Santé

28% des actifs contaminés par la Covid pensent l’avoir été sur leur lieu de travail

31/05/2021

Les travailleurs dont les conditions de travail se sont dégradées durant la crise sont plus nombreux à avoir été contaminés par le virus, selon l’enquête Tracov de la Dares, publiée vendredi 28 mai. En présentiel, l’intensification du travail accroît le risque de contamination. Pourtant, les télétravailleurs ne sont pas moins nombreux à avoir été contaminés.

40 % des personnes ayant travaillé durant la crise ont subi une dégradation de leurs conditions de travail, selon l’enquête TraCov diligentée par la Dares, la direction des études statistiques du ministère du Travail. Cette enquête a été menée au 1er trimestre 2021 auprès de 20 000 personnes ayant travaillé durant la crise sanitaire. Les résultats ont fait l’objet de deux analyses, publiées le 28 mai. La première vise à construire une typologie des travailleurs selon la façon dont s’est déroulée leur activité professionnelle durant cette période. La seconde a pour objet la définition de l’ampleur et des facteurs de contamination des travailleurs à la Covid-19. 

Quatre catégories de travailleurs 

Après analyse, quatre groupes de travailleurs émergent des statistiques. 

“Peu d’impact” pour un travailleur sur deux

Les conditions de travail sont restées stables pour les travailleurs de ce groupe. Leur façon de travailler est restée globalement inchangée, même s’ils s’ont près de 20% à rapporter une hausse de leur sentiment d’insécurité de l’emploi. Il s’agit majoritairement d’ouvriers et d’employés, en majorité des hommes, employés dans l’agriculture, l’industrie et la construction. 

“Intensification” pour un travailleur sur trois

La crise a entraîné une forte augmentation de l’activité professionnelle de ces travailleurs. Ils décrivent une progression forte des exigences émotionnelles de leur emploi (pour 40% d’entre eux). Ces travailleurs, majoritairement issus des secteurs décrits comme “essentiels” (santé, enseignement, commerce de détail) ont en parallèle assisté à une amélioration du sens donné à leur travail. Leur autonomie et leurs marges de manoeuvres ont également été améliorées. Cette catégorie durement impactée concerne principalement des femmes, cadres et professions intermédiaires.

“Dégradation” pour un travailleur sur 10

Ce groupe rassemble les salariés les plus durement touchés par la crise. Ils ont constaté une dégradation générale de leurs conditions de travail : intensification, durée du travail, conflits de valeurs, exigences émotionnelles, insécurité de l’emploi très forte. Ce groupe rassemble surtout des travailleurs de l’enseignement ainsi que ceux de certains services comme la banque/assurance, dont une majorité de femmes et beaucoup de télétravailleurs.

“Accalmie” pour moins d’un travailleur sur 20

Beaucoup plus rare, ce groupe rassemble les travailleurs pour lesquels le travail a été moins intense durant la crise. Leur sentiment de coopération et de soutien ainsi que leur sens du travail se sont améliorés. Il s’agit surtout de travailleurs des secteurs soumis à restrictions : activités culturelles sportives, hébergement/restauration, qui ont continué à travailler (l’étude ne concernant pas les travailleurs en activité partielle totale).

Les télétravailleurs autant contaminés que les travailleurs en présentiel

La répartition dans ces groupes a une influence sur l’état de santé et le risque de dépression. Ce risque, qui a doublé pendant la crise, concerne davantage les groupes dont les conditions de travail ont été les plus touchées, “intensification” et “dégradation”. Ils sont également les plus nombreux à avoir été contaminés par la Covid-19. 

Contaminations dues au Covid-19 selon les groupes d’évolution des conditions de travail, Dares, enquête TraCov.

Globalement, 18% des travailleurs ont indiqué avoir contracté la Covid-19, dont 5% indiquent que la contamination a eu lieu “très probablement au travail”. Au total, ce sont 28% des actifs contaminés qui estiment très probable d’avoir été contaminés au travail, principalement dans le secteur de la santé, du social et de la sécurité. Des métiers qui comportent une proportion de femmes élevée. 

Dans le cadre du travail en présentiel, l’enquête relève que si le port du masque et le lavage des mains sont largement respectés (respectivement par 75 et 90% des actifs), la distanciation physique l’est beaucoup moins (moins de 40%). L’intensité des contacts et du travail la rendent plus difficile, ce qui entraîne une hausse du nombre de contaminations.

Pourtant, les télétravailleurs ne sont pas moins contaminés que les travailleurs en présentiel. Ils se contaminent moins au travail, mais contractent davantage le virus dans la sphère privée, potentiellement en raison de contacts familiaux ou amicaux plus fréquents. La Dares précise toutefois que des études complémentaires à un niveau plus global sont nécessaires pour préciser la contribution d’ensemble du télétravail à la dynamique de l’épidémie.

Laurie Mahé Desportes

Six actifs occupés sur dix déclarent être exposés à des conflits de valeurs dans leur travail

01/06/2021

Six actifs occupés sur dix signalent être exposés à des conflits de valeurs dans leur travail, selon une étude de la Dares, publiée le 27 mai 2021. Les conflits éthiques interviennent lorsque le travail entre en contradiction avec les convictions personnelles.

Cinq situations d’exposition peuvent être identifiées :

Réalisation de choses que l’on désapprouve ;

Tâches jugées inutiles ;

Absence de fierté du travail bien fait ;

Insuffisance de moyens ;

Manque de sens et de qualité.

Les salariés les plus exposés aux conflits de valeurs “déclarent plus fréquemment une santé physique et mentale dégradée”. Ainsi, 47 % d’entre eux indiquent avoir une santé altérée, c’est-à-dire qu’ils jugent leur état de santé général “assez bon, mauvais ou très mauvais”, alors que cette proportion est de 17 % pour ceux qui sont classés comme étant “peu ou pas exposés” ou encore 29 % pour ceux qui ont la “fierté d’un travail utile et bien fait malgré l’insuffisance de moyens”.

Restauration collective : les contraintes allégées à partir du 9 juin

02/06/2021

En vue de l’adaptation du protocole sanitaire (lire notre article), le ministère du Travail a adressé aux partenaires sociaux une nouvelle version de la fiche relative à l’organisation et au fonctionnement des restaurants d’entreprise. Les nouvelles mesures doivent entrer en vigueur à compter du 9 juin. 

Les salariés pourront de nouveau déjeuner avec des collègues dans la limite de 6 personnes par table, tout en gardant une distance minimale de 2 mètres entre les convives et entre les tables occupées, sauf si une paroi fixe ou amovible assure une séparation physique. 

La jauge ne sera plus d’une personne pour 8m2 mais de 50 % de la capacité du restaurant d’entreprise. 

Des repas d’affaires pourront de nouveau être organisés. 

Télétravail, réunions, moments de convivialité : ce qui change à partir du 9 juin

03/06/2021

Le ministère du Travail a actualisé une nouvelle fois mercredi 2 juin son protocole sanitaire en entreprise afin de préciser les règles applicables à compter du 9 juin. Télétravail assoupli, réunions en présentiel, retour des moments de convivialité. Mais attention, la vigilance reste de mise.

Actualisé le 19 mai dernier (lire notre article), le protocole sanitaire en entreprise vient de l’être une nouvelle fois, hier en fin d’après-midi, afin d’accompagner les employeurs dans l’assouplissement du télétravail à partir du 9 juin. 

La limite d’une journée en présentiel peut être dépassée

Comme annoncé par la ministre du Travail à maintes reprises et comme prévu dans le projet de texte (lire notre article), les entreprises vont pouvoir envisager un retour en présentiel de leurs salariés à compter du 9 juin. Il ne s’agit pas de revenir en présentiel 5 jours sur 5 mais de lever la règle autorisant le travail sur site uniquement un jour par semaine et à la condition que le salarié soit volontaire. 

Le protocole continue de souligner que “le télétravail peut être considéré comme une des mesures les plus efficaces pour prévenir le risque d’infection au SARS-CoV-2 dans un objectif de protection de la santé des travailleurs, conformément au premier principe de prévention énoncé à l’article L. 4121-2 du code du travail qui consiste à éviter les risques pour la santé et la sécurité au travail”.

Mais il assouplit les modalités du télétravail en permettant à l’employeur de fixer “dans le cadre du dialogue social de proximité, un nombre minimal de jours de télétravail par semaine, pour les activités qui le permettent” et ce, en s’appuyant sur l’accord national interprofessionnel (ANI) du 26 novembre 2020. Les salariés pourront donc être amenés à revenir plus d’un jour sur site à compter du 9 juin. 

Le protocole actualisé appelle également à la vigilance quant “au maintien des liens au sein du collectif de travail et à la prévention des risques liés à l’isolement des salariés en télétravail”. 

Le retour des réunions en présentiel 

Si les réunions en audio ou en visioconférence restent à privilégier, le ministère du travail admet qu’elles puissent se tenir en présentiel dès lors que les gestes barrières, notamment le port du masque, les mesures d’aération/ventilation des locaux ainsi que les règles de distanciation sont respectées.

Le retour de la convivialité mais à 25 personnes maximum 

Enfin, à compter du 9 juin, les entreprises vont pouvoir de nouveau instaurer des moments de convivialité réunissant les salariés en présentiel. Mais attention, pas à n’importe quelles conditions. Les entreprises devront : 

Assurer le strict respect des gestes barrières, notamment le port du masque ;

Prévoir des mesures d’aération/ventilation ; 

Veiller au respect des règles de distanciation ;

Faire en sorte que ces moments de convivialité se tiennent dans des espaces extérieurs ; 

Et qu’ils ne réunissent pas plus de 25 personnes.

 Jusqu’au 9 juin, les entreprises doivent continuer à appliquer la version du 19 mai du protocole.