Les liens entre les enjeux militaires et l’industrie spatiale en Gironde
L’industrie spatiale et la stratégie militaire ont toujours été intimement liées et ce n’est pas un hasard si les acteurs de l’écosystème spatial girondin, ArianeGroup, Dassault Aviation et Thales, sont aussi des acteurs de la Défense. Sud-Ouest a interrogé le Général Jean-Marc Laurent, responsable de la chaire Défense et Aérospatial de l’Université de Bordeaux. L’Espace est devenu stratégique avec la guerre froide, il y a eu une montée en puissance technologique et industrielle des pays, dont la France, le 3ème pays à accéder à l’Espace. L’Espace est ensuite devenu un champ de bataille, permettant un soutien aux forces au sol, prenant différentes formes (renseignement, communication, numérisation, pilotage de drones, météorologie, géopositionnement etc.). Il s’agit désormais de se prémunir de formes d’agression souvent indirectes, ambiguës et parfois anonymes. L’armée française y a d’ailleurs désormais un commandement dédié, le commandement de l’Espace. « Pour agir vite on a besoin d’engins spatiaux et donc de lanceur réactif, capables de décoller au coup de sifflet » explique le Général. Si la Gironde est la région des lanceurs et de l’accès à l’Espace (propulseurs latéraux d’Ariane mais aussi ceux qui servent aux missiles de la dissuasion), l’environnement bordelais est très complémentaire du toulousain, plutôt spécialisé dans les satellites. « Cette expertise a généré de nombreuses activités industrielles indispensables aux lanceurs, comme la conception de matériaux spécifiques qui résistent aux températures et pressions extrêmes. Cette technologie a essaimé et on s’en sert dans d’autres domaines comme pour le Rafale dans l’aéronautique » détaille Jean-Marc Laurent. « Ce que nous rapportent les investissements dans la recherche spatiale va bien au-delà de la seule échelle spatiale » conclu-t-il.
Sud-Ouest du 3 octobre
Décollage réussi pour SpaceX, une cosmonaute russe en route vers l’ISS
Une cosmonaute russe a décollé ce mercredi vers la Station spatiale internationale (ISS) depuis les Etats-Unis, à bord d’une fusée de l’entreprise américaine SpaceX. La mission revêt un caractère particulièrement symbolique en pleine guerre en Ukraine. Anna Kikina, seule femme cosmonaute russe actuellement en service actif, fait partie de l’équipage Crew-5, également composé de deux Américains et d’un Japonais, Nicole Mann et Josh Cassada, représentant la NASA et la Jaxa, et Koichi Wakata pour l’agence spatiale japonaise. Il s’agit de la 5ème mission régulière vers l’ISS assurée par SpaceX, via sa fusée Falcon 9 et son vaisseau Crew Dragon, pour le compte de la Nasa. Un Américain avait décollé il y a 2 semaines à bord d’une fusée Soyouz vers l’ISS. Ce programme d’échange d’astronautes, prévu de longue date, a été maintenu malgré les très fortes tensions entre les deux pays. Après un voyage d’environ 30 heures, le vaisseau s’amarrera jeudi à la Station Spatiale internationale, qui évolue à environ 400 km d’altitude. Les membres de Crew-5 rejoindront les 7 personnes déjà à bord (2 Russes, 4 Américains, et 1 Italienne). Quelques jours de passation sont prévus avec les 4 membres de Crew-4, avant que ceux-ci ne soient renvoyés sur Terre.
Ensemble de la presse du 6 octobre