DÉFENSE

Le premier C295 destiné à l’Inde effectue son vol initial

Le premier C295 destiné à l’Inde a effectué avec succès son premier vol, étape importante vers sa livraison au second semestre 2023. L’avion tactique a réalisé un vol de 3 heures après avoir décollé de Séville (Espagne), le 5 mai. « L’armée de l’Air indienne (IAF) étant appelée à devenir le plus grand opérateur de C295 au monde, ce programme illustre notre engagement à améliorer [ses] capacités opérationnelles », a déclaré Jean-Brice Dumont, responsable des systèmes aériens militaires au sein d’Airbus Defence and Space. L’Inde a acquis 56 C295 en septembre 2021 pour remplacer la flotte AVRO de l’IAF. Les 16 premiers appareils seront assemblés à Séville et livrés au client en état de vol. Les 40 appareils suivants seront fabriqués et assemblés par Tata Advanced Systems (TASL) en Inde, dans le cadre d’un partenariat industriel entre les deux entreprises. Ce premier vol représente donc un accomplissement important pour le programme « Make in India ».

Air & Cosmos du 9 mai

Airbus livre son premier H135 à l’armée de l’Air espagnole

Airbus a livré son premier H135 à l’armée de l’Air espagnole, à Albacete. Il s’agit du 8ème hélicoptère livré dans le cadre du contrat de 36 unités, signé fin 2021, pour approvisionner les forces armées espagnoles. Cette livraison intervient avec 6 mois d’avance sur le calendrier, ce qui facilitera la formation des équipages et l’entrée en service du H135 pour la 78ème Escadre de l’Ecole militaire d’hélicoptères d’Armilla (Grenade), où s’effectueront les formations avancées de pilotes militaires, précise Airbus Helicopters. « Une fois la flotte de 11 hélicoptères livrée à l’armée de l’Air espagnole, le H135 deviendra l’hélicoptère de référence pour la formation des pilotes espagnols de l’armée de l’Air, la Marine et la Garde civile, mais également pour les autres pays demandeurs de cette formation auprès de la base de Grenade », indique le constructeur. Le H135 est « un hélicoptère polyvalent, fiable et efficace, idéal pour la transition vers des appareils plus complexes, avec plus de 400 000 heures de vol de formation militaire pour 12 clients militaires », souligne Fernando Lombo, directeur général d’Airbus Helicopters Espagne. Le H135 est équipé des technologies les plus avancées, dont la suite avionique Helionix d’Airbus Helicopters. Environ 1 400 hélicoptères H135 sont exploités par plus de 300 opérateurs dans 65 pays. La flotte a accumulé plus de 6,5 millions d’heures de vol.

Boursier.com du 10 mai

L’Espagne se tourne vers le missile Mistral pour renforcer ses capacités anti-aériennes

D’après le média espagnol Infodefensa, l’Espagne va acquérir auprès de la France la dernière version du missile anti-aérien Mistral développé par MBDA, pour un montant de 330 M€. Entré en service en 1988 au sein de l’armée française, le Mistral est un missile de défense anti-aérienne de très courte portée, pouvant atteindre des cibles jusqu’à 6km de distance avec une vitesse de 800 m/s. Il est aujourd’hui présent dans 24 armées, dont celle de l’Espagne. La dernière version, Mistral 3, entrée en service en 2010, permet d’atteindre des hélicoptères, des avions ou encore des drones volant à basse altitude, avec une portée accrue à 7km de distance. « Cette commande confirme la confiance des armées envers MBDA dans un secteur stratégique dont les stocks militaires ont été largement amputés par la guerre en Ukraine », relève Air & Cosmos. L’Espagne deviendra la quatrième nation à se doter de la dernière version du Mistral à l’export, aux côtés de l’Estonie, de la Serbie et de la Croatie.

Air & Cosmos du 10 mai

Le drone Patroller doit être armé d’ici 2026

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en visite la semaine dernière au 61ème régiment d’artillerie de Chaumont, a pu assister au vol du nouveau drone tactique Patroller, construit par Safran, qui a été certifié par la Direction générale de l’armement (DGA) en février dernier. Capable de voler jusqu’à 16 000 pieds (4,8 km), le Patroller se distingue par « sa capacité à acquérir du renseignement sans être vu, grâce à sa caméra multispectrale, opérable de jour comme de nuit. A une vingtaine de kilomètres, le drone détecte ses cibles avec précision », précisent Les Echos. « La boule optronique de Safran est excellente », souligne le sénateur Cédric Perrin, cité par le quotidien. Le drone est autorisé à voler au-dessus de zones habitées, ce qui permettra de l’utiliser si nécessaire pour la surveillance de grands événements. La LPM 2024-2030 prévoit d’acheter 28 drones Patroller. Pour bénéficier de débouchés à l’exportation, le Patroller doit pouvoir être armé. Le ministre des Armées a demandé à la DGA et à Safran de travailler en « mode agile » afin d’y parvenir avant 2026, en s’inspirant de l’armement dont bénéficie déjà l’hélicoptère de combat Tigre.

Les Echos du 11 mai

Entretien avec Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement

Le délégué général pour l’armement, Emmanuel Chiva, accorde un entretien aux Echos. Il évoque la loi de programmation militaire (LPM), qui prévoit une enveloppe de 268 Md€ pour le matériel au cours des 7 prochaines années. Il détaille les plus fortes hausses prévues : « Dans le domaine des drones, on prévoit une enveloppe de 5 Md€ (soit une hausse de 100% par rapport à la précédente LPM). Dans la cyber, la hausse des moyens prévue est de 300%, tant ce secteur prend de l’importance. Dans l’innovation, on augmente la mise de 40%, à 10 Md€, avec des sujets clés, comme l’hyper vélocité ou les armes à énergie dirigée ». Pour la défense sol-air, « en prenant en compte les leçons de la guerre en Ukraine, les moyens alloués à la défense sol-air augmentent de 300% et ceux aux munitions de 45%. Il est aussi prévu 6 Md€ pour l’espace, contre 3,6 Md€ lors de la LPM 2019-2025 ». En ce qui concerne l’autonomie stratégique, Emmanuel Chiva explique : « On examine systématiquement les dépendances qu’on ne souhaite pas conserver. A ce jour, nous avons reçu 43 propositions de la part d’industriels pour relocaliser des activités en France. Après analyse de la DGA, on en a pour l’instant présenté une quinzaine à la direction générale des entreprises à Bercy et 11 dossiers pourraient déboucher rapidement ».

Les Echos du 11 mai

La cyberguerre : leçons du conflit en Ukraine

Le Figaro consacre un article au secteur cyber, désormais considéré comme un champ de conflictualité à part entière, notamment dans la doctrine de l’OTAN. Selon le dernier rapport établi par Thales sur les menaces cyber, l’essentiel des opérations répertoriées en 2022 ont visé un déni de service, contre 2% d’opérations menées à des fins de destruction des réseaux. Pour la Russie, considérée comme une cyber-puissance, « l’intérêt des armes cyber s’est révélé limité », observe le quotidien. La doctrine russe insiste sur la guerre informationnelle autant que sur les questions de sécurité liées au numérique. Si, en Ukraine, les forces russes ont tenté parfois d’anticiper des frappes conventionnelles par des attaques cyber pour paralyser des services, la cyber-défense ukrainienne, soutenue par des capacités occidentales, notamment d’acteurs privés, s’est avérée supérieure. D’autres opérations ont sans doute été menées à des fins d’espionnage et demeurent secrètes. Mardi 9 mai, le cyber-commandement américain a révélé avoir identifié le logiciel d’espionnage « Snake » développé, selon les États-Unis, par le renseignement russe. « Il s’agit de l’outil le plus sophistiqué utilisé par le FSB depuis vingt ans », a-t-il déclaré.

Le Figaro du 11 mai

MBDA renforce sa coopération avec l’industrie grecque de défense

MBDA a inauguré un nouveau bureau permanent à Athènes, renforçant ainsi sa présence en Grèce et démontrant son engagement à soutenir les forces armées grecques. « L’inauguration de notre bureau d’Athènes est une pierre angulaire de notre relation privilégiée avec la Grèce. Nous sommes fiers de soutenir les forces armées helléniques depuis plus de 50 ans et de contribuer à un partenariat stratégique et étroit entre la Grèce et la France, fondé sur une forte confiance mutuelle », a déclaré Eric Béranger, CEO de MBDA. Le salon DEFEA (Defence Exhibition Athens), qui s’est tenu du 9 au 11 mai, a été l’occasion pour le groupe de poursuivre la contractualisation de projets avec des entreprises grecques, dans le cadre de son programme de coopération industrielle lié à la fourniture des frégates de défense et d’intervention de la marine hellénique (FDI HN). L’entreprise cherche également à renforcer sa coopération dans les domaines de la recherche et du développement de projets communs. A travers l’initiative « R&D Booster » en Europe, MBDA cherche à développer des projets de recherche et développement (R&D) supplémentaires pour assurer la viabilité à long terme de sa coopération avec les partenaires grecs. L’objectif est de les intégrer dans la chaîne d’approvisionnement de MBDA dès les phases de recherche et d’étude des produits et services, pour aboutir à des produits et services « Made in Greece » commercialisés conjointement sur le marché mondial. Un contrat pour la révision à mi-vie (MLR) des missiles SCALP de l’armée de l’Air grecque a de plus été signé le 11 mai.

Océans et Marine du 12 mai

Les Etats-Unis approuvent la vente de 60 hélicoptères à l’Allemagne

Jeudi 11 mai, les Etats-Unis ont annoncé avoir approuvé la vente de 60 hélicoptères de transport militaire ainsi que d’autres équipements à l’Allemagne, membre de l’OTAN, pour un montant de 8,5 Md$. Les appareils concernés sont des hélicoptères militaires de manœuvre et d’attaque de type CH-47F Chinook. La vente projetée vise à « améliorer les capacités de portage » de l’armée allemande et à permettre à l’Allemagne de « renforcer la sécurité de son territoire et prévenir les menaces régionales », a indiqué l’Agence américaine de coopération pour la défense et la sécurité (DSCA).

Les Echos du 12 mai

Spatial militaire : nécessité de monter en compétences

Le Général Adam, Commandant de l’Espace, s’est exprimé lors du Space Forum organisé par La Tribune à Toulouse. Il a évoqué la nécessité pour la France de monter en compétences pour faire face aux menaces croissantes en orbite. « L’espace devient un vrai domaine de conflictualité. Le temps joue contre nous », alerte le Général. Trois ans et demi après sa création, le Commandement de l’Espace compte 350 spécialistes répartis sur quatre sites. L’objectif est d’atteindre dès 2025 un effectif de 500 personnes, dont 450 à Toulouse. Le Commandement de l’Espace a mis en place, lors de la dernière édition de son exercice spatial militaire AsterX, une cellule d’intégration commerciale composée de 7 industriels de référence : Airbus Defence and Space, Safran Data Systems, Thales Alenia Space, Telespazio, Eutelsat, Hemeria et ArianeGroup, pour expérimenter plus rapidement des solutions de spatial militaire. « C’est très important d’être confrontés aux vraies opérations. AsterX a été encore plus représentatif qu’auparavant et nous avons beaucoup appris pour affiner la réflexion sur les systèmes futurs, afin de compléter les capacités en termes de résilience, d’observation, de stabilité », estime Philippe Pham, senior vice-président en charge de l’observation de la Terre au sein d’Airbus Defence and Space. L’Agence de l’innovation de défense a quant à elle ouvert ses portes aux startups, telles qu’Unseenlabs avec le projet Keraunos, en association avec Cailabs (visant à expérimenter un système de communication satellitaire optique innovant), Exotrail (sollicitée pour développer une solution de caractérisation des orbites satellitaires à partir des données d’observation) ou encore Ternwaves, impliquée dans le projet d’IOT satellitaire Nanotrack.

La Tribune du 12 mai