Réforme des retraites : les syndicats rappellent leurs lignes rouges
15/11/2021
“Je mets en garde : nous ne lâcherons pas là-dessus”, a réagi mercredi matin Yves Veyrier sur la radio Franceinfo. Le Secrétaire général de Force Ouvrière s’est vivement opposé aux propos d’Emmanuel Macron sur une future réforme des retraites en 2022 comprenant un report de l’âge légal de départ et une suppression des régimes spéciaux. Pour Yves Veyrier, “dans un contexte où un salarié sur deux n’est plus en emploi au moment de faire valoir ses droits à la retraite, reculer l’âge de départ conduira à faire baisser le niveau des pensions de ceux qui n’auront pas atteint l’âge requis, il y aura une décote”.
Par ailleurs, le syndicaliste ne se réjouit pas que les retraites aient été placées dans le débat des prochaines élections présidentielles. Selon lui, cela conduira à une surenchère sur un sujet qui depuis les origines est géré par les organisations syndicales, patronales et le pouvoir public : “On va poser la question à qui ? A ceux qui sont déjà à la retraite ? A ceux qui ne sont pas concernés parce qu’ils ont une rente, les moyens, ou autre dispositif de retraite ? Au final qui va être pénalisé ? Les salariés pour qui la retraite ne dépend que de leur emploi”. Yves Veyrier a ainsi appelé à des réformes portant non sur les retraites mais sur l’emploi, de manière à ce que chacun “bénéficie d’un emploi pérenne, à temps plein et rémunéré”.
François Hommeril, leader de la CFE-CGC s’en est pris à une vision “déconnectée de la réalité” et a affirmé qu'”il n’y a pas de problème systémique dans la retraite”. Il a repris les analyses du Conseil d’Orientation des retraites, selon lesquelles les effets du vieillissement de la population sont freinés par l’augmentation de l’âge de départ dans les précédentes réformes. François Hommeril est également revenu sur l’argument de l’espérance de vie, indiquant que selon l’Institut national d’études démographiques, l’espérance de vie des plus de 65 ans n’augmente plus depuis 2014. Le Président du syndicat des cadres estime que cela devient “une obsession de faire peur aux Français et de les stresser” avec une réforme des retraites.
Le syndicat Solidaires s’est exprimé par la voix de son co-délégué Simon Duteil. Son communiqué de presse (en pièce jointe) juge la vision d’Emmanuel Macron “technophile, sécuritaire et nucléocrate héritière de l’Etat des années 1960”. Il juge que “pendant que les les actionnaires et les capitalistes profitent (…) nous allons devoir travailler plus, et plus longtemps”. Solidaires réclame au contraire une augmentation de 400 € par mois des minima sociaux, et des écarts de salaires limités de 1 à 5.
La CGT a préféré axer sa communication sur une augmentation générale des salaires (communiqué en pièce jointe), tout en relevant que “la sécurité sociale, socle de notre protection sociale, est malmenée particulièrement par une politique gouvernementale d’exonérations croissantes de cotisations sociales C’est inefficace en matière de création d’emplois et cela affaiblit les ressources notamment de notre système de santé, de retraite ou d’assurance chômage”.
actuEL CE