Accord franco-allemand pour le « char du futur » MGCS

Ce vendredi 22 mars, Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, et son homologue allemand, Boris Pistorius, ont annoncé avoir trouvé un accord sur la répartition industrielle du Main Ground Combat System (MGCS). « Fruit d’une collaboration franco-allemande, ce projet d’envergure ambitionne de révolutionner le paysage des chars de combat à l’horizon 2040-2045 », précise le ministère des Armées. L’accord prévoit que les entreprises françaises et allemandes disposent d’une charge industrielle à parts égales sur chacun des piliers technologiques du projet. Le MGCS présentera d’importantes ruptures technologiques, liées à l’IA. Le fonctionnement du MGCS reposera aussi, notamment, sur une connectivité renforcée permettant de partager des informations tactiques en temps réel grâce à un cloud de combat intégré.

Ensemble de la presse du 25 mars

Le groupe franco-allemand KNDS va s’implanter en Ukraine

La France et l’Allemagne ont conclu un accord, à l’occasion d’une rencontre à Berlin, vendredi 22 mars, entre le ministre des Armées français, Sébastien Lecornu, et le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, pour produire ensemble des équipements militaires en Ukraine. Le conglomérat KNDS, qui réunit le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et le groupe français Nexter, notamment fabricant du canon Caesar, ouvrira une filiale en Ukraine, qui produira dans un premier temps des pièces détachées et des munitions, puis, à terme, des systèmes d’armes complets. L’implantation de KNDS a « énormément de valeur parce que les capacités de production se rapprochent de la ligne de front, c’est autant de logistique en moins et de fiabilité en plus pour approvisionner », a souligné Sébastien Lecornu.

Le Monde et Les Echos du 25 mars

Guerre en Ukraine : à Belfast, Thales UK monte en cadence

Sur son site de Belfast (Irlande du Nord), où le groupe produit divers missiles, Thales UK mène une forte montée en cadence. « Nous allons doubler la production de l’usine, ce qui nous fera atteindre une production de plusieurs milliers de missiles par an », indique Alex Cresswell, directeur général de Thales UK. 2 missiles de courte portée sont produits à Belfast : le STARStreak et le LMM (Lightweight Mulitrole Missile), particulièrement adaptés aux conflits actuels. L’usine est également le site de fabrication principal du missile antichar NLAW conçu par le suédois Saab. Selon le think tank suédois Sipri, Londres aurait transféré 6 900 NLAW, 1 800 Starstreak et 300 LMM à l’Ukraine en 2022 et 2023.

Les Echos et Challenges du 25 mars

Le ministère des Armées entend tout mettre en œuvre pour accélérer le rythme de production de l’industrie d’armement

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a tenu mardi une conférence de presse pour évoquer l’augmentation de la production nécessaire au réarmement et l’aide à l’Ukraine. Le ministre a présenté des chiffres au « 1er tiers d’exécution de la loi de programmation militaire », qui témoigne du « grand bond en avant » des commandes (20 Md€ de commandes militaires passées en 2023). Selon les comptes du ministère des Armées, à la fin 2023, Airbus Defence and Space avait un encours de commandes de 5 Md€, Airbus Helicopters de 5 Md€, Arquus d’1 Md€, Dassault Aviation de 5 Md€, MBDA de 3 Md€, Naval Group de 4 Md€, Nexter de 1,5 Md€, Safran de 2 Md€ et Thales de 6 Md€. Le ministre a rappelé que la dernière loi de programmation militaire lui donnait, le cas échéant, des pouvoirs de réquisition ou la possibilité d’imposer à des sous-traitants de donner la priorité dans leur carnet de commandes aux besoins militaires par rapport aux besoins civils. « Pour la 1ère fois, je n’exclus pas d’utiliser ce que la loi permet au ministre et au délégué général pour l’armement (DGA) de faire, c’est-à-dire, si le compte n’y était pas en matière de cadence et de délais de production, de faire des réquisitions le cas échéant ou de faire jouer le droit de priorisation », a-t-il déclaré. Sébastien Lecornu envisage aussi d’imposer à certains industriels des niveaux minimaux de stocks, de manière à produire plus rapidement.

Ensemble de la presse du 27 mars

Protection antiaérienne : le ministre des Armées appelle à réduire encore les délais de livraison

En conférence de presse mardi, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a évoqué les délais de livraisons du missile anti-aérien de longue portée Aster produits entre la France et l’Italie par MBDA. « La question de prioriser chez les sous-traitants de MBDA pour le missile Aster la commande militaire, en priorité sur une commande civile, est quelque chose qui est évidemment regardable », a-t-il déclaré. Eric Béranger, CEO de MBDA, a récemment rappelé que l’organisation industrielle de ce missile, produit en coopération entre la France et l’Italie et développé « pendant la période des dividendes de la paix », n’est pas optimale, avec des composants devant « franchir les Alpes à plusieurs reprises » au cours de la fabrication. La France a passé une commande de 200 missiles Aster en janvier 2023 pour 900 M€ et compte en commander encore 200 cette année. La DGA a aussi passé commande dans la défense aérienne de courte portée de 1 500 MMP et de 300 Mistral pour 550 M€, de 500 missiles Mica pour 700 M€ et de 55 000 munitions obus de 155 mm pour 600 M€. S’y ajoutent les commandes de bombes guidées AASM (1 200 exemplaires à livrer en 2025) pour la frappe en profondeur et des missiles Scalp.

Les Echos du 27 mars et BFMTV du 26 mars

Financement des PME de défense : la loi « Livret A » n’est pas retenue pour être inscrite dans les débats à l’Assemblée nationale

La proposition de loi votée par le Sénat, visant à ajouter les « entreprises, notamment petites et moyennes, de l’industrie de défense française » aux secteurs déjà financés par les banques via les Livrets A et LDDS, n’a pas été retenue en conférence des présidents de groupes pour être inscrite dans les débats à l’Assemblée nationale. Christophe Plassard, député de la Charente-Maritime, qui porte cette proposition, indique à La Tribune : « La proposition de loi peut être remise à l’agenda de l’Assemblée nationale. Mais il va falloir des négociations pour la remettre au calendrier politique ». Il souligne : « « On est tous d’accord pour dire qu’il y a un problème de financement, qui vise les PME ».

La Tribune du 27 mars

La Commission européenne propose de financer la production du missile Enforcer de MBDA

La montée en puissance de la production des missiles Enforcer – Enforcer Production Increase Campaign (EPIC) – a fait l’objet d’une proposition de financement dans le cadre du programme ASAP (Action de soutien à la production de munitions) de la Commission européenne. Le projet EPIC vise à augmenter considérablement la production d’Enforcer et contribuera ainsi à l’élargissement de la production en série de missiles Enforcer chez MBDA à Schrobenhausen (Allemagne) et dans les entreprises partenaires de MBDA en Europe. Eric Béranger, CEO de MBDA, a déclaré : « Le projet ASAP EPIC est une excellente occasion d’accélérer la production du missile Enforcer, tout en le rendant plus résistant et plus rapide. La production en série d’Enforcer est désormais bien engagée et les premières livraisons aux forces armées allemandes suivront cette année. Un contrat d’exportation a également été conclu. Nous augmentons la production de missiles Enforcer pour répondre à la demande des clients dans les années à venir ». MBDA, en tant que leader du marché européen des systèmes de missiles, investit massivement dans ses capacités de production dans toute l’Europe, rappelle le groupe.

European Security & Defence du 26 mars

Airbus a commandé le système Arexis de Saab pour les futurs Eurofighter de guerre électronique allemands

« Saab a reçu la commande d’Airbus pour équiper 15 Eurofighter de la force aérienne allemande pour des missions de guerre électronique, avec notamment le système Arexis », a annoncé le groupe suédois. En novembre 2023, les députés allemands avaient débloqué une enveloppe de 384 M€ afin de convertir 15 Eurofighter au standard « EK » (Elektronischer Kampf, guerre électronique). Quelques mois plus tôt, l’Office fédéral des équipements, des technologies de l’information et du soutien en service de la Bundeswehr [BAAINBw] avait annoncé que ces appareils seraient équipés de la suite de guerre électronique Arexis, développée par le suédois Saab.

Zone-Militaire.com du 27 mars

Le ministère suédois de l’armement renouvelle son contrat avec Saab pour ses recherches sur l’avion de combat du futur

Après de premières études débutées en 2022, le ministère suédois de l’armement (Försvarets materiaelverk, FMV) a attribué à Saab un nouveau contrat d’une durée de 2 ans, pour poursuivre ses recherches sur un futur avion de combat. Saab, avec des partenaires industriels tels GKN Aerospace, va désormais étudier des solutions avec ou sans pilote, pour aboutir à un démonstrateur technologique en 2025. Saab envisage de poursuivre sa collaboration avec des partenaires industriels mais aussi avec les plateformes d’innovation, notamment l’Initiative d’innovation pour la défense du gouvernement suédois et l’Accélérateur d’innovation pour la défense de l’Atlantique Nord de l’OTAN, précise Aerobuzz.

Aerobuzz du 27 mars

Reprise de Preligens : la startup espère des remises d’offres mi-avril

Preligens, startup française spécialisée dans l’analyse géospatiale de défense, a lancé un appel d’offres auprès d’une vingtaine d’acteurs pour sa reprise et attend des remises d’offres pour mi-avril. La société ne pourra pas être vendue à un groupe non européen. Safran serait intéressé ; selon Les Echos, Thales se serait mis en retrait. Preligens cherche à se diversifier en développant des programmes d’IA pour aider les constructeurs aéronautiques à renforcer leurs contrôles sur les chaînes de production d’éléments critiques. « Les contrôles qualité non destructifs pour détecter des défauts rencontrent le même problème de surabondance des données que les services de renseignement militaire », explique le président de Preligens, Jean-Yves Courtois, qui s’exprime dans Les Echos.

Les Echos du 28 mars

Passer en « économie de guerre » : entretien avec Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Iris

Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), accorde un entretien au Figaro. Il est notamment responsable des études liées aux questions de l’industrie d’armement et dirige ARES Group (The Armament Industry European Research Group), un réseau de chercheurs européens spécialisés sur les questions d’industrie de défense. Il revient sur la conférence de presse donnée mardi par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lors de laquelle ce dernier a annoncé qu’il envisageait de réquisitionner « des personnels, des stocks ou des outils de productions » pour « passer en économie de guerre ». Jean-Pierre Maulny rappelle qu’un dispositif de « réquisitions » est aussi envisagé au niveau de l’Union européenne. « Une stratégie de défense européenne a été publiée le 5 mars, avec une proposition de règlement communautaire, qui induit les mêmes idées de constitution de stocks. Et également ce qu’on appelle les priority orders, qui impliquent que l’industrie de défense soit prioritaire sur les acquisitions de certains composants ». Le chercheur souligne que « les entreprises veulent des commandes. Or, les stocks n’impliquent pas nécessairement des commandes. Mais là encore, il y a un dispositif au niveau européen, qui prévoit un financement de la remontée en puissance des entreprises. Par exemple pour soutenir la construction d’une nouvelle usine de fabrication ou des capacités de production. C’est le règlement ASAP (pour Action de soutien à la production de munitions) ».

Le Figaro du 28 mars

« L’Europe doit s’adapter et bâtir sans attendre une économie de guerre » : tribune de Laurence Boone et Nicu Popescu

Laurence Boone (ancienne secrétaire d’Etat chargée de l’Europe) et Nicu Popescu (ancien vice-premier ministre de Moldavie) s’expriment dans une tribune publiée par Le Monde. Afin de « construire et de protéger les infrastructures et chaînes de production nécessaires à une économie de guerre », ils appellent à mettre en place un « European Defense Protection Act », sur le modèle du Defense Protection Act, adopté par le Congrès américain en 1950. Ce texte permet à l’Etat de soutenir la production de certaines entreprises, biens ou industries critiques, d’exiger l’installation de certains équipements dans les usines de production et d’accorder des prêts et des garanties financières nécessaires à ces réalisations. « Avec un tel outil, nous pouvons faire de l’Europe une véritable force de réarmement économique et financière », souligne le texte.

Le Monde du 28 mars

L’Allemagne acquiert 4 nouvelles batteries Patriot

Le 21 mars, la Bundeswehr a annoncé avoir signé un nouveau contrat avec Raytheon d’une valeur de 1,11 Md€, pour l’achat de 4 nouveaux systèmes de défense aérienne Patriot, dans la configuration PAC3+. Cette commande doit permettre de combler le trou capacitaire créé par la livraison de 2 batteries à l’Ukraine. Elle permet aussi d’augmenter le nombre de systèmes disponibles pour les forces armées allemandes.

Air & Cosmos du 28 mars

Thales accélère dans l’IA de défense

Thales a annoncé jeudi la création d’une nouvelle entité, baptisée cortAIx, qui rassemble les capacités IA du groupe dans le domaine de la recherche, des capteurs et des systèmes. Il s’agit « d’un accélérateur » dont l’objectif est d’amplifier l’intégration de l’IA dans l’ensemble des secteurs d’activité de l’entreprise (défense, spatial, aéronautique, cybersécurité, identité numérique). « Nous avons déjà construit une expertise de tout premier plan avec plus de 600 experts en IA et plus de 100 doctorants. Thales est le plus grand acteur européen de l’IA de confiance dédiée aux systèmes critiques et occupe le 1er rang en termes de dépôts de brevets, dans ce domaine », explique Patrice Caine, PDG de Thales, au Figaro. CortAIx rassemble cortAIx Lab, le plus puissant laboratoire intégré dans le domaine de l’IA critique en Europe, basé sur le plateau de Saclay ; cortAIx Factory, l’usine technologique en IA de Thales, visant à accélérer la qualification et l’industrialisation des outils de développement de l’IA ainsi que les cas d’usage pour les données des systèmes ; et cortAIx Sensors, qui correspond à toutes les capacités IA dans les capteurs (sensors), au sein des activités essentiellement défense du groupe. Les capteurs Thales (sonars, radars, radios, optronique) intégrant l’IA offrent des capacités décuplées, à la fois plus précises et plus efficaces, en termes de perception et d’identification de la menace et des cibles, précise Thales.

Ensemble de la presse du 29 mars

Entretien avec Patrice Caine, PDG de Thales

Patrice Caine, PDG de Thales, était l’invité de l’émission Good Evening Business, jeudi 28 mars. Il a abordé, notamment, la création de cortAIx, l’accélérateur IA de Thales, annoncée à l’occasion de la 4ème édition des Thales Media Day. Thales est le 1er pôle européen de l’IA dédiée aux systèmes critiques, avec des applications dans la défense, mais aussi le civil, notamment l’aéronautique. L’IA est utilisée dans 2 types d’application : les capteurs (radars, sonars, centrales inertielles) rendus encore plus performants, et les systèmes d’aide à la décision, par exemple pour le contrôle aérien. Patrice Caine souligne que le pôle cybersécurité de Thales est un des plus puissants, avec plus de 5 800 experts dans le monde. « La cybersécurité est au cœur de l’activité de Thales, dans la mesure où elle constitue une technologie habilitante, un prérequis » pour une IA de confiance, insiste-t-il. Interrogé sur la récente conférence de presse du ministre des Armées évoquant la nécessité d’augmenter la production d’armements pour passer à « l’économie de guerre », Patrice Caine remarque que Thales a pour sa part déjà répondu à la hausse des besoins. Le groupe a par exemple doublé sa capacité de production de radars. Les investissements entre 2020 et 2024 ont également doublé ; de plus le recrutement a été massif : environ 50 000 personnes ont été recrutées dans le monde ces dernières années.

BFM Business du 28 mars

Tribune : « La privatisation de DCI est une bonne nouvelle »

Benoît Bordat, député de la Côte-d’Or, membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale, et président du groupe d’amitié France-Djibouti, s’exprime dans La Tribune. Il se félicite de la récente privatisation de Défense Conseil International (DCI) – l’un des bras armés de l’État français permettant de projeter son expertise à l’international dans le domaine militaire -, dont l’Agence pour la Diffusion de l’Information Technologique (ADIT) est devenue actionnaire majoritaire. « Cette acquisition par l’ADIT, visant à renforcer son propre positionnement dans le paysage mondial de l’intelligence économique, ouvre de nouvelles perspectives pour la France dans la guerre économique et le soft power », estime-t-il. Le député appelle à un soutien renforcé de l’État envers les opérateurs de sécurité et de défense privés, et souligne l’importance de définir leur rôle dans un contexte de compétition stratégique, notamment en Afrique. « Certes, les voix des oppositions s’élèvent pour critiquer cette opération, craignant une perte de contrôle de l’État sur des activités aussi sensibles. Mais soulignons que l’État demeure un actionnaire de référence pour DCI, et conservera une influence significative sur les orientations stratégiques de l’entreprise », indique Benoît Bordat.

La Tribune du 29 mars