L’Allemagne prête à autoriser la vente d’Eurofighter à l’Arabie saoudite

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a indiqué, dimanche 7 janvier, que l’Allemagne est désormais disposée à autoriser de nouvelles ventes de l’avion de combat Eurofighter à l’Arabie saoudite. Le programme Eurofighter, conduit par le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, rassemble les industriels BAE Systems, Airbus et Leonardo. L’Allemagne opposait son veto aux ventes d’armes à l’Arabie saoudite depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi fin 2018, empêchant notamment une commande de 48 Eurofighter Typhoon. Ryad avait demandé en octobre 2023 à Dassault Aviation de lui présenter une proposition pour l’acquisition de 54 avions de combat Rafale.

La Tribune et Les Echos du 8 janvier

Indonésie : Entrée en vigueur de la dernière tranche du contrat Rafale pour Dassault Aviation

L’Indonésie a versé un acompte à Dassault Aviation pour mettre en vigueur la 3ème et dernière tranche de 18 appareils, sur un contrat total de 42 avions Rafale. Le contrat indonésien prévoit un package incluant l’entraînement des équipages, le soutien logistique de plusieurs bases aériennes, ainsi qu’un centre d’entraînement. Dassault Aviation ne précise pas quand doivent être livrés les 1ers appareils, le calendrier incombant aux forces aériennes indonésiennes. Il faut au moins 3 ans entre l’entrée en vigueur d’un contrat et la livraison des premiers appareils associés. Des compensations ont également été négociées au profit de l’industrie indonésienne. Ces retours industriels concernent le domaine aéronautique ainsi que les technologies militaires et civiles maîtrisées par l’avionneur et ses principaux partenaires industriels, Thales et la branche moteur de Safran. D’autres contrats exports pour le Rafale pourraient encore être annoncés dans l’année. Dassault Aviation est toujours en négociations avancées avec l’Inde pour l’achat de 26 appareils dans leur version marine.

Ensemble de la presse du 9 janvier

L’industrie de Défense française confrontée à de nouveaux concurrents

La base industrielle et technologique de défense (BITD), forte de 4 000 entreprises travaillant pour les armées, dont 450 sont jugées stratégiques et 600 exportent dans le sillage d’Airbus, Dassault Aviation, Nexter, Naval Group, MBDA, Thales ou Safran, est de plus en plus confrontée à la concurrence internationale. Le Rafale pèse lourd dans les exportations de Défense françaises : en 2022, les 80 appareils vendus aux Émirats arabes unis ont représenté les deux tiers des 27 Md€ d’exportations. Si le canon Caesar est aussi très demandé, Nexter ne peut répondre à toutes les demandes. Si la France reste le 3ème exportateur mondial d’armes, elle est de plus en plus concurrencée par la Corée du Sud, la Turquie et Israël. De plus, la guerre en Ukraine a fait apparaître une nouvelle contrainte, de plus en plus forte : le calendrier de livraison et la disponibilité des matériels. Sur les 100 Md€ d’achats d’armement des pays de l’Union européenne conclus entre le début du conflit en Ukraine et l’été 2023, 78% l’ont été à des industriels non européens, majoritairement les États-Unis. Les récentes commandes de la Pologne ont pointé le potentiel exportateur de la Corée du Sud dans ce domaine. L’industriel Hanwha rappelle que son pays est « prêt pour la guerre » depuis l’armistice de 1953 avec la Corée du Nord. Et Séoul est capable de fournir des matériels aux standards de l’OTAN à des prix compétitifs. Pour contrer cette concurrence, la France a fait évoluer sa doctrine depuis plusieurs années. Une nouvelle logique de partenariat stratégique d’État à État se met en place, avec des dimensions à la fois militaire, diplomatique et économique. Cette logique doit permettre de structurer une offre de long terme pour vendre plusieurs types d’armements au même pays, tout en se maintenant à la pointe des technologies.

Le Monde du 9 janvier

MBDA connaît des prises de commandes record et investit massivement

Challenges consacre un article à MBDA, qui connaît des prises de commande record, bénéficiant de la vague mondiale de réarmement et du succès du Rafale à l’export. L’exercice 2022 avait été marqué par plus de 9 Md€ de commandes, avec notamment l’armement des 80 Rafale vendus aux Emirats arabes unis. L’année 2023 a vu la commande de quelque 4 000 missiles sol-air CAMM-ER par la Pologne, des 688 missiles de Défense aérienne Aster acquis par la France et l’Italie, ainsi que la lettre d’intention de la France, la Belgique, Chypre, l’Estonie et la Hongrie sur l’acquisition de 1 000 missiles courte portée Mistral. Ces succès commerciaux ont permis de doubler le carnet de commandes en 10 ans, à 22,3 Md€ en 2022, précise Eric Béranger, PDG du groupe. MBDA prévoit 1 Md€ d’investissements industriels ces 5 prochaines années, dont une partie pour ses usines françaises de Bourges (Cher) et Selles-Saint-Denis (Loir-et-Cher). Le groupe a effectué 2 200 embauches sur l’année 2023, dont environ 1 000 en France.

Challenges du 10 janvier

L’Allemagne approuve la livraison à l’Arabie Saoudite de 150 missiles air-air

L’Allemagne a approuvé la livraison de 150 missiles air-air IRIS-T à l’Arabie Saoudite, a déclaré mercredi 10 janvier un porte-parole du gouvernement. Ces missiles IRIS-T, produits par Diehl, équipent les Eurofighter de l’Arabie Saoudite. L’Allemagne officialise ainsi la reprise de ses exportations d’armes vers le royaume saoudien, 5 ans après la mise en place d’un embargo suite à l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en octobre 2018. Le chancelier Olaf Scholz et la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock avaient déjà déclaré, dimanche 7 janvier, que l’Allemagne ne s’opposerait plus aux projets de vente d’Eurofighter supplémentaires à Riyad.

L’Usine Nouvelle du 11 janvier

MBDA connaît une croissance historique : entretien avec Eric Béranger

Eric Béranger, PDG de MBDA, accorde une interview à Challenges. MBDA connaît une croissance historique. Le carnet de commandes a doublé en 10 ans, pour atteindre 22,3 Md€ en 2022. « Ces contrats nous obligent : nous fournissons des matériels qui sont absolument essentiels pour que nos armées et celles de nos alliés puissent bénéficier, en toute souveraineté, d’une supériorité opérationnelle pour remplir leur mission. Pour répondre à cette demande, MBDA est en train de changer de visage, avec des investissements matériels et humains massifs ». Le site de Bolton au Royaume-Uni, qui assemble les missiles CAMM, ASRAAM, Spear ou Brimstone, va voir sa production doubler en 4 ans. Les sites français de Bourges et Selles-Saint-Denis, ainsi que ceux situés en Italie et en Allemagne, font aussi l’objet d’investissements massifs. La cadence de production du Mistral, notamment, va passer de 20 à 40 missiles par mois en 2025. En ce qui concerne les embauches, le rythme est d’à peu près 2 000 embauches par an. En 2023, MBDA aura réalisé 2 200 recrutements à l’échelle du groupe, dont à peu près 1 000 en France.

Challenges du 12 janvier

Thierry Breton évoque un fonds de 100 Md€ pour l’industrie de Défense européenne

Le Commissaire européen Thierry Breton a évoqué, jeudi 11 janvier, la création d’un outil européen doté de 100 Md€ pour augmenter les capacités de production d’armes de l’industrie de Défense dans l’Union européenne afin de soutenir l’Ukraine. « C’est une ambition, une vision » pour les années à venir, a-t-il déclaré lors d’une réunion à Bruxelles, précisant qu’il s’agit d’une « évaluation personnelle » de ce qu’il estime nécessaire pour « augmenter très significativement notre base industrielle de Défense ». Le commissaire européen n’a pas précisé les ressorts d’un financement pour un tel outil. Il a estimé que le sujet, « vital » pour l’Union européenne, devrait être abordé par la Commission, lors du prochain mandat, après les élections européennes de juin 2024. Les Echos consacrent par ailleurs un article à l’aide occidentale à l’Ukraine, indiquant que différents observateurs s’inquiètent de la production insuffisante d’armes en Europe.

La Tribune et Les Echos du 12 janvier