Le démonstrateur Phoebus du futur étage supérieur d’Ariane 6 poursuit son développement
ArianeGroup a reçu mercredi 2 novembre l’approbation de l’Agence spatiale européenne (ESA) pour poursuivre ses travaux de développement sur le démonstrateur du nouvel étage supérieur d’Ariane 6. L’ESA avait lancé en 2019 avec les industriels ArianeGroup et MT Aerospace, fournisseur allemand de composants et sous-systèmes spatiaux, filiale d’OHB, le coup d’envoi des travaux sur le prototype Phoebus (Prototype of a Highly OptimizEd Black Upper Stage). Il est destiné à préparer, d’ici 2030, le futur étage supérieur d’Ariane 6, Icarus (Innovative Carbon ARiane Upper Stage). Cet étage sera réalisé en matériaux composites légers à base de fibres de carbone, permettant l’utilisation des ressources de façon plus durable. Les architectures d’étage et l’intégration des systèmes de l’étude de Phoebus ont été confiées aux équipes d’ArianeGroup à Brême qui sous traitent les matériaux et technologies destinés aux réservoirs et structures composites dans des conditions cryogéniques à MT Aerospace à Augsburg. La phase d’étude préliminaire A avait été complétée en mai 2021 par une phase B, dans le cadre d’un nouveau contrat, d’un montant de 14,6 M€. ArianeGroup va désormais pouvoir lancer les phases C&D de son étude, le 3ème contrat s’élevant à 50 M€. Les essais derniers du démonstrateur Phoebus (composé d’un réservoir d’hydrogène liquide placé sur un réservoir d’oxygène liquide) seront effectués à Lampoldshausen, sur les installations du DLR, l’Agence aérospatiale allemande, en charge de l’évaluation de la performance. Ils incluront le cycle de remplissage et de ravitaillement, la pressurisation et le drainage des réservoirs.
Air & Cosmos du 4 novembre
Le collectif Assises du NewSpace publie le rapport Ambition NewSpace 2027
Quelques mois après les 1ères assises du NewSpace, le rapport Ambition NewSpace 2027 liste une série de préconisations pour aider la nouvelle génération d’entreprises du spatial à percer. 16 entités parmi lesquelles figurent 3i3seuropa, le CNES, le GIFAS, l’ISAE-SUPAERO, le Club Galaxie ou la Chaire Sirius de l’Université Toulouse Capitole dressent dans le document une série de 24 pistes pour aider le NewSpace français à s’imposer sur la scène internationale. « La France dispose d’un écosystème spatial d’industriels et de PME riche qui explique, pour une large part, la seconde position mondiale qu’elle occupe dans les secteurs du lancement et de la géo-information d’origine spatiale », explique le rapport. Face aux moyens financiers déployés aux États-Unis, le collectif plaide notamment pour la création d’un fonds souverain d’1Md€ pour le spatial français. Il permettrait ainsi des levées de fonds jusqu’à 100 M€, en particulier lorsque les startups du spatial sont en phase d’industrialisation. Le collectif plaide également pour la mise en place « d’un mécanisme pour 1€ privé investi, 1€ public garanti afin d’inciter à la création de fonds d’investissement dans le secteur spatial », et appelle à une accélération de la commande publique sous forme de contrats pluriannuels et à l’instauration d’un guichet unique européen. Pour gagner des parts de marché à l’étranger, le rapport incite également à miser davantage sur les nations émergentes du spatial. Lors du Congrès international d’astronautique qui s’est tenu à Paris en septembre, certaines entreprises françaises ont tenté d’approcher des pays comme l’Australie ou le Rwanda qui cherchent ou viennent de créer leur agence spatiale mais qui ne disposent pas de l’expertise française en la matière. Pour relever tous ces défis, le collectif appelle enfin à la formation d’une « nouvelle génération d’ingénieurs » remarquant le manque d’ingénieurs système pour couvrir les besoins de nouveaux acteurs et que « le NewSpace exige des connaissances spécifiques en industrialisation, une approche multiculturelle et de solides compétences en vente à l’export ».
La Tribune du 4 novembre
Safran acquiert la PME Syrlinks et conforte son leadership dans les équipements de communications Terre-Espace
Safran Electronics & Defense a conclu l’acquisition de Syrlinks, une PME française basée à Cesson-Sévigné, près de Rennes, spécialisée dans les radiocommunications et les radionavigations, principalement pour le secteur spatial et le PNT (Position Navigation Temps). Safran Electronics & Defense complète ainsi son portefeuille de solutions grâce aux systèmes de communication embarqués pour satellites de Syrlinks, et renforce sa maîtrise de l’ensemble de la chaîne de communication bord et sol. Le groupe « poursuit sa démarche d’un positionnement toujours plus solide dans l’espace et le PNT Résilient », se félicite Martin Sion, Président de Safran Electronics & Defense. Syrlinks possède également une expertise en matière de GNSS résilient et d’horloges atomiques miniatures, complémentaire de celle de Safran Electronics & Defense, ce qui vient « renforcer l’offre unique de Safran Electronics & Defense pour répondre aux enjeux de positionnement, de navigation et de synchronisation intègres, quand les systèmes de navigation par satellite sont perturbés accidentellement ou intentionnellement, dans des environnements civils ou de Défense », indique Safran.
Capital Finance du 7 novembre
Les constellations en orbite basse, enjeu crucial pour l’Europe
Le Journal du Dimanche consacre un article à l’essor des constellations en orbite basse, cruciales pour l’accès à du très haut débit, avec des enjeux en matière de cybersécurité et de souveraineté, notamment. « Pour se faire une place en orbite basse, l’Europe peut compter sur une solide ressource industrielle grâce à deux des plus grands fabricants mondiaux de satellites, Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space (TAS) », souligne l’hebdomadaire. TAS a notamment signé un contrat avec l’opérateur Télésat pour la maîtrise d’œuvre de Lightspeed, un réseau « ultraperformant » qui s’appuie sur une flotte initiale de 298 satellites. Airbus est de son côté le fournisseur de la constellation lancée par OneWeb, forte de près de 400 satellites. La France possède en outre un réseau de startups dynamique, parmi lesquelles Hemeria, pionnière de la filière des nanosatellites, Exotrail, spécialiste des systèmes de propulsion des objets, ou encore Unseenlabs, spécialisée dans l’interception de signaux radiofréquences depuis l’Espace.
Le Journal du Dimanche du 6 novembre
En Espagne, les débris d’une fusée chinoise entraînent la fermeture d’une partie de l’espace aérien
L’Espagne a fermé brièvement une partie de son espace aérien, vendredi 4 novembre, en raison de la retombée dans l’atmosphère de débris d’une fusée chinoise. Les vols ont été suspendus pendant 40 minutes en Catalogne (nord-est de l’Espagne), ainsi que dans d’autres régions du nord du pays, « en raison des risques associés au passage de l’objet spatial CZ-5B dans l’espace aérien espagnol », a tweeté la protection civile de Catalogne. Ce n’est pas la première fois que la Chine perd le contrôle d’un objet spatial lors d’un retour sur Terre, précise Air & Cosmos. En juillet, les restes d’une fusée chinoise étaient tombés dans la mer de Sulu, aux Philippines. En 2020, des débris d’un lanceur Longue Marche s’étaient écrasés sur des villages en Côte d’Ivoire, sans faire de blessés.
Air & Cosmos du 7 novembre
Boeing : le premier vol habité de la capsule Starliner vers l’ISS encore repoussé
La NASA a annoncé, jeudi 3 novembre, que le vol de la capsule Starliner, initialement prévu en février prochain, n’interviendra pas avant avril 2023. Selon l’agence spatiale américaine, ce nouveau report répond à la nécessité de réguler le trafic vers la Station spatiale internationale (ISS). Boeing avait dans un premier temps espéré pouvoir réaliser son premier vol habité en 2022. Ce vol habité avait été repoussé une première fois à février 2023. Ce vol test, appelé CFT (pour « Crew flight test »), doit transporter deux astronautes de la NASA, qui devraient rester environ deux semaines dans l’ISS. En cas de succès de la mission, la capsule de Boeing pourra être certifiée et commencer ses vols opérationnels, à une date qui reste à déterminer. La NASA souhaite ainsi disposer d’un deuxième moyen de transport vers l’ISS pour ses astronautes. Pour l’heure, seule la capsule de SpaceX, déjà en service, assure cette mission.
Les Echos du 4 novembre
Plateforme Zephyr : Airbus s’associe à la société japonaise Space Compass
Airbus HAPS Connectivity Business (Airbus HAPS) a signé une lettre d’intention avec Space Compass Corporation of Japan en vue d’un accord de coopération visant à fournir au marché japonais des services de connectivité mobile et d’observation de la Terre depuis la stratosphère, grâce à la plateforme Zephyr d’Airbus. Samer Halawi, CEO d’Airbus HAPS, a commenté : « Notre équipe spécialisée travaillera en étroite collaboration avec Space Compass pour offrir des services mobiles 4G/5G à faible latence, à un coût sans précédent. Notre plateforme innovante, qui bat tous les records, alimentée par de l’énergie verte, suscite l’intérêt de plusieurs opérateurs de réseaux mobiles, de fournisseurs de services par satellite et d’autres fournisseurs de services dans le monde entier ». Airbus HAPS est une filiale d’Airbus destinée à fournir de nouveaux services respectueux de l’environnement à partir de l’avion stratosphérique Zephyr, propulsé à l’énergie solaire. Ces services concernent notamment la connectivité mobile, l’observation de la Terre et les applications gouvernementales. « Capable de fournir des services 4G/5G à faible latence, Zephyr agit en complément des réseaux terrestres, et offre aux opérateurs de réseaux mobiles une solution rentable pour desservir les zones rurales et éloignées, ainsi que pour les interventions d’urgence », précise Airbus.
Air & Cosmos du 8 novembre
Le sismomètre martien Seis fournit encore des données majeures
Le 20 octobre, l’Institut de physique du globe de Paris (Université Paris Cité / CNRS / IPGP), les centres de données de la NASA et le Consortium international de sismologie Iris (Incorporated Research Institutions for Seismology) ont publié les données d’un événement sismique majeur de la mission Mars InSight, un tremblement du sol martien de magnitude 4,7 sur l’échelle de Richter, enregistré le 4 mai dernier par le sismomètre français Seis (Seismic Experiment for Interior Structures). Les données vont permettre à la communauté scientifique mondiale d’affiner la connaissance de l’intérieur de Mars, grâce à l’analyse des ondes sismiques. L’atterrisseur américain InSight, arrivé le 26 novembre 2018 sur Mars, vit probablement ses dernières semaines d’activité, précise Air & Cosmos. Le CNES indique : « de nombreux ajustements ont été menés afin de réduire l’énergie consommée chaque jour par l’atterrisseur et les instruments à bord. Certains sous-systèmes de Seis ainsi que la station météorologique APSS [Auxiliary Payload Sensor Suite] opérée par le CNES ont ainsi été maintenus partiellement ou complètement éteints, tout au long de ces derniers mois. Les aléas météorologiques de Mars (tempêtes de poussière, obscurcissement de l’atmosphère, périodes de froid) sont surveillés de près et les opérations s’adaptent à ces aléas au jour le jour ».
Air & Cosmos du 8 novembre
Réunion des ministres du spatial européen : focus sur les dossiers à examiner
La réunion des ministres du spatial européens doit avoir lieu les 22 et 23 novembre à Paris, afin d’adopter le budget de l’ESA pour les trois ans à venir (2023-2025). L’agence a proposé à ses membres de lui allouer une hausse de 25% de ses financements, à 18,7 Md€, par rapport à la période précédente. La préparation de cette réunion ministérielle 2022 « a été fluide », selon Philippe Baptiste, président du CNES. Des sujets font consensus, tels que les programmes qui permettent de surveiller l’évolution du climat, de mesurer l’impact du réchauffement de la planète ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Copernicus, l’infrastructure d’observation de la Terre européenne, devrait bénéficier d’une hausse importante de son budget. L’autonomie d’accès à l’Espace est aussi une priorité reconnue unanimement, grâce à l’achèvement, la mise en vol et la montée en cadence d’Ariane 6 et au succès de Vega C, qui a réussi son vol de qualification en juillet dernier. Une enveloppe de 3 Md€ doit être mise en place pour le transport spatial. Certains sujets sont encore ouverts : celui de la contribution de l’ESA à la future constellation de connectivité souveraine européenne, notamment, ou celui des futurs lanceurs européens, qui prendront la succession d’Ariane 6 et de Vega C. Les vols habités représentent un autre sujet essentiel pour l’Europe. Aucun programme ne sera lancé lors de cette ministérielle. Un petit budget sera toutefois mis en place pour financer un groupe de travail, qui devra remettre ses conclusions fin 2023 lors du prochain sommet européen. « Toute la question est : l’Europe peut-elle se permettre de ne pas être un acteur dans les vols habités ? Cela alors que les États-Unis, la Russie, Chine et l’Inde ont cette capacité souveraine », et que la Station spatiale internationale sera fermée en 2030, souligne Philippe Baptiste.
Le Figaro du 9 novembre
La station spatiale chinoise est désormais complètement assemblée
Lundi 31 octobre, treize heures après son décollage à bord d’une fusée Longue Marche-5B, le module Mengtian (« rêve des cieux » en mandarin) s’est arrimé à la station spatiale chinoise (CSS) dont il constitue le troisième et dernier élément. La station orbitale chinoise est conçue pour être habitée en permanence par un équipage de trois personnes. Deux hommes et une femme, arrivés en juin, se trouvent actuellement à bord.
Le Monde du 9 novembre
Mission Artemis : une tempête repousse le décollage au moins au 16 novembre
Le décollage de la mission Artemis 1 a été de nouveau repoussé, au mercredi 16 novembre au plus tôt, en raison de la tempête Nicole qui devrait frapper la Floride en milieu de semaine, a annoncé la NASA. Le décollage était jusqu’ici prévu dans moins d’une semaine, le 14 novembre. Le 16 novembre, la fenêtre de tir s’ouvrira à 01H04 du matin heure locale (06H04 GMT), mais cette nouvelle date dépend de « conditions sûres pour les employés pour retourner au travail, ainsi que des inspections après le passage de la tempête », a précisé la NASA. Une autre date de repli est fixée au 19 novembre. La NASA a aussi indiqué travailler à d’éventuelles « opportunités de lancement additionnelles ».
Le Figaro du 9 novembre
Près de Toulouse, Zephalto veut développer un tourisme spatial éco-responsable
La startup Zephalto, installée à Escalquens, près de Toulouse, entend déployer des ballons à l’hélium pour des traversées dans la stratosphère, à 25 km d’altitude. Soutenue par Bpifrance, Airbus Développement, la région Occitanie, et par des investisseurs privés, la startup a noué un partenariat technique avec le Centre national d’études spatiales (CNES) qui a élaboré le design de l’aéronef. Elle souhaite lancer un premier vol avec passagers en 2024. L’aéronef doit toutefois être certifié par les autorités aériennes européennes (EASA). Zephalto entend générer 40 M€ de chiffre d’affaires la première année, en transportant 360 passagers. 500 touristes (fortunés, le billet s’élevant à 120 000 €) se sont pré-inscrits.
La Dépêche du Midi du 9 novembre