L’ESA imprime une 1ère pièce métallique dans l’espace grâce à une imprimante 3D développée par AddUp
Pour la 1ère fois, l’Agence spatiale européenne (ESA) a réussi à imprimer une pièce métallique dans l’espace à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Réalisée par une imprimante 3D développée par l’entreprise française AddUp, cette pièce de 10 cm marque une avancée significative pour la fabrication en microgravité. L’impression 3D dans l’espace, prometteuse pour la réparation et la fabrication d’équipements, a nécessité 3 semaines de travail pour produire 6 petites pièces de 200 g chacune. La machine, pilotée à distance, a dû être adaptée pour résister aux conditions spatiales et respecter les normes acoustiques pour ne pas perturber les astronautes. Ce projet, soutenu par Airbus Defence and Space et financé par l’ESA, pourrait transformer la logistique spatiale en permettant de fabriquer des pièces directement en orbite. Cette technologie pourrait aussi optimiser les missions de longue durée en réduisant les besoins de ravitaillement et en permettant la fabrication d’équipements plus grands et plus sophistiqués. Des améliorations sont encore nécessaires, notamment pour automatiser le processus et réduire le temps d’impression. L’ESA prévoit d’imprimer 4 échantillons supplémentaires d’ici la fin de l’année et vise à rendre cette technologie pleinement opérationnelle dans la prochaine décennie.
Les Echos du 9 septembre
Le mystérieux avion spatial chinois a regagné la Terre
Dans la nuit du 5 au 6 septembre, le CSSHQ (Chongfu Shiyong Shiyan Hangtian Qi – Vaisseau spatial expérimental réutilisable), mystérieux appareil spatial chinois, a atterri sur la piste d’une base militaire dans le désert de Gobi, après avoir passé plus de 8 mois en orbite. Parti depuis le site stratégique de Jiuquan, à bord d’un lanceur Long March 2F, le 14 décembre 2023, l’appareil a ainsi achevé sa 3ème mission. La China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) a déclaré que cet engin a pour but de « tester des technologies liées à la réutilisabilité pour une utilisation pacifique de l’espace », visant ainsi à « faciliter les voyages aller-retour en orbite basse ». Pendant sa mission, il a libéré un petit objet, probablement un satellite, et les 2 engins semblaient mener des opérations de rendez-vous et de proximité. Toutefois, les objectifs précis de ce véhicule expérimental restent mystérieux, suggérant un secret militaire potentiel ou le souhait de la Chine de conserver secrètes ses avancées technologiques.
Futura Sciences et Air&Cosmos du 9 septembre
La mission Polaris Dawn de SpaceX a pris son envol
La capsule Dragon Resilience de SpaceX a décollé mardi 10 septembre depuis le centre spatial Kennedy en Floride, à bord d’une fusée Falcon 9. Après une dizaine de minutes de vol, Crew Dragon était en orbite avec ses 4 passagers. Baptisée Polaris Dawn, cette mission spatiale de 5 jours est la 1ère 100 % privée, financée par le milliardaire Jared Isaacman, qui s’est déjà rendu dans l’espace en 2021 lors d’une autre mission orbitale de SpaceX qu’il avait affrétée. A ses côtés : 2 employées de SpaceX, Sarah Gillis et Anna Menon et Scott Poteet, ancien pilote de l’armée de l’Air américaine. Le vaisseau doit mener son équipage jusqu’à une altitude de 1 400 km, soit plus loin que l’ISS et un record pour un objet habité en orbite autour de la Terre. Il reviendra ensuite en orbite à 700 km d’altitude. Jeudi, Jared Isaacman et Sarah Gillis devraient alors effectuer la 1ère sortie extravéhiculaire d’astronautes privés. Polaris Dawn est aussi l’occasion de mener une trentaine de petites expériences scientifiques.
Ensemble de la presse du 11 septembre
Un Salon du spatial organisé en Occitanie dès 2026
La région Occitanie a annoncé le lancement d’un Salon du spatial à Toulouse à partir de 2026. Il sera organisé tous les 2 ans dans la ville rose en alternance avec le Salon du Bourget et en collaboration avec les principaux acteurs de la filière, le CNES, le GIFAS, mais aussi les établissements de formation du secteur. La présidente de la région, Carole Delga, a indiqué que cette manifestation sera l’une des actions phares de la nouvelle convention de partenariat pour 2024-2027 signée entre la région et le CNES. « L’idée est de mettre en lumière le leadership européen de la région Occitanie sur la thématique du spatial en organisant un événement de dimension internationale à Toulouse », explique Jalil Benabdillah, vice-président de la région chargé de l’Economie.
La Dépêche, La Tribune Toulouse et France Bleu du 10 septembre
Pierre Cardin habille les astronautes de l’ESA
Lundi 9 septembre avaient lieu les derniers essayages des tenues d’entraînements des astronautes européens, signées Pierre Cardin. Un partenariat inédit et inattendu initié par l’Agence Spatiale Européenne. « Ça doit être confortable, mais si c’est élégant, c’est encore mieux. Je dois travailler sur la Lune plus tard, alors si ce n’est pas confortable, je ne suis pas efficace », a déclaré l’astronaute allemand Mathias Mauer au micro de France Info. Une fois validées, ces tenues seront envoyées à Cologne, où se situe le centre d’entraînement de l’ESA.
Science&Vie du 10 septembre
Une saga spatiale dans « Le Monde »
La création du quotidien, en 1944, coïncide avec le lancement des premières fusées. Spoutnik, le 1er homme dans l’espace, les missions sur la Lune, les programmes Apollo, l’épopée Ariane… A l’occasion de ses 80 ans, Le Monde revient sur ces années durant lesquelles le journal a raconté les enjeux géostratégiques de la conquête du ciel et y évoque nombre d’anecdotes. Le 1er numéro du quotidien est daté du 19 décembre 1944. Quelques jours plus tard, dans l’édition du 28 décembre, le mot « fusée » apparaît déjà. La décennie 1960 est la plus légendaire des pans de l’histoire spatiale. Cela commence avec Youri Gagarine, qui devient le 1er homme dans l’espace le 12 avril 1961. Conscient de l’importance de l’événement, Le Monde titre sur 6 colonnes à la une. Ce « papier » est prêt depuis un moment mais la journaliste ignore, lorsqu’elle le rédige, le nom de l’homme qui partira là-haut. Elle met donc un « X » lors de la seule fois qu’elle l’évoque, prévoyant qu’on lui substitue au dernier moment le patronyme du pilote soviétique. Malheureusement, le secrétaire de rédaction qui s’occupe de la page l’omet et le « X » est publié ! Aujourd’hui, alors que l’on s’apprête à retourner sur la Lune et même à aller vers Mars, « Le Monde » a fait aussi sa mue technologique dans la couverture du secteur, en proposant par exemple des infographies animées sur le télescope James-Webb ou Ariane 6 et des « lives » sur des missions phares.
Le Monde du 11 septembre
Stéphane Israël défend la stratégie de l’ESA face à SpaceX
Sur BFM Business, Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace, a défendu la stratégie de l’agence européenne (ESA) face à la domination de SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk. Il a souligné que les ambitions de SpaceX et d’Arianespace étaient très différentes. « Monsieur Musk lance 70% de sa capacité pour son compte, pour la constellation Starlink. Quand nous le faisons, c’est pour les autres », insiste-t-il. Stéphane Israël reconnaît que SpaceX ne pose pas seulement un défi à Arianespace, mais à l’ensemble de l’industrie spatiale mondiale. Avec 7 000 satellites appartenant à Musk sur les 10 000 opérationnels, il estime que « c’est Elon Musk et SpaceX contre l’ensemble de la chaîne de valeur spatial ». Il admet que SpaceX a apporté des innovations importantes, notamment avec les fusées réutilisables, et que l’Europe s’en inspire désormais. ArianeGroup travaille sur MaïaSpace, une fusée réutilisable légère prévue pour 2026. En matière de coûts, le président exécutif d’Arianespace est convaincu que les gros lanceurs comme Ariane 6, capables de placer plusieurs satellites en orbite, sont plus économiques. C’est pourquoi des projets majeurs comme la constellation Kuiper d’Amazon choisissent Arianespace. Avec Ariane 6, « le match entre Ariane 6 et Falcon 9 n’est pas encore joué », déclare-t-il. Bien que Falcon 9 ait l’avantage en termes de prix (40 à 60 M$ contre 70 à 115 M€ pour Ariane 6), Stéphane Israël rappelle que la fusée européenne offre des capacités similaires, et que l’Europe reste un acteur clé dans cette compétition spatiale internationale.
BFM Business du 11 septembre
Coriolis Composites participe au démonstrateur de jambe d’atterrissage de MT Aerospace
Dans le cadre du projet Horizon Europe SALTO de l’Union européenne, MT Aerospace AG a développé avec succès un démonstrateur de jambe d’atterrissage en polymère renforcé de fibres de carbone (CFRP) de 7 m de long, en utilisant des technologies avancées de placement automatisé des fibres et d’impression 3D. Le projet européen vise à faire mûrir les technologies européennes de fusées réutilisables. La société allemande, basée à Augsbourg, a utilisé le système de placement automatisé des fibres (AFP) du robot C1 de Coriolis Composites*, entreprise française située à Quéven, dans le Morbihan, pour poser la jambe d’atterrissage en une seule pièce, avec l’aide d’un outil composite fabriqué à l’aide de l’imprimante 3D grand format d’Ingersoll. La jambe est ensuite emballée sous vide et durcie en autoclave. Pendant la phase de vol, elle est repliée et repose sur l’étage principal de la fusée. Au retour, avec une jambe télescopique dotée d’un mécanisme de verrouillage intégré, elle garantit un atterrissage stable et la réutilisation du lanceur. Outre sa grande résistance, la jambe d’atterrissage est également très légère. Un test de déploiement doit avoir lieu cette année.
Composites Word du 10 septembre
Entretien avec Alexandre Tisserant, PDG de Kinéis
Dans un entretien à La Tribune, à l’occasion du Toulouse Space Forum, Alexandre Tisserant, PDG de Kinéis, a expliqué que la constellation Kinéis, composée de 25 nanosatellites, dédiée à l’internet des objets (IoT), sera rentable d’ici 3 ans avec un chiffre d’affaires prévu de 20 M€. Il précise que Kinéis se positionne sur un marché de niche, visé par seulement 2 ou 3 constellations. Contrairement à Starlink, qui propose des débits élevés, Kinéis se distingue par sa sobriété énergétique et ses petites antennes. Alexandre Tisserant considère Starlink comme « un concurrent dans le discours », et souligne que la priorité de Kinéis est d’offrir une fréquence de revisite de l’ordre de 15 minutes, adaptée à 95% des besoins de l’IoT, sans viser des marchés ultra-critiques. Le PDG mentionne également un concurrent direct, l’australien Myriota, mais insiste sur la complémentarité avec les opérateurs télécoms terrestres. Une fois la constellation pleinement opérationnelle en 2025, Kinéis se concentrera sur l’ouverture du service, la vente et l’atteinte de la rentabilité. Des projets futurs sont en réflexion, bien que l’entreprise n’envisage pas d’acquisitions externes à court terme.
La Tribune du 10 septembre
Prométhée va développer une nouvelle constellation pour renforcer la sécurité de la Côte d’Ivoire
La startup spatiale Prométhée a signé un contrat avec la Côte d’Ivoire pour développer une constellation de satellites. Cette collaboration, officialisée lors du Space Forum de Toulouse, visera à améliorer la sécurité, lutter contre la pêche illégale et le piratage, et surveiller les frontières ivoiriennes. En parallèle, Prométhée continue de soutenir le Sénégal dans la création d’une constellation similaire, avec le lancement prévu de 2 satellites en 2025. Ces projets, destinés à renforcer les capacités spatiales africaines, incluent la formation de talents locaux et la construction de centres d’imagerie satellitaire. Le Sénégal, déjà engagé dans l’orbite lunaire et la création d’une « Space Valley », espère devenir un acteur clé du secteur spatial. Ces initiatives soulignent la volonté de l’Afrique de développer un écosystème spatial autonome, avec le soutien de partenaires comme Prométhée, qui s’engagent à transférer un savoir-faire technologique.
La Tribune du 13 septembre
Entretien avec Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace
Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace, s’est félicité du succès du 1er vol d’Ariane 6, soulignant qu’il « ne change pas tout, mais change beaucoup de choses ». Ce succès est crucial pour l’Europe spatiale, qui retrouve ainsi sa « souveraineté et autonomie en matière d’accès à l’espace ». Le prochain vol d’Ariane 6 sera pour le satellite militaire français CSO3, preuve de la capacité retrouvée de l’Europe à lancer des missions spatiales stratégiques. Il fixe un objectif ambitieux pour le lanceur : « Nous visons un rythme de croisière d’une dizaine de lancements par an à partir de 2027 ». Il a précisé que 29 commandes étaient déjà enregistrées pour cette nouvelle fusée, renforçant la confiance dans l’entreprise. Stéphane Israël rappelle également que, si lors du sommet spatial de Séville en novembre 2023, l’Europe a réaffirmé son soutien à Ariane 6, mais aussi à Vega C, l’ESA allait organiser, à partir de 2025, une compétition, afin d’encourager une diversité d’acteurs industriels sur le continent. Le dirigeant anticipe une « forme de convergence industrielle et politique pour que les forces s’alignent autour du prochain lanceur lourd de l’Europe, qui sera le successeur d’Ariane 6 et qui sera réutilisable ». Face à la montée en puissance de SpaceX, Stéphane Israël insiste : « Il faut arrêter de vouloir juste opposer SpaceX à Arianespace », rappelant que SpaceX réalise 70% de ses lancements pour ses propres satellites, tandis qu’Arianespace se concentre sur des missions pour l’Europe et le marché global. Pour lui, « toute la filière européenne doit être unie et ambitieuse » afin de rester compétitive.
Les Echos du 13 septembre
Unseenlabs et Cailabs réussissent une 1ère liaison laser stable entre la Terre et l’espace
Les entreprises bretonnes Unseenlabs et Cailabs, basées à Rennes, ont réalisé une avancée majeure en établissant une liaison laser stable entre un nano-satellite en orbite basse et une station au sol. Cette expérimentation, effectuée durant l’été 2024 dans le cadre du projet Keraunos du Ministère des Armées, a été qualifiée de « première mondiale ». Lancé fin 2023, le satellite Keraunos a permis de tester cette technologie, qui présente des avantages par rapport aux communications radio traditionnelles, notamment en matière de débit et de discrétion. Financé par l’Agence de l’innovation de défense (AID) à hauteur de 5,5 M€, ce projet a vu la contribution de Cailabs pour la conception d’un récepteur sol photonique et celle d’Unseenlabs pour l’intégration de la charge utile laser. Malgré les défis posés par les turbulences atmosphériques, le succès de cette liaison optique pourrait révolutionner les communications spatiales. Patrick Aufort, directeur de l’AID, s’est réjoui de ce 1er test et a souligné l’importance de cette avancée pour l’avenir des transmissions spatiales.
Ouest France du 12 septembre
Le succès de la mission Polaris Dawn de SpaceX inspire l’Europe spatiale
SpaceX a marqué une étape historique avec la mission Polaris Dawn, réalisant la 1ère sortie spatiale privée. À bord de la capsule Crew Dragon, Jared Isaacman et Sarah Gillis ont passé environ 10 minutes chacun dans l’espace à une altitude de 700 km environ, la plus haute depuis les missions Apollo. Cette mission, entièrement financée par le secteur privé, vise à tester de nouvelles combinaisons spatiales et des communications laser avec les satellites Starlink de SpaceX. Ce succès souligne le rôle croissant du secteur privé dans l’exploration de l’espace. L’Agence spatiale européenne (ESA), observant ces avancées avec intérêt, voit dans cet exploit une urgence à rattraper son retard. L’Europe, qui peine à investir dans les vols habités, prépare des projets de transport spatial pour 2028. Samantha Cristoforetti, astronaute de l’ESA, appelle à une autonomie européenne en orbite basse, une zone désormais exploitée par des acteurs privés. La mission Polaris Dawn met ainsi en lumière les défis à venir pour l’Europe spatiale, avec des appels d’offres attendus pour 2025 et des financements critiques pour ne pas être laissée en marge.
Ensemble de la presse du 13 septembre