L’ARJ21 effectue son 1er vol en ultra haute altitude
L’avion régional ARJ21, développé en Chine, a effectué mardi 9 juillet avec succès son 1er vol à ultra haute altitude dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. L’appareil exploité par Chengdu Airlines a décollé de l’aéroport international de Kashgar et a atterri à l’aéroport de Taxkorgan, selon Commercial Aircraft Corp of China (COMAC), le constructeur de l’avion. L’aéroport de Taxkorgan, à une altitude de 3 258 m, est le 1er aéroport à ultra haute altitude du Xinjiang et également l’aéroport le plus occidental de Chine. Il a été mis en exploitation commerciale en décembre 2022. Dans le monde, les aéroports à haute altitude se trouvent principalement en Chine, au Népal, au Pérou, en Bolivie et en Équateur. Parmi les 10 aéroports les plus élevés au monde, la Chine en compte 8. Chengdu Airlines, basé dans la province du Sichuan, a installé 3 bases dans le Xinjiang : à Turpan, Yining et Kashgar. Le transporteur exploite 9 ARJ21 et plus de 40 routes aériennes dans la région, couvrant 24 aéroports du Xinjiang. Actuellement, plus de 110 avions ARJ21 sont en exploitation commerciale, la plupart opérant dans des aéroports régionaux.
Air Journal du 10 juillet
Les membres de l’OTAN révisent leurs plans de défense à Washington
Au sommet de l’OTAN à Washington, les 32 alliés discutent de la mise en œuvre de leurs plans de défense régionaux. Lors du sommet précédent à Vilnius, l’Alliance atlantique avait adopté une « famille de plans », c’est-à-dire les options militaires élaborées en fonction des scénarios d’une attaque de la Russie. Les alliés se livrent désormais à un exercice de transparence les uns envers les autres, sur ce que chaque armée peut promettre et fournir. De fait, les armées montent en puissance. Le « Nouveau modèle de force » prévoit de pouvoir mobiliser 300 000 soldats en 30 jours. Un nouveau centre de commandement terrestre va s’installer en Finlande et des réflexions sont ouvertes pour relocaliser le commandement opérationnel de Brunssum, en Allemagne. L’Alliance détaille aussi les matériels requis. Les Européens ont besoin d’investir dans les capacités de frappe dans la profondeur, tels que des Himars, ou des moyens de défense aérienne. L’état des lieux souligne les lacunes européennes et la dépendance du continent vis-à-vis des États-Unis pour certaines capacités critiques, comme les capacités spatiales ou de renseignement. Les efforts budgétaires consentis par les Européens visent actuellement à seulement remettre à niveau leurs armées après des décennies de sous-investissement. Sans compter les moyens américains, les alliés disposent sur le papier d’une réserve de 1,8 million de soldats, de 6 000 chars et de 2 500 avions, contre 1,1 million côté russe, 2 000 chars et 1 300 avions. La principale faiblesse vient du manque de munitions, de pièces détachées et de capacités à prendre des risques.
Le Figaro du 11 juillet
Comment l’industrie de défense russe s’est organisée pour contourner les sanctions occidentales
Après plus de 2 ans de guerre en Ukraine, l’industrie de défense russe s’est réorganisée, notamment pour contourner les sanctions occidentales. Au début du conflit, les faiblesses du complexe industriel de défense russe et sa dépendance à l’égard des technologies et des composants importés des pays occidentaux avait été particulièrement soulignées. Depuis mai 2024, la Russie a donné une impulsion nouvelle à son industrie avec la nomination de l’économiste Andreï Belooussov à la tête du ministère de la défense : hausse du nombre de lignes de production, relance de sites industriels en veilleuse, passage systématique au 3×8, etc. La Russie a, par exemple, dépassé ses niveaux de production et de stocks d’avant la guerre en matière de missiles de croisière. Pour soutenir son effort de guerre, le pays est allé chercher le soutien de pays comme l’Iran et la Corée du Nord. Un temps ralenti par les sanctions occidentales sur les matériaux et les composants, Moscou a réussi à mettre en place de nouvelles chaînes d’approvisionnement, en jouant sur la difficulté à déceler la finalité exacte des biens importés, civile ou militaire. Les échanges commerciaux avec la Chine ont ainsi bondi de plus de 26% depuis 2022, pour atteindre un record de 240 Md$. Et les produits dits « à double usage » ont vu leurs ventes fortement augmenter. La réorientation massive de l’économie russe vers l’armement, avec l’affectation de plus de 6% du PIB à l’appareil de défense, pose par ailleurs des questions de soutenabilité. Mais si la capacité de la Russie à soutenir cet effort dans la durée est très incertaine, les stocks déjà reconstitués démontrent que les Russes s’approchent de cet objectif.
Le Monde du 11 juillet