L’ONERA poursuit ses travaux sur la propulsion hybride-électrique pour l’aviation commerciale

L’ONERA a fait le point fin 2023 sur les technologies actuelles et établi une feuille de route pour le développement de la propulsion hybride-électrique pour l’aviation commerciale, à l’occasion d’une réunion à Bruxelles des acteurs du projet IMOTHEP (Investigation and Maturation of Technologies for Hybrid Electric Propulsion). En 2020, l’ONERA et une trentaine de partenaires industriels ont reçu le soutien financier de la Commission européenne permettant le lancement de cette initiative visant à explorer les technologies électriques pour la propulsion hybride-électrique des avions commerciaux. Le projet porte également sur l’optimisation de la cellule des avions qui utiliseront ce nouveau mode de propulsion. Les discussions ont mis en évidence que les applications à court rayon d’action, telles que les avions de transport régional et de banlieue, constituent la première cible de l’hybridation dans les années à venir. Les systèmes électriques et l’électronique de puissance sont déjà en cours de développement pour la distribution de 800 V, applicable aux avions à court rayon d’action. Un effort important de maturation et de démonstration est encore nécessaire avant une entrée en service en 2035, en particulier pour des niveaux de puissance supérieurs à 1 MW. Les participants au projet s’accordent sur le fait que « l’électrification basée sur les batteries est probablement la technologie la plus accessible aujourd’hui, les piles à combustible offrant davantage de possibilités de mise à l’échelle tout en nécessitant un développement plus long ». Une application probable à court terme pourrait être la micro-hybridation, à faible puissance électrique, des gros turbo-fans, en tant que moyen d’obtenir des taux de dilution plus élevés sur les moteurs actuels.

Aerobuzz du 4 janvier

Des avancées technologiques pour une électronique à base de graphène

Issu du graphite (minéral utilisé pour les mines de crayon), le graphène est une forme pure de carbone, qui possède des qualités étonnantes : excellent conducteur d’électricité, doté de propriétés mécaniques exceptionnelles, capable de former des filtres remarquables, et pouvant par ailleurs devenir un isolant ou, au contraire, un supraconducteur à certaines conditions. Il pourrait également devenir un semi-conducteur fonctionnel, ouvrant ainsi de nouveaux champs d’applications pour l’électronique. Les récents progrès ont été dévoilés dans Nature le 3 janvier, et ouvrent la voie à une électronique à base de graphène. Des applications sont envisagées pour l’industrie spatiale ou les technologies quantiques. Les chercheurs sont arrivés à fabriquer, à l’aide de nombreuses astuces, une seule monocouche de graphène au-dessus d’un support en carbure de silicium. « Cela fait plus de 20 ans que les chercheurs essayaient d’obtenir un matériau semi-conducteur sans vraiment y arriver jusqu’à présent. Il s’agit d’un très joli résultat », déclare Annick Loiseau, directrice de recherche à l’ONERA. Il reste des problèmes à régler comme la superficie de la couche de graphène ou la réduction de la vitesse de déplacement des charges électriques lorsqu’un transistor est créé.

Le Figaro du 5 janvier