IATA appelle à accélérer la décarbonation du transport aérien grâce aux SAF

Lors de son assemblée générale à Dubaï (Emirats arabes unis), l’Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé, dimanche 2 juin, la création d’un registre qui prendra en compte les réductions d’émissions des gaz à effet de serre grâce à l’introduction des carburants d’aviation durables (SAF). Cet instrument mesurera les efforts des compagnies et calculera le chemin qui leur reste à parcourir avant d’atteindre la neutralité carbone. « Les projections d’un triplement de la production de carburants d’aviation durables en 2024, à 1,9 milliard de litres, sont bien parties pour se concrétiser », s’est félicitée l’association. En 2024, les volumes de SAF ne représenteront néanmoins que « 0,53% des besoins en carburant aérien », indique IATA. L’association prévoit qu’à l’horizon 2050, les SAF représenteront 65% des carburants d’aviation. Selon Marie Owens Thomsen, SVP Sustainability and Chief Economist de IATA, il faudrait à cette date 500 millions de tonnes de carburants renouvelables pour répondre aux besoins des compagnies aériennes. Pour y parvenir, il faudrait multiplier par 1 000 la production mondiale. « Avec l’aide des pouvoirs publics, cet objectif est tout à fait accessible », déclare Marie Owens Thomsen.

Le Monde et La Tribune du 4 juin

Avec Rise, CFM International relève le défi de la décarbonation

Le Figaro consacre un article au démonstrateur technologique Rise, développé par Safran et GE au sein de CFM International. Les 2 groupes, qui fêtent un demi-siècle de partenariat, ont pour objectif de mettre en service un réacteur ultra-sobre aux alentours de 2035. Rise a déjà franchi plusieurs jalons. « Nous avons commencé à produire les pièces du démonstrateur et réalisé des essais en soufflerie, avec une maquette au 1/5ème dans les installations de l’ONERA à Modane début 2024. Ces tests ont confirmé l’efficacité aérodynamique de ce type d’architecture », explique Olivier Andriès, directeur général de Safran. Les premiers essais au sol sont prévus en 2025, suivis par des tests en vol en 2026. Ces derniers seront réalisés avec le concours d’Airbus, qui intégrera le démonstrateur Open Fan sur un A380. « Notre mission est de démontrer à Airbus et à Boeing que Rise est la meilleure solution pour équiper les successeurs de l’A320neo et du Boeing 737 MAX, qui devraient être mis en service vers 2035. Ce qui implique de lancer des programmes vers 2028-2029 », explique Olivier Andriès. Ce nouveau réacteur ultra-sobre réduira d’au moins 20% la consommation de carburant par rapport au Leap (- 15% à 20% par rapport au CFM 56). Alimenté par des carburants d’aviation durable (SAF) ou de l’hydrogène, avec lesquels il sera 100% compatible, Rise réduira de 80% les émissions de CO2.

Le Figaro du 4 juin

Le réchauffement climatique causé par les humains atteint un « rythme sans précédent »

Le réchauffement climatique causé par les activités humaines enregistre un « rythme sans précédent […], atteignant 0,26 °C entre 2014 et 2023 », alertent une soixantaine de chercheurs dans la revue « Earth System Science Data », d’après une étude qui s’est appuyée sur les méthodes du GIEC. Par rapport à l’ère préindustrielle, le réchauffement d’origine humaine a atteint 1,19 °C sur cette décennie, ce qui témoigne d’une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14 °C sur 2013-2022). Pour la seule année 2023, le réchauffement attribuable à l’activité humaine a atteint 1,31 °C. Le réchauffement total observé s’élève à 1,43 °C. « C’est une décennie critique », écrivent les auteurs. « On pourrait s’attendre à ce qu’un réchauffement mondial de 1,5 °C soit atteint ou dépassé dans les 10 prochaines années ». Les émissions de gaz à effet de serre augmentent moins vite qu’en 2000, mais elles augmentent toujours », souligne Pierre Friedlingstein, de l’université d’Exeter. « Il faut qu’elles descendent à zéro émission nette ».

Ensemble de la presse du 5 juin

SAF : l’IATA juge « extrêmement ambitieux » l’objectif de 5% en 2030

L’IATA, qui a annoncé vouloir structurer le marché du carburant d’aviation durable (SAF) afin d’en accélérer l’adoption, juge « extrêmement ambitieux » l’objectif mondial d’une incorporation de 5% de produits d’origine non-fossile dans le carburant d’aviation à l’horizon 2030, objectif sur lequel se sont mis d’accord les États lors de la 3ème conférence sur les carburants de substitution pour l’aviation (CAAF/3), organisée par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) fin 2023. Mardi 4 juin en conférence de presse, Willie Walsh, directeur général d’IATA, a souligné : « Ce n’est pas l’IATA qui a plaidé pour la cible de 5% en 2030. C’était une cible des gouvernements ». « Nous ferons le maximum pour y parvenir », a-t-il ajouté. Selon l’IATA, la production de SAF triplera cette année par rapport à 2023, à 1,9 milliard de litres. Elle n’était encore que de 25 millions de litres en 2019, selon l’organisation. Les volumes totaux « représenteront 0,53% des besoins de carburant aérien » dans le monde en 2024, a-t-elle précisé. Willie Walsh a prévenu que la disponibilité de ces carburants « n’augmentera pas de façon linéaire » d’ici à 2050. Elle sera en revanche « exponentielle une fois que tous les nouveaux projets (de production) auront abouti », selon lui.

La Tribune du 5 juin

La production de carburant d’aviation durable triplera en 2024 selon l’IATA

L’Association du transport aérien international (IATA) a annoncé que ses prévisions visant à tripler la production de carburants d’aviation durables (CAD) en 2024 pour atteindre 1,9 milliard de litres étaient en bonne voie. Cela représenterait 0,53% des besoins en carburant de l’aviation en 2024. « Le CAD fournira environ 65% des mesures d’atténuation nécessaires aux compagnies aériennes pour atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050. Le triplement attendu de la production de CAD en 2024 par rapport à 2023 est donc encourageant », a déclaré Willie Walsh, directeur général de l’IATA. Environ 140 projets de carburants renouvelables capables de produire du CAD seraient en production d’ici 2030. Si tous se mettent en production comme annoncé, la capacité totale de production de carburants renouvelables pourrait atteindre 51 millions de tonnes d’ici 2030, avec une capacité de production répartie sur presque toutes les régions. Actuellement, le CAD ne représente que 3% de toute la production de carburants renouvelables. « L’intérêt pour le CAD augmente et doit se traduire en politiques garantissant que les compagnies puissent acheter du CAD dans les quantités requises, estime Willie Walsh. Plusieurs solutions sont possibles pour accélérer l’accès de l’aviation aux quantités critiques de CAD : la diversification des matières premières utilisées, le co-traitement par les raffineries existantes, les incitations pour améliorer la production des installations de carburants renouvelables, et les incitations pour stimuler les investissements dans la production de carburants renouvelables. « En utilisant une combinaison de toutes les mesures politiques potentielles, il est tout à fait possible de produire des quantités suffisantes de CAD », a finalement déclaré Willie Walsh.

Air Journal du 6 juin

La 1ère étude en vol sur des avions commerciaux utilisant 100% de SAF montre des réductions significatives des émissions autres que le CO2

Airbus, Rolls-Royce, le Centre aérospatial allemand (DLR) et le producteur de SAF Neste ont collaboré à ECLIF3, la 1ère étude en vol au monde sur l’impact de l’utilisation de 100% de carburant aviation durable (SAF) sur les 2 moteurs d’un avion commercial. Les résultats montrent une réduction des particules de suie et de la formation de cristaux de glace dans les traînées de condensation par rapport à l’utilisation du carburant Jet A-1 conventionnel. L’étude ECLIF3 a été menée sur un A350 propulsé par 2 moteurs Rolls-Royce Trent XWB et suivi par un avion de chasse du DLR. Par rapport à un carburant Jet A-1 de référence, le nombre de cristaux de glace de traînée de condensation par masse de SAF non mélangée consommée a été réduit de 56%, ce qui pourrait réduire de manière significative l’effet de réchauffement climatique des traînées de condensation, explique Airbus.

Air Journal du 7 juin