En Slovénie, Emmanuel Macron aborde la question de la défense européenne
Lors du dîner entre les chefs d’État et de gouvernement de l’UE, réunis en Slovénie le 6 octobre pour un sommet informel consacré à l’élargissement aux six pays des Balkans occidentaux, le président français, Emmanuel Macron, a souhaité aborder la question de la défense européenne. Appelant de ses vœux une Europe de la défense plus forte et plus unie face aux États-Unis, il a appelé ses homologues à « tirer les leçons des récentes crises », soit le départ des troupes américaines d’Afghanistan et l’accord stratégique Aukus conclu entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans la région Indo-Pacifique. Le débat « nous a permis de progresser vers une unité plus forte sur le plan international », s’est félicité le président du Conseil européen Charles Michel, tandis que Clément Beaune, le secrétaire d’État auprès des Affaires européennes, saluait « une large convergence » des Etats européens sur cette question, rappelant toutefois que « l’idée n’est pas d’opposer l’OTAN à la future défense européenne ».
Le Figaro et RFI du 7 octobre
Essor des missiles hypersoniques : l’impact stratégique
Le Figaro, qui rappelle que la Corée du Nord a annoncé avoir testé avec succès pour la première fois un planeur « hypersonique », le 28 septembre, revient sur l’impact stratégique de l’essor des armes hypersoniques. L’« hypervélocité », c’est-à-dire la capacité de voler à plus de six fois la vitesse du son, pourrait « bouleverser les équilibres militaires », souligne le quotidien. La Russie a procédé début octobre à deux tirs d’essai de son missile de croisière hypersonique Zircon depuis un sous-marin en immersion. De leur côté, les États-Unis mènent plusieurs projets baptisés C-HGB, ARRW et HAWC. Le 27 septembre, la Darpa, l’agence de recherche de l’armée américaine, annonçait avoir réussi un vol test de son système HAWC. La Chine dispose elle aussi d’un missile de croisière supersonique, le DF-100, et d’un planeur hypersonique, le DF-17, et entend achever l’année prochaine la construction de la soufflerie JF-22, capable de simuler des vols à Mach 30. En France, un vol de démonstration du planeur hypersonique V-MAX, développé par ArianeGroup, est annoncé prochainement.
Le Figaro du 7 octobre
Le drone Patroller maritime de Safran prouve sa maturité lors de la démonstration finale du projet OCEAN2020
Safran Electronics & Defense annonce que son drone Patroller a « montré sa capacité à répondre à des besoins de surveillance maritime au profit de Marines nationales ou d’agences européennes de surveillance maritime », dans le cadre du projet européen OCEAN2020 financé par la Commission Européenne au titre de l’Action Préparatoire de Recherche de Défense. Des exercices navals ont été organisés en mer Baltique, à la fin du mois d’août, rassemblant 18 partenaires dont 5 Marines nationales pour la démonstration finale OCEAN2020, ayant pour objectif de « montrer que l’emploi combiné de drones de tous milieux (aériens, de surface et sous-marins) fournit une meilleure perception de la situation tactique maritime au commandement », précise Safran.
Zone Bourse.com du 7 octobre
Dans le cadre de l’exercice interarmées Cormoran 21, l’ALAT s’exerce sur deux porte-hélicoptères amphibies (PHA)
Alors que le général Burkhard, chef d’Etat-major des armées françaises, insiste sur la nécessité pour les forces armées de se préparer au combat de « haute intensité », l’Aviation légère de l’Armée de terre (ALAT) s’exerce avec son nouveau matériel. L’opération Cormoran 21 engage ainsi simultanément deux porte-hélicoptères amphibies (PHA) et mobilise 24 appareils, dont certains modernisés comme les NH90 Caïman et les Tigre. Une montée en gamme par rapport à ce qui avait été déployé pendant l’opération Harmattan, en Libye. L’objectif de cet exercice interarmées est de coordonner les savoir-faire des marins, des équipes de pont et de l’ALAT, dans le cadre d’un scénario de combat maritime et combat aéroterrestre. Les défis de synchronisation du renseignement, des manœuvres aériennes et de la lutte contre les menaces maritimes sont au cœur de l’exercice. Cet enchaînement rapide des opérations, sans temps mort, participe de l’aguerrissement recherché. Un « durcissement » des opérations perçu comme nécessaire à la conduite d’opérations de haute intensité.
Dawex lance Space Data Marketplace, un nouvel outil pour exploiter les données spatiales
Spécialisée dans les marchés de données, l’entreprise technologique française Dawex lance Space Data Marketplace, une plateforme de données spatiales. L’objectif de ce projet est de mettre en relation les fournisseurs de données spatiales et les entreprises et filières utilisatrices dans un cadre sécurisé. Sa mise en service est prévue pour début 2022, et la firme vient de lancer sa campagne de préinscription. Dirigée par Dawex, Space Data Marketplace est pilotée par un consortium associant notamment Airbus Defence and Space, Dassault Systèmes et Thales Alenia Space, et bénéficie du soutien du Centre national d’études spatiales (CNES). Sélectionné dans le cadre du volet spatial du plan de relance, le projet vise à valoriser l’amont de la filière qui collecte des données spatiales en lui ouvrant davantage de débouchés commerciaux. « En créant une infrastructure d’échanges entre fournisseurs et clients, la plateforme vise à développer des services (…) à partir des données spatiales analysées, traitées et packagées à la carte pour ses clients » explique Laurent Lafaye, co-PDG de Dawex. Née d’une initiative française, la plateforme a une vocation européenne et internationale.
Le Figaro du 8 octobre
Développé par A-NSE, le ballon captif convainc la Bundeswehr engagée au Sahel
Après dix ans de développement, l’entreprise française A-NSE (Aero-Nautic Services & Engineering) voit ses efforts couronnés de succès, avec la vente d’un aérostat capital qui sera exploité par l’armée allemande dans le cadre de son déploiement au Niger. Doté de nombreux capteurs et de caméras longue portée, il permettra de repérer 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 tout mouvement potentiellement hostile à des dizaines de kilomètres à la ronde. « Ce contrat est une référence de prestige qui signe les débuts industriels du marché des ballons captifs » annonce Baptiste Regas, président cofondateur d’A-NSE. Trois brevets protègent les techniques développées par la société qui a vendu une quinzaine de spécimens. « Nous avons amélioré leur autonomie et leur coût d’exploitation (…) le ballon résiste à des tempêtes de 120km/h, peut transporter un tiers de masse supplémentaire, dispose de quatre fois plus d’autonomie en vol (40 jours) et nécessite moins de personnel au sol » explique le dirigeant. L’entreprise termina l’exercice en cours autour de 3 M€ de chiffre d’affaires et dispose déjà d’un carnet de commandes fourni pour l’année 2022. Une ascension qui devrait se poursuivre dans les années à venir, les besoins dans le domaine allant croissant.
Les Echos du 11 octobre
Le missile anti-navire Blue Spear constituera la « pierre angulaire » de la défense côtière de l’Estonie
Le 6 octobre, le Centre estonien de l’investissement pour la défense (ECDI) a indiqué qu’il avait choisi d’acquérir le missile anti-navire Blue Spear 5G SSM, proposé par Proteus Advanced System, une co-entreprise d’Israel Aerospace Industries et de ST Engineering Land Systems. Le montant du contrat n’a pas été dévoilé. Le missile Blue Spear va « améliorer considérablement notre défense côtière (…) Il s’agit de l’un des systèmes d’armes les plus complexes et avancés », a commenté Kalle Laanet, le ministre estonien de la Défense. La marine estonienne disposera ainsi d’une capacité d’interdiction et de déni d’accès dans la région de la mer Baltique. Le renforcement de la défense côtière est l’une des priorités des forces estoniennes, avec celui de leurs capacités en matière d’artillerie. « La marine estonienne sera en mesure de contribuer de manière significative à la fois aux efforts de défense nationaux, régionaux et collectifs », a fait valoir Jüri Saska, le chef d’état-major des forces navales de l’Estonie. Les dépenses militaires estoniennes ont atteint un niveau « historique » en 2021 avec 645,5 M€, et devraient de nouveau augmenter d’environ 15% l’année prochaine.
Opex360 du 12 octobre