MBDA en négociation avec Safran pour le rachat de Roxel

Le missilier européen MBDA est en discussions pour racheter les 50% que détient Safran dans Roxel, leader européen de la propulsion tactique, représentant 60% du marché en Europe. Créé en 2003 et renforcé en 2008 par l’acquisition de Protac, Roxel réalise un chiffre d’affaires annuel moyen de 200 M€ et emploie 800 personnes. Cette intégration permettrait à MBDA, détenu par Airbus (37,5%), BAE Systems (37,5%) et Leonardo (25%), d’accélérer ses cadences de production et de réduire les cycles de développement, conformément aux exigences de hausse de production du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Roxel dispose d’usines en France et en Angleterre, et cette acquisition réintégrerait une part de l’héritage britannique de l’entreprise. MBDA deviendrait ainsi le seul propriétaire de Roxel, dans un secteur où la concurrence est représentée par des acteurs comme Nammo, Avio et Northrop Grumman. Cette consolidation permettrait à MBDA de renforcer son contrôle sur la production de moteurs à propergol solide, utilisés dans des missiles comme le Mistral, Exocet et Meteor.

L’Usine Nouvelle du 9 septembre

L’État et les fonds créanciers d’Atos en désaccord sur le prix de la division BDS

L’État français et les hedge funds créanciers d’Atos sont en désaccord sur le prix des actifs souverains d’Atos, essentiels à la défense nationale, comme les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et les systèmes de commandement militaire. Le ministère de l’Économie a proposé 700 M€, mais les créanciers, futurs actionnaires majoritaires, jugent cette offre trop basse. La division Big Data & Sécurité (BDS) d’Atos, comprenant ces actifs, génère actuellement 900 M€ de chiffre d’affaires et emploie 4 000 personnes. L’accord de restructuration d’Atos stipule que si un prix adéquat n’est pas trouvé, la vente à l’État sera annulée, et Atos conservera ces actifs sensibles. La vente est donc cruciale pour rembourser les créanciers, mais la révision des perspectives financières d’Atos a accru la pression. Airbus, précédent acheteur potentiel, avait ouvert des discussions autour de 1,5 à 1,8 Md€ pour une partie de ces actifs, mais s’était retiré. Thales, autre acteur intéressé, pourrait racheter une entité de BDS, évaluée entre 200 et 300 M€.

Les Echos du 9 septembre

Comment le H225M d’Airbus Helicopters s’est imposé comme une référence internationale

Le H225M, hélicoptère d’Airbus Helicopters, s’affirme de plus en plus comme une référence internationale en moins de 20 ans, avec plus de 350 unités livrées depuis son lancement. Construit à Marignane, dans les Bouches-du-Rhône, le H225M est devenu le choix privilégié pour divers usages militaires et civils. En 2023, il a remporté plusieurs contrats importants : 12 hélicoptères pour l’Irak (1 dont 2 d’occasion), 44 pour la police allemande (livraisons à partir de 2029), et 3 pour les garde-côtes japonais. L’appareil, descendant du Super Puma, se distingue par sa polyvalence, capable de missions telles que le transport de troupes, l’évacuation médicale, le sauvetage au combat, et les missions d’attaque. L’Irak vient de le choisir pour des missions d’attaque avec des lance-roquettes. Actuellement, 10 pays utilisent le H225M, dont la France, la Malaisie, l’Indonésie, et le Koweït. Des négociations sont aussi en cours avec les Pays-Bas pour 14 hélicoptères, et avec les Émirats arabes unis et le Maroc pour d’éventuels contrats supplémentaires.

BFM du 9 septembre

La mission Pégase organisée par l’armée de l’Air et de l’Espace

Depuis 2018, l’armée de l’Air et de l’Espace organise la mission Pégase, une opération de déploiement de forces aériennes dans le Pacifique. Il s’agit de démontrer que la France peut intervenir rapidement en cas de crise géopolitique. L’occasion d’assurer la souveraineté du pays, mais aussi de prouver ses capacités, notamment lors d’exercices communs avec des pays alliés. Chaque année, un dispositif conséquent se rend à l’autre bout du monde. Pégase 2024 se tenait dans tout le Pacifique et s’est posée dans 13 pays en 8 semaines de déploiement. Avions et équipages ont parcouru 90 000 km en 50 jours. Cette opération souligne que désormais, les opérations militaires s’organisent à échelle planétaire avec une multitude d’intervenants.

Planète Aéro de septembre-novembre 2024

Un regain d’intérêt pour la bombe atomique

Les menaces lancées par le président russe avec l’invasion de l’Ukraine ont réintroduit brutalement le sujet des risques posés par les armes nucléaires. L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm se dit extrêmement préoccupé par l’augmentation du nombre et des types d’armes nucléaires en cours de développement. Le Président Macron insiste quant à lui sur la dimension européenne de la dissuasion française. La France est en effet la seule puissance nucléaire du continent européen. « Il nous faut donc avoir une discussion avec nos alliés, notamment allemands, sur le fait que nous avons entre les mains quelque chose qui est aussi à leur bénéfice », explique Pierre Vandier qui dirige le commandement suprême allié Transformation de l’OTAN. Le programme atomique de la France a été conçu pour garantir la survie du pays. Les capacités françaises, avec 290 têtes nucléaires, risquent de ne plus être crédibles pour protéger le reste de l’Europe. En fonction du scénario, la France pourrait être contrainte, pour alimenter des armes supplémentaires, de relancer sa production d’uranium et de plutonium de qualité militaire, alors même qu’elle a démantelé ses installations.

L’Express du 5 au 11 septembre

L’ASD Europe soutient le rapport de Mario Draghi plaidant pour plus d’investissements communs dans la technologie, la décarbonisation et l’innovation

L’AeroSpace and Defense Indutries Association of Europe a salué le rapport que Mario Draghi, ancien président de la BCE, a remis à l’Union européenne, dans lequel il met en garde contre une « lente agonie » de l’économie européenne si des mesures drastiques ne sont pas prises. Il souligne que l’Europe a pris du retard par rapport aux États-Unis, avec un revenu par habitant ayant progressé 2 fois plus outre-Atlantique depuis 2000. Il préconise un investissement de 750 à 800 Md€ par an dans la technologie, la décarbonisation et l’innovation. Mario Draghi insiste sur l’urgence de réformer les politiques concurrentielles et d’émettre des emprunts communs pour soutenir ces investissements, avertissant que « les défis géopolitiques et économiques actuels exigent une réponse rapide ». L’ASD a souligné son soutien à l’industrie européenne de la Défense et à la transition verte de l’aviation. Elle insiste sur l’importance de renforcer les financements pour décarboniser le secteur et alléger la réglementation pesant sur les PME. « Les 5 prochaines années seront cruciales pour assurer la souveraineté et la sécurité de l’Europe », annonce l’ASD dans un communiqué, en soutien aux mesures proposées pour maintenir la compétitivité industrielle du continent.

Le Monde du 11 septembre

Yannick Cailliez prend la tête du Service industriel de l’aéronautique (SIAé)

L’Ingénieur général de l’armement (IGA) Yannick Cailliez, ancien sous-directeur opérations de la Direction de la Maintenance Aéronautique (DMAé), a été nommé directeur du Service industriel de l’aéronautique (SIAé) à compter du 1er septembre 2024. Il succède ainsi à l’IGA Tanguy Lestienne, qui aura dirigé le SIAé ces 4 dernières années, après avoir dirigé l’Atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Clermont-Ferrand pendant 2 ans. Le SlAé effectue des activités de maintenance et de modernisation au profit des avions et des hélicoptères des armées françaises. Il est constitué de 5 AlA pour un effectif d’environ 5 000 personnes.

Le Journal de l’Aviation du 12 septembre