Safran et Engie New Ventures investissent dans Ineratec, startup spécialisée dans la production de carburants synthétiques neutres en carbone
Safran, au travers de son fonds Safran Corporate Ventures dédié aux jeunes sociétés technologiques, et Engie New Ventures, la filiale capital-risque d’Engie dédiée aux startups innovantes accélérant la transition énergétique, ont investi, aux côtés d’autres partenaires (HTGF, MPC Capital, Extantia, Planet A et FO Holding), dans Ineratec, une startup qui propose des technologies de développement et de production de carburants synthétiques neutres en carbone, pouvant se substituer aux carburants d’origine fossile. Basée à Karlsruhe en Allemagne, Ineratec propose des unités de production modulaires qui transforment l’hydrogène vert issu de l’électricité renouvelable et le CO2 issu de la biomasse ou capturé, en carburants neutres en carbone, comme l’e-méthane, l’e-diesel, ou l’e-kérosène. Ineratec a déjà déployé 13 modules pilotes de production d’e-carburants pour différentes applications et a inauguré un premier module dédié au carburant aérien durable en Basse Saxe. Elle souhaite financer un projet d’usine pilote à Francfort, capable de produire 3 500 tonnes de carburant par an, dont du carburant aérien de synthèse qui fournirait directement l’aéroport. L’investissement de Safran « s’inscrit pleinement dans sa feuille de route stratégique vers une aviation décarbonée. Il illustre la volonté de Safran de soutenir le développement accéléré d’une filière de carburants durables aéronautiques par les acteurs énergéticiens », souligne le groupe. « Safran est pleinement investi dans ce domaine indispensable pour atteindre la neutralité carbone du transport aérien à l’horizon 2050. Les technologies de pointe d’Ineratec viendront renforcer les connaissances technologiques nécessaires au développement d’une filière adaptée et certifiée pour les avions », a déclaré Eric Dalbiès, Directeur Groupe Stratégie, Technologie et Innovation de Safran.
L’Usine Nouvelle du 21 janvier
Le démonstrateur technologique d’Airbus basé sur le C295 prend son envol dans le cadre de Clean Sky 2
Airbus a réalisé le vol inaugural du banc d’essai en vol 2 (FTB2) du C295, effectué avec succès depuis la ligne d’assemblage final de Séville. L’appareil entame maintenant une campagne de vol dans le but de tester la nouvelle aile semi-morphe, le nouveau système de commande de vol abordable, ainsi qu’une antenne SatCom intégrée au fuselage de l’appareil. « Le premier vol du C295 FTB2 est une étape clé qui représente une avancée importante dans le programme, après l’intégration réussie des nouvelles structures aérodynamiques, la mise sous tension et les essais au sol. Il y a quelques années, ce programme n’était qu’un rêve pour un avenir plus durable de l’aviation. Aujourd’hui, nous sommes à l’étape finale et nous l’avons finalement fait voler », a déclaré Francisco Javier Sánchez Segura, Executive Vice President Engineering au sein d’Airbus Defence and Space. Basé sur le C295, le banc d’essai en vol 2 est un démonstrateur en vol du programme européen Clean Sky 2 (CS2) et du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’UE. Les modifications comprennent de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies visant à réduire le bruit et les émissions de CO2 et de NOx (oxydes d’azote). L’application de ces technologies à la configuration du futur appareil permet de réduire de 43% les émissions de CO2 et de 70% les émissions de NOx lors d’une mission typique de recherche et de sauvetage de 400 miles nautiques, ainsi que de réduire de 45% le bruit au décollage.
Skies Magazine du 27 janvier
Les défis de l’aviation décarbonée
Un rapport du cabinet Archery Strategy Consulting, réalisé sous l’égide de l’Institut Montaigne et publié ce jeudi, analyse les leviers à actionner pour atteindre l’objectif de neutralité carbone du transport aérien à horizon 2050, annoncé en 2021 par l’Air Transport Action Group (ATAG). Le rapport souligne que cette volonté doit s’accompagner d’un engagement « rapide et fort des États et de l’ensemble des acteurs du secteur autour d’une feuille de route commune ». Quatre leviers sont identifiés : les carburants d’aviation durables (SAF), qui contribueront à 53% à l’effort de décarbonation, l’innovation technologique, qui contribuera à l’objectif à hauteur de 34%, l’optimisation des opérations en vol et au sol (7%), et les compensations (6%). En matière de SAF, le soutien public s’organise, avec la mise en œuvre, fin 2022, du programme Clean Aviation, doté de 1,7 Md€, qui prend le relais de Clean Sky 2. En France, le gouvernement a décidé une nette hausse du budget du Conseil pour la recherche aéronautique civile (CORAC), qui dispose de 1,5 Md€ sur la période 2020-2022, et d’une enveloppe de 800 M€ dans le cadre du plan France 2030. Les industriels se mobilisent également : fin septembre 2021, TotalEnergies s’est allié avec Safran, qui vient d’investir dans Ineratec, une startup allemande, qui a mis en service 13 usines de SAF. « Ces partenariats nous permettent d’optimiser le couple moteur-carburant. Nous partageons des informations et menons des tests ensemble, afin de voir comment nos moteurs Leap et notre démonstrateur Rise de moteur du futur pourront fonctionner avec 100% de SAF », explique Éric Dalbiès, directeur R&T et Stratégie de Safran, cité par Le Figaro. Le rapport souligne que les SAF constituent la solution de court terme pour décarboner les vols moyen et long-courriers, en attendant que les technologies soient mûres pour lancer un avion à hydrogène, dont la mise en service est prévue par Airbus à l’horizon 2035. Les compagnies cherchent elles aussi à réduire leur bilan carbone. Air France doit préciser cette année la répartition de ses efforts : « Le renouvellement de la flotte est le principal levier pour réduire nos émissions de CO2, car un avion de nouvelle génération émet 20% à 25% de CO2 en moins que son prédécesseur », indique Vincent Etchebehere, directeur du développement durable et des nouvelles mobilités d’Air France. L’optimisation du trafic aérien (ATM), dont Thales est un acteur majeur, permettrait aussi de réaliser d’importantes économies d’émissions, en particulier sur les pistes des aéroports.
Le Figaro du 27 janvier
Boeing et Lockheed Martin poursuivent leurs investissements dans l’aviation électrique
Les Américains Boeing et Lockheed Martin poursuivent leurs campagnes d’investissements au profit de startups développant des aéronefs à décollage et atterrissage verticaux électriques (ADAVe). Lockheed Martin Ventures a investi au sein d’Electra.aero, constructeur d’avions hybrides électriques à décollage et atterrissage ultra-courts (ADACe), afin de soutenir les plans de la startup visant à commencer les essais en vol d’un avion démonstrateur de la technologie ADACe hybride, en grandeur réelle, dès 2022. De son côté, Boeing a annoncé avoir investi 450 M$ supplémentaires dans sa coentreprise Wisk Aero eVTOL, créée avec la startup Kittyhawk. Wisk Aero a déclaré que le financement soutiendrait les efforts de certification de ce qu’elle décrit comme sa 6ème génération d’ADAVe entièrement autonome, qui succèdera et remplacera le prototype biplace « Cora » de 5ème génération, lequel a réalisé par le passé environ 1 500 essais en vol.
Air & Cosmos du 27 janvier