ENVIRONNEMENT

Airbus poursuit ses efforts en faveur d’une aviation toujours plus écologique et durable

A l’occasion de l’Airbus Summit qui s’est tenu à Toulouse les 21 et 22 septembre, Guillaume Faury, CEO d’Airbus et président du GIFAS, a confirmé les efforts du secteur aérien vers une aviation toujours plus respectueuse de l’environnement. Mais cette évolution prend du temps et se heurte à des défis importants, comme le fait que le coût des biocarburants est six à sept fois plus élevé que les autres, ou encore la rareté des stocks. Ce qui conduit Guillaume Faury et d’autres professionnels du secteur à demander « un cadre réglementaire global, impliquant au minimum l’Europe, les Etats-Unis et la Chine, qui pousse à l’utilisation des SAF (Sustainable Aviation Fuel, carburant d’aviation durable) et qui incite les énergéticiens à produire davantage ».

Le Monde du 26 et 27 septembre

Safran et TotalEnergies lancent un partenariat stratégique pour le développement des carburants verts

Alors que la thématique des biocarburants est au cœur des débats sur la transition écologique, le motoriste Safran et l’énergéticien TotalEnergies renforcent leur alliance sur les enjeux de décarbonation du transport aérien avec la conclusion d’un accord stratégique. Si l’utilisation de l’hydrogène ne devrait pas se concrétiser avant une quinzaine d’années, ce partenariat est bel et bien orienté sur la R&T (recherche et technologie), l’approvisionnement et la promotion des carburants aériens durables. Déjà partenaires sur différents projets, les deux groupes décident donc de mettre en commun leurs forces pour réduire l’empreinte carbone du transport aérien en annonçant, le 27 septembre, un partenariat pour « le développement et l’utilisation de ces carburants et acquérir une vision commune et complète des filières et des usages ». La solution des carburants aériens durables (SAF) s’impose comme un passage obligé pour tous les grands groupes, même si les freins restent nombreux avant que l’aérien ne puisse réellement s’affranchir du kérosène.

La Tribune et Air & Cosmos du 27 septembre

  • Air France commande 60 biréacteurs moins polluants à Airbus

La compagnie nationale a commandé 60 biréacteurs, moins polluants, à la filiale canadienne d’Airbus pour moderniser sa flotte moyen-courrier. Ce mercredi, elle s’apprête donc à recevoir un Airbus A220-300 affichant une consommation de carburant 20% inférieure à celle des Airbus A318 et A319 qu’il va remplacer. L’empreinte sonore est, elle, réduite de 34%. La livraison de cet appareil constitue la première d’une commande de 60 avions, une étape importante pour Air France qui marque le début du renouvellement de sa flotte moyen-courrier. Les avions ont été acquis en pleine propriété et seront livrés d’ici à fin 2025 ; cinq nouveaux appareils arriveront avant la fin de l’année 2021. Dans le cadre de cette acquisition, Air France a prévu de former pas moins de 700 pilotes pour exploiter les 60 A220. Les Echos rappelle que les Airbus A220 doivent permettre à la compagnie française de ramener à l’équilibre les lignes moyen-courriers du hub de Roissy-CDG, mais aussi d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de CO2.

Le Point et Les Echos du 29 septembre

D’après Eurocontrol, les émissions de C02 de l’aérien baissent plus vite que le trafic aérien

En 2021, les émissions de CO2 associées au secteur aérien ont baissé de 56,3%, alors que les vols étaient moins nombreux qu’à l’accoutumée. Cette différence s’explique principalement par une diminution de long-courrier consécutive à la crise de la Covid-19, tandis que la baisse des vols court-courrier a été limitée à 40% du trafic. La reprise du trafic aérien semble toucher différemment les pays, selon qu’ils aient le statut de hub cargo ou qu’ils figurent parmi les destinations commerciales de moindre importance.

Le Journal de l’Aviation du 28 septembre

Aeroflot et Gazprom Neft signent un accord en faveur du développement du biocarburant

Les deux groupes russes ont signé un accord visant à développer la production et l’utilisation de carburant d’aviation durable (« sustainable aviation fuel », SAF). L’accord est le premier du genre en Russie entre une compagnie aérienne et un producteur de carburant d’aviation, et vise à réduire l’empreinte carbone des voyages en avion. « L’environnement est en train de devenir l’un des sujets les plus importants de l’industrie aéronautique, et il n’est devenu que plus urgent en raison de la pandémie », affirme Mikhail Poluboyarinov, PDG d’Aeroflot. « En modernisant notre flotte et en exploitant des avions modernes, nous avons pu réduire notre empreinte carbone de 30% au cours de la dernière décennie. »

Air Journal du 26 septembre

Le vice-président de Collins Aerospace appelle à l’accélération de la décarbonation de l’aviation

Bernd Ewers, vice-président de Collins Aerospace pour la France et l’Europe du Sud, estime que l’aviation peut renforcer ses efforts en faveur de sa décarbonation rapide. La société travaille actuellement sur plusieurs solutions qui permettraient d’alléger la masse des appareils (nouveaux matériaux, nouveaux procédés de fabrication) ou d’améliorer les opérations en vol et au sol, avec des économies significatives en consommation de kérosène. Dans un récent podcast, il évoque sa vision concernant le développement de l’avion à hydrogène, la nécessité d’envisager de nouvelles formes d’avion et les défis associés aux « avions connectés ».

Le Journal de l’aviation du 29 septembre


Airbus agit pour structurer la filière hydrogène

L’Usine Nouvelle rappelle le rôle crucial joué par Airbus dans le développement de la filière hydrogène, et revient sur les différentes annonces fortes intervenues depuis le lancement du programme de l’avion à hydrogène. La signature d’un protocole d’accord entre Airbus, Air Liquide et le Groupe ADP a été dévoilée en juin, une initiative qui vise à définir les infrastructures requises pour assurer l’approvisionnement en hydrogène. Elle fait écho au lancement, en février, de l’appel à manifestation d’intérêt ayant pour objectif de jeter les bases d’une filière hydrogène aéroportuaire en Ile-de-France. Le projet Hypérion, qui regroupe Airbus, Safran et leur coentreprise à 50-50 ArianeGroup, a également été lancé. Cette étude de deux ans va se pencher sur les systèmes de propulsion à l’hydrogène et le circuit de distribution. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) vient en outre de créer un comité scientifique et a mis sur pied un programme de formation de ses ingénieurs pour gagner en compétences.

L’Usine Nouvelle du 4 octobre


L’avion à hydrogène, un « rendez-vous historique », souligne Guillaume Faury

Lors de l’entretien qu’il accorde à L’Usine Nouvelle, Guillaume Faury, CEO d’Airbus et Président du GIFAS, aborde notamment les enjeux liés au développement de l’avion à hydrogène. « L’hydrogène impliquera une profonde évolution des structures et des formes des avions dans les prochaines décennies. Les sous-traitants de la filière aéronautique travaillent évidemment de concert avec les avionneurs, dont Airbus, pour être prêts à ce rendez-vous historique », souligne-t-il. Interrogé sur la pertinence de commencer avec un avion régional, en collaboration avec ATR, il explique que les réflexions autour des technologies analysées actuellement ne concernent pas seulement l’avion lui-même, mais aussi « les infrastructures qui assureront son exploitation ». Il attire l’attention sur les enjeux liés à la mise en place d’un écosystème performant : « Si nous observons qu’entre 2025 et 2027, seulement deux aéroports français et allemand distribuent de l’hydrogène, un avion régional fera sens. Mais si nous constatons que l’écosystème hydrogène s’est déployé dans plusieurs pays du monde, nous aurons sans doute la volonté d’aller vers un appareil plus ambitieux », explique-t-il. « Ce travail est en cours, en concertation avec de nombreux acteurs hors aéronautique », précise Guillaume Faury, qui indique que les décisions seront prises entre 2025 et 2027, après la maturation des technologies et le développement de démonstrateurs. Le dirigeant souligne qu’Airbus, et l’ensemble de la filière, restent « très actifs » également concernant les carburants d’aviation durables (SAF).

L’Usine Nouvelle du 5 octobre