Portrait d’Éric Trappier, à la tête du groupe Dassault
Le Monde a rencontré Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation et directeur général du groupe Dassault, et lui consacre un portrait. Le dirigeant, également président de l’UIMM depuis 2021, revendique son attachement à la souveraineté française. « Quand je produis le Rafale, je fais travailler un écosystème reposant sur plus de 400 entreprises, grands groupes, ETI [entreprises de taille intermédiaire] et PME [petites et moyennes entreprises] en France. Tous nos salariés sont en France. C’est une fierté. Nous ne sommes pas l’État, mais on est une composante de la nation », souligne Éric Trappier. Au sujet du SCAF, il déclare : « on doit faire le SCAF si on veut une Europe compétitive et forte. Je dis simplement qu’il faut faire le choix de la compétence, et non pas d’une organisation industrielle faite par des politiques. Or nous sommes plus compétents dans l’aviation de combat en France qu’en Allemagne », explique-t-il. Patrice Caine, PDG de Thales (dont Dassault Aviation détient 26 % du capital), souligne le « patriotisme » d’Éric Trappier. « C’est aussi l’ADN du groupe Dassault et de la famille, dont l’histoire est imbriquée avec celle de la France », estime-t-il.
Le Monde du 27 octobre 2025
Devant les fortes perspectives de croissance, le succès des placements dans la défense
Selon le baromètre 2025 Ifop de l’épargne en France et en régions, près de 29% des Français seraient prêts à investir dans des fonds d’investissement ou des placements dédiés à la défense nationale. Bpifrance a lancé le 14 octobre 2025 le fonds Défense S.L.P. à destination des particuliers, pour leur permettre d’investir dans un portefeuille de 500 petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaire (ETI) matures du secteur de la défense. La société de gestion spécialiste Wind a lancé un fonds dédié aux technologies souveraines, drones, cybersécurité et indépendance énergétique. Eurazeo a mis en place le FCPI Ambition Europe 2025, pour financer des PME européennes innovantes, non cotées, à fort potentiel de croissance dans les secteurs du climat, de la santé, de l’IA et de la défense.
Le Figaro du 27 octobre 2025
Les sites militaires de Boeing encore en grève
Les 3200 grévistes des usines de défense de Boeing de la région de Saint-Louis (État du Missouri) et de Mascoutah (Illinois) ont rejeté la 4ème proposition de la direction. Dans sa dernière offre, Boeing Defense, Space & Security (BDS) avait ajouté une année supplémentaire d’augmentation générale de salaires, mais avait réduit les primes de présence et maintenu le gel de rémunération pour certains salariés expérimentés. La direction accordait aussi des octrois d’actions. Mesures insuffisantes pour les grévistes, qui n’ont donc pas suivi leur syndicat et ont entamé ce lundi le 85ème jour d’une grève qui s’annonce comme le 2ème plus long conflit social au sein du groupe depuis 1948 (120 jours).
Le Figaro et Les Echos du 28 octobre 2025
L’épargne privée mise à contribution pour soutenir le financement du secteur
Face aux ambitions territoriales de Vladimir Poutine et à l’incertitude du soutien américain à l’OTAN, l’Europe relance massivement ses investissements dans la défense. Le plan ReARM prévoit de mobiliser 800 Md€, tandis que les pays européens visent 3,5 % de leur PIB en dépenses militaires d’ici 2035. Cette dynamique profite aux industriels comme Dassault Aviation*, dont les commandes de Rafale explosent. Pour soutenir cette montée en puissance, près de 5 Md€ de capitaux publics et privés sont recherchés. Les investisseurs se tournent de plus en plus vers ce secteur stratégique, encouragés par des initiatives comme le fonds Défense de Bpifrance et les produits de Tikehau Capital. Ces fonds, ouverts aussi aux particuliers, visent à renforcer la souveraineté industrielle européenne. L’attrait croissant des épargnants confirme l’émergence d’un véritable écosystème financier de la défense en Europe.
La Tribune du 28 octobre 2025
Le nouveau missile M51.3 renforce la dissuasion nucléaire française
La France a mis en service la nouvelle version de son missile nucléaire balistique intercontinental, le M51.3, marquant une avancée majeure dans la modernisation de sa dissuasion nucléaire océanique. Développé par ArianeGroup sous la supervision de la DGA, ce missile équipera les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) Le Triomphant. Plus puissant et plus précis que ses prédécesseurs, le M51.3 bénéficie d’une nouvelle tête nucléaire (TNO-2) et d’améliorations technologiques destinées à contrer les défenses antimissiles adverses. Parallèlement, la France prépare déjà la version M51.4, destinée à équiper la prochaine génération de SNLE dans la décennie à venir.
Les Echos et La Tribune du 28 octobre 2025
La DGA commande à Thales le radar AURORE
La direction générale de l’Armement (DGA) a commandé à Thales, le radar de surveillance de l’espace en orbite basse AURORE dans le cadre du programme ARES (Action et REsilience Spatiale). Prévu par la loi de programmation militaire 2024-2030, ce radar de nouvelle génération succédera, à l’horizon 2030, au radar GRAVES (Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale), opérationnel depuis 2004. Capable de détecter depuis le sol des objets en orbite basse jusqu’à 2 000 km d’altitude, AURORE offrira une meilleure précision et pourra suivre des objets plus petits ou manœuvrants. Il contribuera aussi à la sécurité spatiale européenne dans le cadre du programme EU-SST, renforçant ainsi la souveraineté stratégique de la France et de l’Union européenne.
Aerobernie et Aeromorning du 28 octobre 2025
L’Ukraine veut moderniser son aviation
L’Ukraine négocie avec la Suède, la France et les États-Unis pour moderniser son aviation et créer une flotte tactique de 250 avions modernes articulée autour des F-16, Gripen et Rafale. Paris a confirmé de nouvelles livraisons de Mirage 2000, en attendant une éventuelle décision sur le Rafale. Un accord de principe avec Stockholm prévoit 100 à 150 Gripen, avec une possible production en Ukraine. Les F-16 américains formeront la base initiale de la nouvelle force aérienne. Cette refonte vise à remplacer progressivement les MiG et Su-27 soviétiques, tout en assurant la cohérence entre formation, maintenance et défense sol-air.
Opexnews du 29 octobre 2025
Donald Trump ordonne la reprise immédiate des essais d’armes nucléaires aux États-Unis
Jeudi 29 octobre 2025, le président américain a demandé au ministère de la Défense de relancer les essais nucléaires américains, une première depuis 33 ans. Cette déclaration survient au lendemain du test par la Russie d‘un drone sous-marin à capacité nucléaire. « En raison des programmes d’essais menés par d’autres pays, j’ai demandé au ministère de la guerre de commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d’égalité. Ce processus commencera immédiatement », a déclaré Donald Trump, en visite en Corée du Sud, sur son réseau Truth Social.
Ensemble de la presse du 30 octobre 2025
L’armée de l’Air et de l’Espace prépare ses forces aériennes aux menaces contemporaines
Du 10 au 27 novembre, l’armée de l’Air et de l’Espace mènera un exercice baptisé TARANIS 2025 (Tactical Airlift Rehearsal under Advanced Non-permissive and Intensive Scenarios). Cette manœuvre stratégique, centrée sur les bases aériennes 123 d’Orléans-Bricy et 115 d’Orange, vise à préparer les forces aériennes de transport à la guerre électronique, aux cyberattaques, ainsi qu’à des missions à haut risque comme les assauts aéroportés, les évacuations ou le sauvetage au combat. L’exercice mobilisera près de 250 aviateurs et 20 aéronefs, issus de 5 bases aériennes, regroupant avions de transport et d’assaut, hélicoptères, drones, ainsi que des appareils de détection et de commandement aéroporté.
Aerocontact du 30 octobre 2025
La DGA veut améliorer les capacités de communication de l’A330 MRTT
La DGA a récemment mené des essais pour évaluer la possibilité d’utiliser, pour la liaison de données tactiques de nouvelle génération L22, les capacités de communication de l’A330MRTT en bande HF. La L22 permet de partager, en temps réel, toutes les informations tactiques collectées au-dessus d’une zone d’opération précise, de manière sécurisée. « Une installation temporaire a été intégrée à l’A330 MRTT afin de tester la L22 sans modifier durablement l’appareil. Les données reçues via L22 étaient directement exploitées par le système de mission de l’aéronef », explique la DGA. 2 vols ont permis « d’établir un lien L22 avec une station située à plus de 3000 km, tout en collectant des données techniques précieuses ».
Zone Militaire du 30 octobre 2025