SYNDICAT

Retraites : la CFDT réclame l’abandon de la réforme ainsi qu’une conférence sociale sur le travail

20/03/2023

Le soir de l’annonce par la Première ministre à l’Assemblée du recours au 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites, l’intersyndicale avait une nouvelle fois réclamé l’abandon de ce texte. Une demande exprimée à nouveau dans un communiqué par la CFDT, qui a réuni vendredi 17 mars son bureau national. Le syndicat y lance un “appel solennel” suite aux incidents qui ont ici et là émaillé les rassemblements spontanés qui ont suivi l’annonce du 49.3 : “Nous courons un vrai risque démocratique qui peut faire le jeu des extrêmes. Notre démocratie était déjà fragile, elle est maintenant ébranlée. La CFDT appelle à l’apaisement et à une meilleure articulation entre démocratie politique et démocratie social”. Le syndicat demande au gouvernement, “après avoir retiré sa réforme”, d’organiser “une conférence sociale sur le travail”. 

Sur le fond, la CFDT reconnaît que certains “sujets importants” ont pu être soulevés grâce à la concertation “arrachée” par les syndicats à l’exécutif : la situation des femmes, le minimum de pension, les carrières longues, la pénibilité ou l’emploi des seniors. Mais la confédération juge le bilan de cette concertation “insuffisant”, d’autant que “le principe du recul de l’âge de départ, pilier de la réforme, n’a jamais pu être discuté”.  

Source : actuel CSE

François Hommeril réélu à la tête de la CFE-CGC avec une nouvelle équipe

23/03/2023

Le président de la CFE-CGC, François Hommeril, a remporté sans difficulté la confiance du congrès. De Tours Réélu avec 483 voix pour, 25 votes blancs, il est entouré d’un nouveau secrétaire général et d’une nouvelle trésorière.

L’émotion avant rempli la salle du palais des congrès de Tours dès la fin de matinée, lorsque François Hommeril a salué le départ (entre autres) de Gérard Mardiné, secrétaire général, et Gilles Lécuelle, secrétaire national chargé du dialogue social, de la restructuration des branches et de la représentativité. Elle s’est poursuivie avec l’élection du “trio confédéral” en fin d’après-midi.

François Hommeril, un président “apprécié et aimé”

Peu de doute planait sur la réélection de François Hommeril, seul candidat au poste de président de la CFE-CGC. Le responsable de la fédération du commerce, René Roche, lui a dit après la présentation du rapport d’activité : “François, tu es apprécié et aimé”. Affirmation confirmée en fin d’après-midi par le vote : 483 congressistes ont approuvé sa liste. Il est donc réélu avec une très large majorité (93,3 % des suffrages, soit 1,5 point de plus qu’en 2019). Pour ce nouveau mandat, il sera entouré de Jean-Philippe Tanghe au poste de secrétaire général (ex-trésorier, issu de la fédération Finance et banque) et de Farida Karad, issue de la fédération de l’assurance, au poste de trésorière.

Le discours de François Hommeril, qui fut suivi d’une longue ovation, a évoqué son programme : ” La CFE-CGC est l’organisation qui s’est le plus développée depuis 12 ans. (…) Mais, il ne faut jamais s’arrêter à l’ornière des résultats et c’est un nouveau souffle que nous voulons apporter car plus la roue tourne vite, plus il faut d’effort pour alimenter son mouvement”. La confédération entend poursuivre les actions de formation syndicale, l’amélioration des services supports informatiques, les productions d’analyses et de décryptages.

Le sujet des retraites s’est également invité dans cette journée, à la suite de l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron (lire notre brève dans cette même édition). François Hommeril a réagi à la prise de parole présidentielle avec Philippe Martinez, invité du congrès.

Sur mon caractère personne n’a de prise, sur mon mandat, c’est vous qui décidez ! 

Le président de la CFE-CGC a fustigé un discours “insupportable” : “Emmanuel Macron fait comme si rien ne s’était passé depuis deux mois. Il était peut-être dans la lune avec Thomas Pesquet et il revient avec cette idée de réforme indispensable alors qu’elle a été démontée pièce par pièce”. Interrogé par Jean-Yves Hemmery, secrétaire général de la fédération de la métallurgie sur les suites que François Hommeril donnerait au dialogue social avec le gouvernement, le président a répondu : “L’ambiance risque d’être un peu morose dans jours qui viennent. Sur mon caractère personne n’a de prise, sur mon mandat c’est vous qui décidez. On sera toujours présents dès l’instant que le sujet est dans nos cordes et qu’il y a matière à discuter. Mais on n’est pas obligés d’y aller avec une joie communicative trop visible. Je pense que les blessures sont profondes et pas faciles à refermer”.

Large approbation du rapport d’activité et du rapport financier

Gérard Mardiné a présenté son dernier rapport d’activité sous de larges acclamations reconnaissant ses années d’engagement à la CFE-CGC. Il a souligné les négociations interprofessionnelles qui ont émaillé son mandat de secrétaire général, notamment sur l’encadrement et la santé au travail. “La CFE-CGC a combiné sa connaissance du terrain et sa vision d’une société réconciliée, d’où notre document ‘Restaurer la confiance'” (en pièce jointe). Selon le secrétaire général sortant, “le besoin de confiance en l’avenir est la préoccupation majeure des citoyens et des salariés”.

Il a également dressé le bilan de son mandat au travers du “développement de l’expertise de la CFE-CGC sur des sujets clés : le management, le développement durable, la responsabilité sociale et environnementale, l’intelligence artificielle, les conditions de travail, l’inclusivité des salariés en situation de handicap”. Il est enfin revenu sur le travail réalisé en intersyndicale sur l’opposition au projet de réforme des retraites, avant de se satisfaire du déploiement de la réforme statutaire des unions départementales en cours depuis deux ans.

Le rapport financier a été approuvé avec 497 voix. Le trésorier Jean-Philippe Tanghe a souligné lors de sa présentation la “situation extraordinaire” de la crise sanitaire qui a “influencé les décisions de gestion” et nécessité une adaptation des moyens. Malgré des budgets prévisionnels faussés par cette grise, tous les soldes comptables ont été au vert, et la trésorerie a été renforcée de 14,7 à 23,6 millions d’euros. Cette situation comptable confortable permet à la CFE-CGC d’envisager sereinement la rénovation de ses locaux confédéraux, situés rue du Rocher, à Paris, pour un montant de 10 millions d’euros, dont 6 font l’objet d’un financement bancaire.

Un mot de Gilles Lécuelle, secrétaire national en charge du dialogue social

Gilles Lécuelle, qui quitte également son mandat, a présenté son bilan dans une courte vidéo : 20,71 % des suffrages aux dernières élections professionnelles (2021). Le secrétaire national a également diffusé quatre guides thématiques et un classeur CSE à destination des élus du personnel. Cet accompagnement s’est également concrétisé par un travail sur les parcours syndicaux et les formations des élus, afin de leur permettre de capitaliser sur les savoirs acquis pendant leur engagement. Il est enfin revenu sur l’action de la CFE-CGC en faveur du vote des cadres aux élections. Suite du congrès aujourd’hui avec notamment l’élection des secrétaires nationaux. 

Marie-Aude Grimont

Qui est Christine Lê, nouvelle secrétaire nationale CFE-CGC sur le dialogue social ?

24/03/2023

A Tours, la seconde journée de congrès de la CFE-CGC a procédé à l’élection des secrétaires nationaux. Parmi les neuf nouveaux adoubés par les congressistes, Christine Lê s’est vu confier le mandat de secrétaire nationale en charge du dialogue social, en remplacement de Gilles Lécuelle. Retour sur son parcours militant et ses ambitions pour son nouveau mandat.

“Je suis militante à la CFE-CGC énergie, et je suis candidate au poste de secrétaire nationale en charge du développement et du dialogue social”. C’est en ces termes que Christine Lê a commencé son discours de candidate dans l’auditorium du palais des congrès de Tours. Les militants ont largement approuvé son élection.

365 voix pour un parcours militant 100 % CFE-CGC

Née à Marseille, elle a commencé sa carrière dans l’hôtellerie, le commerce, la communication et la presse. Responsable formation en ingénierie nucléaire chez EDF, son parcours militant commence en 2014 en tant qu’experte emploi formation. Pourquoi avoir choisi la CFE-CGC ? “Pour ses valeurs : 100 % libre, 100 % soi, le pragmatisme, l’analyse des faits et de la réalité”, nous répond-elle dans le salon presse feutré du palais des congrès.

En 2016, c’est l’accélération. Après avoir passé cinq ans au service RH, elle bascule du côté de la défense des salariés et est élue suppléante au comité d’entreprise, avant de passer titulaire trois ans plus tard. Elle suit la 35ème session de l’INTEFP (Institut national du travail de l’emploi et de la formation professionnelle) et travaille sur l’impact du numérique sur les modèles économiques et sociaux. Avec l’année 2018 arrive une désignation au poste d’adjointe du délégué syndical central d’EDF. Et comme Christine Lê porte l’énergie comme une seconde peau, elle enchaîne les négociations groupe et branche, participe à la conduite des élections du conseil d’administration d’EDF, tout en siégeant au comité d’entreprise européen.

En parallèle, elle s’inscrit à SciencesPo, en “Executive master Dialogue social et stratégie d’entreprise”, où elle porte un mémoire consacré à la transformation du travail. “J’ai toujours été engagée, depuis le collège où j’étais déléguée de classe, j’ai participé à des associations étudiantes pour apprendre à apprendre, développer mon libre arbitre. C’est ma quête dans la vie”, nous confie-t-elle.

Son engagement pour la syndicalisation et le dialogue social

Celle qui succède à Giles Lécuelle envisage son mandat “sereinement, avec force pour faire valoir la parole des salariés, mais surtout, avec art et respect”. Voilà pour les contours de son nouveau mandat. Elle propose trois engagements :

progresser dans le développement des résultats aux élections,

conforter les élus CFE-CGC aux prud’hommes, le modèle de paritarisme dans les conseils d’administration et la répartition des responsabilités,

redynamiser les adhésions syndicales.

Sur ce dernier point, elle appelle de ses vœux une ré-interrogation du modèle français : “Aujourd’hui, tout le monde bénéficie des fruits des négociations syndicales, que l’on soit syndiqué ou non. Il est peut-être temps d’y revenir afin que la négociation ne profite qu’aux salariés syndiqués”. Un modèle qui serait selon elle “gagnant-gagnant” entre salariés et employeurs, afin que le syndicat ne soit plus vu comme “celui qui va casser les pieds”…

Les nouveaux secrétaires et délégués nationaux
  Ont été élus neuf secrétaires nationaux : Christine Lê, Nicolas Blanc, Anne-Catherine Cudennec, Jean-François Foucard, Madeleine Gilbert, Maxime Legrand, Christophe Roth, Christelle Thieffinne et Thomas André. Le champ de leur mandat sera fixé définitivement en instance mardi 28 mars. Les secrétaires nationaux forment le conseil des ministres de la confédération. Ont été élus déléguée nationaux : Pierre-Olivier Adrey, Bruno Azière, Philippe Baux, Anne Michèle Chartier, Agnès Colonval, Jean-François Feral, Jean-Claude Garcia, Laurence Gnonlonfoun, Gonzague Guez, Eric Laboure, Jean Macher, Bertrand Mahé, Nathalie Makarski, Marielle Mangeon, Hervé Quatrelivre, Marie Russo, Philippe Sebag, Ingrid Sworst, Christelle Toillon, Olivier Vassard.

Marie-Aude Grimont

Retraites : l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de manifestation mardi 28 mars

24/03/2023

Réunis hier soir à la CFDT, les organisations membres de l’intersyndicale contre la réforme des retraites (1) ont appelé les salariés à des rassemblements syndicaux ce week-end et à une nouvelle “grande journée de grève et de manifestation mardi 28 mars partout dans le pays”. L’intersyndicale annonce également qu’elle adressera des contributions au Conseil constitutionnel, saisi par plusieurs recours à la suite de l’adoption via le 49-3 du texte de la réforme (voir dans cette édition le recours déposé par les sénateurs). 

L’intersyndicale, qui qualifie d’incompréhensible “l’entêtement” du président de la République, estime en effet que “le puissant rejet social de ce projet est légitime” et que “son expression doit se poursuivre”. Les syndicats dénoncent au passage les propos tenus par le chef de l’Etat lors de son interview télévisée : “De nombreuses alternatives aux mesures d’âge ont été formulées. Aucune n’a été sérieusement étudiée. La responsabilité de la situation explosive n’incombe donc pas aux organisations syndicales mais bien au gouvernement”. 

(1) CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, UNSA, Solidaires, FSU, Unef, Fage, etc. 

Source : actuel CSE

Réforme des retraites : la CFE-CGC pointe la non consultation préalable du Coct

24/03/2023

Lors de la séance du Conseil d’orientation des conditions de travail (Coct) du 20 mars, Stéphane Le Boisselier membre du Coct et secrétaire général CFE CGC Santé au travail, a fait part de ses critiques à l’égard du projet de loi sur la réforme des retraites.

“L’étude d’impact du PLFSSR pour 2023 prévoit pour l’article 9, la consultation obligatoire du Conseil d’orientation des conditions de travail. Sauf erreur de notre part, cette consultation du Coct n’a pas eu lieu. Nous ne connaissons pas la portée juridique et constitutionnelle du non-respect d’une disposition d’une étude d’impact d’un PLFRSS. Ce n’est pas à un membre du Coct d’en décider. Par contre étant donné les dispositions que contient l’article 9 du PLFRSS tel que déposé le 23 janvier 2023 à l’Assemblée Nationale (notamment la création d’un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle, la création d’un suivi individuel spécifique pour certains salariés…) nul doute que la consultation du Coct aurait pu contribuer à l’amélioration du contenu de cet article et ainsi servir l’intérêt général. La CFE CGC regrette l’absence de cette consultation du Coct sur des sujets aussi importants”.

Source : actuel CSE