Et si l’Indonésie commandait enfin des Rafale ?
L’hypothèse de l’achat de Rafale par un 5ème pays en 2021 reste à l’ordre du jour. Après les succès de l’avion de combat en Grèce, en Égypte, en Croatie et aux Émirats Arabes Unis (EAU) cette année, Dassault Aviation vise l’Indonésie, même si la commande serait plus modeste que celle anticipée de 36 avions de combat, faute de budget en adéquation ayant pu être dégagé par le ministre de la Défense indonésien. On évoque désormais entre 6 et 12 avions de combat, voire un peu moins. Ce qui reste intéressant pour le constructeur tricolore : outre le contrat, même moindre, que cela représenterait, cela permettrait à Dassault Aviation de mettre un pied dans le marché national indonésien, et d’être en position de force dans l’attente d’éventuelles nouvelles commandes de l’armée de l’air indonésienne.
La Tribune du 17 décembre
La ministre des Armées Florence Parly en Inde pour renforcer le partenariat stratégique entre Paris et New Delhi
En visite en Inde jeudi et vendredi, la ministre des Armées va rencontrer l’ensemble des responsables de la politique de sécurité nationale indienne, à commencer par le Premier ministre Narendra Modi. Elle a également rendez-vous avec les ministres de la Défense, des Affaires extérieures et des Finances, et le conseiller à la Sécurité nationale (National Security Advisor), Ajit Doval. Si cette visite ne concerne pas a priori la signature imminente de contrats, pour lesquels des discussions se poursuivent, les échanges entre les deux pays pourraient porter sur un éventuel accord sur des sous-marins d’attaque (SNA) à propulsion nucléaire. L’Inde loue des sous-marins nucléaires d’attaque à la Russie, a déjà construit des sous-marins nucléaires lanceurs d’engin (SNLE), et ambitionnerait de s’en doter. La donne semble avoir changé pour l’Inde et la France après AUKUS, la nouvelle alliance annoncée en septembre entre la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Australie.
La Tribune du 16 décembre
La DGA commande deux H145 D3 supplémentaires pour la Sécurité Civile
La Direction générale de l’armement (DGA) a commandé deux H145 à cinq pales supplémentaires, destinés à équiper la Sécurité civile, un organisme du ministère de l’Intérieur qui effectue des services de sauvetage et de transport médical aérien dans toute la France. Ce contrat fait suite à celui signé en 2020 pour un premier lot de deux H145. « Le nouveau H145 à cinq pales sera un atout pour les missions critiques que la Sécurité Civile accomplit, comme nous l’avons vu lors des différentes vagues de la pandémie et des inondations en France », a déclaré Bruno Even, PDG d’Airbus Helicopters. Propulsé par deux moteurs Safran Arriel 2E, le H145 est équipé d’un système de régulation numérique à pleine autorité du moteur (FADEC) et de la suite avionique numérique Helionix.
Aerobuzz et Air & Cosmos du 20 décembre
La France commande 169 H160M « Guépard » pour son programme d’hélicoptères légers interarmées
La Direction Générale de l’Armement (DGA) a signé un contrat avec Airbus Helicopters pour le développement et l’acquisition du H160M dans le cadre du programme d’hélicoptère léger interarmées (HIL). Le contrat, à hauteur de 10 Md€ au total, prévoit le développement de plusieurs prototypes et la livraison d’un premier lot de 30 appareils (21 pour l’armée de Terre, 8 pour la Marine et un pour l’armée de l’Air et de l’Espace). Le ministère français des Armées commandera un total de 169 hélicoptères H160M, dits « Guépard » dans les forces armées françaises. Les livraisons commenceront en 2027. « Le Guépard est le résultat de dix années de coopération étroite avec la DGA et les forces armées françaises », a déclaré Bruno Even, PDG d’Airbus Helicopters. « Le H160M apportera de nouvelles capacités aux forces armées car il est adapté à la guerre moderne grâce à sa connectivité accrue, sa maniabilité, sa faible empreinte acoustique et un système de soutien entièrement intégré. Avoir les forces armées françaises, une référence mondiale, comme client de lancement pour le H160M est extrêmement précieux », souligne-t-il. Equipé de moteurs Safran Arrano, le H160M sera doté du système d’armes HForce d’Airbus Helicopters, « une solution modulaire et incrémentale permettant l’utilisation d’un large choix d’armes », précise Airbus Helicopters, ainsi que du système électro-optique Euroflir 410 de Safran, de la suite avionique de cockpit FlytX de Thales, et du radar AirMaster C. Les pilotes pourront utiliser le système de visualisation et d’affichage TopOwl de Thales monté sur casque. L’armement comprendra le missile antinavire MBDA ANL.
Ensemble de la presse du 23 décembre
La vente de 80 Rafale aux Emirats arabes unis, un contrat aux multiples retombées
Le Monde rappelle les multiples implications de la vente de 80 avions de combat Rafale aux Emirats arabes unis, annoncée début décembre, tant pour Dassault Aviation, maître d’œuvre, que pour Safran, Thales ou MBDA. « Ce contrat permet d’assurer le programme français d’équipement aérien, les Emirats ayant commandé la version la plus élaborée du Rafale, le standard F4, qui équipera l’armée de l’Air et la Marine nationale », rappelle le quotidien. En ajoutant les ventes signées cette année à l’Egypte et à la Grèce, la production est garantie pendant au moins 10 ans, la part des commandes françaises (192 appareils sur 404 avions neufs) étant désormais minoritaire. Pour assurer les livraisons, la cadence de production va doubler, passant progressivement à deux appareils par mois, voire plus. D’autres contrats à l’exportation sont envisagés. La période est aussi particulièrement propice pour Dassault Aviation dans le secteur civil, avec la reprise des ventes de jets privés, soutenue par l’arrivée d’une nouvelle clientèle durant la crise sanitaire.
Le Monde du 21 décembre
Le Pakistan s’équipe de J-10C chinois pour faire face aux Rafale indiens
Le 29 décembre, le ministre de l’intérieur pakistanais Sheikh Rashid Ahmed a annoncé l’achat de chasseurs J-10C chinois en réaction à la montée en puissance du Rafale dans la flotte de l’armée de l’Air indienne. Un escadron pakistanais de 25 de ces chasseurs devrait survoler la capitale pour la fête nationale dès le 23 mars 2022. Très peu d’informations sont aujourd’hui disponibles quant au nombre final de chasseurs, le montant du contrat, ou même sur les équipements disponibles ou encore la motorisation. Cette acquisition témoigne des liens étroits entre la Chine et le Pakistan, tous deux rivaux de l’Inde, qui renforcent leurs transferts de matériels militaires, le codéveloppement du petit chasseur monomoteur JF-17, la formation et la tenue d’exercices interalliés importants entre les armées de l’Air des deux pays. Le Pakistan serait le premier client export de l’avion J-10C. Plus de 300 exemplaires de toutes versions sont en service dans la Force aérienne chinoise.
Air & Cosmos du 30 décembre
Du haut débit par satellite pour les armées
Fin octobre, Ariane 5 a mis sur orbite le satellite Syracuse 4A, le premier d’une constellation de trois. Ces satellites permettront aux centres de commandement des armées de communiquer plus efficacement avec les soldats déployés au sol, dans les mers comme dans les airs. Chaque exemplaire offre un débit de l’ordre de 1,5 Gbps, soit un triplement des performances par rapport à la génération précédente, entrée en service en 2007. « L’utilisation de deux bandes de fréquence offre une bande passante élargie et un débit beaucoup plus important », précisent les armées. Les militaires pourront aussi reprogrammer la mission du satellite grâce à son processeur numérique embarqué. De quoi optimiser les débits et la couverture au sol en fonction des besoins de connexion des unités sur le terrain. Enfin, grâce à ses petits moteurs électriques remplaçant les volumineux systèmes de propulsion classiques, Syracuse 4A embarque plus de capacités télécoms que ses prédécesseurs.
Air & Cosmos du 1er janvier
La course aux armes hypersoniques rebat les cartes de la sécurité mondiale
Les Echos publient une enquête sur la course à l’armement vers des appareils toujours plus perfectionnés, dont les armes hypersoniques. En août 2021, la Chine avait réalisé un essai de missile hypersonique qui aurait fait le tour du globe, volant au-delà des systèmes antimissiles américains dans l’hémisphère nord avant d’aller s’écraser près de sa cible en mer de Chine. Dans ce contexte, les puissances s’intéressent désormais au système hypervéloce, encore plus rapide et qui serait de surcroît manoeuvrant. Toutefois, « parler de missiles hypersoniques relève plus de la propagande militaire que d’une rupture technologique, puisque nombre de fusées, par exemple la fusée Ariane, dépassent déjà de 25 fois la vitesse du son. Le but, c’est la trajectoire non prévisible », explique-t-on chez ArianeGroup, le constructeur des missiles balistiques français M51. Certains parlent même d’un « moment Sputnik », dans lequel les Américains auraient pris du retard. Au ministère des Armées, on souligne qu’il s’agit de rester à la pointe de la technologie mais pas d’aller vers un réarmement, ni vers une « chimérique et coûteuse supériorité technologique », alors que cette course à l’hypersonique arrive au moment où toute l’architecture de sécurité négociée à la fin de la guerre froide est en ruine, avec le détricotage de nombreux accords liant les Etats-Unis et la Russie sur la maîtrise des armements.
Les Echos du 4 janvier
La France a commandé trois E-2D Advanced Hawkeye pour 353 M$
Afin de remplacer le parc de E-2C vieillissant et accroître les performances du groupe aérien embarqué, un contrat pour l’acquisition de E-2D a été signé au profit de la Marine nationale. Le Département de la Défense a publié les détails du contrat signé par la France en vue de l’acquisition de trois appareils de guet aérien embarqué E-2D Advanced Hawkeye. Le montant du contrat s’élève à 350 000 $ par avion, dont 2,16% reviendront à Potez, l’entreprise landaise basée à Aire-sur-l’Adour. Outre les appareils, le contrat comprendra également la fourniture de nombreuses pièces de rechange. Ces appareils, qui devront être livrés en avril 2027, permettront de garantir une amélioration forte des capacités de l’appareil à bord duquel 5 officiers prennent place (2 pilotes et 3 dans la tranche tactique). L’Hawkeye possède également des capteurs permettant de détecter les radars utilisés sur sa zone de patrouille, offrant la possibilité d’identifier les aéronefs ou navires présents sur une zone. Il est le seul avion de guet aérien embarqué au monde, ses performances et son rapport poids/puissance ne permettant de le faire décoller que de porte-aéronefs utilisant des catapultes, une spécificité qui limite son usage aux forces navales françaises et américaines.
Air & Cosmos du 26 décembre
2021, une année record pour les exportations françaises d’armements
En 2021, la France a exporté pour environ 28 Md€ d’armement, un chiffre bien au-delà du record de 2015 (16,9 Md€), grâce notamment aux quatre contrats Rafale obtenus l’an dernier en Grèce (18 appareils, dont 6 neufs), en Égypte (30 appareils), en Croatie (12 appareils d’occasion), et surtout aux Émirats arabes unis (16 Md€ pour 80 appareils). Des contrats qui vont bénéficier aux grands groupes de l’aéronautique militaire (Dassault Aviation, MBDA, Thales, Safran) ainsi qu’aux 400 ETI et PME de l’industrie de défense, qui contribuent au Rafale. Airbus Helicopters a pour sa part obtenu un important contrat aux Émirats arabes unis (de 750 à 800 M€) pour 12 hélicoptères de transport Caracal. En Égypte, la Marine a notifié à MBDA un contrat portant sur l’acquisition du système de défense antiaérienne VL Mica NG (Nouvelle Génération) pour équiper ses futures frégates MEKO. Pour sa part, Nexter a vendu à la République tchèque son best-seller à l’export le Caesar déjà achetés à 273 exemplaires dans six pays. 2022 devrait être une année prometteuse, sans nécessairement atteindre les niveaux inédits de 2021. Cette année, Dassault Aviation devrait obtenir de nouveaux contrats, notamment en Grèce, en Indonésie ou en Inde où une commande est espérée en 2023.
La Tribune du 5 janvier