Safran et TotalEnergies s’allient dans la recherche de biocarburants
Dans l’aéronautique, l’objectif de réduire l’empreinte carbone des avions implique d’investir des efforts dans la recherche de nouvelles techniques. Le partenariat signé fin septembre par Safran et TotalEnergies en est l’illustration. Le motoriste et le producteur d’énergie s’allient pour favoriser l’utilisation des carburants aériens durables (SAF, « sustainable aviation fuel »). Le tandem va chercher à obtenir la meilleure compatibilité entre les moteurs d’avion existants et une utilisation maximale de SAF, soit à terme un taux d’incorporation de 100%. Un défi technique, alors que les moteurs sont aujourd’hui certifiés pour un taux maximum de 50%. Les deux groupes resserrent des liens existants, TotalEnergies approvisionnant déjà en SAF le banc d’essai au sol de Safran sur son site de Bordes (Pyrénées-Atlantiques). Ils font aussi partie des acteurs ayant participé début 2020 à l’appel à manifestation d’intérêt visant à faire émerger une filière de production de SAF.
L’Usine Nouvelle du 27 novembre
Biocarburants : essais concluants sur l’A350 avec deux moteurs Rolls-Royce
Pouvoir utiliser un carburant 100% durable est l’objectif que se sont fixés avionneurs et motoristes après avoir réussi à certifier depuis 2013 un mélange de 50% de carburant durable et de carburant traditionnel. Pour l’atteindre, des essais ont été lancés début 2021 avec un Airbus A350 propulsés par des moteurs Rolls-Royce Trent XWB, avec un carburant 100% durable (CAD) utilisé sur les deux moteurs. Ces travaux ont montré les performances avantageuses en matière d’émissions des mélanges de carburant jusqu’à 50 % de carburant durable et ont ouvert la voie aux vols d’essais à 100% de CAD pour ECLIF3. L’équipe a également effectué des tests de conformité qui n’ont révélé « aucun impact opérationnel », indique Airbus. L’équipe de recherche a constaté que le CAD « libère moins de particules que le kérosène conventionnel dans toutes les conditions de fonctionnement, ce qui laisse entrevoir la possibilité de réduire l’impact climatique et d’améliorer la qualité de l’air autour des aéroports ». Une piste très prometteuse pour la décarbonation du secteur aérien.
Air & Cosmos du 30 novembre