Compétition entre Thales et Safran pour le rachat de Preligens

Preligens (ex-Earthcube), intéresserait les groupes Safran et Thales. En quête d’investisseurs, le spécialiste français de l’analyse d’images satellites par l’IA pour les forces armées et les services de renseignement attend les remises d’offres indicatives début mars. Les attentes de prix prêtées aux actionnaires de Preligens (Tikehau, 360 Capital Partners, Definvest, Octave Klaba, et ses 2 cofondateurs, Arnaud Guérin et Renaud Allioux) pourraient s’élever autour de 10 fois le chiffre d’affaires, soit entre 300 et 350 M€, selon plusieurs sources. Sa technologie d’analyse par intelligence artificielle des images satellites sur les théâtres d’opérations a déjà séduit les grands donneurs d’ordre français et étrangers. Le ministère des Armées lui a notamment attribué un contrat de 240 M€ sur 7 ans pour ses chaînes de renseignement, ainsi que pour le commandement des opérations spéciales et la cyberdéfense. L’OTAN, l’US Army et le ministère de la Défense japonais figurent aussi parmi ses clients.

Les Echos du 19 février

Proposition de création d’un poste de commissaire européen à la Défense

Un nouveau poste de commissaire européen à la Défense pourrait être créé au sein de la prochaine Commission européenne, a déclaré la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, samedi 17 février lors de la Conférence de Munich sur la sécurité. L’idée semble gagner du terrain parmi les acteurs européens. La Commission européenne a créé en 2019 une direction générale dédiée à la Défense et à l’Espace, la DG DEFIS, placée sous la responsabilité du commissaire européen au Marché intérieur, un poste actuellement occupé par Thierry Breton. La portée d’un nouveau poste de commissaire à la Défense reste floue, notamment en ce qui concerneraient ses responsabilités, qui empiéteraient sur les compétences des États membres de l’UE. « L’industrie de la Défense est une chose, la Défense en est une autre », a déclaré Josep Borrel, le Haut représentant de l’Union européenne, qui préside le Conseil « Affaires étrangères » et est à la tête de l’Agence européenne de défense (AED). « Si le poste comprenait la question de « la Défense uniquement, cela irait à l’encontre des traités », a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a, lui, déclaré que si la coopération entre l’UE et l’OTAN avait atteint des « niveaux sans précédent » sous la législature actuelle, « ce qui n’est pas bon, c’est bien sûr la duplication. L’OTAN doit rester la clé de voûte de la sécurité européenne ».

Euractiv, Politico et Financial Times du 20 février

Interview d’Éric Béranger, PDG de MBDA

Éric Béranger, PDG du fabricant de missiles européen MBDA, livre dans une interview à l’Usine Nouvelle les singularités de sa société dans le secteur de la Défense mondial, et revient sur les leçons tirées du conflit en Ukraine. « L’anticipation est clé pour assurer la montée en puissance de notre outil de production, car c’est toute la chaîne de fournisseurs qu’il faut également embarquer dans cette dynamique ! » relate-t-il. MBDA compte par ailleurs investir 1 Md€ en France sur les 5 prochaines années afin de construire de nouveaux bâtiments, d’améliorer les environnements de travail et d’accueillir de nouveaux salariés. Le dirigeant a l’occasion de rappeler l’importance de la coopération pour MBDA, notamment pour faire face à la concurrence internationale. « La plupart des programmes sont menés en coopération, qu’il s’agisse du programme FMAN/FMC dans le domaine des missiles antinavire et de croisière, récemment rejoint par l’Italie, du projet HYDIS2, coordonné par MBDA et réunissant 14 pays européens pour développer un intercepteur contre les menaces hypersoniques, ou encore du programme SCAF pour le futur avion de combat » révèle Éric Béranger.

L’Usine Nouvelle du 22 février

BAE Systems boucle le rachat de Ball Aerospace et dévoile ses résultats 2023

Le groupe de défense britannique BAE Systems a dévoilé une croissance soutenue, bénéficiant de prises de commande record. Son activité a progressé de 9% en 2023 à 23,1 Md£ et en 2024, elle devrait encore augmenter de 10% à 12%. Son bénéfice est en hausse de 17% à 1,9 Md£. En plus d’un positionnement international équilibré, le groupe détient un portefeuille d’activités diversifié dans toutes les armées : terre, air, mer, électronique de défense et désormais aussi dans l’espace. « Aucun de nos programmes ne pèse plus de 10% de l’activité du groupe », affirme son directeur général Charles Woodburn. Pas même la construction des fuselages du F-35 de Lockheed Martin ou la participation à l’Eurofighter, dont 10 exemplaires ont été livrés l’an dernier au Qatar, ou le développement des sous-marins de la Royal Navy. BAE Systems vient par ailleurs de boucler son plus gros rachat depuis plusieurs décennies, celui de Ball Aerospace, pour 5,5 Md$. Cette société installée à Boulder dans le Colorado apporte 2 Md$ de chiffre d’affaires, avec des programmes importants pour la NASA et le département de la Défense, notamment pour la surveillance spatiale. Entre autres activités, l’entreprise livre des antennes de communication et de navigation pour le F-35 de Lockheed Martin. Charles Woodburn a finalement rappelé que le groupe était engagé dans 2 programmes décisifs à long terme : le Global Combat Air Programme, avec l’ambition de présenter un 1er prototype dans 4 ans, en coopération avec Leonardo et Mitsubishi Heavy Industries, ainsi que les sous-marins nucléaires d’attaque du programme Aukus. Au total, le groupe pilote un carnet de commandes de 69,8 Md£.

Les Echos du 22 février

Un système de contrôle aérien russe a menacé d’abattre des avions français en mer Noire

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a dénoncé jeudi 22 février de récentes « tentatives de prises de contrôle » russes sur des patrouilles aériennes et maritimes françaises, citant notamment un incident il y a « un mois » en mer Noire. « Un système de contrôle aérien russe a menacé d’abattre des avions français en mer Noire alors que nous étions dans une zone internationalement libre dans laquelle nous patrouillons », a-t-il déclaré. Il s’agit de patrouilles aériennes et maritimes censées garantir la liberté de circulation sur plusieurs mers du globe. L’État-major des armées a indiqué que l’incident avait impliqué un avion de détection avancée E-3F AWACS de la 36ème Escadre de commandement et de conduite aéroportée de l’armée de l’Air & de l’Espace. L’E-3F AWACS est mis en œuvre par un équipage de 18 aviateurs, dont 2 pilotes, 1 navigateur, 1 mécanicien navigant et 14 contrôleurs, opérateurs et techniciens. Son rotodôme abrite 2 antennes, à savoir celle du radar primaire AN/APY-2 multimode, capable de détecter des cibles aériennes et maritimes, et celle de l’interrogateur IFF. Sa portée de détection en mode « air » est supérieure à 400 km. Grâce au mode Doppler, il est aussi en mesure de discriminer les cibles évoluant à basse altitude.

L’ensemble de la presse du 23 février