Pourquoi taxer davantage l’aérien ?

Ce lundi 28 octobre, sur France Inter, le politologue Dominique Reynié commente le projet du gouvernement d’augmentation des taxes sur les billets d’avion. À ses yeux, « la hausse du prix d’un billet d’avion en France n’a aucune chance d’œuvrer à la décarbonation du monde », d’autant plus que « le transport aérien mondial ne nous attend pas pour se développer. Il atteint aujourd’hui un nouveau record ». Cette augmentation des taxes, « impuissante face au défi climatique et inefficace face au déficit, nous priverait d’une fraction de notre pouvoir d’achat et d’une partie de notre liberté », estime-t-il.

France Inter du 28 octobre

« Une taxe de 9,50 € ne déstabilise pas le secteur aérien », selon François Durovray, ministre des Transports

Le ministre délégué chargé des Transports, François Durovray, défend le projet de renforcement de la taxe de solidarité sur les billets d’avions (TSBA). « Je ne pense pas que, pour les vols en Europe, une taxe à 9,50 € remette en cause les équilibres. De même que 120 € sur un Paris-New York en classe affaires, proposé à plusieurs milliers d’euros. Et je fais toujours la comparaison entre le prix du billet de train et le prix de certains billets d’avion : beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi le premier est plus cher que le second dans le cas d’un certain nombre de compagnies low-cost. Ce surcoût de 9,50 € restera absorbable par rapport au prix du billet », déclare-t-il. Le ministre aborde également la question de la contribution de l’Etat au CORAC, et celle des carburants durables (SAF). « C’est un sujet qui m’interpelle et sur lequel j’échange avec Éric Trappier (PDG de Dassault Aviation), Guillaume Faury (président exécutif d’Airbus*) et beaucoup d’acteurs de la filière », indique-t-il.

La Tribune du 29 octobre

L’augmentation de la taxe sur le transport aérien intervient au mauvais moment pour les compagnies

Le projet gouvernemental de triplement de la taxe sur le transport aérien a pour objectif de collecter 1 Md€ dès 2025. 850 M€ qui seront prélevés auprès des compagnies aériennes régulières françaises. « C’est gigantesque », réagit Air France. A lui seul, le groupe devra débourser 300 M€. Selon Christine Ourmières-Widener, présidente d’Air Caraïbes et de French Bee, les 2 compagnies du groupe Dubreuil, l’impact financier sera de « près de 25 M€ sur un chiffre d’affaires de 1 Md€ ». « Le poids des taxes est considérable », dénonce également Pierre Muracciole, président du directoire d’Air Corsica. Selon ses calculs, « celles déjà collectées pour le compte de l’Etat représentent 12% du chiffre d’affaires » d’une compagnie aérienne. Or, si « 2023 a été une année extrêmement bonne », comme le reconnaît Air France, « 2024 s’annonce beaucoup plus compliquée », notamment en raison des tensions géopolitiques. Les compagnies craignent un repli de la demande et une baisse du trafic.

Le Monde du 29 octobre

Jean-Pierre Sauvage, président du BAR France, s’exprime sur le Projet de la Loi de finances 2025 appliquées au transport aérien

« Nous pouvons comprendre qu’à un moment particulièrement critique pour les finances publiques de notre pays, le gouvernement explore toutes les pistes pour réduire le déficit budgétaire », déclare Jean-Pierre Sauvage, le président du Bar France (Board of airline representatives) qui représente près de 90 compagnies aériennes françaises et étrangères exerçant une activité en France. « Mais est-il légitime d’imposer aux acteurs du transport aérien une facture fiscale supplémentaire de 1 Md€ justifiée par l’argumentation que notre activité génère 2 à 3% des émissions gazeuses en France ? Nous pouvons exprimer quelques doutes quant à l’adéquation de cette imposition avec l’objectif de performance économique, tel que le prône la Commission européenne », poursuit-il.

Tourmag du 29 octobre

EasyJet annonce une augmentation de ses tarifs

Pour faire face au triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), easyJet annonce une répercussion de ce surcoût sur le prix des vols et un impact direct sur les classes moyennes. « L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion n’est pas une taxe sur les entreprises mais bien sur les particuliers », déclare Bertrand Godinot, directeur d’easyjet pour la France. Selon les professionnels, l’augmentation de la taxation représente un vrai danger, en particulier pour les lignes régionales. « La hausse des prix des billets d’avion en France, au-delà de l’affaiblissement des compagnies basées en France par rapport aux compagnies concurrentes largement exemptées de toute forme de réglementation environnementale, pénalisera en particulier l’attractivité de la destination France pour la clientèle d’affaires et de tourisme internationale », s’inquiète également la Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers.

Ouest France du 29 octobre

Middle East Airlines opère encore entre Beyrouth et le reste du monde

La compagnie aérienne libanaise, Middle East Airlines, est la seule à assurer encore des vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport international de Beyrouth. Chaque jour, 32 à 40 avions décollent de l’aéroport de la capitale libanaise et y atterrissent, malgré les frappes alentour de l’armée israélienne. Si les vols au départ de Beyrouth sont pleins, ceux en provenance de l’étranger sont souvent presque vides. Le prix des billets a augmenté en septembre, au début du conflit, mais il est aujourd’hui stabilisé.

Le Monde du 30 octobre

Boeing a réussi à lever 21 milliards de dollars

L’avionneur américain qui avait annoncé ce lundi une levée de fonds dans l’urgence de 19 Md$ est finalement parvenu à lever 21 Md$. Le groupe a annoncé avoir cédé 112,5 millions de titres ordinaires à un cours de 143 $ par titre. Boeing a également vendu pour 5 Md$ d’obligations convertibles. Ce répit financier permettra au groupe de se concentrer sur le conflit social et le redémarrage de sa production. Plus de 33 000 ouvriers de la région de Seattle sont toujours en grève. Ce mouvement social paralyse 2 usines clés du groupe et assèche sa trésorerie.

Les Echos du 30 octobre