Salariés aidants : Bouygues Telecom primé pour son dispositif d’accompagnement
06/10/2025
Bouygues Telecom a reçu, le 29 septembre, le Prix entreprise & salariés aidants 2025 pour son dispositif d’accompagnement des collaborateurs proches aidants. L’opérateur télécoms a déployé plusieurs mesures d’aménagement du temps de travail : dons de jours, congés supplémentaires et absences autorisées pour assister aux rendez-vous médicaux de leurs proches.
L’entreprise a également mis en place des partenariats avec des associations et organisé des réunions entre aidants. Le coup de cœur du jury a par ailleurs distingué France Alzheimer et maladies apparentées.
Organisée par Audiens, ce prix, créé en 2016, vise à récompenser les meilleurs dispositifs mis en place par les entreprises en faveur de leurs salariés qui aident quotidiennement un proche rendu dépendant par l’âge, la maladie ou le handicap.
Source : actuel CSE
La branche de l’assurance se dote d’un accord sur l’accompagnement des salariés expérimentés
07/10/2025
France Assureurs, la Fédération française de l’assurance, a signé avec cinq des six organisations syndicales représentatives un accord relatif à l’emploi des salariés seniors. Parmi les mesures phares, l’octroi d’une demi-journée par salarié, à partir de 60 ans, pour réaliser un bilan de prévention ou de santé.
La branche de l’assurance a franchi un cap dans l’accompagnement des salariés expérimentés. Sans attendre l’adoption définitive du projet de loi ad hoc, France Assureurs et cinq organisations syndicales représentatives – CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et UNSA – ont signé, le 25 juin, un accord visant à mieux accompagner les carrières des seniors. Fruit d’un an de négociations, ce texte se veut un “cadre de référence” pour les 247 sociétés d’assurance adhérentes.
“En signant cet accord, nous faisons aussi le choix de l’intergénérationnel : l’expérience de nos seniors devient un tremplin pour l’intégration de nos jeunes recrues”, a déclaré Florence Lustman, la présidente de la fédération. L’enjeu est d’importance : la branche compte 161 300 salariés dont 17,8 % ont 55 ans et plus, pour un âge moyen de 42 ans et demi.
Une demi-journée pour un bilan de santé
Principale innovation, l’accord prévoit l’octroi d’une demi-journée rémunérée par salarié à partir de 60 ans pour réaliser un bilan de prévention ou de santé. “Les salariés peuvent bénéficier gratuitement d’un bilan de prévention réalisé par les services de la Sécurité sociale ou d’un bilan de santé proposé par les centres de prévention de l’Agirc-Arrco”, précise Alexis Meyer, directeur social et diversité de France Assureurs.
Cette mesure, absente de l’accord national interprofessionnel sur les seniors du 14 novembre 2024, vise à prévenir l’usure professionnelle. Les employeurs s’engagent à accorder ce temps sous réserve de la présentation d’un justificatif, la démarche devant être initiée par le salarié.
La formation comme “premier levier”
L’accord fait la part belle à la formation, présentée comme le “premier levier de l’employabilité des seniors”. Il encourage le développement du tutorat, du mentorat interne ou externe et la valorisation de l’expérience. Les bonnes pratiques seront recensées et diffusées dans les trois ans.
Les entretiens professionnels sont renforcés à deux moments clés : autour de 45 ans et 60 ans. L’accord encourage également l’adaptation des modalités d’organisation du travail (temps partiel, télétravail), l’amélioration de l’ergonomie des postes et l’accompagnement des aidants. Les signataires rappellent la possibilité pour l’entreprise de prévoir le maintien des cotisations retraite à taux plein en cas de passage à temps partiel d‘un salarié expérimenté.
Des dispositifs pour faciliter les fins de carrière
Pour faciliter la transition emploi-retraite, le texte valorise la retraite progressive, l’utilisation du compte épargne-temps, la conversion de l’indemnité de départ en temps ou encore le mécénat de compétences.
L’accord encourage aussi les employeurs à communiquer sur le contrat de valorisation de l’expérience (CVE), ou “CDI seniors”, figurant dans le projet de loi seniors et issu de l’accord national interprofessionnel du 14 novembre 2024.
Mais contrairement à l’accord des industries pharmaceutiques du 8 juillet 2025, ce dispositif ne sera accessible qu’à partir de 60 ans et non 57 ans comme peut le prévoir un accord de branche. L’objectif étant, selon la CFTC, de “ne pas remplacer le CDI classique par ce contrat dérogatoire au droit commun” qui offre aux employeurs une exonération progressive des cotisations d’assurance chômage et une exonération de la contribution spécifique de 30 % sur l’indemnité de mise à la retraite.
Un cadre incitatif, non contraignant
“Cet accord impulse une dynamique, fixe un cadre et met en avant un certain nombre de bonnes pratiques que les employeurs sont incités à intégrer dans leurs propres négociations d’entreprise”, souligne Christelle Bouron, directrice du développement social d’Axa France.
Les signataires insistent sur le caractère non prescriptif du texte. “Ce n’est pas un accord normatif mais une boîte à outils car ce sont aux entreprises de faire leur propre diagnostic”, explique Franck Daloz, secrétaire général de la Fédération Unsa banques, assurances et sociétés financières.
Pour Jean-François Besnard, secrétaire général adjoint CFDT banques et assurances, l’accord respecte les six grands thèmes de l’accord national interprofessionnel : reconnaissance des salariés expérimentés, lutte contre les stéréotypes liés à l’âge, employabilité, prévention de l’usure professionnelle, transmission des savoirs et accompagnement des fins de carrière.
Virginie Le Pape, présidente du SN2A-CFTC, le syndicat de l’assurance et de l’assistance, salue un accord “majeur pour la branche” tout en affirmant que son organisation “restera vigilante sur la mise en œuvre de ces mesures”. Francky Vincent, président de la Fédération de l’assurance CFE-CGC, appelle à “réfléchir encore” sur l’organisation du travail de demain, estimant que “tout ça ne peut se construire que dans le cadre d’une véritable solidarité et d’un dialogue social constructif”.
Conclu pour trois ans, cet accord doit maintenant se décliner dans les entreprises pour produire des effets concrets auprès des salariés concernés.
Anne Bariet
Les négociations salariales de branche se poursuivent à un rythme de 350 accords par an
07/10/2025
Le comité de suivi des négociations salariales de branche a été réuni vendredi 3 octobre 2025. Sur LinkedIn, le Directeur général du travail, Pierre Ramain en a dévoilé les enseignements :
- le rythme des négociations salariales est identique à celui de 2024, confirmant le retour à un rythme annuel d’environ 350 accords par an ;
- le nombre de branches dont les minima sont inférieurs au Smic est tombé à 11 % des 171 branches analysées, dont seulement deux branches non conformes depuis plus d’un an.
- depuis début 2025, l’on est passé de 34 % à 42 % de branches ayant conclu un accord sur les classifications depuis moins de cinq ans, mais encore plus d’un tiers des branches n’a pas conclu d’accord en la matière depuis plus de 10 ans ;
- pour la première fois depuis trois ans, l’éventail des minima s’est élargi en moyenne, même si la situation est très contrastée d’une branche à l’autre.
Source : actuel CSE