Elyse Energy prend des engagements sur ses approvisionnements en biomasse et en eau pour son projet E-CHO

La startup Elyse Energy, qui porte le projet E-CHO visant à produire du méthanol et du carburant d’aviation durable (CAD) sur le bassin de Lacq, près de Pau, a répondu aux critiques d’association environnementales en prenant une série d’engagements sur ses futurs approvisionnements en biomasse et en eau. Ces engagements doivent désamorcer les inquiétudes au regard des quantités produites sur 3 futures unités de production qui doivent être bâties sur des friches industrielles de 65 hectares. La 1ère produira, par électrolyse de l’eau, de l’hydrogène qui sera ensuite utilisé par les 2 autres sites. L’un donnera naissance à de l’e-méthanol (à partir d’hydrogène et de CO2). L’autre produira 75 000 tonnes de biokérozène à partir de 300 000 tonnes de biomasse d’origine forestière grâce à BioTfuel, une technologie mise au point par 6 partenaires (Avril, Axens, Ifpen, CEA, ThyssenKrupp et TotalEnergies). Au total, 2 Md€ seront investis avec l’ambition de produire 20% des CAD dont la France aura besoin en 2030. Selon Elyse Energy, la technologie prévue, grâce à un procédé de torréfaction consistant à brûler puis à réduire les charges en poudre, permet d’utiliser différents types de biomasse : déchets de bois issus de la forêt, coproduits de scierie, déchets agricoles comme les sarments de vignes, meubles en fin de vie, etc. Une charte d’achat pour l’origine de la biomasse forestière doit être publiée. Une autre inquiétude concerne la consommation d’eau qui sera prélevée dans le gave de Pau. La startup s’est aussi engagée à « réviser le design technique du projet » afin de réduire cette consommation. Enfin, des investissements pourraient être faits sur les infrastructures ferroviaires afin de privilégier le transport par rail de la biomasse et de l’expédition des produits finis vers les ports de Bayonne et de Fos-sur-Mer.

Les Echos du 6 mai

Un arrêté du gouvernement pour requalifier l’hydrogène « bas carbone »

Le gouvernement prépare un arrêté, qui sera présenté mardi 7 mai au Conseil supérieur de l’énergie, qui précise le seuil d’émissions de gaz à effet de serre et la méthodologie pour qualifier l’hydrogène comme « renouvelable » ou « bas carbone », et ainsi ouvrir le droit à des subventions. Cet arrêté, qui peut encore évoluer, reprend la définition adoptée par le Parlement européen en 2023, issue d’un compromis entre les Etats membres, alors que la France et l’Allemagne s’affrontaient sur la possibilité d’intégrer l’hydrogène produit à partir d’électricité d’origine nucléaire. Celle-ci avait finalement été intégrée et reconnue comme étant bas carbone car son niveau d’émissions est inférieur au seuil fixé par la directive Red III sur les énergies renouvelables, de 3,38 kg de CO2 émis pour produire un kilogramme d’hydrogène. L’arrêté doit aussi permettre aux producteurs d’hydrogène « bleu », produit à partir d’énergies fossiles mais faisant l’objet d’un captage, avec stockage ou réutilisation du carbone, d’être assimilés bas carbone. Pour certains acteurs industriels, cette nouvelle définition menace les projets d’hydrogène « vert », produits à partir d’énergie renouvelable. Au même niveau de subventions, produire de l’hydrogène bleu est bien moins cher que de l’hydrogène vert. Si cet arrêté entre en vigueur, les industriels craignent une fuite des projets vers des pays où la législation est plus restrictive.

Les Echos du 6 mai

Airbus choisit H3 Dynamics pour tester des piles à hydrogène pour le programme HyPower

Airbus a commandé à la startup singapourienne H3 Dynamics la fourniture de piles à combustible à hydrogène pour remplacer les moteurs auxiliaires sur un A330 dans le cadre du démonstrateur HyPower. Dévoilé au Salon du Bourget 2023, ce programme de démonstrateur vise à explorer, au sol et en vol, une nouvelle architecture de génération d’énergie non propulsive par l’utilisation de piles à hydrogène, qui viendra remplacer l’APU (Auxiliary Power Unit), le moteur auxiliaire qui fournit l’énergie pour la climatisation et le chauffage lorsque les moteurs principaux de l’avion sont éteints. Airbus compte faire tester le projet HyPower d’ici fin 2025. « Nous ferons la démonstration de ce système dans des conditions réalistes, en montant à 25 000 pieds et en volant pendant 1h avec 10 kg d’hydrogène gazeux à bord », déclarait en juin 2023 Michael Augello, PDG d’Airbus UpNext. H3 Dynamics, société singapourienne, qui a ouvert au printemps 2021 un pôle R&D à Toulouse, fait figure de pionnière dans le domaine de l’hydrogène. Elle va donc fournir une 1ère solution de piles à hydrogène capable de produire 500 kW. La startup souligne qu’un tel système aurait la puissance nécessaire pour alimenter l’aviation légère ou l’aviation d’affaires, et recense déjà 4 clients dans ce secteur, ainsi que des fabricants de drones. Après avoir levé 26 M$ en 2021, H3 Dynamics pourrait réaliser prochainement un nouveau tour de table. L’entreprise compte 15 collaborateurs à Toulouse et prévoit de recruter 5 à 10 personnes d’ici la fin de l’année.

La Tribune du 7 mai

Limatech s’apprête à lancer l’industrialisation de sa batterie au lithium pour les avions

La startup Limatech, créée en 2016, devrait décrocher dans les prochaines semaines la certification pour sa batterie servant au démarrage des moteurs d’avions. Intégrée depuis 2021 à l’accélérateur Starburst Accelerator, la société toulousaine est parvenue à développer une batterie lithium-fer-phosphate (LFP) de 24 V répondant aux exigences du secteur aéronautique et mettant à profit des composants moins exposés à la spéculation. Une innovation reposant sur 2 piliers : anticiper l’emballement thermique et le contenir s’il apparaît malgré tout. Elle propose aujourd’hui un équipement en rupture, une batterie 3 fois plus légère que les systèmes standards. Pour un hélicoptère, la startup revendique un gain de masse qui peut s’élever à 25 kg et pour un A320 jusqu’à 120 kg. Son concept a retenu l’attention d’Airbus qui lui a décerné un prix de l’innovation en 2019. L’avionneur européen a même signé avec elle une convention de développement. Alors que les batteries de Limatech ont effectué leurs 1ers essais au sol en 2023, elles pourraient dès cette année être embarquées à bord d’avions commerciaux. « Mi-février, nous avons livré des batteries à nos 3 premiers clients », s’enthousiasme Florence Robin, PDG et cofondatrice de Limatech, qui emploie aujourd’hui 30 personnes. La société a établi son activité industrielle à Voreppe, en Isère, via un site déjà opérationnel de 1 200 m². Plus de 70 batteries, ayant servi aux essais de qualification, ont déjà été produites. « L’objectif sera de produire 500 batteries par an dans un 1er temps et d’augmenter la cadence pour atteindre plus de 10 000 exemplaires par an en 2030 », explique Florence Robin.

L’Usine Nouvelle du 6 mai

Les États-Unis donnent le coup d’envoi de l’aide à la production de carburant d’aviation durable

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Inflation Reduction Act (IRA), l’administration américaine a précisé les règles d’attribution des crédits d’impôt pour la production de carburant d’aviation durable (CAD). Pour être éligible, le CAD devra réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport au carburant à base de pétrole. Le crédit atteindra entre 1,25 et 1,75 $ par gallon (4,4 à 6,2 € par litre). Les producteurs d’éthanol à base de maïs devront suivre les principes d’une agriculture respectueuse de l’environnement, des engrais aux méthodes agricoles. En 2022, les grandes compagnies aériennes américaines ont consommé 15,8 millions de gallons de CAD, soit 0,1% de leur consommation totale de carburant. L’administration vise une production de 3 milliards de gallons en 2030, et soit une réduction de 20% des émissions par rapport à 2021 et un objectif de neutralité carbone en 2050.

Les Échos du 6 mai