Guerre informationnelle : la France définit un cadre pour sa « lutte informatique d’influence (L2I) »
Mercredi 20 octobre, la ministre des Armées, Florence Parly, et le Chef d’Etat-Major des Armées (CEMA), le général Thierry Burkhard, ont présenté la « doctrine militaire de lutte informatique d’influence ». Le document doit permettre de définir le cadre des actions défensives et offensives menées par l’armée, en opération extérieure, dans le domaine informationnel. « La lutte informatique d’influence (L2I) désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, appuyer la StratCom (la communication stratégique des armées), renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations », indique le document. La L2I est placée sous la responsabilité du commandant de la cyberdéfense. « Lorsqu’elle est utilisée à bon escient, l’arme de l’information permet de gagner sans combattre », a fait valoir Florence Parly. Il pourra s’agir d’opérations de recueil de renseignement, y compris en cherchant « à induire l’adversaire en erreur pour lui faire dévoiler ses intentions », de « dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer, y compris par la ruse, une attaque informationnelle », de « dénoncer les mensonges » de l’adversaire, de « convaincre les acteurs d’une crise d’agir dans le sens souhaité », ou encore de « promouvoir l’action des forces armées sur les médias sociaux ».
Le Figaro et La Tribune du 21 octobre
Le satellite de télécoms militaires Syracuse 4A, véritable « saut technologique » pour la défense française
Le lancement des satellites de télécommunications Syracuse 4A et SES 17, fabriqués sous maîtrise d’œuvre Thales Alenia Space, par une fusée Ariane 5 depuis le port spatial de Kourou, représente « un événement exceptionnel pour Thales Alenia Space », souligne le groupe. « Ce sont deux joyaux de technologie. Chacun est le fruit d’une étroite collaboration avec nos clients : le satellite de télécommunications SES-17 avec le fournisseur de services de contenu et de connectivité SES basé au Luxembourg, le satellite militaire Syracuse 4A avec le ministère des Armées. Ces deux satellites bénéficient également des expertises de Thales, de Leonardo et de Telespazio » a déclaré Hervé Derrey, PDG de Thales Alenia Space. Le système Syracuse 4A, parmi les plus performants au monde, « vient moderniser les capacités de télécommunications militaires par satellites, indispensables au maintien du lien entre le commandement et les forces armées déployées au sol, dans les mers ou dans les airs, et pour notre autonomie stratégique », souligne le ministère des Armées. Il s’agit du premier satellite militaire à propulsion électrique en Europe. D’ici à 2030, deux autres satellites viendront rejoindre Syracuse 4A pour former une constellation. Le deuxième, Syracuse 4B, doit prendre son envol dès 2022. La Direction générale de l’armement (DGA) assure la conduite du programme Syracuse IV, en équipe intégrée avec le CNES et le Commandement de l’armée de l’Air et de l’Espace. Le programme est mené avec de multiples partenaires, dont Arianespace, Thales Alenia Space, Airbus Defence and Space et Thales. « C’est la démonstration de la qualité de la filière française, récompensée en janvier 2021 par le choix de l’OTAN de confier à la France la création à Toulouse d’un centre d’excellence exclusivement dédié à l’espace », souligne le ministère des Armées.
Ensemble de la presse du 25 octobre
Daher livre à DGA-EV son premier TBM 940
Daher a livré, le 21 octobre, le premier des 4 TBM 940 commandés en novembre 2020 et destinés aux Essais en vol de la Direction générale de l’Armement (DGA-EV). Ces TBM 940 vont remplacer les TBM 700, tout en remplissant de nouvelles missions d’instruction et d’essais. Ils disposent notamment de points d’emport sous chaque aile, permettant l’installation de charges utiles diverses jusqu’à 75 kg de chaque côté. La cabine aménagée pour le transport de personnel est configurable rapidement pour accueillir des installations spécifiques. « L’ensemble de ces spécifications permettront à DGA-EV d’optimiser l’emploi de cette flotte de 4 avions grâce à leur grande polyvalence et à leur versatilité au service de son cœur de métier », précise Daher. Le marché est assorti d’un contrat de Maintien en Condition Opérationnelle de la flotte d’une durée de 5 ans.
Aerobuzz du 25 octobre
La défense française contribue au budget des régions à hauteur de 50 Md€ par an
Chaque année, les revenus liés au ministère des Armées alimentant les territoires s’élèvent à 50 Md€ environ. Ils découlent de plusieurs dynamiques qui, dans certaines régions, se cumulent pour aboutir à des systèmes locaux liés à la défense, selon l’observatoire économique de la Défense (OED). Ces retombées ne sont néanmoins pas réparties de manière équivalente sur le territoire français. Ainsi, l’Ile-de-France (32%), la Nouvelle Aquitaine (13%) et la région PACA (10%) concentrent à elles seules 53% des revenus. Les retombées en Outre-mer sont également importantes, tout comme à l’étranger, la France disposant de bases militaires dans d’autres pays. Outre les trois régions métropolitaines citées, la Bretagne et la Nouvelle Aquitaine sont également des espaces intéressants pour la défense avec la présence de ports (Brest) ou d’espaces de manœuvre et d’essais de matériels de guerre. Selon l’étude, il existe logiquement une certaine proximité géographique entre les industriels (base productive) et les emprises militaires (base publique), une proximité institutionnelle (parcours professionnels proches entre ingénieurs, techniciens et militaires) et une proximité technique entre les industriels et les personnels militaires, utilisateurs et testeurs.
Sud-Ouest du 25 octobre