SpacEarth Initiative : focus sur la campagne de communication lancée par l’industrie spatiale française
Le GIFAS, dont la commission Espace est présidée par Jean-Marc Nasr, vice-président exécutif de la division Space Systems d’Airbus Defence and Space, après avoir commandé à l’Ifop un sondage sur l’image de l’espace, a livré dix propositions concrètes pour renforcer le spatial européen. Au premier plan figurent les enjeux climatiques et environnementaux, la question de la souveraineté française et européenne sur les lanceurs et les applications, ainsi que l’inclusivité de la démarche, qui intègre les startups, afin de s’étendre à tout l’écosystème. « Il s’agit d’une initiative qui fait consensus et rassemble la filière toute entière, des grands groupes aux startups, au-delà de la concurrence inhérente aux activités commerciales : c’est une véritable coalition », se réjouit Franck Poirrier, président de Sodern et représentant des équipementiers au Comité ministériel de Coordination Espace (Cospace). Jean-Marc Nasr explique quant à lui : « L’enjeu est d’une part de battre en brèche les critiques infondées qui sont trop souvent faites à l’égard du spatial en France, et sortir de la caricature qui oppose le New Space et le Old Space. Il faut montrer l’excellence du savoir-faire français et européen, rappeler que le coût des activités spatiales par individu est mineur, et valoriser les applications quotidiennes que permettent les satellites. Il s’agit également d’attirer les jeunes talents et de féminiser la filière. C’est d’autre part le moyen pour l’industrie de parler d’une seule voix aux politiques, alors que le spatial semble bénéficier aujourd’hui du soutien du président de la République et que le ministre de l’Economie se montre très ambitieux : je veux qu’ils sachent que l’industrie est derrière eux, qu’elle est complètement motivée et n’a pas honte de réussir. D’autant que l’année 2022 sera l’occasion de prendre un nombre inédit de décisions, avec la présidence française du Conseil de l’Union européenne ou la réunion ministérielle de l’Agence spatiale européenne… Il ne faut pas lâcher la garde et continuer à investir ».
Air & Cosmos du 10 décembre
Marché des mini-lanceurs réutilisables : pourquoi ArianeGroup est bien positionné
Dans un contexte d’ouverture de la concurrence entre pays européens sur le segment de marché des mini-lanceurs, La Tribune observe qu’ArianeGroup dispose de tous les atouts techniques et technologiques pour devenir un leader mondial dans ce segment. Afin de développer un produit « best cost », le groupe devra mettre en place des procédés de fabrication optimisés, tels que la fabrication additive. La création de la filiale Maïa Space doit permettre de mener ce projet à bien. Le quotidien souligne également l’avantage que représente la maîtrise du moteur Prometheus d’ArianeGroup, qui constitue « un atout de fiabilité indéniable pour rassurer le marché face à une concurrence européenne qui tâtonne encore dans la motorisation ». Le soutien de l’État français sera par ailleurs crucial : le projet Maïa fera l’objet de financements spécifiques dans le cadre de France Relance et de France 2030, comme l’a confirmé le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance.
La Tribune du 10 décembre
L’Europe maintient son avance dans le domaine des satellites
Sur le marché des satellites de télécoms géostationnaires, l’Europe est toujours leader mondial. 2020 et 2021 ont été des années fastes pour Airbus et Thales Alenia Space (TAS), qui ont remporté la majorité des compétitions internationales : « Le succès de SpaceX dans les lanceurs a éclipsé l’Europe et la France qui gagnent, avec des industriels et des équipementiers au meilleur niveau mondial dans les systèmes satellitaires, que ce soit dans les télécoms, l’observation de la Terre ou encore les systèmes d’écoute électronique », insiste Jean-Marc Nasr, directeur de la branche spatiale d’Airbus. « Grâce à la digitalisation de nos moyens de conception et de production, nous avons réduit les coûts de 30% et les cycles de développement de plus de 50% », résume le dirigeant. TAS, avec ses Space Inspire, et Airbus avec ses Neosat, ont récemment commercialisé des satellites de nouvelle génération, embarquant les dernières technologies numériques. 17 000 satellites seront lancés entre 2021 et 2030, soit quatre fois plus que lors de la décennie précédente. Parallèlement, les nations spatiales historiques investissent dans de nouvelles applications satellitaires, dédiées notamment à la protection de leurs actifs en orbite, à la surveillance et au renseignement. Airbus et TAS abordent cette nouvelle étape en confiance pour prendre leur part dans le projet de future constellation souveraine européenne.
Le Figaro du 12 décembre
Surveillance de l’espace : ArianeGroup signe un nouveau contrat avec le Commandement de l’Espace
Le ministère des Armées et ArianeGroup ont signé un nouveau contrat pour la fourniture de services de surveillance de l’espace, annonce ArianeGroup ce jeudi. Ce contrat, dont le montant n’a pas été précisé, étend un précédent accord datant de 2017 et va se traduire par « une capacité de surveillance optique augmentée pour les orbites moyenne, géostationnaire et haute », souligne ArianeGroup. L’entreprise dispose d’un outil, « GEOTracker », qui combine des télescopes présents sur tous les continents et un centre de contrôle, afin de fournir « une couverture permanente à 360° de l’ensemble de l’arc géostationnaire ». Cet outil « permet de surveiller l’espace pour fournir des données de positionnement, d’orbitographie et d’analyse à ses clients, afin de protéger leurs satellites contre tout type de risque en orbite. Pour le ministère des Armées, ce système permet de détecter, de suivre et de contribuer à la caractérisation d’objets spatiaux qu’ils soient actifs ou inactifs, afin d’établir la situation spatiale et de concourir à la protection des moyens spatiaux français », explique ArianeGroup. La France est l’un des rares pays au monde à posséder un tel système, enjeu de souveraineté dans un contexte de multiplications des microsatellites et des satellites espions. « Une capacité accrue de surveillance spatiale est décisive pour renforcer notre autonomie stratégique et être capable de répondre aux menaces émergentes de façon rapide et efficace, afin de protéger nos capacités spatiales comme celles de nos alliés européens », a indiqué le général Michel Friedling, Commandant de l’Espace.
Ensemble de la presse du 16 décembre
Nouvelles capacités de surveillance spatiale : entretien avec le général Michel Friedling, Commandant de l’Espace (CDE), et André-Hubert Roussel, président exécutif d’ArianeGroup
Dans un entretien au Figaro, le général Michel Friedling, commandant de l’espace (CDE), et André-Hubert Roussel, président exécutif d’ArianeGroup, expliquent les enjeux de la surveillance spatiale et de la détection des menaces en orbite, afin d’assurer la protection des satellites militaires, alors qu’un nouveau contrat pour la fourniture de services de surveillance de l’espace vient d’être conclu entre ArianeGroup et le CDE. « GEOtracker a été développé dès 2008, après la destruction d’un satellite chinois par la Chine ayant généré de multiples débris à longue durée de vie par un missile tiré depuis la Terre. ArianeGroup a construit un réseau de surveillance optique basé sur le déploiement de neuf télescopes dans six pays amis, qui offre une couverture permanente à 360 degrés de l’arc GEO. D’ici à 2025, ce réseau comptera trente stations dans le monde, ce qui en fera la première infrastructure européenne privée dotée d’un catalogue répertoriant plusieurs milliers d’objets », explique André-Hubert Roussel. « La surveillance spatiale et la neutralisation des menaces en orbite sont stratégiques pour les armées françaises et occidentales », indique le général Friedling. « L’enjeu est également économique. Être capable d’identifier et de suivre les objets, de détecter des manœuvres hostiles ou irresponsables et de les neutraliser est facteur de sécurité pour les opérations économiques et militaires. Car nous sommes entrés dans un triptyque de compétition, de contestation et d’affrontement, une perspective, hélas, très probable », ajoute-t-il.
Le Figaro du 16 décembre