La France devient le 2ème pays exportateur mondial d’armement

La France est devenue le 2ème exportateur d’armement dans le monde pour la 1ère fois, après avoir vu ses ventes internationales progresser de 47% sur la période 2019-2023, par rapport à la période 2014-2018, selon le nouveau rapport de référence du Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), publié lundi 11 mars. La France, avec 11% des exportations mondiales, dépasse ainsi la Russie, dont les exportations d’armement ont chuté de 53% entre 2019 et 2023, sur fond de guerre en Ukraine. Les États-Unis, dont les ventes internationales ont encore progressé de 17%, représentent 42% du total des ventes mondiales. La Chine (5,8 %) et l’Allemagne (5,6 %) se classent en 4ème et 5ème position. Ces 5 pays représentent 75% des ventes internationales d’armement. La position de la France doit beaucoup au succès des ventes du Rafale, particulièrement hors de l’Union européenne. L’avion de combat français de Dassault Aviation a représenté, à lui seul, un tiers des exportations françaises.

Le Figaro du 11 mars

Reportage sur le site de MBDA à Selles-Saint-Denis

L’Usine Nouvelle publie un reportage sur le site de MBDA à Selles-Saint-Denis dans le Loir-et-Cher, un de ses sites les plus stratégiques. Classé Seveso et soumis aux contraintes de confidentialité militaire, le site s’étend sur plus de 500 hectares et est en pleine effervescence, avec la rénovation et la construction de bâtiments pour stocker plus de matériel et préparer de futures montées en cadence. L’établissement assemble entre 600 et 900 missiles par an et en répare et ou en maintient autant. Il prévoit de passer de 320 à 400 personnes d’ici à 5 ans. MBDA y produit le missile de défense antiaérienne Aster, le missile antichar Akeron, des missiles de longue portée (Exocet, Scalp…), le Mica des Rafale, le missile de croisière lancé par les sous-marins Barracuda, etc. Cette usine illustre la réussite du groupe MBDA, fort de 14 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 4,2 Md€ en 2022, ses actionnaires étant Airbus, le britannique BAE Systems et l’italien Leonardo. La demande de réarmement mondial profite au 1er fabricant européen. En 2022 et 2023, le groupe a décroché des contrats significatifs : commande conjointe de l’Italie et de la France de près de 700 missiles Aster en partenariat avec Thales, de 200 missiles antichars Akeron par la DGA notamment. Pour répondre à la demande, l’industriel va investir près de 1 Md€ dans les 5 ans à venir, rien qu’en France et y recruter 1 000 salariés cette année. Aujourd’hui, le groupe revendique 16% du marché mondial des missiles, et 41% du marché européen.

L’Usine Nouvelle du 11 mars

Focus sur la filiale d’Airbus Survey Copter, qui fabrique des drones de reconnaissance pour la Marine nationale

Installé sur l’aérodrome de Pierrelatte dans la Drôme, Survey Copter fabrique des systèmes de drones de reconnaissance destinés à la Marine Nationale. L’Usine Nouvelle consacre un reportage à la PME, entrée dans le giron d’Airbus Defence and Space en 2011, qui fournit des systèmes de drones de reconnaissance, baptisé Aliaca. Sur son site, Survey Copter a réorganisé sa production en s’inspirant des méthodes d’Airbus. 70% des pièces de l’Aliaca sont fabriquées en interne, dont certaines grâce à des imprimantes 3D. Le reste est sous-traité à des entreprises françaises comme pour la voilure et le fuselage en fibre de verre. Enfin, quelques pièces critiques sont achetées à des entreprises américaines. 95% de son chiffre d’affaires de 10,5 M€ en 2023 provient de son contrat avec la Marine nationale, l’entreprise en détient aussi pour le maintien en condition opérationnelle (MCO) de drones plus anciens vendus à l’Autriche ainsi qu’à plusieurs pays d’Afrique et du Moyen-Orient. SurveyCopter développe maintenant son futur drone Capa-X, qui doit être opérationnel en 2025. L’engin, d’un poids de 100 kg, qui sera capable d’emporter 10 kg de charge utile dans un rayon de plus de 100 km, doit répondre à la demande d’informations lancée en 2023 pour un système de drone tactique léger (SDTL) par la Direction générale de l’armement (DGA). Et l’entreprise projette déjà une nouvelle ligne d’assemblage pour le Capa-X. Elle va pour le moment agrandir ses locaux actuels et construire un nouveau hangar sur son site pour améliorer la production de son Aliaca ainsi que recruter 10 salariés supplémentaires.

L’Usine Nouvelle du 12 mars

Intervention d’avions de combat français contre des drones Houthis en Mer Rouge

Des Mirage 2000-5 français seraient intervenus dans l’interception de drones Houthis en Mer Rouge. L’affrontement entre rebelles Houthis soutenus par Téhéran et les puissances occidentales ne cesse pas au débouché de la Mer Rouge. Plusieurs dizaines de missiles et de drones ont été lancés contre les navires transitant dans la zone récemment. Durant la matinée du 9 mars, 4 drones de combat ont été lancés dans la direction de la frégate française de défense aérienne Alsace, explique un communiqué de presse du ministère des Armées et tous ont été abattus, avec la participation d’avions de combat de l’armée de l’Air et de l’Espace. Il s‘agit logiquement des Mirage 2000-5 de l’escadron de chasse 3/11 Corse basé à Djibouti.

Aerobuzz du 12 mars

Record historique du carnet de commandes de MBDA

Le chiffre d’affaires de MBDA a progressé, passant de 4,21 Md€ en 2022 à 4,45 Md€ en 2023, soit une hausse de près de 6%. Son carnet de commandes a atteint fin 2023 un nouveau record historique en atteignant beaucoup plus de 25 Md€, contre 22,3 Md€ en 2022. En 2023, MBDA a engrangé à l’exportation pour 3,5 Md€ environ, qui se rajoutent à celles obtenues auprès de ses 4 pays domestiques (Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie). En dépit des investissements importants consentis pour redimensionner son outil industriel, le missilier a confirmé l’an dernier sa solidité opérationnelle et financière avec 498 M€ de résultat opérationnel courant. Pour le groupe européen, le principal enjeu est aujourd’hui de livrer les missiles commandés, ce qui représente un énorme défi industriel. En 2024, MBDA va continuer de bénéficier de la dynamique inédite de l’augmentation des budgets de Défense en Europe et dans le monde.

La Tribune du 13 mars

Guillaume Faury plaide pour plus de coopération entre les pays européens en matière d’armement

Notant que les commandes européennes de F-35 ont dépassé les achats combinés de Rafale et d’Eurofighter, Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, a fait valoir que l’Europe, pour « maîtriser son avenir », devait être « indépendante » et « souveraine » pour ses propres acquisitions en matière de Défense. « Nous ne collaborons pas suffisamment » et « nous achetons principalement hors d’Europe et principalement aux États-Unis », a-t-il déploré. Aussi, pour le dirigeant, le développement d’avions de combat européens de 6ème génération ne doit pas « reproduire les erreurs du passé », quand les « ressources se répartissaient entre 3 avions concurrents » (Rafale, Gripen, Eurofighter). Guillaume Faury appelle donc les pays européens, « y compris le Royaume-Uni » à coopérer. « Il est clair que nous devons trouver un moyen de regrouper nos efforts en tant qu’Européens afin de disposer d’une capacité très puissante par type de système d’armement ». 2 programmes européens d’avions de combat sont en cours, à savoir le Système de combat aérien du futur (SCAF), développé par la France, l’Allemagne et l’Espagne, et le Global Combat Air Programme (GCAP), porté par le Royaume-Uni, avec le concours de l’Italie et du Japon.

Zone Militaire et Le Guardian du 12 mars

Leonardo présente son plan stratégique 2024-2028

Roberto Cingolani, PDG du groupe italien d’aéronautique et de Défense Leonardo, a présenté son 1er plan industriel 2024-2028. Au rang de ses priorités figure la « numérisation massive » de l’entreprise et des acquisitions dans l’aérospatial et de la cybersécurité pour devenir de plus en plus un acteur international dans son domaine. Pour le dirigeant, le secteur de la Défense doit s’adapter rapidement à l’évolution des menaces en ayant recours de plus en plus massif au cloud et à l’intelligence artificielle, afin de répondre au besoin croissant de cybersécurité. Le plan stratégique présenté mardi 12 mars ne renonce pas au cœur de son activité, la production d’hélicoptères, de radars, d’avions militaires et d’aérostructures, mais il envisage le futur du groupe dans l’Espace et pas simplement dans les airs. Le ministère de la Défense italien a notamment demandé à Leonardo d’étudier le développement de son projet d’architecture spatiale militaire en nuage, le 1er en Europe. Le plan industriel 2024-2028 prévoit une croissance annuelle du chiffre d’affaires de 6% pour atteindre 21,3 Md€ en 2028, contre 15,3 Md€ en 2023. Pour 2024, Leonardo vise des revenus de 16,8 Md€ et mise sur une croissance annuelle de ses commandes de 4% pour atteindre 22,6 Md€. Celles-ci s’établissaient à 17,9 Md€ l’an passé grâce à la hausse des budgets militaires dans le monde.

Les Echos du 13 mars

Comment MBDA s’organise pour répondre à l’explosion de la demande

MBDA investit pour répondre à l’explosion de la demande et honorer ses carnets de commande historiquement hauts. Le missilier a déjà réussi à s’organiser pour produire 40 missiles antiaériens Mistral par mois en 2025, contre 20 actuellement et 10 en 2022. Cette montée en puissance n’est pas linéaire pour tous les systèmes : un certain nombre d’éléments constituant le missile antiaérien Aster « traverse les Alpes plusieurs fois », relève Éric Béranger, PDG du groupe. MBDA a donc lancé un plan d’investissement de 2,5 Md€ sur les 5 ans à venir, dont 1 Md€ en France et 500 M€ au Royaume-Uni, pour augmenter ses capacités industrielles et acheter de nouvelles machines. Tous les sites vont doubler ou tripler leur cadence de production d’ici à 2026. Parallèlement, le groupe renforce ses stocks stratégiques en portant ses réserves à 80 tonnes d’aciers spéciaux, alors qu’il n’a besoin que de 4 à 5 tonnes par an. « Nous avons aussi des stocks de titane pour fabriquer plusieurs dizaines de milliers de missiles et nous avons aussi augmenté significativement nos réserves de composants électroniques », précise Éric Béranger. MBDA compte finalement renforcer ses forces vives et prévoit de recruter 2 600 nouveaux collaborateurs cette année, après en avoir embauché plus de 2 000 en 2023.

Ensemble de la presse du 14 mars

Avec un récent succès britannique, la course aux armes laser s’accélère

Le ministère de la Défense britannique a annoncé avoir testé pour la 1ère fois avec succès son laser DragonFire contre une cible aérienne. « Tirer pendant 10 secondes équivaut à l’utilisation d’un appareil de chauffage pendant 1h. Le coût d’exploitation du laser est généralement inférieur à 10 £ par tir », assure le ministère. Cette réussite marque une étape de plus dans la course technologique à laquelle se livrent les puissances militaires. « La Chine a annoncé en août 2023 avoir développé un système de refroidissement capable d’extraire la chaleur de l’intérieur du laser, permettant de l’utiliser en continu, par opposition à un usage par impulsion, plus courant », indique une note du Centre d’études stratégiques aérospatiales (Cesa). Seuls les Américains maîtriseraient la technologie actuellement. Le 4ème bataillon du 60ème Air Defence Artillery Regiment de l’armée américaine a reçu, à l’automne dernier, 4 prototypes de systèmes de défense antiaérien courte portée à énergie dirigée d’une puissance de 50 kW. Israël, de son côté, assure avoir progressé dans la mise en œuvre de son « Iron Beam », qui pourrait être déployé dès 2024. Ce laser d’une puissance de 100 KW nécessiterait une alimentation électrique de 400 KW. Enfin, La France a réussi en juin dernier les essais en mer du système Helma-P intégré sur la frégate de défense aérienne Forbin. L’armée de l’Air et de l’Espace espère que le système sera prêt pour les Jeux olympiques.

Le Figaro du 14 mars

Airbus propose sa flotte de Beluga ST pour le transport militaire en Europe

Alors que sa compagnie de fret aérien Airbus Beluga Transport (AiBT) vient d’être certifiée, Airbus propose sa flotte de Beluga ST pour diminuer la dépendance de l’Europe dans le transport militaire. Airbus déploie actuellement une flotte de 4 Beluga ST. Ces appareils ont été peu à peu remplacés, à partir de 2020, par des appareils de capacités 30% supérieures, les Beluga XL, opérés quant à eux par Airbus transport International (ATI) pour les besoins internes. Les Beluga ST pourraient contribuer à remédier à une faiblesse européenne stratégique : le manque de moyens en matière de transport aérien d’équipements militaires lourds. « Ils constituent une excellente solution de souveraineté nationale et européenne », confie Benoît Lemonnier, directeur d’AiBT. La flotte d’Antonov An-124, appareil ukrainien produit au total à une cinquantaine d’exemplaires, assurait jusqu’à présent ces missions. Leur nombre s’est réduit avec le conflit en Ukraine, le gros porteur souffrant notamment d’un manque de disponibilité en pièces de rechange. Les autres alternatives, outre l’A400M, qui compte 124 appareils en opération dont 23 pour la France, sont américaines, avec le C-5 Galaxy de Lockheed Martin et le C-17 de McDonnell Douglas, soit au total une quinzaine d’appareils, selon les estimations d’Airbus. Le constructeur attend maintenant que la DGA approuve le BelugaST comme moyen de transport adapté aux usages militaires d’ici la fin de l’année.

L’Usine Nouvelle du 15 mars

Le C295 d’Airbus dépasse les 300 ventes

Avec la commande d’un 3ème appareil au Kazakhstan, le C295 atteint la barre des 300 ventes. Ce bimoteur militaire d’Airbus a été décliné en de nombreuses versions, depuis le transport tactique jusqu’à la lutte antinavire, en passant par la surveillance maritime, l’écoute électronique et même le ravitaillement en vol. Airbus revendique ainsi la place de leader dans le segment des avions cargo biturbopropulseurs, avec une part de marché de 80%. Le C295 a été vendu à 41 utilisateurs dans 37 pays sur tous les continents. L’Inde en est le principal utilisateur, avec pas moins de 56 avions en commande, dont le 1er a été livré en septembre 2023. Le programme C295 a été lancé en 1996 en s’appuyant sur le succès du Casa 235, dont il reprend les formes générales, mais avec une nouvelle voilure et une nouvelle motorisation.

Aerobuzz du 15 mars