Presque tous les syndicats ont saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler la réforme de l’assurance chômage
25/05/2021
A l’exception de la CFTC, opposée à la réforme mais qui ne souhaite pas la contester sur le plan juridique, les syndicats de salariés ont tous indiqué avoir déposé un recours devant le Conseil d’Etat visant à faire suspendre et annuler le décret n°2021-346 du 30 mars 2021 sur l’assurance chômage qui durcit les règles d’indemnisation à compter du 1er juillet 2021, une réforme qu’Antoine Foucher, ancien directeur de cabinet de la ministre du Travail, et désormais l’ancienne ministre Muriel Pénicaud elle-même, jugent qu’il ne faut pas appliquer maintenant.
“Malgré quelques retouches à la marge du décret du 26 juillet 2019, notamment avec l’introduction d’un plafond/plancher des jours non travaillés pour le calcul de l’indemnisation, c’est encore 516 000 personnes qui verront leur allocation mensuelle baisser en moyenne de 29% !”, explique FO.
La CGT, Solidaires et la FSU, qui ont déposé ensemble un recours, espèrent avoir “le même succès qu’à l’automne dernier”, lorsque le Conseil d’Etat avait obligé le gouvernement à revoir le calcul du salaire journalier de référence : “Nous demandons au Conseil de juger que les aménagements du gouvernement ne respectent pas sa décision précédente : les règles du nouveau décret conduiraient à une rupture d’égalité fondamentale et à un véritable changement de nature de l’assurance chômage”.
“Le gouvernement ne doit pas simplement ajuster sa réforme, il doit l’abandonner ! Défendre son erreur est une nouvelle erreur, l’admettre, c’est la corriger” assure de son côté la CFE-CGC, pour justifier son nouveau recours.
Contre une réforme qualifiée “d’injuste”, la CFDT dit avoir également déposé un recours vendredi 21 mai pour faire annuler le décret du 30 mars 2021. “Cette réforme va engendrer un nombre colossal de perdants alors que nous sommes dans un contexte de crise économique. 1 150 000 personnes seront impactées dès la première année. Un tiers d’entre eux aura moins de 30 ans. Les 365 000 demandeurs d’emploi les plus précaires, qui seront également les plus impactés, verront leur allocation baisser en moyenne de 264 euros par mois, soit une allocation de 621 euros contre 885 euros avant la réforme, selon l’Unedic”, argumente le syndicat. La CFDT veut aussi mener cette opposition dans le débat public : la confédération crée une adresse mail dédiée, chomage@cfdt.fr, “pour aider, accompagner, informer, et recueillir les témoignages” des salariés, des éléments que le syndicat annonce vouloir publier en juin prochain.