MBDA inaugure son « Missile Engineering Center » aux Émirats arabes unis
Le missilier européen MBDA a officiellement inauguré un centre d’ingénierie à Abou Dhabi le mardi 6 juin. Le « Missile Engineering Center » est le fruit d’une coopération entre MBDA et l’autorité émiratie Tawazun. Annoncé en 2019, ce centre d’ingénierie aux Émirats arabes unis est le premier du genre pour MBDA en dehors de l’Europe. Son objectif est notamment d’établir une base pour le développement de nouveaux systèmes de missiles. Une équipe conjointe d’ingénieurs de Tawazun Technology Innovation et de MBDA travaillent d’ailleurs déjà sur la prochaine génération de la famille Smart Weapons du missilier. Tawazun et MBDA s’étaient déjà rapprochés en février 2021 pour coopérer dans le domaine des armes guidées intelligentes, en particulier sur les SmartGlider.
Le Journal de l’Aviation du 12 juin
L’OTAN organise un exercice aérien majeur dirigé par l’Allemagne
L’OTAN mène, à partir de lundi 12 juin au-dessus du ciel allemand, le plus vaste exercice de manœuvres aériennes de son histoire. Baptisée « Air Defender 23 », cette opération dont le commandement est assuré par l’Allemagne va mobiliser durant 12 jours 250 avions et hélicoptères de combat, dont 100 avions américains, et 10 000 soldats issus de 25 pays. C’est l’Allemagne qui fournira la 2ème plus importante flotte d’avions. Selon le général Ingo Gerhartz, chef de l’armée de l’air allemande, l’exercice « purement défensif » avait été décidé en 2018, en partie en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. L’actualité de la guerre en Ukraine lui donne cependant un nouveau relief : elle envoie un signal fort de la détermination de l’Alliance transatlantique. Air Defender 23 doit, dans ce contexte, démontrer l’agilité et la rapidité des forces aériennes de l’Alliance, quelle que soit la complexité de l’opération. En faisant voler 23 avions différents au cours de près de 2 000 vols qui pourront aller jusqu’en Estonie et en Roumanie, l’OTAN veut renforcer l’interopérabilité de ces différents systèmes. La base aérienne de Wunstorf près de Hanovre en Basse-Saxe constituera le centre logistique de l’exercice, à l’appui de 4 autres bases allemandes et de 2 autres aux Pays-Bas et en République tchèque.
Ensemble de la presse du 12 juin
L’Azerbaïdjan choisit le C-27J Spartan de Leonardo
L’Azerbaïdjan a signé un contrat avec l’industriel italien Leonardo le 8 juin pour acquérir des avions de transport C-27J Spartan. Ils seront livrés dans la nouvelle configuration de l’appareil, à savoir le C-27J Spartan Next Generation, lancé il y a 3 ans. 4 exemplaires pourraient figurer dans ce contrat. Une délégation azerbaïdjanaise était en Italie pour la signature du contrat en présence de représentants des ministres de la Défense des 2 pays. Cet accord fait partie du vaste programme de modernisation des forces armées azerbaïdjanaises, « qui se tournent de plus en plus vers les produits de l’industrie italienne » selon Leonardo. La flotte d’avions militaires de transport de la force aérienne azerbaïdjanaise est composée aujourd’hui de 2 Iliouchine Il-76.
Le Journal de l’Aviation du 12 juin
Le Rafale F5 additionne les capacités de TALIOS et RECO NG dans le POD TR
Alors que le Rafale utilise actuellement la nacelle de reconnaissance aérienne stratégique de nouvelle génération RECO NG (Reconnaissance Nouvelle Génération), une fusion technologique est prévue avec la nacelle TALIOS (Targeting Long-range Identification Optronic System). Le projet « Pod TR » vise à développer une nouvelle nacelle de désignation et de reconnaissance pour le Rafale F5, intégrant les capacités des nacelles TALIOS et RECO NG. L’Agence de l’Innovation de Défense (AID) annonce ainsi que ce Pod TR assurera des « missions de détection, reconnaissance, identification et localisation des cibles en temps réel ». L’innovation promet d’être intégrée dans le standard F5 du Rafale entre 2033 et 2036. Les 2 nacelles ont été conçues par Thales avec des objectifs légèrement différents. La nacelle TALIOS est conçue pour le ciblage et l’identification à longue portée, avec une capacité à effectuer simultanément des missions de reconnaissance et des frappes. Cela en fait une excellente option pour les missions d’attaque. La RECO NG, en revanche, est principalement une nacelle de reconnaissance stratégique, bien qu’elle soit également capable de cibler des objectifs. Elle excelle dans la capture d’images haute résolution à différentes altitudes et dans différentes conditions de lumière. En mai 2022, la DGA avait investi 100 M€ pour la commande de 21 nacelles optroniques TALIOS à Thales, à la suite de la vente de 12 Rafale à la Croatie.
Air & Cosmos du 13 juin
La course aux armements nucléaires est relancée
La relance de la course aux armements nucléaires se confirme sur le plan qualitatif, avec une modernisation des vecteurs, constatée depuis quelques années, mais désormais aussi quantitative, selon le rapport annuel de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié le lundi 12 juin. Les 9 puissances nucléaires (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Pakistan, Inde, Corée du Nord et Israël) disposent désormais de 9 576 têtes nucléaires opérationnelles, contre 9 490 l’année précédente. Il s’agit de la 1ère hausse enregistrée depuis 1986. Le nombre d’ogives chinoises est ainsi passé de 350 en janvier 2022 à 410 un an plus tard, soit une hausse de 20%. Pékin pourrait disposer, selon la tendance actuelle, d’autant de missiles nucléaires balistiques intercontinentaux (ICBM) que la Russie ou les Etats-Unis à la fin de la décennie, selon le Sipri. Parallèlement, le Royaume-Uni et la France n’ont pas augmenté le nombre de leurs ogives, mais se sont engagés dans une modernisation de leur arsenal. Londres compte relever ses capacités de 225 à 260 bombes et Paris, qui possède 290 ogives, développe un missile balistique tiré depuis un sous-marin de 3ème génération, ainsi qu’un nouveau missile de croisière air-sol. L’Inde et le Pakistan continuent eux aussi d’augmenter le nombre de leurs têtes nucléaires. Celui du Pakistan est passé de 165 à 170 et celui de l’Inde de 160 à 164. Cette dernière développe aussi des missiles à plus longue portée. La Corée du Nord continue de faire de son programme nucléaire une priorité absolue, avec près de 30 têtes nucléaires et assez d’uranium pour en produire 60 de plus. Israël, qui ne se déclare pas officiellement comme une puissance nucléaire, modernise son arsenal, estimé à 90 bombes, selon le Sipri.
Les Echos et L’Humanité du 13 juin
La DGA et l’AID lancent le programme TAMOS pour fournir des essaims de drones aux forces armées françaises
La Loi de Programmation Militaire, en cours d’étude par le Sénat, après avoir été votée par l’Assemblée nationale, prévoit un effort de 10 Md€ dédié à l’innovation dans le domaine de la Défense, au service des forces armées françaises. La DGA s’investit largement dans le développement des technologies novatrices en coordination avec l’Agence de l’innovation de défense (AID). La DGA et l’AID ont lancé le programme TAMOS (pour « Tactical Multi-Objectives Swarming UAVs) qui a été confié aux entreprises Safran Electronics & Defense et Squadrone-System, une entreprise grenobloise spécialisée dans la conception de drones. Son financement par la DGA via la RAPID est prévu sur 2 ans. Le projet vise à prévoir une interface simple qui permettra à un opérateur humain de diriger des missions multiples et/ou complexes confiées à un essaim de drones de petite taille. L’AID précise au sujet de TAMOS que la mise en œuvre de ce programme pourrait trouver des applications dans le cadre du programme SCAF. Les essaims de drones, aussi appelés flottilles, ont la capacité de réaliser des missions plus complexes, de même que de mener avec un nombre d’opérateurs réduit plusieurs missions. La configuration en essaim permet aussi de diminuer la taille des drones, de répartir différentes charges utiles entre les différentes entités et donc de rendre les options plus nombreuses dans la réalisation de la mission, sans impacter les capacités de chaque unité.
Air & Cosmos du 14 juin
Turgis et Gaillard dévoilera l’Aa’rok, un drone MALE de 5,5 tonnes au Salon du Bourget
Turgis et Gaillard dévoilera lors du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget son drone MALE (Medium Altitude Long Endurance) Aa’rok, présenté comme une alternative au Bayraktar turc et au Reaper américain. Nommé Aa’rok, du nom du bureau d’études qui avait été fondé en 2011 par Fanny Turgis et Patrick Gaillard, ce drone MALE de 5,5 tonnes vise la simplicité pour déboucher rapidement et ne pas avoir un coût trop élevé. Si le groupe n’oublie pas les besoins français de surveillance de l’outremer, ainsi que les demandes de connectivité du combat aéroterrestre, autour de Scorpion, le marché export peut potentiellement être large. Le drone devrait être disponible mi-2025, avec des essais qui commenceront avant la fin de cette année. Le prototype volera avec un moteur PT-6, mais le véhicule de série devrait bénéficier d’un moteur Safran Ardiden. Avec une envergure de 22 m et une longueur de 14 m, l’appareil, qui a des faux airs d’avion d’entraînement aux ailes rallongées, doit pouvoir emporter jusqu’à 3 tonnes de charge utile. Il sera un peu plus lourd que le Reaper « Il est un peu plus lourd à vide que le Reaper, observe Patrick Gaillard, car l’AESA impose plus de normes, mais disposera d’un moteur plus puissant et consommera moins. L’Aa’rok pourra porter jusqu’à 3 tonnes de carburant sans radar ni armement. Il pourra notamment emporter jusqu’à 4 AASM sur 2 pylônes, avec une endurance d’au moins 10 heures, mais également jusqu’à 16 missiles antichars : Hellfire, Brimstone et Akeron-LP. Le projet reste encore ouvert sur les capteurs, sans partenariat ferme à ce stade, avec une boule optronique Euroflir 610 de Safran, qui sera présenté sur le stand Turgis et Gaillard au Salon du Bourget, ou une MX-25 de L3Harris. Pour le radar, un Searchmaster de Thales est évoqué, ou ses équivalents issus des gammes d’Hensoldt et de Selex. Dans cette configuration sans armement, l’Aa’rok devrait pouvoir voler 24 heures. Jusqu’à maintenant, le programme a été développé à Blois, où Turgis et Gaillard assure le MCO des Twin Otter et Pilatus PC-6 des armées. La suite du programme devrait se dérouler à Cuers dans le Var, où Turgis et Gaillard se développe, avec l’avantage d’une piste.
Ensemble de la presse du 15 juin
Guillaume Faury est nommé président de l’ASD
Guillaume Faury, président du GIFAS et CEO d’Airbus, a été nommé président de l’Association européenne des industries de l’aérospatiale, de la sécurité et de la défense (ASD). Il remplace Alessandro Profumo, ancien PDG de Leonardo, pour un mandat de deux ans. « L’Europe est confrontée au double défi de la décarbonisation et de la transition numérique, tout en naviguant dans un paysage sécuritaire qui a radicalement changé », a-t-il déclaré. « La réponse de l’Europe à ces défis a le potentiel de façonner notre industrie pour les décennies à venir. La diversité des membres de l’ASD, issus de tous les pays du continent, fournit les technologies de pointe nécessaires pour connecter et protéger les personnes, tout en nous rapprochant d’une économie décarbonée », a-t-il ajouté, soulignant le « rôle vital » de l’ASD dans la promotion de la coopération européenne.
Fly News du 16 juin
Thales lance sa place de marché pour accélérer les projets « Diffusion Restreinte » des industries stratégiques
Thales lance « TrustNest R-Suite » pour répondre aux besoins des administrations et des industriels français (défense, aérospatial, énergie, OIV, OSE) d’échanger, de concevoir et d’innover plus efficacement sur des projets intégrant des données sensibles, de niveau « Diffusion Restreinte » (DR, classifié de niveau Défense). Il s’agit de la première suite d’applications « as-a-service » homologuée au niveau DR. TrustNest R-Suite « est ouverte aux éditeurs français qui disposent désormais d’une plateforme aux capacités inédites à ce niveau de sécurité et de conformité. Elle permet aux utilisateurs de bénéficier des avantages du cloud en offrant un ensemble d’applications métier performantes », précise Thales. Elle est hébergée par TrustNest R-Cloud, le premier cloud homologué DR. Opéré par Thales, « TrustNest R-Cloud fournit une infrastructure mutualisée à ses clients, tout en garantissant la souveraineté et un niveau de sécurité élevé », indique le groupe. « TrustNest R-Cloud et TrustNest R-Suite permettent la transformation numérique des industries de pointe et des administrations à un niveau de sécurité inégalé jusqu’à présent », souligne Raphaël de Cormis, Vice-Président de Thales Digital Factory.
Zone-Bourse.com du 16 juin
Le H160 destiné à la Gendarmerie débute sa campagne d’essais en vol
L’H160 en version spécialement dédiée à la Gendarmerie Nationale a débuté ses essais en vol. Immatriculé F-WJXB, l’appareil est notamment équipé d’une boule optronique. Il bénéficiera, comme les 9 autres appareils destinés à la Gendarmerie, « d’une solution taillée sur mesure en cabine sous forme d’un système de mission spécifique », développée par Airbus Helicopters avec la Gendarmerie Nationale pour s’adapter aux besoins de cette dernière, précise Air & Cosmos. Pour la Gendarmerie Nationale, le H160 sera le plus gros hélicoptère jamais mis en service jusqu’alors.
Air & Cosmos du 16 juin
L’Allemagne se dote pour la première fois depuis 1949 d’une stratégie de sécurité nationale
Pour la première fois depuis la fondation de la République fédérale, en 1949, le gouvernement allemand a défini, mercredi 14 juin, une « stratégie de sécurité nationale ». Adoptée en conseil des ministres, celle-ci a ensuite été présentée à la presse par le chancelier, Olaf Scholz, au côté des principaux membres de son gouvernement : Annalena Baerbock (Affaires étrangères), Christian Lindner (Finances), Boris Pistorius (Défense) et Nancy Faeser (Intérieur). Cette stratégie est présentée dans un document, publié sous le titre « Robustesse. Résilience. Durabilité. Une sécurité intégrée pour l’Allemagne », qui, notamment, classe la Russie au rang de « menace la plus grande pour la paix et la sécurité dans l’espace euro-atlantique ». Ce document insiste aussi sur l’attachement à la relation avec la France, mentionnée à cinq reprises : « Avec la France, notre voisine, nous sommes liés par une amitié profonde, marquée par le dépassement des représentations hostiles que nous avons eues les uns des autres au cours de l’histoire. C’est cette amitié qui nous a permis de franchir des étapes essentielles de la construction européenne, pour nous indispensable », est-il notamment souligné.
Les Echos du 16 juin