Des pistes s’ouvrent pour le recyclage des plastiques composites

Des chercheurs de Montpellier et Besançon ont mis au point un procédé pour recycler les matériaux composites, très largement utilisés dans l’aéronautique, notamment. Sylvain Caillol, chercheur à l’ICGM (Institut Charles Gerhardt Montpellier), interrogé par Les Echos, publie dans la revue « Science », avec 10 chimistes et ingénieurs de l’Institut de chimie de l’université de Graz en Autriche, de l’Institut Stratingh de l’université de Groningue aux Pays-Bas et de l’Institut Femto-ST à Besançon, un article qui démontre que la réalisation de matériaux composites à base de résines époxyde d’origine 100% naturelle est possible, et se penche sur le recyclage intégral de n’importe quel matériau composite. « Le procédé de « cassage » des 2 composants des époxy permet de les récupérer, ainsi que les fibres, de façon assez simple : il se déroule en 2 étapes et fait appel à du méthanol, utilisé à des conditions optimales de température et de concentration », précise le chercheur.

Les Echos du 14 mai

Transport aérien et réduction des émissions : le rôle de l’Union européenne

Les Echos remarquent que la production de carburants d’aviation durables n’est pas encouragée en Europe par des incitations fiscales, contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis. En dépit de la mise en place du règlement Refuel, rendant obligatoire l’utilisation d’un pourcentage croissant de carburants d’aviation d’origine non-fossile, il manque donc une incitation pour augmenter massivement la production. « Si les compagnies européennes n’ont pas la possibilité de jouer à armes égales avec leurs concurrents extra-européens, c’est la souveraineté des pays européens qui risque d’en pâtir », avertit Benjamin Smith, directeur général d’Air France-KLM. Les Echos consacrent par ailleurs un article au projet de ciel unique européen, dont la concrétisation « s’est toujours heurtée à la volonté de certains Etats – au premier rang desquels la France – de garder le contrôle de leur espace aérien via leur administration, tant pour des raisons de souveraineté que pour éviter un conflit avec les contrôleurs aériens », observe le quotidien.

Les Echos du 14 mai

Comment la Commission européenne cherche à alléger le coût des carburants d’aviation durables pour les compagnies aériennes européennes

8 mois après le vote du règlement Refuel EU, qui va obliger les compagnies aériennes européennes à acheter une part croissante de carburants d’origine non-fossile sous peine d’amendes, la Commission européenne a mis en place un dispositif pour en adoucir le coût. En début d’année a ainsi été lancé un dispositif permettant aux compagnies de compenser tout ou partie de l’écart de prix entre le kérosène et les carburants d’aviation durable (CAD). Il permettrait aux compagnies qui en feront la demande d’obtenir des quotas d’émissions de CO2 (les ETS européens) gratuits pour leurs vols intra-européens, représentant 70 à 100% de l’écart de prix. Doté d’une enveloppe de 20 millions d’ETS, d’une valeur totale d’environ 1,6 Md€ au cours actuel de la tonne de CO2, le dispositif n’a pas encore reçu de demande, les 1ères devraient arriver en septembre selon la Commission. Si les compagnies aériennes saluent l’initiative, elles soulignent toutefois les limites et la complexité du dispositif. Celui-ci ne peut bénéficier qu’aux compagnies opérant des vols intra-européens. Il est aussi limité dans le temps, jusqu’en 2030 dans le meilleur des cas, et un réexamen est prévu en 2028. Enfin, ses modalités d’application doivent encore être précisées, notamment sur la façon dont seront fixés, chaque année, les prix de référence des différents CAD et du kérosène fossile. Le surcoût est par ailleurs plus important pour les compagnies françaises, du fait de l’application aux CAD de la taxe censée inciter à l’utilisation d’énergies renouvelables (TIRUERT), qui fixe une pénalité de 125 € par litre si l’objectif d’incorporation fixé par la loi n’est pas atteint. Faute de production suffisante en France, cette taxe a augmenté d’environ 30% le coût des CAD dans le pays.

Les Echos du 16 mai

Airbus lance le projet GOLIAT

Airbus a annoncé jeudi 16 mai le lancement du projet GOLIAT pour réaliser des démonstrations d’opérations au sol d’avions à hydrogène liquide à petite échelle. Initié pour une durée de 4 ans, le projet GOLIAT recevra un financement européen de 10,8 M€ au titre du programme Horizon Europe. Il démontrera comment les technologies de manipulation et de ravitaillement en hydrogène liquide à haut débit (LH2) peuvent être développées et utilisées de manière sûre et fiable pour les opérations aéroportuaires. Le consortium est composé de 10 partenaires issus de 8 pays : Airbus, Chart Industries, l’Université technique de Delft, l’Université Leibniz de Hanovre, le Royal Schiphol Group, l’aéroport de Stuttgart, Vinci Airport et l’aéroport de Budapest. Le projet se déroulera dans 3 aéroports européens : Budapest, Rotterdam-La Haye et Stuttgart. Airbus souhaite, avec cette initiative, encourager l’adoption par l’industrie aéronautique de solutions de transport et de stockage d’énergie adaptées à l’hydrogène.

L’Opinion indépendante et Air & Cosmos du 17 mai

L’aviation européenne aura besoin de 28 millions de tonnes de CAD en 2050

Un rapport publié mercredi 15 mai par l’Académie de l’Air et de l’Espace (AAE) pointe les besoins en carburants d’aviation durable (CAD) à l’horizon 2050. Pour remplir les objectifs européens de décarbonation, les avions décollant depuis le sol européen auront besoin de 40 millions de tonnes de carburant par an pour voler, et donc de 28 millions de tonnes de CAD. Le règlement RefuelEU impose en effet une proportion croissante de CAD, à raison de 2% en 2025, 20% en 2030, 70% en 2050. Le rapport souligne la nécessité de développer massivement des e-fuels, alternatives complémentaires aux biocarburants. « Complètement synthétiques, issus du gaz carbonique prélevé dans l’atmosphère et d’hydrogène électrolytique, ils ne demandent que de l’énergie mais le rendement de 50-55% entre l’énergie requise et l’énergie stockée dans l’e-fuel, mène d’une part à une considérable demande d’électricité verte, d’autre part à un coût élevé de 2 à 3 € par litre », explique l’AAE, qui poursuit : « Les procédés de fabrication existent mais l’industrialisation massive n’a pas commencé ». Outre l’industrialisation, tenir les objectifs européens de CAD nécessitera « 650 TWh d’électricité, soit de l’ordre de 11% de l’ensemble des besoins du reste des usages de la société ». Enfin, le rapport s’inquiète du risque « fortement probable d’une concurrence féroce entre usages pour l’accès à la ressource électrique bas carbone disponible sur le marché ». L’AAE appelle donc à des investissements massifs dans le développement d’une filière industrielle locale de production de ces nouveaux carburants, pour un montant estimé annuellement au minimum à 40 M€ pendant 25 ans.

La Tribune et l’Usine Nouvelle du 17 mai