INTERNATIONAL

L’Ukraine et la Moldavie ferment leur espace aérien

Dès le début des opérations armées russes, le gouvernement ukrainien a annoncé la fermeture de son espace aérien. La Moldavie, qui a une frontière commune avec l’Ukraine sur sa frontière nord et est, a elle aussi décidé de fermer son espace aérien à tout survol à compter de ce jeudi. L’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a de son côté annoncé que l’espace aérien de la Russie et de la Biélorussie, situé à moins de 100 milles nautiques de leurs frontières avec l’Ukraine, pourrait également présenter des risques pour la sécurité des vols. Air & Cosmos rappelle que KLM avait annoncé avoir suspendu ses liaisons vers Kiev, la capitale ukrainienne, il y a dix jours. Air France a fait savoir mardi 22 février qu’elle avait à son tour suspendu ses vols entre Paris CDG et Kiev jusqu’à nouvel ordre.

Air & Cosmos du 25 février

L’Union européenne interdit son espace aérien aux avions russes et prend de nouvelles sanctions contre la Russie

Le 27 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé « d’interdire l’ensemble des aéronefs appartenant à des Russes, immatriculés en Russie ou contrôlés par celle-ci ». Concrètement, « ces aéronefs ne pourront plus atterrir sur le territoire de l’UE, ni décoller depuis celui-ci, ni le survoler. Cette disposition s’applique à n’importe quel avion détenu, affrété ou contrôlé, de quelque manière que ce soit, par une personne physique ou morale russe ». Plus tôt dans la journée, le Ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait annoncé fermer l’espace aérien « aux avions et compagnies aériennes russes » à compter du soir du 27 février. En représailles, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire aux avions liés aux pays européens ayant annoncé de telles décisions ces derniers jours. Air France a ainsi suspendu la desserte de la Russie (Moscou et Saint-Pétersbourg) et le survol de son territoire. L’entreprise a aussi mis en pause ses vols vers la Chine, la Corée et le Japon « le temps d’étudier les options de plan de vol permettant d’éviter l’espace aérien russe ».

Ensemble de la presse, 27 février

Le secteur aéronautique évalue les conséquences des mesures de rétorsion européennes

Les premières conséquences tangibles du conflit en Ukraine sont la fermeture de l’espace aérien ukrainien, de ses zones limitrophes et de l’essentiel de la mer Noire. A ces conséquences directes, il faut ajouter les interdictions de vol en Russie pour les compagnies européennes et en Europe pour les compagnies russes. Celles-ci entraîneront un manque à gagner mais surtout, un allongement des temps de vol. Néanmoins, la conséquence la plus redoutée est une envolée du prix du pétrole. Par ailleurs, l’embargo sur les ventes d’avions et de pièces détachées aux compagnies russes risque de clouer au sol les avions russes. Airbus dénombre 340 appareils en service en Russie, dont ses derniers modèles A320neo et A350, et une dizaine de clients. De son côté, Safran est ainsi le principal fournisseur du SuperJet 100 de Soukhoï, dont il fabrique les trains d’atterrissage et les moteurs en partenariat avec le motoriste russe NPO Saturn. La Russie pourrait répliquer en annulant les commandes ou en imposant un embargo sur le titane, métal indispensable à l’aéronautique, dont elle est le premier producteur mondial. Pour faire face à une éventuelle pénurie, Airbus et Safran indiquent avoir augmenté́ leurs stocks, afin de pouvoir faire face à leur besoin à court terme, « d’ici à l’automne prochain », précise Olivier Andriès, directeur général de Safran.

Les Echos, 28 février

Les entreprises françaises exposées au marché russe

Depuis hier, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance a mis en ligne une rubrique d’informations pour les entreprises qui pourraient subir les conséquences du conflit en Ukraine et des mesures de rétorsion (https://www.entreprises.gouv.fr/fr/actualites/crise-ukrainienne-impact-sur-les-activites-economiques). Parmi celles-ci, Airbus, Safran et Thales. L’avionneur dépend à 50% de la Russie pour ses approvisionnements directs en titane. Pour faire face à toute éventualité, Airbus a augmenté ses stocks et tente de diversifier ses sources d’approvisionnement. En outre, dans sa chaîne de valeurs, le groupe a fait le choix d’un système de double, voire de triple source, pour ne pas dépendre d’un seul équipementier ou d’un seul pays. A l’instar d’Airbus, Safran a constitué des stocks de titane lui permettant de tenir jusqu’à l’automne prochain. Le motoriste réalise avec Sukhoï le plus gros de son activité en Russie (300 M€ par an, soit 2% de son chiffre d’affaires). Il fournit à l’entreprise russe les moteurs SaM146, les trains d’atterrissage et les nacelles du Superjet 100. Dans le cadre d’une joint-venture avec VolgAero, il réalise des pièces entrant dans la fabrication des moteurs CFM56 et Leap. Mais là encore, le groupe est protégé par sa politique de double, voire triple source. Enfin, Thales est aussi partenaire du Superjet 100 dont il produit les cockpits.

Le Figaro du 1er mars

L’aviation civile russe au cœur des sanctions

L’Union européenne veut « clouer au sol » les avions russes. Les sanctions sont qualifiées « d’ultra-violentes » par les analystes qui les comparent à celles prises auparavant contre l’Iran. La Russie sera privée des avions occidentaux, mais également des pièces détachées pour les appareils en circulation. Dans un pays vaste comme la Russie, cette décision emportera de lourdes conséquences. Sur une flotte de quelque 1 000 avions, moins de 10% des appareils sont russes. En outre, sera affecté également le programme de Superjet 100 de Sukhoï réalisés avec 70% de composants étrangers.

Les Echos du 1er mars

La Russie et Aeroflot en prises avec les sanctions occidentales

Dans son discours sur l’état de l’Union, le président Joe Biden a annoncé que les Etats-Unis vont interdire leur espace aérien aux compagnies aériennes russes. Avec cette décision, une quarantaine d’espaces aériens sont fermés à Aeroflot sur les 53 qu’elle dessert en temps normal. Avec les mesures de rétorsion russes, les plans de vols sont modifiés avec à la clé, une consommation en kérosène accrue. Pour sa part, Air France n’est que peu exposée à ce risque avec cinq vols vers la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Par ailleurs, le groupe Boeing déclare suspendre « les services de pièces, de maintenance et de support technique pour les compagnies aériennes russes » et les « opérations majeures » dans ses bureaux de Moscou, où sont effectués « une quantité importante de travaux de soutien et de conception de la flotte ». Un autre fournisseur clé d’Aeroflot, Rolls-Royce, a également pris une décision similaire en suspendant « ses activités à compter du 25 février 2022 ». La compagnie nationale russe devrait être lourdement affectée par ces mesures car d’une part, elle a récemment lancé un plan de modernisation de sa flotte et d’autre part, elle perçoit chaque année l’essentiel des redevances que les compagnies paient à la Russie à chaque survol de la Sibérie (parmi les plus chères au monde).

Ensemble de la presse du 2 mars

L’aéronautique russe face au défi de l’isolement

Boeing a annoncé le 1er mars l’arrêt de tout soutien aux compagnies russes et la suspension de ses principales opérations à Moscou. Sont notamment concernés un campus de formation destiné à l’entraînement des pilotes de 737 et 777, mais aussi un centre de R&T, le Boeing technical research center et un centre de conception, le Boeing design center. Airbus a également suspendu les services de soutien aux compagnies russes, ainsi que l’arrêt des livraisons de pièces détachées dans le pays. Dans l’hypothèse où ces sanctions se prolongent, l’industrie russe devrait développer des capacités d’ingénierie en propre et des solutions de réparation sous l’égide de l’autorité locale, le Comité interétatique de l’aviation (IAC). Pour les compagnies aériennes russes, se pose donc la question des stocks de pièces de rechange avec le risque à terme, de cannibalisation d’une partie de la flotte. Les tensions se feront plus fortes sur les appareils récents, tels l’A320neo, l’A350 ou encore le 737MAX de Boeing.

La Tribune du 3 mars