ESPACE

L’étage supérieur d’Ariane 6 mis à feu pour la première fois avec succès

ArianeGroup a annoncé, dans un communiqué, la réussite du 1er « essai à feu » de l’étage supérieur de la future Ariane 6, sur le site de l’agence spatiale allemande (DLR) de Lampoldshausen, au nord de Stuttgart. « La réalisation de ce test est une étape importante dans la qualification (du lanceur) et le succès de son vol inaugural », s’est félicité André-Hubert Roussel, qui préside la société, chargée du développement et de l’intégration des lanceurs de la lignée Ariane. Il faudra encore 3 essais pour que l’étage cryogénique réallumable, innovation clef du futur lanceur, soit déclaré « prêt à voler ». Outre le moteur Vinci, le système APU (Auxiliary Power Unit) doit aussi être qualifié, sa fonction est de maintenir sous pression les réservoirs d’oxygène et d’hydrogène liquide en orbite pour permettre le réallumage du propulseur. En parallèle, le Centre national d’études spatiales (CNES) français, réalise à Kourou, en Guyane, les essais combinés entre le futur lanceur et son pas de tir. « Les étages du premier modèle d’Ariane 6 qui ira dans l’espace sont en cours d’intégration et de finalisation sur les sites ArianeGroup de Brême (en Allemagne) et des Mureaux », précise l’entreprise. Ariane 6 dispose d’un carnet de commandes déjà rempli, début septembre, celui-ci comptait 29 vols, dont 18 pour la constellation Kuiper du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos. De quoi assurer environ 3 ans d’activité.

Les Échos du 7 octobre

ESA : la réunion ministérielle de Paris est en préparation

Le Figaro rappelle que la préparation de la réunion des ministres de l’Espace des 22 États membres de l’Agence spatiale européenne (ESA), prévue les 22 et 23 novembre, à Paris, bat son plein. L’ESA demande 18,7 Md€ de budget sur les trois ans à venir (2023-2025), soit une hausse de 25% par rapport à la période précédente. L’objectif est de réduire les dépendances de l’Europe spatiale, mises en lumière avec la fin des coopérations avec la Russie, suite à l’invasion de l’Ukraine. Le transport spatial figure parmi les programmes prioritaires, avec une enveloppe de 3 Md€, pour accompagner la mise en service d’Ariane 6. D’autres programmes déjà lancés ont besoin de nouveaux financements, notamment dans l’observation de la Terre (Copernicus) et la navigation, afin de compléter Galileo avec des satellites de géolocalisation en orbite basse. Les États membres devront aussi examiner le budget alloué à l’ESA pour poursuivre la coopération à bord de la Station spatiale internationale sur la période 2024-2030, ainsi que les missions lunaires du programme Artemis, en coopération avec les États-Unis. L’avenir du projet ExoMars doit aussi être discuté. De nouveaux programmes sont aussi à financer, notamment Union Secure Connectivity, la future constellation de connectivité souveraine, portée par la Commission européenne. L’ESA espère aussi obtenir le financement d’EL3 (European Logistic Lunar Lander), un véhicule automatique qui servirait à ravitailler les futures missions habitées lunaires d’Artemis, pour lequel une étude de faisabilité a été commandée à Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space. La question des vols habités, en revanche, ne devrait pas être envisagée dans l’immédiat. « Ce sera au sommet spatial de 2023, qui doit se tenir en Allemagne, de prendre la décision politique de lancer un programme. Puis aux États membres de l’ESA de le financer lors de la prochaine ministérielle de 2025 », explique un proche de l’ESA, cité par Le Figaro.

Le Figaro du 11 octobre

SpaceX : l’armée ukrainienne signale des défaillances de Starlink

D’après le Financial Times, plusieurs responsables ukrainiens ont signalé vendredi qu’une partie du système d’accès à Internet par satellite Starlink, fourni par SpaceX, avait cessé de fonctionner dans plusieurs zones reprises à la Russie par l’armée ukrainienne. Des défaillances du système auraient été signalées par les troupes ukrainiennes dans les zones reprises à l’armée russe, en particulier dans les environs de Kherson et de Zaporijia. Des phénomènes semblables auraient aussi été signalés vers Kharkiv, Donetsk et Lougansk. D’après un haut responsable ukrainien cité par le Financial Times, ces défaillances auraient entraîné des pertes de communication « catastrophiques ».

Le Figaro du 11 octobre et Financial Times du 7 octobre

Mission Dart : la NASA confirme avoir dévié un astéroïde de sa trajectoire

L’agence spatiale américaine a confirmé, mardi 11 octobre, avoir réussi à dévier l’astéroïde Dimorphos, fin septembre, dans le cadre de la mission Dart. L’orbite de l’astéroïde a été réduit de 32 minutes, précise l’agence. C’est « un moment décisif pour la défense planétaire, et un moment décisif pour l’humanité », a salué Bill Nelson, l’administrateur de la NASA, précisant que la mission aurait déjà été « considérée comme un énorme succès si [l’impact du vaisseau] avait seulement réduit l’orbite d’environ 10 minutes ». L’Agence spatiale européenne (ESA) doit maintenant prendre le relais, avec la mission Hera, dont le décollage est prévu fin 2024. Il s’agit de placer un vaisseau en orbite autour du corps impacté, afin d’en mesurer les caractéristiques. « Nous savons que Dart est parvenu à frapper un petit corps à très haute vitesse, en ne connaissant que sa taille », explique Patrick Michel, directeur de la mission Hera, cité par l’Usine Nouvelle, « Il faut quantifier la déviation produite par l’impact, mais aussi l’état de la cible, afin de définir un modèle de simulation numérique de la collision », ajoute-t-il. « Nous n’avons que trois minutes d’images après l’impact, cela ne suffit pas à nous donner le résultat final de l’impact : avons-nous creusé un cratère, voire complètement déformé l’astéroïde ? ».

L’Usine Nouvelle et Ensemble de la presse du 12 octobre

Eutelsat et OneWeb veulent renforcer et prolonger leur partenariat

L’opérateur européen de satellites Eutelsat a annoncé, ce mercredi 12 octobre, un chiffre d’affaires à 287,4 M€, en recul de 4,5% sur un an à base comparable au premier trimestre de son exercice décalé 2022-2023. Eutelsat confirme toutefois l’ensemble de ses objectifs : « Le chiffre d’affaires du premier trimestre est conforme à nos attentes, et nous confirmons l’ensemble des objectifs financiers pour l’exercice en cours et les suivants », a commenté la directrice générale du groupe, Eva Berneke. Eutelsat, spécialiste de l’orbite géostationnaire avec sa flotte de 35 satellites positionnés à 36 000 km de la Terre pour des services de diffusion par satellite et d’internet à haut débit, a annoncé fin juillet 2022 un projet de fusion avec le britannique OneWeb. « Le projet de rapprochement entre Eutelsat et OneWeb représente une avancée décisive pour la connectivité par satellite. L’investissement initial d’Eutelsat dans OneWeb reposait sur la conviction profonde que la croissance future de la connectivité serait tirée par les capacités combinées GEO et LEO. Cette conviction s’est renforcée au fur et à mesure que la relation entre Eutelsat et OneWeb s’est approfondie et nous sommes convaincus que passer à l’étape suivante avec ce rapprochement garantira la pleine réalisation du potentiel de l’intégration GEO/LEO, soutenue par des logiques financières, stratégiques et industrielles attractives. Ce rapprochement sans précédent donnera naissance à un acteur mondial puissant, doté de la solidité financière et de l’expertise technique nécessaires pour accélérer à la fois le déploiement commercial de OneWeb et le pivot stratégique d’Eutelsat vers la connectivité », indique Eva Berneke.

Les Echos et Capital du 12 octobre

Une fusée japonaise s’autodétruit à la suite d’un problème au décollage

Ce mercredi 12 octobre, l’agence spatiale japonaise, la JAXA, a envoyé un ordre d’autodestruction au lanceur Epsilon-6, qui transportait plusieurs satellites, après avoir constaté un problème lors du lancement. « La fusée ne peut pas poursuivre son vol en toute sécurité, à cause du danger qu’elle représenterait si elle s’écrasait au sol », a déclaré un responsable de la JAXA à la chaîne japonaise TBS. « Donc nous avons pris des mesures pour éviter un tel incident, et nous avons envoyé un signal » pour la détruire, a ajouté le responsable, sans fournir de détail sur l’origine du problème. Il s’agissait du sixième lancement d’une fusée Epsilon, un modèle à combustible solide de la JAXA dont les vols (non habités) ont débuté en 2013. C’est la première fois depuis près de vingt ans que la JAXA fait face à un tel incident.

Le Monde du 12 octobre

La sonde Juno de la NASA a survolé Europe, principale lune de Jupiter

La sonde Juno, en orbite autour de Jupiter depuis 2016, est passée à 412 kilomètres de la lune Europe, le 29 septembre, à une vitesse de 24 km par seconde. Ce survol lui a permis de livrer des images détaillées de la surface glacée de l’astre. Les photos, qui couvrent une surface d’environ 200 kilomètres de côté, dévoilent des zones sombres qui pourraient être le résultat de matières éruptives ayant percé la surface de glace. La NASA prévoit une mission consacrée à Europe, Europa Clipper, qui doit être lancée en octobre 2024, pour une arrivée dans le voisinage de Jupiter en 2030.

Le Monde du 12 octobre

En novembre, à l’ISU de Strasbourg, un hackathon sur la finance durable et le spatial

L’Université spatiale internationale (ISU) de Strasbourg organise du 4 au 6 novembre un « hackathon », soit un marathon de programmation, évènement durant lequel des groupes de développeurs volontaires se réunissent pendant une période donnée afin de travailler sur des projets de programmation informatique de manière collaborative. L’événement aura pour thème « Finance durable et spatial ». Il intervient, parallèlement à d’autres hackathons organisés simultanément dans 6 pays européens, dans le cadre de l’initiative Cassini (Competitive Space Startups for Innovation Initiative – Initiative de compétition des startups spatiales pour l’innovation), lancée en 2021 par la Commission européenne. Il est gratuit et accessible à tous. « Le hackathon s’adresse aux passionnés du spatial et de la technologie ou à tous ceux qui souhaitent mobiliser leurs talents au service d’une dimension plus durable pour le monde financier », précise Air & Cosmos. Trois axes de travail sont proposés : l’écologie et les investissements durables, les outils et technologies financiers innovants, et le progrès de l’intelligence financière mondiale.

Air & Cosmos du 12 octobre

Hemeria Invest acquiert la société Cnim Air Space

L’équipementier spatial toulousain Hemeria annonce l’acquisition de la société Cnim Air Space, qui devient Hemeria Airship. Le fonds souverain Definvest du ministère des Armées reste détenteur de 15% du capital, aux côtés d’Hemeria Invest. Implantée au sud de Toulouse, Cnim Air Space développe depuis 1971 des produits à haute intensité technologique tels que ballons, dirigeables ou dirigeables-drones. Ces systèmes assurent des missions telles que le transport de charges ou de passagers, la collecte de mesures scientifiques en haute ou très haute altitude, la surveillance de zones à fort enjeu sécuritaire, l’observation des perturbations climatiques de la Terre, la surveillance automatique d’infrastructures (pipelines, réseaux de transports ou électriques), ou le relayage de télécommunications. La société conçoit et fabrique également des protections thermiques de satellites (MLI). Par cette opération, Hemeria, acteur majeur de l’industrie spatiale et de la dissuasion française, complète son offre de petits satellites par des systèmes complémentaires opérant à plus basse altitude. Le groupe se positionne ainsi « sur un marché à fort potentiel du fait de deux atouts clefs des aérostats : ils sont beaucoup plus écologiques et beaucoup moins coûteux que les autres moyens effectuant des missions de même type », précise Hemeria. « Je suis très heureux que la poursuite du développement du groupe Hemeria passe par l’intégration de cette pépite française dans les domaines des « plus légers que l’air » et des protections thermiques pour satellites. Nous sommes également certains que les nombreuses synergies que nous mettrons en œuvre vont renforcer le positionnement d’Hemeria dans le domaine de la Défense et ouvrir de belles perspectives à l’export », déclare Nicolas Multan, Directeur Général d’Hemeria.

La Tribune et La Dépêche du Midi du 13 octobre