes de ces ralentissements : le moindre dynamisme des salaires en raison du recul de l’inflation, et la progression plus modérée des recrutements de salariés. Autre coupable : la prime de partage de la valeur (ou “prime Macron”) distribuée dans les entreprises : “Contrairement à 2023, l’inclusion de la prime de partage de la valeur (PPV), exonérée de cotisations sociales, atténue légèrement la hausse de la masse salariale (+ 3,0 %). En effet, les montants distribués au titre de la PPV ont nettement reculé en 2024 : 3,4 milliards d’euros en 2024 contre 5,3 milliards l’année précédente”, indique l’Urssaf. Toujours selon l’organisme, ce repli salarial s’est notamment traduit par de moindres revalorisations du Smic entre 2023 et 2024 et a conduit à une modération des salaires.
Si l’on détaille par type de contrat, “les contrats à durée indéterminée (CDI), qui représentent 85 % des contrats dans le privé, enregistrent une hausse de 0,6 % en 2024, poursuivant leur tendance positive. À l’inverse, les contrats à durée déterminée (CDD), représentant 7 % de l’emploi salarié privé, sont en repli depuis 2023 (- 1,0 % en 2024)”.
À noter enfin que l’emploi des séniors (plus de 55 ans) progresse davantage que celui des moins de 30 ans : + 3 % pour les premiers contre + 0,7 % pour les seconds.
Source : actuel CSE
Une proposition de loi entend limiter l’indemnisation de l’assurance chômage
19/09/2025
La bataille d’opinion et d’influence autour de l’assurance chômage continue sur fond de discussions budgétaires. Alors que FO et la CFDT et maintenant la CGT contestent devant le conseil d’État la lettre de cadrage du gouvernement Bayrou leur demandant de négocier de nouvelles mesures d’économies pour le régime, une proposition de loi déposée par la députée Ensemble Stéphanie Rist vise à durcir les conditions d’indemnisation de l’assurance chômage.
Le texte reprend des éléments de la réforme voulue par Gabriel Attal : en 2024, le projet de décret n’avait pas été publié du fait de la dissolution et n’avait ensuite pas été repris par Michel Barnier. La proposition de loi envisage :
- d’exiger d’avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour bénéficier de l’assurance chômage (contre 6 mois sur 24 actuellement) ;
- de réduire de 18 à 15 mois la durée maximale d’indemnisation, “en dehors des périodes de chômage de masse”.
Si le texte était voté, ces dispositions s’appliqueraient aux nouveaux demandeurs à compter du 1er janvier 2026.
L’exposé des motifs de cette proposition de loi justifie ainsi ces modifications :
“Dans un contexte où ceux qui travaillent ont le sentiment qu’on leur en demande toujours davantage, il nous faut pouvoir acter la « désmicardisation » de la société, le rapprochement du salaire net et du salaire brut au bénéfice des salariés et, in fine redonner de l’air aux Français qui travaillent. C’est dans cet esprit que nous souhaitons voir adoptée la réforme de l’assurance‑chômage présentée par le Gouvernement de Gabriel Attal en mai 2024. Malgré les réformes que nous avons menées, le nombre d’emploi vacants demeure élevé, estimé à près de 480 000 au premier trimestre 2025. La situation budgétaire impose également de pouvoir réaliser des économies. Le Gouvernement présentait en mai 2024 la possibilité de réaliser 3,6 milliards d’euros d’économies avec la réforme que nous présentons”.
Source : actuel CSE