La CGT fête ses 130 ans autour de la syndicalisation des jeunes
16/06/2025

Sophie Binet, 13 juin 2025
La musique a résonné fort vendredi 13 juin dans le patio des locaux de la CGT à Montreuil, à l’occasion des 130 ans de la confédération. Plus de 300 jeunes étaient invités à exprimer leurs besoins et leurs attentes. La CGT compte sur eux pour se syndiquer et porter leurs revendications dans un paysage économique difficile.
“La CGT a 130 ans et toutes ses dents, ce qui est plus que nécessaire vu le contexte politique”, a introduit avec humour Sophie Binet au pied de la scène érigée au fond du patio de la CGT, à Montreuil, vendredi 13 juin. Née en 1895, la CGT constitue en effet le plus ancien syndicat français. D’un côté, cela lui donne une certaine expérience. De l’autre, il faut rénover l’image de l’organisation afin de gagner l’adhésion des jeunes et de renouveler les forces militantes.
La jeunesse forme donc un vivier particulièrement intéressant à fidéliser dans une CGT de 600 000 adhérents qui brigue la position de premier syndicat de France à la place de la CFDT. Selon le sondage réalisé par la CGT, les jeunes se trouvent justement cernés par la précarité économique et aspirent au changement.
La jeunesse souffre de l’inflation
Afin de mieux percevoir les besoins des jeunes, la CGT a demandé à l’institut Cluster17 de mener l’enquête. L’étude a été réalisée sur un échantillon de 1 017 personnes âgées de 18 à 35 ans et représentatives de la population française. Elles ont été interrogées en ligne du 26 au 29 avril 2025.
Résultat : le salaire parvient en première préoccupation des jeunes (à hauteur de 8 sur une échelle de 1 à 10). Selon Nawel Benchlika, copilote du collectif Jeunes de la CGT et présidente de la Bourse du travail de Malakoff, “cette priorité de la rémunération se retrouve sur toutes les catégories socioprofessionnelles”. Arrivent ensuite l’accès gratuit à la santé, à l’éducation, au logement digne et au contrat de travail à durée indéterminée, ainsi qu’à une alimentation de qualité.
“On voit bien le point commun entre tous ces besoins, c’est le pouvoir d’achat qui ressort, de plus en plus de jeunes ne peuvent pas faire trois repas par jour”, commente Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT (plus jeune que son prédécesseur Philippe Martinez) souhaite donc “sonner l’alarme rouge” et dénonce des conditions d’études souvent dégradées au détriment des étudiants.
44% des jeunes font confiance à la CGT
Selon le sondage, la confiance des jeunes la CGT est plutôt bonne, à hauteur de 44 %. Pointe alors le paradoxe : 95 % des répondants ne sont pas syndiqués, faisant ainsi apparaître un potentiel conséquent. D’autant que 75 % des jeunes sondés connaissent plutôt bien ou très bien la CGT. Aujourd’hui, elle compte moins de 20 % de syndiqués de moins de 35 ans.
Malgré la hausse des adhésions depuis la réforme des retraites de 2023, l’organisation connaît aussi une déperdition de militants, soit des retraités qui s’en vont, soit des jeunes qui n’adhèrent que pendant une courte durée.
Sophie Binet explique ainsi ces phénomènes : “En France, nous sommes un pays de syndicalisation par procuration, il existe un fossé entre le taux de confiance envers les syndicats et le taux de syndicalisation. Nous devons travailler sur cet écart car les jeunes ne se syndicalisent pas eux-mêmes et nous ne sommes pas de simples vendeurs de cartes”.
Car ensuite surgit une nouvelle difficulté : transformer les nouveaux adhérents en militants acceptant des mandats d’élus de CSE et/ou de délégués syndicaux dont la difficulté depuis les ordonnances Macron s’est renforcée. Selon Catherine Giraud, qui s’occupe du développement de la CGT, “cela rend primordiale la qualité de l’accueil, nous organisons donc des webinaires et des formations. On sait que si on forme la personne dans la première année de son adhésion, on a plus de chances de la garder”.
La jeunesse sera aussi au menu du 54e congrès confédéral de la CGT qui se tiendra du 1er au 5 juin 2026 à Tours.
Un anniversaire décliné en produits culturels
Afin d’accueillir les jeunes au siège confédéral au matin du 13 juin, la confédération avait déposé sur chaque chaise une boitier “CGT Jeunes” contenant une languette en silicone. Placée sur le dessus d’un verre, elle empêche quiconque de verser une drogue ou un produit à l’insu de son propriétaire. Une idée qui fait suite aux différentes affaires de soumission chimiques subies par des femmes dans les boîtes de nuit ou pendant des fêtes. Observant les réactions des jeunes présents, nous avons constaté que l’initiative était appréciée.
Afin de marquer le coup, la confédération a également édité un “beau livre” de près de 300 pages intitulé “Depuis 130 ans, nous faisons la CGT”. Il propose 130 récits de conflits sociaux au travers la France, de1895 à 2025, ainsi que des portraits de militants. Ces derniers faisaient également l’objet d’une grande exposition dans le patio des locaux de Montreuil. Autre initiative, l’enregistrement d’un disque, “album des 130 ans” où des “chants de révolte” sont joués par divers artistes de variété française, des Ogres de Barback aux Goguettes. Le magazine historique de la CGT, La Vie ouvrière édite également pour l’occasion un numéro spécial contenant par exemple une entretien entre Sophie Binet et le sociologue Karel Yon autour de l’action syndicale.

Et les retraites ? |
En rencontrant Sophie Binet le 13 juin, nous lui avons demandé ses impressions sur les concertations retraites qui se sont tenues la semaine dernière, et notamment l’absence de retour sur l’âge légal de départ à 64 ans qui se dessine. Voici sa réponse : “Cela confirme l’analyse de la CGT, on savait que le conclave ne porterait pas sur les 64 ans à cause de cette initiative concertée du patronat et du gouvernement. Mais nous sommes inquiets car le sujet central reste les 64 ans. Si on n’y revient pas, on se trouvera en deçà des enjeux. Ne pas y revenir, c’est avaliser un futur recul… ” Quant aux envies des jeunes sur ce sujet, le sondage indique que leur priorité se trouve dans la prise en compte de la pénibilité pour partir plus tôt en retraite (8,1 sur une échelle de 1 à 10), suivi du maintien du régime par répartition (6,2), devant l’abrogation des 64 ans (6) et la retraite à 60 ans (5,7). |
Marie-Aude Grimont
Simplification : l’amendement sur l’Ires finalement retiré
17/06/2025
Début avril, un amendement n°166 émanant de députés du rassemblement National prétendait “interroger l’existence de l’Ires”, institut de recherche économiques et sociales qui fournit de études sur commande des cinq syndicats représentatifs (CFDT, CGT, Force Ouvrière, CFE-CGC, CFTC).
Cet amendement demandait que le gouvernement remette un rapport au Parlement d’ici le 1er janvier 2026 sur “la pertinence des subventions versées à l’Institut de recherche, sur l’utilité de son travail et les modalités de son fonctionnement”.
La menace sur l’Ires semble désormais écartée pour l’instant : le statut de l’amendement indique désormais qu’il a été retiré.
Source : actuel CSE
RSS : en cas de conflit de désignation entre syndicats affiliés, il faut se référer aux statuts de l’union
18/06/2025
Lorsqu’un conflit de désignation de représentants de section syndicale (RSS) oppose deux syndicats affiliés à une même union syndicale, cette dernière peut, à la demande d’un seul d’entre eux, procéder elle-même à la désignation du représentant, dès lors que ses statuts l’y autorisent.
Chaque syndicat qui constitue une section syndicale au sein de l’entreprise ou de l’établissement d’au moins 50 salariés, peut, s’il n’est pas représentatif dans l’entreprise ou l’établissement, désigner un représentant de section syndicale (RSS) pour le représenter (C. trav. art. L 2142-1-1).
Lorsque plusieurs organisations syndicales qui revendiquent être affiliées à une même union sont en conflit sur une désignation, la gestion de cette concurrence peut être prévue par les statuts de l’union syndicale de rattachement.
Encore faut-il déterminer si les syndicats en litige sont effectivement affiliés à cette union et s’accorder sur l’interprétation des statuts.
Dans un arrêt du 4 juin 2025 destiné à la publication au bulletin des chambres civiles de la Cour de cassation, la chambre sociale rappelle que l’interprétation des statuts d’une organisation syndicale ne relève pas de l’appréciation souveraine des juges du fond.
La Haute Juridiction applique ensuite strictement les dispositions statutaires de l’union pour résoudre un conflit de désignation de RSS entre deux syndicats affiliés.
Deux désignations SUD dans le même établissement
Dans cette affaire, au sein d’un établissement de la société Amazon, la Fédération SUD commerces et services-Solidaires, affiliée à l’Union syndicale Solidaires, a désigné un RSS.
Quelques jours plus tard, l’Union syndicale Solidaires, à la demande du syndicat local SUD Amazon, a procédé à la désignation d’un autre RSS au sein du même établissement.
La Fédération a saisi le tribunal judiciaire d’une action dirigée contre l’Union syndicale Solidaires et la société aux fins d’annulation de cette seconde désignation.
Elle soutenait, d’une part, que le syndicat local n’était pas affilié à l’Union syndicale Solidaires, et, d’autre part, que cette dernière ne pouvait intervenir qu’à la demande conjointe des deux structures concernées par le conflit.
Les juges du fond ont rejeté ces arguments et la demande d’annulation.
Pour examiner le pourvoi en cassation interjeté par la Fédération, la chambre sociale s’appuie essentiellement sur les statuts de l’Union.
Selon elle, il résulte des dispositions statutaires non seulement que le syndicat local était bien affilié à l’union mais aussi que cette dernière était habilitée à trancher le conflit de désignation à la demande d’un seul syndicat affilié.
Sur l’affiliation effective du syndicat local à l’Union
La Fédération SUD commerces et services-Solidaires estimait que le syndicat local SUD Amazon ne pouvait pas être considéré comme affilié à l’Union syndicale Solidaires au motif, notamment, qu’il ne figurait pas dans l’annexe des structures adhérentes aux statuts de l’Union, laquelle ne mentionne que les fédérations nationales.
La Cour de cassation constate cependant que l’article 18 des statuts de l’Union prévoit expressément que “les unions départementales regroupent les structures adhérentes de la zone locale concernée, parmi les structures adhérentes à l’Union syndicale Solidaires. Des structures n’ayant pas de vocation nationale peuvent aussi y adhérer”.
L’article 1er des statuts confirme que l’Union est composée “des syndicats ou fédérations adhérentes et des unions syndicales Solidaires départementales”.
Il en résulte, selon la Cour, qu’un syndicat affilié à une union départementale elle-même affiliée à Solidaires est bien une organisation syndicale adhérente de l’Union syndicale Solidaires.
Le syndicat SUD Amazon, membre d’une telle union départementale, avait donc qualité pour désigner un RSS au nom de l’Union.
Sur la faculté pour l’union de trancher le conflit à la demande d’un seul syndicat affilié
La Fédération soutenait également que l’Union syndicale ne pouvait intervenir pour trancher un conflit de désignation entre deux syndicats affiliés qu’à la condition d’avoir été saisie conjointement par les deux parties en cause.
La Cour de cassation rejette cet argument. Elle se fonde sur l’article 4 des statuts, aux termes duquel “l’Union syndicale Solidaires s’interdit d’intervenir, sauf demande expresse des organisations concernées, dans le champ de compétence propre des organisations adhérentes”.
En l’espèce, la demande d’intervention avait été formulée par le seul syndicat SUD Amazon. Pour la Cour, compte tenu des dispositions statutaires, cela suffit : dès lors qu’une demande expresse émane d’une organisation adhérente, l’Union syndicale est habilitée à intervenir pour désigner un représentant, y compris en cas de conflit avec une autre organisation syndicale adhérente qui ne l’aurait pas saisie.
Cette solution est également fondée sur l’article 5 des statuts, qui précise qu’en cas de chevauchements de champs de syndicalisation, les structures concernées doivent se coordonner et que la coexistence durable de deux syndicats concurrents dans un même secteur est exclue, sauf exception.
L’Union syndicale pouvait donc, sur simple saisine du syndicat local, procéder elle-même à la désignation d’un RSS dans le cadre de la résolution d’un tel conflit, en vertu de ses statuts.
►Remarque Il a été jugé, à propos d’un conflit de désignation de délégué syndical (DS) entre une union et un syndicat primaire, que pour déterminer l’organisation syndicale ayant qualité pour procéder à cette désignation, il convient prioritairement de se référer aux statuts et, à défaut, d’appliquer la règle chronologique (Cass. soc. 10-7-2024 no 23-14.617 F-D). Concernant plus spécifiquement une désignation de RSS mais impliquant cette fois deux syndicats qui, sans être tous deux affiliés à l’organisation syndicale interprofessionnelle nationale utilisant ce sigle, se présentaient sous le même sigle confédéral national sans opposition fondée sur une utilisation illicite de celui-ci, il a été jugé que seule la désignation notifiée en premier lieu doit, par application de la règle chronologique, être validée (Cass. soc. 17-2-2016 n° 14-23.854 FS-PB). |
► Pour résumer la décision
Pour trancher un conflit de désignation de RSS opposant deux syndicats affiliés à une même union syndicale, il convient de se référer aux dispositions statutaires de l’union.
L’interprétation de tels statuts ne relève pas de l’appréciation souveraine des juges du fond.
En l’espèce, il résultait des statuts de l’union qu’elle était habilitée à la demande d’un seul syndicat affilié, à procéder elle-même à la désignation d’un RSS au sein de l’établissement de la société, pour trancher le conflit de désignation entre les deux syndicats affiliés.
Audrey Gauvin-Fournis
Départ du PDG de Renault : les réactions syndicales
18/06/2025
L’annonce surprise, par le Figaro, du départ du PDG de Renault, Luca De Meo, alors que ce dernier venait de présenter un nouveau plan pour le constructeur automobile, a semblé sidéré l’entreprise, comme l’écrit Le Monde. Le dirigeant tire sa révérence en effet après 5 ans passés à redresser la marque au Losange, ce qu’il a fait en supprimant 15 000 emplois, mais aussi en redécoupant entièrement les activités, les entités juridiques et les IRP du groupe. Luca De Meo va bientôt diriger le groupe de luxe Kering de François-Henri Pinault.
Ce départ pose la question de la stratégie à long terme des entreprises industrielles mais aussi de la rémunération des dirigeants, les bonus octroyés par Renault à son PDG (12,8 M€ de rémunération et 4,3 millions d’actions distribuées) n’ayant pas suffi à retenir le dirigeant.
Du côté syndical, les réactions oscillent entre surprise et remerciements, interrogations et indignation.
La CFE-CGC a avoué sa surprise à la nouvelle de ce départ : “Il constitue une étape significative et non une épreuve pour non entreprise”, explique le syndicat des cadres qui adresse “ses remerciements” au PDG “pour le travail au sein du groupe pendant ses 5 ans de mandat”.
La CFDT juge que ce départ intervient à un “moment charnière”. Le syndicat souligne que le PDG “a su impulser un redressement stratégique d’envergure avec le plan Renaulution”. Son départ, poursuit le syndicat, “ne saurait signifier une remise en question des trajectoires industrielles, sociales, environnementales enclenchées”. Et la CFDT de réclamer “une stabilité stratégique et industrielle du groupe, le maintien de la stratégie industrielle en France, le respect des accords signés avec le socle commun, la pérennisation des emplois et activités sur tous les sites”.
Le délégué syndical CGT Thomas Ouvrard a publié un communiqué beaucoup plus critique rappelant que le nouveau contrat social mis en œuvre par le PDG prévoit de nouvelles possibilités de réduction des effectifs : “Le départ de Luca De Meo intervient alors que les premiers dispositifs de ruptures conventionnelles collectives (RCC) issues du nouveau contrat social sont déjà déployés, notamment dans les directions achats de Renault. Les salariés redoutent que ces RCC deviennent le moyen d’une restructuration silencieuse, après les suppressions massives d’emplois opérées sous les plans précédents (environ 9000 salariés de moins entre 2020 et 2025) et la séparation des activités thermiques et électriques”. Et le délégué syndicat d’ajouter : “Ce contrat social (..) remet aussi en cause de nombreux droits. Au nom d’une prétendue flexibilité, il impose le travail le samedi et les jours fériés, supprime des jours de congés, restreint l’autonomie des salariés au forfait et revient sur les engagements pris en matière de télétravail. Pire encore, il fait peser sur les salariés eux-mêmes le financement de leur propre chômage. Loin de garantir l’avenir, ce contrat organise le recul social au sein du groupe”. Et le syndicaliste, qui pointe aussi la politique d’externalisation des bureaux d’étude, de s’interroger : “Luca De Meo, après avoir engagé Renault dans une transformation profonde, s’éclipse au moment où les premiers doutes deviennent concrets. La question se pose : fuit-il les conséquences de sa propre stratégie ?”
Source : actuel CSE
Le SNJ fustige le rapport de L. Bloch sur le projet de holding commune de l’audiovisuel public
18/06/2025
Alors que la direction de Radio France semble remettre en cause le financement des activités sociales apporté au comité interentreprises de l’audiovisuel public, un CI qui possède de nombreux centres de vacances, un autre enjeu majeur mobilise les syndicats de la maison ronde : le projet de holding commune à l’audiovisuel public. Ce projet de Rachida Dati, que le Parlement va examiner en session extraordinaire en juillet, fait l’objet de recommandations de Laurence Bloch, qui a remis hier un rapport sur le sujet, intitulé “Mission d’accompagnement à la constitution d’une holding France Médias”.
L’ancienne directrice des antennes de Radio France, et ancienne directrice de France Inter, estime que cette holding permettra :
- “d’accélérer le virage numérique des trois entreprises, d’augmenter leur capacité de dialogue avec tous les Français et lutter contre la désinformation” ;
- “mettre en place quatre filiales autour des quatre plateformes propriétaires existantes France.TV, Radio France, ICI et Franceinfo, dont les DGD sont rattachés au PDG de la holding, avec des objectifs clairs et chiffrés pour doubler leurs audiences numériques d’ici 2030” (“L’INA restera une filiale distincte mais sa participation au collectif sera décisive, notamment en matière de recherche, de soutien aux autres filiales et dans le domaine crucial de la formation”) ;
- “d’intégrer les réseaux de proximité radio-télé-web pour créer une offre en phase avec les aspirations d’un public en rupture et mieux mailler le territoire national” ; “développer une offre d’information en continu radio-télé-web centrée sur l’actualité” ;
- “donner des objectifs communs aux salariés de l’audiovisuel public, leur proposer des évolutions professionnelles croisées entre les filiales et définir des objectifs d’évolution à moyen / long terme des métiers pour les adapter aux nouveaux enjeux médiatiques” ;”mutualiser les investissements dans le numérique et dans l’intelligence artificielle, pour être à la pointe de l’innovation”.
L’ancienne directrice de France inter suggère au passage de “centrer le pilotage de la holding sur la base d’indicateurs robustes de transformation et d’audiences numériques” et de “garantir à l’audiovisuel public un cadre budgétaire stable et pérenne pour l’accompagner dans sa transformation”.
Ce rapport, qui va nourrir le débat parlementaire, est fortement décrié par les Syndicat national des journalistes de Radio France. Dans un communiqué, le SNJ déplore que ce rapport “envisage tranquillement la disparition pure et simple de ce qu’est Radio France, mais aussi de nos contrats de travail”. Le syndicat critique aussi l’idée de créer une direction de l’information unique à l’audiovisuel public : “Laurence Bloch mesure-t-elle vraiment le danger de cette idée ? Une seule et même personne pour résister aux pressions, pour valider des projets d’investigations sensibles, pour décider de couvrir telle ou telle actualité lointaine et risquée… ou pour recevoir les ordres d’un ministre de l’Information, façon Alain Peyrefitte avec l’ORTF. Rien que de donner corps à cette idée en l’écrivant représente un cadeau immense à celles et ceux qui rêvent d’un contrôle politique de l’audiovisuel”.
Source : actuel CSE