Focus sur Hemeria, acteur toulousain reconnu de l’industrie spatiale et des systèmes de défense
Hemeria a su s’imposer sur le marché des nanosatellites, des ballons, et de certains équipements militaires de pointe. Née en 2019 de la cession de l’entreprise Nexeya à un groupe allemand, la société est partenaire de longue date du CNES et des grands donneurs d’ordre. L’ensemble de ses activités spatiales sont regroupées à Toulouse où elle dispose de 3 000 m2 de salle blanche, à proximité de Thales Alenia Space. Hemeria compte au total 5 sites industriels en France et 400 salariés. Elle fabrique, dans le spatial, plusieurs sous-systèmes, conçoit et produit également une gamme de nanosatellites d’une masse comprise entre 30 et 100 kg, charge utile comprise. Ces nanosatellites sont vendus au CNES, à la Direction générale de l’armement (DGA) et à des clients privés. Hemeria fabrique également plusieurs types de ballons sur son site d’Ayguevives en Haute-Garonne : des ballons captifs, reliés par un câble au sol et déployés à 400 m de hauteur, ils sont utilisés pour des missions de surveillance et de protection ; et une nouvelle génération de ballons stratosphériques, baptisés BalMan, il s’agit de ballons pilotés évoluant à 22 km d’altitude permettant de couvrir une zone de 10 000 km2. Les 1ers essais en vol sont prévus en 2025 pour une mise en service l’année suivante. Enfin, Hemeria développe, à Toulouse également, dans le domaine militaire, des systèmes embarqués comme de l’équipement de dissuasion à bord de sous-marins ou encore des radars sol. Sur l’exercice 2022-2023, la société a enregistré un chiffre d’affaires de 57 M€, dont 70% est réalisé grâce au militaire.
La Dépêche du 2 janvier
Décollage attendu en 2024 pour Ariane 6
Après des tests techniques réussis menés au centre spatial guyanais et au centre technique de Lampoldshausen en Allemagne, l’agence spatiale européenne (ESA) envisage un 1er vol du lanceur européen aux environs de l’été 2024. Les pays membres de l’ESA, en ont besoin : l’Europe ne dispose plus de fusées capables d’envoyer des charges lourdes en orbite depuis le vol de la dernière fusée Ariane 5 en juillet 2023. Le 1er exemplaire d’Ariane 6 devrait partir par bateau vers la Guyane en février 2024. Un second tir, le 1er pour un client, devrait être réalisé avant la fin de l’année 2024. ArianeGroup maître d’œuvre industriel des fusées Ariane, souligne toutefois qu’il reste des tests complémentaires à réaliser pour éprouver le lanceur dans des conditions de fonctionnement dégradées et nécessaires à sa qualification finale. La montée en cadence d’Ariane 6 sera progressive. L’outil industriel a été conçu pour produire entre 9 et 12 lanceurs par an. Il faudra plusieurs années avant d’atteindre cette cadence de production maximale. Fin 2023, Arianespace dispose en carnet de commandes de 28 lancements Ariane 6, dont 18 pour la seule constellation de satellites de télécommunications Kuiper du groupe Amazon.
L’Usine Nouvelle du 26 décembre
SpaceX lance la navette spatiale militaire X-37B et clôt une année record
SpaceX a mobilisé son lanceur lourd, Falcon Heavy, afin de mettre en orbite la navette spatiale militaire X-37B, lors d’un tir réalisé dans la nuit du 28 décembre depuis le port spatial Kennedy en Floride pour la mission « USSF-52 » du Pentagone. Falcon Heavy fonctionne pour la 9ème fois en 2023 et pour la 1ère fois pour lancer X-37B, en vertu d’un contrat de 130 M$, signé en 2018. La majorité des précédentes missions du vaisseau sans pilote X-37B avait été confiée à la fusée Atlas 5 de United Launch Alliance (ULA), filiale de Boeing et de Lockheed Martin. Dérivé de la navette spatiale, le X-37B, un petit véhicule autonome et réutilisable, vole depuis 2010. Il est capable de revenir dans l’atmosphère pour y atterrir à l’horizontale en mode avion. La mini-navette porte quelques centaines de kilos de charges utiles et est alimentée en énergie par des panneaux solaires. La dernière mission du X-37B, construit par Boeing, s’était achevée en novembre 2022, après un record de 908 jours passés en orbite. Mi-décembre, la Chine a lancé son propre drone spatial, nommé « Shenlong ». Par ailleurs, avec ce tir réussi, SpaceX atteint un nouveau record de 97 lancements en 2023, soit 50% de plus qu’en 2022 et près de la moitié des lancements mondiaux. En 2024, elle prévoit 144 tirs, soit une douzaine de lancements par mois.
Les Echos du 29 décembre
Entretien avec Michel Friedling, fondateur de Look Up Space
Pour le général Michel Friedling, ancien commandant de l’Espace, qui livre un entretien dans le Figaro, les capacités européennes de surveillance de l’Espace sont insuffisantes compte tenu des risques et menaces. Il a notamment fondé la startup Look Up Space, spécialisée dans la surveillance des objets en orbite. « Ce qui est crucial, c’est de rendre l’Espace transparent au sens physique et au sens juridique. Aujourd’hui, il ne l’est pas », explique-t-il. « Il est impératif de détecter l’activité spatiale avec précision, exhaustivité et dans la temporalité la plus appropriée. Idéalement, il faut observer les objets dans l’Espace toutes les 90 minutes, c’est-à-dire à chaque révolution d’orbite », ajoute Miche Friedling. Or ce n’est pas le cas aujourd’hui pour l’Europe, dont les capacités sont insuffisantes pour les orbites basses et reposent sur des moyens français, avec le radar militaire Graves et des radars d’acquisition de trajectoire Satam. « L’Espace va devenir plus dangereux, qu’on parle de menaces intentionnelles ou de risques de collision. Il y aura par ailleurs beaucoup d’objets nouveaux », poursuit le général. Avec un nombre toujours croissant satellites en orbite, près de 10 000 aujourd’hui, contre 2 000 il y a 4 ans, le risque de collision augmente fortement. « Nous développons, avec le soutien de France 2030, un radar qui détecte et suit des objets très petits dans l’Espace, avec une grande précision. En 2024, nous aurons notre 1er prototype », assure Michel Friedling. « En parallèle, nous développons une plateforme digitale innovante qui permet la fusion de données pour établir une cartographie temps réel très précise des objets en orbite. Nous en avons fait une première démonstration au Salon Space Tech de Brème, en Allemagne. Avant 2028, nous aurons déployé un réseau mondial de nos radars avec notre outil de traitement de données et de calcul », déclare-t-il finalement.
La Figaro du 2 janvier
L’Inde ouvre les lancements orbitaux de 2024
Le coup d’envoi de l’année spatiale 2024 a été donné dès le 1er janvier par l’Agence spatiale indienne (ISRO). Un lanceur moyen PSLV (Polar Satellite Launch Vehicle) a placé sur orbite basse un petit satellite polarimètre à rayons X, XPoSat, ainsi qu’une plateforme technologique non déployable Poem 3 (PSLV Orbital Experimental Module 3). Cette dernière contient 10 charges utiles, et est hébergée sur le 4ème étage du lanceur, qui officie pour la 1ère fois comme une plateforme stabilisée. L’Inde s’est hissée l’an passé à la 4ème place des puissances spatiales, derrières les Etats-Unis, la Chine et la Russie, avec 7 réalisations orbitales, dont le 1er atterrissage au pôle Sud de la Lune, le 23 août. En 2024, l’ISRO prévoit même une hausse d’activité (d’au moins 30%), avec de nouvelles missions ambitieuses, comme l’envoi de sondes vers les planètes Mars et Vénus, ainsi que les 1ers vols d’essai de la capsule Gaganyaan sans équipage, avec l’objectif de faire voler des hommes dans l’Espace dès 2025.
Air & Cosmos du 3 janvier
L’agence spatiale russe Roscosmos prolonge ses vols croisés avec la NASA jusqu’en 2025
L’agence spatiale russe Roscosmos a annoncé jeudi 28 décembre la prolongation jusqu’en 2025 du programme de vols croisés avec l’agence américaine de la NASA vers la Station spatiale internationale (ISS). L’accord permet d’envoyer des Américains vers l’ISS à bord de vaisseaux russes, et réciproquement. Cette prolongation de la coopération entre les 2 pays, solution pragmatique malgré les désaccords profonds, vise à « maintenir la fiabilité de l’exploitation de l’ISS dans son ensemble », a déclaré la société d’État russe dans un communiqué. Les derniers vols ayant eu lieu dans le cadre de l’accord actuel ont amené, en septembre 2023, l’astronaute américaine de la NASA Loral O’Hara vers l’ISS à bord d’un vaisseau spatial russe Soyouz MS-24. Plus tôt, en août, le vaisseau spatial américain Dragon-7 amenait le cosmonaute de Roscosmos Konstantin Borisov à la station. Le cosmonaute Alexander Grebyonkin devrait également se rendre à l’ISS au cours du 1er semestre 2024 en tant que membre de l’équipage de la mission Crew-8. Le dernier calendrier de la NASA vise un crash contrôlé de la station spatiale internationale (ISS) en janvier 2031. La Russie espère de son côté mettre en service sa propre station avant cette date. Elle cherche en effet à se sortir de sa coopération spatiale avec les Etats-Unis. Le 1er segment de la nouvelle station orbitale russe devrait être mis en service d’ici 2027, selon l’agence Reuters.
L’Usine Nouvelle du 30 décembre
Portrait d’Hélène Huby, PDG de The Exploration Company
Le journal Les Echos consacre une série de portraits de personnalités qui comptent pour réindustrialiser la France, parmi lesquels Hélène Huby, cofondatrice et PDG de The Exploration Company. 2 ans après sa création, la startup européenne a levé plus de 45 M€ pour lancer d’ici 2027 le 1er service européen de fret spatial. L’entreprise a également déjà conclu un accord de 100 M$ pour être le cargo d’Axiom Space, qui doit construire la station orbitale qui prendra le relai de l’ISS. Elle pourrait également être choisie par l’Agence spatiale européenne prochainement. Hélène Huby a réuni au sein de The Exploration Company « un mélange unique de vétérans mondiaux de l’industrie et de jeunes ingénieurs en informatique et aérospatial », pour fabriquer la 1ère capsule européenne privée, qui soit à la fois économique financièrement et durable.
Les Echos du 4 janvier
1ère mission commerciale de l’année pour SpaceX
Pour sa 2ème mission orbitale de l’année, seulement 20 h après la 1ère, dédiée au déploiement de la constellation Starlink, le lanceur Falcon 9 de SpaceX s’est vu confier Ovzon 3, le 1er satellite de l’opérateur de télécommunications suédo-américain Ovzon AB, pour le placer sur orbite de transfert géostationnaire (GTO). Le lancement est intervenu dans la nuit du 4 au 5 janvier depuis la base militaire de Cape Canaveral, en Floride. Ovzon 3 mettra environ 3 mois à rejoindre sa position orbitale définitive. Le vol du Falcon 9 s’est terminé par la récupération du 1er étage sur la terre ferme. Il s’agissait du B1076, qui volait pour la 10ème fois depuis janvier 2023. Le prochain lancement opéré par SpaceX est attendu pour le 7 janvier.
Air & Cosmos du 5 janvier