Qair et Airbus s’allient pour produire du carburant d’aviation durable

Qair, producteur d’énergie renouvelable dont le siège social France est à Montpellier, et Airbus se sont accordés fin janvier pour construire une usine de production d’électro-carburant d’aviation durable (e-SAF), produit à partir d’électricité renouvelable issue des panneaux photovoltaïques et des éoliennes, de dioxyde de carbone, et d’hydrogène fabriqué par électrolyse. Cette nouvelle usine sera implantée sur un site de 24 hectares à Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, et sera opérationnelle en 2030. Avec une centaine d’employés, elle sera dotée d’une puissance de 350 mégawatts pour produire 40 000 tonnes d’hydrogène par an et ainsi fabriquer environ 70 000 tonnes d’électro-carburant d’aviation durable. La Région Occitanie, via l’Agence régionale énergie climat (Arec), est déjà partie prenante du projet, dont le montant est estimé entre 800 M€ et 1 Md€.

Touléco du 12 février

La filière e-fuel aura besoin de 3% de l’électricité française pour émerger

Alors qu’une filière e-fuel tente d’émerger dans les grands pays industrialisés, le bureau français des e-fuels mène un travail de lobbying auprès des pouvoirs publics pour obtenir la part d’électricité bas carbone indispensable au développement de la vingtaine de projets à l’étude. Les 24 projets français, dont 7 d’e-méthanol ou d’e-kérosène, sont de taille modeste. À l’horizon 2030, les projets pourront produire chaque année 528 ktep d’e-kérosène, e-méthane et e-méthanol, pour des investissements estimés à 3,6 Md€. Or pour trouver des financements, dles projets d’e-kérosène comme BioTjet d’Elyse Energy à Lacq dans les Pyrénées Atlantiques, doivent sécuriser l’accès à suffisamment d’électricité décarbonée à un coup compétitif. Le projet représente un investissement de plus d’1 Md€. Le bureau estime à 14 TWh, soit 3% de la production nationale d’électricité, à des tarifs compétitifs, les besoins de cette filière naissante pour faire émerger des 1ers projets e-fuels et constituer un pôle d’expertise nationale. Le lobby, constitué d’une centaine des personnalités impliquées dans les carburants de synthèse depuis juin 2023, devra aussi s’attaquer à l’épineux problème de son approvisionnement en CO2 biogénique, et donc entrer dans le débat de l’affectation des ressources en biomasse. Une des pistes évoquées serait de capter le CO2 émis par les chaudières biomasses.

L’Usine Nouvelle du 12 février

L’association Aéro Biodiversité s’agrandit de 27 nouveaux membres en 2023

27 nouveaux membres ont rejoint l’association Aéro Biodiversité en 2023. Créée en 2015 par la DGAC, le Muséum national d’histoire naturelle, Hop ! Air France et ADP, Aéro biodiversité rassemble 63 membres et travaille maintenant sur 70 aéroports. L’association a pour objectif d’évaluer, de valoriser et d’améliorer la biodiversité des terrains aéronautiques, en France métropolitaine et en outre-mer. L’équipe de naturalistes d’Aéro Biodiversité compte 21 personnes qui se chargent d’assurer l’évaluation et le suivi de la biodiversité, d’animer les programmes de sciences participatives et d’accompagner les plateformes partenaires vers une démarche de préservation et d’amélioration de la biodiversité. Parmi les nouveaux membres, on retrouve 12 aéroports et aérodromes, 1 fédération aéronautique (la Fédération Française de Parachutisme), 11 aérodromes FFA, 2 aérodromes ADP et un 1er industriel : le groupe Daher.

Aerobuzz du 13 février

Bénéfice net et chiffre d’affaires en hausse pour le Groupe ADP

Safran vient d’investir dans Avnos, une startup américaine fondée en 2020 à Los Angeles et spécialisée dans le captage de CO2. L’équipementier et motoriste français a participé à une levée de fonds de 33 M€, via son fonds de capital-risque Safran Corporate Ventures, aux côtés notamment de Shell Ventures. Les carburants de synthèse, aussi appelés e-kérosène ou e-fuels, ne nécessitent pas de ressources en biomasse contrairement aux carburants d’aviation durable (SAF). Ils combinent de l’hydrogène et du CO2 atmosphérique. Le règlement européen ReFuelEU prévoit un taux d’incorporation progressif jusqu’à 2050, au même titre que les CAD issus de la biomasse. Les e-fuels nécessitent de grandes quantités d’eau et d’énergie, augmentant leurs coûts. Même si les projets se multiplient en Europe, la production reste embryonnaire. La technologie d’Avnos consiste en la capture hybride d’air directe, ou HDAC (Hybrid Direct Air Capture). Leur système capture à la fois l’eau et le CO2 à partir du même flux d’air. Ce système permettrait de réduire significativement le coût énergétique de la production de CO2 par rapport aux procédés classiques, d’après les estimations réalisées par Safran. Depuis l’été 2023, le système d’Avnos fonctionne sur une unité pilote, basée à Bakersfield en Californie, avec une capacité de 30 tonnes par an, permettant de valider son bon fonctionnement. Une 2ème unité, soutenue par le Département américain à l’énergie (DOE), est prévue pour mi-2024 avec une capacité de 300 tonnes par an et une unité à échelle industrielle de 3 000 tonnes devrait voir le jour en 2025.

L’Usine Nouvelle du 15 février

La ville de Lannemezan s’engage pour la production de carburant d’aviation durable

Bernard Plano, le maire de Lannemezan, revient pour la Dépêche sur le projet HyLann, qui prendra vie sur les anciens terrains de Pechiney et qui devrait devenir le 1er site de production de SAF de la Région Occitanie. Le projet représente un investissement total de 800 M€ et repose sur le travail de 5 années de l’équipe municipale, explique-t-il : « L’aventure a commencé avec DH2 Energy, spécialisée dans la construction et l’exploitation de centrales photovoltaïques et d’unités de production d’hydrogène vert, qui a mis au point un électrolyseur de 12 MW ». Qair est ensuite entré en scène pour participer au développement d’un électrolyseur de 70 MW. L’objectif est une montée en puissance de l’hydrogène, avec 300 MW, 40 000 tonnes d’hydrogène, soit 70 000 tonnes de carburant. L’unité de production devrait au total générer 200 emplois. « Aujourd’hui, nous mettons en place un comité de pilotage composé de Qair et ses partenaires, la collectivité ainsi que les autorités préfectorales. Il nous faudra ensuite réaliser les procédés d’aménagements environnementaux et d’exploitation et le permis de construire devrait être délivré fin 2025, ainsi que les autorisations d’exploitation pour une construction fin 2026, pour la 1ère goutte de kérosène en 2030 », détaille Bernard Plano.

La Dépêche du 15 février

Aerospace Valley lance le Challenge Avion Vert

Un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) a été lancé par les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie à travers leur pôle de compétitivité Aerospace Valley afin de soutenir les PME aéronautiques pour développer des avions civils bas carbone. Le « Challenge Avion Vert » a pour objectif de soutenir la montée en puissance technologique des PME/ETI vers l’aviation décarbonée. Il s’agit de stimuler leur préparation au lancement de démonstrateurs en lien avec les feuilles de route du projet Clean Aviation (Europe) et du CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile) en France. Les industriels intégrateurs Airbus, ATR, Liebherr, Safran, Thales ainsi que l’IRT Saint-Exupéry ont identifié les thématiques sur lesquelles un apport technologique des PME/ETI est attendu (gain en efficacité énergétique, aéronef à hydrogène, compatibilité SAF, etc.). Les projets de R&D en lien avec les sujets prioritaires identifiés seront accompagnés par Aerospace Valley et évalués par un collège d’experts. En priorité sera retenu leur caractère innovant, la perspective d’accès au marché et d’industrialisation dans le secteur de l’aviation verte et durable, ou encore les retombées économiques. Les projets devront aussi démontrer la prise en compte des notions d’économie circulaire. Les projets lauréats du Challenge Avion Vert seront mis en visibilité auprès de grands donneurs d’ordre et de financeurs potentiels, précise Aerospace Valley.

Aerobuzz du 16 février