Le nouveau cargo Cygnus prend forme chez Thales Alenia Space

Thales Alenia Space (TAS) a dévoilé une photo de la structure primaire des futurs modules pressurisés du ravitailleur Cygnus de la Station spatiale internationale (ISS). Le vaisseau-cargo automatique Cygnus de Northrop Grumman dessert régulièrement l’ISS. Le vaisseau est composé de 2 modules principaux : un module de fret pressurisé, fabriqué par TAS à Turin, en Italie, et un module de service fabriqué par Northrop Grumman à Dulles, en Virginie. La version du Cygnus améliorée en 2015 est capable d’emporter 3,75 tonnes de fret. En 10 ans, les vaisseaux Cygnus ont expédié plus de 60 tonnes de vivres, eau, ergols, expériences scientifiques et pièces de rechange aux équipages de l’ISS. Dans les salles blanches de l’usine de TAS, le prochain module de fret pressurisé de la mission NG 21, prévue en juillet prochain, subit ses derniers tests fonctionnels, tandis que celui de la mission NG 22 est en cours d’intégration. En parallèle, la construction d’une structure primaire de nouvelle génération vient de s’achever. Elle effectuera des essais de pressurisation cet automne. Cette 3ème génération du module permettra d’embarquer 5 tonnes de fret et de disposer d’un volume cargo de 36 m3. À ce jour, Northrop Grumman en a commandé 25 exemplaires à TAS.

Air & Cosmos du 8 avril

La mission ExoMars relancée après un accord avec la NASA

Avec pour objectif de trouver des traces de vie passées, en analysant le sol, l’Europe a relancé la mission ExoMars grâce à un accord avec la NASA. L’ESA avait annoncé en octobre, avoir attribué à Thales Alenia Space (TAS) un contrat de 522 M€ pour développer le module de rentrée, de descente et d’atterrissage (EDLM), l’altimètre-radar mais aussi intégrer sur le rover le laboratoire (ALD) qui réalisera des analyses chimiques, physiques et biologiques in situ des échantillons, et concevoir l’ordinateur de bord. Le programme ExoMars, lancé en 2001, aurait dû décoller en septembre 2022, à bord d’une fusée russe (Proton) et embarquer un module d’atterrissage, destiné à poser un rover, de fabrication russe également. Afin de ne pas perdre les 1,8 Md€ investis depuis 20 ans, les États membres de l’ESA ont accepté d’engager 320 M€ supplémentaires, en novembre 2022, qui ont permis la poursuite du programme, en attendant de nouveaux financements européens prévus pour 2025. La NASA fournira donc le lanceur, et devra organiser une sélection entre SpaceX, Blue Origin, et ULA. ExoMars devra décoller à bord d’un de ces 3 lanceurs depuis le centre spatial Kennedy, en Floride, entre octobre et décembre 2028. Les États-Unis fourniront également les moteurs de freinage du module d’atterrissage et des petits générateurs isotopiques. Hors lanceur, plus de 80% des équipements de la mission sont confiés à l’industrie européenne. Maître d’œuvre, TAS prend la tête d’un consortium qui compte Airbus Defence & Space au Royaume-Uni, en charge de la conception du rover martien et des systèmes mécaniques, thermiques et propulsifs ; ArianeGroup, responsable du bouclier avant et de la protection thermique de la capsule de rentrée ; l’allemand OHB pour le module de transfert, et Altec, société italienne codétenue par TAS Italie et l’Agence spatiale italienne, qui pilotera le centre de contrôle opérationnel du rover. A l’issue d’un voyage d’au moins 260 jours, ExoMars devrait rejoindre l’orbiteur (TGO), qui tourne autour de Mars depuis octobre 2016.

Le Figaro du 9 avril

« La Terre, future nouvelle frontière de l’économie spatiale », selon un rapport

Selon un rapport sur le « nouvel horizon de l’économie spatiale », publié mardi 9 avril par le cabinet McKinsey, en partenariat avec le Forum économique mondial, les infrastructures spatiales sont de plus en plus à l’origine de nouveaux services destinées aux industries terrestres. En 2023, les ventes mondiales cumulées des industriels historiques faisaient, avec 330 Md$, jeu égal avec celles générées par les industries non spatiales 300 Md$. L’économie spatiale devrait générer 1 160 Md$ de chiffre d’affaires en 2030, dont 525 Md$ réalisés par les pure players, selon le rapport. En 2035, les industries non spatiales représenteront 60% des ventes cumulées (1 800 Md$) et 12 filières industrielles s’appuieront sur les données spatiales, pour booster leur croissance et leur productivité. La mutation de l’économie spatiale marque le passage d’un monde dominé par les équipements, vers un monde dominé par les logiciels, où la fusion, la valorisation et l’interprétation des données prennent le pas sur leur captation, note le rapport. Les fusées et satellites deviennent des « consommables » dont les coûts baissent tandis que la valeur est créée par les services. Dans ce contexte, de plus en plus de pays voient dans le spatial un levier de croissance économique. Il sera donc crucial de s’assurer d’un accès autonome à l’Espace, pour les besoins liés à la sécurité et à la défense, mais aussi pour bénéficier de ses retombées économiques. L’Europe doit plus que jamais soutenir les fusées Ariane 6 et Vega C, garantes de son accès autonome, mais aussi stimuler la création de nouveaux services liés aux données spatiales.

Le Figaro du 9 avril

La Corée du Sud lance avec succès son 2ème satellite espion

La Corée du Sud a placé en orbite un 2ème satellite militaire espion, fabriqué sur le territoire national et embarqué dans une fusée Falcon 9 de SpaceX, a annoncé lundi 8 avril le ministère de la Défense. En décembre 2023, le pays avait confirmé le lancement réussi de son 1er satellite militaire espion. Pour Séoul, ce succès participe à une montée en puissance dans l’Espace. En juin 2022, le pays est devenu le 7ème membre du club très fermé des puissances spatiales capables de lancer de gros satellites en s’appuyant sur des technologies nationales. En janvier, l’Assemblée nationale sud-coréenne a adopté une série de projets de loi devant permettre la création de la KASA (Korean Aeronautics and Space Administration), homologue de la NASA. Ces 2 lancements traduisent aussi et surtout une intensification de la course à l’espace dans la péninsule coréenne. En novembre dernier, la Corée du Nord avait annoncé avoir lancé son 1er satellite espion, après 2 tentatives infructueuses. La Corée du Sud entend, de son côté, lancer 5 appareils espions d’ici à 2025, pour mieux surveiller le Nord.

Les Echos du 9 avril

Infinity Space Providers lance un prototype de son lanceur réutilisable à 100%

La startup toulousaine Infinity Space Providers vient de lancer un prototype miniature de son futur mini-lanceur 100% réutilisable. Fondée en 2022, la société a l’ambition de mettre au point son lanceur Arcadia, dont le 1er mais aussi le 2nd étage reviennent sur Terre, de manière à limiter au maximum la génération de débris spatiaux. Le lanceur, appelé à voler fin 2028, fera 30 m de haut, 2 m de diamètre avec une capacité de lancement standard de 500 kg puis une mise en orbite de la charge utile aux alentours des 500 km. Il sera réutilisable entre 8 et 20 fois. La startup entend réduire l’impact environnemental en limitant la combustion des ergols et éventuellement utiliser un parachute pour faire atterrir le lanceur sans allumer les moteurs. La version miniature (20 kg et 2m de hauteur) de son lanceur, sur laquelle a été testé un 1er moteur a donc décollé le 23 mars dernier. Un nouvel essai sera mené avec ce type de fusées capables d’aller jusqu’à 10 km d’altitude. D’ici fin 2025, la startup projette d’envoyer un nouveau démonstrateur de 5 m capable d’emporter 20 kg jusqu’à 100 km. Incubée à l’accélérateur de TBS à Toulouse depuis 1 an, Infinity Space Providers entend lever 5 M€ d’ici la fin de l’année. Elle vient par ailleurs d’être sélectionnée au cours d’un challenge R&T du CNES pour éditer un guide pratique de l’utilisation de l’éco-conception dans le spatial au niveau des moteurs, des moyens au sol et des opérations dans l’Espace.

La Tribune du 11 avril

Le 1er astronaute non-Américain sur la Lune sera japonais

Un astronaute japonais sera le 1er non-Américain à atterrir sur la Lune, dans le cadre d’une mission spatiale américaine, a déclaré mercredi le président américain Joe Biden lors d’une conférence de presse commune avec le premier ministre japonais Fumio Kishida. « 2 astronautes japonais prendront part à des missions futures américaines, et l’un d’eux sera le 1er non-Américain à marcher sur la Lune », a-t-il précisé. Les États-Unis comptent retourner sur la Lune dans le cadre de leur programme Artémis. La mission Artémis 3, la 1ère à renvoyer des astronautes sur la Lune, est planifiée pour 2026. Jusqu’à présent seuls 12 américains ont déjà foulé le sol lunaire.

Ensemble de la presse du 11 avril

Aldoria sécurisera la trajectoire du lanceur Zephyr de Latitude

Lors du Space Symposium de Colorado Springs, les startups Latitude et Aldoria se sont associées pour sécuriser le 1er lancement test et le 1er lancement commercial du lanceur à haute cadence Zephyr de Latitude, prévus respectivement pour fin 2025 et 2026. Aldoria analysera également la trajectoire de Zephyr pour éviter tout risque de collision lors de la phase ascendante mais aussi lors des manœuvres de désorbitation du second étage. Aldoria (ex-Share My Space), qui a levé 10 M€ en début d’année, entend déployer un réseau de 12 stations de surveillance optique réparties sur 4 continents d’ici fin 2025. La société a développé par ailleurs un système d’information orbital qui cartographie en temps réel les objets en orbite. Son outil, qui a généré 230 000 mesures sur 5 000 objets au cours de l’année 2023, a anticipé 30 millions de rapprochements entre objets spatiaux et alerté en cas de besoin les opérateurs de satellites. Sur ce marché, se trouve aussi la société américaine Leo Labs, qui a déjà déployé un réseau mondial de radars. En France, Safran déploie avec le service WeTrack, des capteurs radiofréquences pour analyser les signaux émis par les satellites, et ArianeGroup mise sur un réseau de télescopes pour surveiller le trafic croissant de satellites.

La Tribune du 12 avril

40 entreprises françaises présentes au Space Symposium de Colorado Springs

Le 39ème Space Symposium s’est ouvert lundi 8 avril à Colorado Springs. Lancé en 1984, l’événement très orienté sur les questions de Défense est devenu le plus grand rassemblement mondial annuel de l’industrie spatiale. L’initiative de ce symposium annuel, qui dure jusqu’au 11 avril, revient à la Space Foundation, dont la mission est de défendre tous les secteurs de l’industrie spatiale mondiale. Cette année, 40 entreprises françaises sont présentes sur le stand France, réunies à l’initiative du CNES. Participent également à la manifestation le président du CNES, Philippe Baptiste, ainsi que le Commandant de l’Espace, le Général Philippe Adam.

Air & Cosmos du 12 avril