Le CNES reporte ses économies sur sa contribution à l’Agence spatiale européenne

Avec le plan d’économies de 10 Md€ annoncé par le gouvernement, le CNES doit économiser 190 M€ sur son budget 2024 de 3 Md€. Son président, Philippe Baptiste, a assuré qu’aucun programme de l’agence ne sera mis en difficulté par cette économie cette année. Les économies internes ne pèseront pas sur plus de 10 M€, l’essentiel de l’effort étant reporté sur l’Agence spatiale européenne (ESA), tandis que la réserve traditionnelle de précaution de l’agence sera amputée. Dans son budget 2024, le CNES avait prévu de verser 1,1 Md€ à l’ESA. Mais de fait, la trésorerie de l’ESA reste abondante. Selon le CNES, à la fin 2023, il restait encore 700 M€ non dépensés sur la part de la contribution française. La participation française sera donc de 990 M€ cette année. Financée par ses 22 Etats membres, l’ESA est dotée d’un budget global de 7,8 Md€ cette année, en hausse de 10% par rapport à 2023. L’agence aurait démarré l’année 2024 avec une trésorerie globale d’environ 4 Md€.

Les Echos et Le Figaro du 11 mars

Le spacevan d’Exotrail largue sa 1ère charge utile

Exotrail a annoncé le mercredi 6 mars que son 1er remorqueur spatial spacevan-001 avait déployé une charge utile : le cubesat 8U Exo-0, un démonstrateur de nettoyeur de débris construit pour le compte d’Airbus Defence and Space par la société bulgare EnduroSat, qui a ouvert un bureau à Toulouse en juillet 2022. Le spacevan avait été embarqué le 11 novembre dernier à bord d’un Falcon 9 de SpaceX. Le service de livraison d’Exotrail « au dernier kilomètre » sur l’orbite souhaitée a été fourni le 28 février. En 3 mois, Exotrail est ainsi devenu le 1er opérateur français de livraison de satellites sur orbite. Le 2nd client qui se trouve à bord du spacevan, l’équipementier belge Veoware Space, testera pour sa part ultérieurement sa technologie, via le service spacehost, la capacité d’emport et de démonstration de charges utiles auxiliaires d’Exotrail.

Air & Cosmos du 11 mars

Portrait de Nathalie Font, à la tête de Thales Alenia Space à Toulouse

La Tribune consacre un portrait à Nathalie Font, qui a pris la tête de l’usine de l’établissement de Thales Alenia Space à Toulouse, le plus grand site industriel du groupe européen du spatial, avec plus de 2 800 salariés sur un effectif global de 8 000 personnes répartis sur 9 sites en Europe. Ingénieure de 39 ans, elle a pris des responsabilités importantes rapidement, après des débuts au sein des activités d’ingénierie des charges utiles flexibles, puis au service marketing. Elle a travaillé 2 ans au sein de Thales en tant que responsable stratégie et marketing et sur le développement des activités du groupe aux Etats-Unis. Elle revient en France, fin 2017, au sein de Thales Alenia Space à Cannes pour piloter la transformation numérique, notamment en développant la culture de la donnée et les jumeaux numériques. En 2020, Nathalie Font prend la tête du département de la ligne de produits antennes à Toulouse. Au sein des grands donneurs d’ordre du spatial, les exemples de femmes parvenant à se hisser à de hauts niveaux d’encadrement restent rares. Dans ses nouvelles fonctions, Nathalie Font entend encourager la parité mais plus globalement « la diversité au sens large aussi bien au niveau de l’origine sociale que du parcours académique » au sein du site industriel, source de « richesse des échanges » et de « meilleure performance de l’entreprise ».

La Tribune du 11 mars

Kinéis en passe de concrétiser les ambitions françaises en matière de constellations

Hemeria finalise à Toulouse l’assemblage des 25 satellites de Kinéis, la 1ère constellation européenne dédiée à l’Internet des objets qui sera lancée à partir de la mi-juin depuis la Nouvelle-Zélande par Rocket Lab. Le pari audacieux français d’industrialiser la fabrication de nanosatellites est en passe d’être réussi, 4 ans seulement après une levée de fonds historique dans le spatial de 100 M€. Les équipements à intégrer sur les satellites sont fournis par une dizaine de sociétés partenaires, pour la plupart toulousaines, à l’instar des antennes de Comat, mais aussi les équipements de distribution d’énergie d’Erems ou encore les essais de vibration réalisés par Mecano ID. Thales Alenia Space est responsable de la charge utile et du centre de mission pour collecter les données et le CNES pilotera le centre de contrôle. « Kinéis est le maître d’œuvre de la constellation et a aussi déployé un réseau de 20 stations sol à travers le monde pour récupérer les signaux des nanosatellites. Au total, le projet aura fait travailler 200 personnes, dont 60 collaborateurs de Kinéis », précise Alexandre Tisserant, président de Kinéis. La société, avec un chiffre d’affaires de 7 M€ en 2023 a l’ambition d’arriver à l’équilibre et de dépasser la vingtaine de millions d’euros sur 3 ans. « Nous visons un petit tiers du marché global de l’IoT satellitaire à la fin de la décennie, soit en gros une centaine de millions d’euros », annonce le président.

La Tribune du 12 mars

Le satellite Eutelsat 36D a rejoint le centre spatial Kennedy en Floride avec le Beluga ST

Le satellite de télécommunications géostationnaire Eutelsat 36D construit par Airbus, qui doit embarquer à bord de la fusée Falcon 9 de SpaceX, a voyagé entre Toulouse et Sanford en Floride à bord d’un Beluga ST. Avec l’arrivée du nouveau Beluga XL, basé sur la plateforme plus grande de l’A330-200, la flotte Beluga ST basée sur l’A300-600 est désormais entièrement disponible pour des services de transport de fret hors gabarit à l’échelle mondiale. C’est la 3ème fois qu’un avion de transport Beluga livre un satellite géostationnaire d’Airbus au Centre spatial Kennedy. Les missions précédentes ont concerné HOTBIRD 13G le 17 octobre 2022 et Inmarsat 6-F2 le 30 janvier 2023.

Aerobuzz du 12 mars

L’Ile-de-France regroupe la majorité des établissements du secteur spatial devant l’Occitanie

D’après une étude publiée lundi 11 mars par l’Insee à l’occasion de la « Paris Space Week », l’Ile-de-France s’impose comme la 1ère région de France en nombre d’établissements de la filière spatiale devant l’Occitanie. Les Hauts-de-Seine et les Yvelines abritent 8 des 10 plus gros établissements de la filière spatiale de la région et ils concentrent aussi les trois quarts de l’emploi salarié régional. Dans les Yvelines, le poids de la filière dans l’emploi y est même 6 fois plus élevé que dans les départements voisins. Dans l’ouest parisien, les principaux pôles sont situés aux Mureaux avec ArianeGroup, à Saint-Quentin-en-Yvelines avec Airbus Defence and Space, à Gennevilliers avec Thales et dans le prolongement du sud-ouest de Paris (Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Vélizy-Villacoublay). D’après l’Insee, en 2020, la filière regroupait en France 576 établissements, et sur les 72 600 salariés qu’ils emploient, 8 550 sont dédiés uniquement à l’activité spatiale. Les deux tiers des établissements sont des PME, 23% des ETI et 10% des grandes entreprises. Avec un quart des effectifs nationaux, l’Ile-de-France est la 2ème région employeuse derrière l’Occitanie. La filière spatiale francilienne s’appuie à la fois sur « un environnement institutionnel très riche et varié », fait valoir l’Insee. A Paris, se trouvent l’agence spatiale nationale, le CNES, et l’agence spatiale européenne, l’ESA, et également de nombreuses écoles et parcours de formation spécialisée.

Les Echos du 13 mars

« On a besoin de nouveaux talents dans le spatial », explique Philippe Baptiste, président du CNES

Depuis sa création en 2011, le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM) a construit et lancé 7 nanosatellites. Le 8ème, Robusta-3A Méditerranée, qui est le 1er nanosatellite 3U du CSUM, sera lancé depuis la fusée Ariane 6 l’été prochain. En attendant, le CSUM a célébré mardi 12 mars le renouvellement de la convention de mécénat entre ArianeGroup et la Fondation Van Allen, soutien stratégique et financier du CSUM depuis 2012, dont les membres fondateurs sont l’Université de Montpellier, 3D Plus, Airbus Defence and Space, Expleo et Latécoère. Philippe Baptiste, président du CNES, qui était présent à Montpellier pour l’occasion, a déclaré : « On a besoin de nouveaux talents dans le spatial. Or ce que vous avez fait avec le CSUM, en mettant au même endroit des chercheurs et des étudiants, soutenus par des financements de l’université, de la Région, du CNES et des entreprises, est un moyen de renouveler le spatial, d’attirer des talents ». Le CSUM est monté en puissance en un peu plus de 10 ans. Il compte aujourd’hui 35 salariés, 12 étudiants en master spécialisé en alternance, et une vingtaine d’étudiants en stage.

La Tribune du 13 mars

Un lanceur privé de satellite japonais explose dès son décollage

Une fusée d’une entreprise privée nippone a explosé mercredi 13 mars quelques secondes après son décollage dans l’ouest du Japon. Cette mission inaugurale de la startup Space One avait pour but de placer un satellite du gouvernement en orbite, ce qui aurait été une 1ère pour une entreprise japonaise privée. Baptisée « Kairos » et haute de 18 m, la fusée à combustible solide a quitté le sol à 11h01 heure japonaise (02h01 GMT) depuis le site de lancement de Space One au bout de la péninsule de Kii, dans le département de Wakayama. Peu après son décollage, la fusée s’est transformée en boule de feu, et des débris enflammés de l’engin sont retombés sur les pentes environnantes. Space One a indiqué enquêter sur les raisons de l’échec. Ce revers porte un coup à l’ambition du Japon de jouer rapidement un plus grand rôle dans le marché mondial des services de lancements spatiaux.

Le Figaro du 13 mars

Le 3ème vol du Starship de SpaceX devrait avoir lieu jeudi 14 mars

SpaceX s’apprête à réaliser le 3ème vol de son prototype du Starship jeudi 14 mars. Préparé sur son site Starbase, au Texas, ce véhicule spatial, le plus imposant jamais construit par l’entreprise, se tient prêt. Sa structure de 122 m vient d’être assemblée, signe que le lancement est imminent. Malgré les échecs précédents, entraînant la destruction des engins, SpaceX reste optimiste. La 3ème tentative adoptera une trajectoire différente, visant cette fois l’océan Indien pour la phase finale. Cette nouvelle mission introduira également plusieurs innovations, notamment l’ouverture et la fermeture de la porte de chargement du Starship et une démonstration de transfert de carburant entre 2 réservoirs internes.

BFM Business du 12mars

Le vaisseau Starship a effectué son 3ème vol d’essai

Le lancement du 3ème vol du Starship s’est déroulé, jeudi 14 mars, de manière contrastée depuis Starbase, la base spatiale de SpaceX localisée à Boca Chica, à l’extrême sud du Texas. Les 33 moteurs-fusées Raptor qui équipent le 1er étage, baptisé « Super Heavy », se sont allumés comme prévu. Le 2ème étage, long de 50 m, a réussi sa séparation et poursuivi son ascension jusqu’à atteindre 234 km d’altitude après 40 minutes de vol environ. Dans le même temps, le 1er étage a réalisé une manœuvre de retournement pour se diriger vers son point de départ. Ce vol d’essai ne prévoyait toutefois pas de tenter la récupération de l’étage de 70 m de haut et 9 m de diamètre. Celui-ci devait « mimer » un atterrissage en douceur, mais en mer, au large de Starbase. Le guidage et le contrôle de l’étage se sont bien déroulés, mais le rallumage des moteurs n’a pas fonctionné pour une raison encore indéterminée. Seuls 3 moteurs sur 13 ont réussi leur mise à feu. Sans freinage suffisant, l’étage s’est écrasé en mer, à plus de 1 000 km/h. Le vaisseau Starship a de son côté réussi l’ouverture d’une longue trappe située sur son flanc, avant de la refermer un quart d’heure plus tard. Une manœuvre de transferts de carburants cryogéniques en apesanteur entre 2 réservoirs a également eu lieu, afin de recueillir des données dans le cadre du programme Artemis. SpaceX a toutefois renoncé à une tentative de rallumage d’un moteur en apesanteur, les conditions n’étant pas réunies. Après 45 minutes de vol, le vaisseau Starship a entamé sa rentrée atmosphérique au-dessus de l’océan Indien. À 65 km d’altitude, le contact radio a été perdu et il est vraisemblable que le vaisseau se soit désintégré en vol.

Ensemble de la presse du 15 mars

5 nouvelles PME spatiales labellisées par le CNES

Le CNES a annoncé avoir labellisé 5 nouvelles PME spatiales pour 3 ans : EASii IC à Grenoble, Ciclas à Orléans, Gisaïa à Blagnac, Resa Electronique à Courtaboeuf et Serma Technologies à Guyancourt. Ce label attribue aux « fournisseurs-clés du spatial » une reconnaissance produit ou service couvrant un périmètre assez large (lanceurs, systèmes orbitaux, segments sol, satellites, ballons et avions spatiaux), afin de valoriser leurs activités d’excellence réalisées dans le cadre de ses programmes. Selon l’agence spatiale, ce sceau « Label CNES PME » marque une reconnaissance qui peut aider les PME à faire la différence dans un marché international concurrentiel. Depuis décembre 2020, 37 labels PME ont ainsi été attribués par le CNES : 18 en décembre 2020 et 19 en octobre 2021. Outre les 5 nouveaux, les 18 labels accordés en 2020 ont également été prolongés pour 3 années supplémentaires.

Air et Cosmos du 15 mars

L’exercice AsterX se termine à Toulouse

Débuté le 4 mars, l’exercice de simulation AsterX, unique en Europe, mené au siège du CNES à Toulouse par le Commandement de l’Espace (CDE), se termine ce vendredi 15 mars. 140 personnes, parmi lesquelles 27 participants étrangers appartenant à 15 nations alliées ont ainsi simulé la guerre dans l’Espace, sur un scénario « réaliste » préparé par des experts militaires et civils. Après avoir repéré un satellite au comportement hostile s’approchant d’un satellite de télécom allié, les équipes s’affairent, selon leurs spécialités, à l’identifier, prévoir sa trajectoire, et préparer une riposte. Une des réponses possibles est alors l’envoi d’un satellite patrouilleur. Un conseiller juridique vérifie si les manœuvres envisagées sont légales, et un conseiller politique se charge du volet diplomatique. La France ne possède pas encore de tels patrouilleurs aujourd’hui, mais l’armée de l’Air et de l’Espace espère en être dotée d’ici 2025, avec l’aboutissement du programme Yoda (Yeux en orbite pour un démonstrateur agile).

Le Parisien du 15 mars