CPF : des retouches pour la collecte des données personnelles
09/09/2025
Un arrêté du 29 août 2025, publié au Journal officiel le 6 septembre, vient préciser les informations que peuvent recueillir les gestionnaires de la plateforme Mon compte formation. Le texte, qui modifie l’arrêté du 11 octobre 2019, étend la liste des données personnelles susceptibles d’être collectées par le ministère du travail et la Caisse des dépôts, qu’il s’agisse d’informations permettant d’identifier les titulaires des comptes, leur parcours professionnel, leurs droits ou encore leur parcours de formation.
Cette évolution vise à améliorer le fonctionnement de la plateforme qui gère les droits du CPF pour les actifs.
Le traitement de ces informations automatisées reste encadré par le Règlement général sur la protection des données (RGPD).
Source : actuel CSE
L’Opco Atlas et Pix s’allient pour former au numérique
09/09/2025
L’opérateur de compétences Atlas a noué un partenariat avec Pix, plateforme d’évaluation et de certification des compétences numériques, pour accompagner les salariés de ses branches professionnelles dans leur montée en compétences digitales.
L’offre, entièrement prise en charge par l’Opco, couvre trois domaines jugés essentiels : la bureautique et la collaboration, les données et la cybersécurité. Chaque salarié pourra s’auto-évaluer et obtenir un niveau de maîtrise par domaine, avant de suivre des formations adaptées.
Pour Atlas, “la maîtrise des outils numériques est désormais considérée comme un véritable levier de performance, d’adaptation et d’employabilité”. La plateforme est accessible gratuitement aux salariés des entreprises relevant des branches couvertes par l’opérateur de compétences.
Source : actuel CSE
Le Medef relance l’offensive pour mobiliser les entreprises sur le CPF
10/09/2025
L’organisation patronale publie un guide pour inciter les employeurs à cofinancer les formations de leurs salariés via le compte personnel de formation (CPF). Une démarche encore peu utilisée malgré les récentes évolutions réglementaires.
Fin août, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), le Medef a saisi l’occasion pour rappeler aux responsables de formation l’importance de la co-construction du compte personnel de formation (CPF). Un message qui tombe à point nommé : selon une enquête de la Caisse des dépôts rendue publique en juin, seulement 9 000 entreprises ont abondé les CPF de leurs salariés entre 2020 et 2023, pour un montant total de 62 millions d’euros.
Ce bilan mitigé contraste avec les ambitions initiales du dispositif, pourtant renforcé par un décret du 14 avril 2025. Ce texte permet désormais aux employeurs de cibler leurs dotations vers certaines formations éligibles, de fixer des délais d’utilisation et même d’obtenir, dans certains cas, un remboursement si la dotation n’est pas consommée. L’objectif : donner plus de contrôle aux entreprises sur l’usage de leurs contributions pour développer le cofinancement.
“Une triple garantie”
Pour Patrick Martin, président du Medef, cette dynamique répond à un triple enjeu. “Coconstruire autour du CPF, c’est une triple garantie : une employabilité renforcée pour l’individu, un levier de performance pour l’entreprise et un juste usage des contributions des entreprises à l’heure où celles-ci demeurent les plus taxées de l’OCDE”, souligne-t-il.
L’organisation patronale a donc publié un “guide opérationnel” visant à “passer d’une logique individuelle à une logique de co-construction avec l’entreprise”. Ce manuel détaille un processus censé permettre de finaliser un cofinancement “en 10 minutes”, selon le Medef.
La procédure se décompose en quatre étapes : habilitation de l’employeur sur Net-entreprises pour accéder au service “Mon compte formation”, connexion à l’espace des employeurs et financeurs, versement de fonds sur les comptes formation des salariés sélectionnés, puis versement effectif à la Caisse des dépôts.
Des résultats probants chez les précurseurs
Cette approche semble porter ses fruits chez les entreprises qui l’ont adoptée. Chez Castorama, Sébastien Lecat, directeur learning et innovation RH, témoigne d’une transformation significative. “Nous avions 8 000 demandes par an sur 11 000 salariés. Or, nous ne pouvions répondre qu’à 10 % ou 12 % de ces demandes individuelles”, explique-t-il. L’entreprise a mis en place un accord d’entreprise prévoyant un abondement de 1 000 à 3 000 euros selon les métiers, en fonction du type de métier occupé, en tension ou en croissance.
La branche Syntec illustre également cette montée en puissance. Initialement limitée à une vingtaine de certifications de qualification professionnelle (CQP) en 2020, elle a rapidement élargi son périmètre de co-investissement à 2 000 certifications jugées stratégiques, notamment dans la transition écologique, numérique et l’intelligence artificielle (hors langues et bureautique).
Les résultats sont éloquents : depuis mai 2023, 3 700 salariés ont bénéficié de l’abondement de la branche, pour un montant moyen de 2 200 euros et un total de 8,5 millions d’euros sur deux ans. “Ce qui est intéressant, c’est que les formations suivies dans le cadre de l’abondement sont des certifications pour moitié enregistrées au RNCP, l’autre moitié habilitées au Répertoire spécifique”, précise Thibault Jagueneau, responsable emploi-formation de la fédération Syntec.
Vers une féminisation des bénéficiaires
Un autre effet notable de cette approche concerne la répartition par genre. Dans une branche comptant deux tiers d’hommes, la parité est désormais atteinte parmi les bénéficiaires de l’abondement, avec 50 % de femmes.
La DGEFP (direction générale à l’emploi et à la formation professionnelle) annonce que de nouvelles fonctionnalités sont à l’étude, notamment des outils de reporting destinés aux responsables formation, signe que la dynamique pourrait s’amplifier dans les mois à venir.
Anne Bariet
Tracfin pointe des fraudes au CPF de plus en plus sophistiquées
11/09/2025
Dans le second tome de son rapport d’activité, publié le 5 septembre, Tracfin met en exergue les schémas de fraudes sophistiqués relatifs au compte personnel de formation (CPF). En 2024, les typologies traitées ont évolué vers des fraudes “impliquant la complicité de stagiaires rémunérés par des commissions de parrainage ou des cadeaux”, explique le service de Bercy. “D’autres réseaux recourant au blanchiment par des structures domiciliées à l’étranger ont également été révélés”. Initialement, les fraudes au CPF portaient sur des usurpations d’identité.
Pour rappel, la lutte contre les atteintes aux finances publiques est entrée dans le champ de compétences de Tracfin en 2009.
Source : actuel CSE
CPF : les dotations volontaires des employeurs au compte-gouttes
12/09/2025
Depuis septembre 2020, les employeurs ont la possibilité d’alimenter volontairement le compte personnel de formation (CPF) de leurs salariés. Pourtant, selon une étude du Cereq, menée en partenariat avec la Caisse des dépôts et rendue publique hier, seules 2,3 % des entreprises de plus de 10 salariés ont eu recours à cette mesure entre 2020 et 2023. À peine un salarié sur mille a pu en bénéficier.
L’enquête met en lumière plusieurs obstacles majeurs. En premier lieu, la méconnaissance du dispositif : 71 % des entreprises déclarent ne pas en connaître l’existence, un phénomène particulièrement marqué dans les petites structures. Les contraintes budgétaires et organisationnelles constituent un deuxième frein, les employeurs jugeant souvent les coûts trop élevés et peinant à libérer du temps pour la formation. La complexité de la plateforme CPF décourage par ailleurs les utilisateurs, en particulier les salariés peu qualifiés.
Malgré ce constat sévère, l’étude révèle quelques signaux encourageants. Parmi les entreprises ayant expérimenté les dotations volontaires, 17 % se déclarent prêtes à renouveler l’expérience, une proportion qui grimpe à 31 % dans les entreprises de plus de 1000 salariés.
Source : actuel CSE