L’Etat souhaite acquérir les activités souveraines d’Atos
Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé, dimanche 28 avril, sur LCI, avoir « déposé ce week-end », par l’intermédiaire de l’Agence des participations de l’Etat, « une lettre d’intention en vue d’acquérir toutes les activités souveraines d’Atos », afin d’éviter que des activités stratégiques pour la France « passent dans les mains d’acteurs étrangers ». L’intention d’achat vise 3 activités : les ordinateurs de haute performance (supercalculateurs) qui servent notamment à la simulation nucléaire ; les systèmes critiques (« mission critical systems »), principalement utilisés par les armées, comme le C4I (« command, control, communications, computers and intelligence ») ou le module de sécurisation des communications du Rafale ; et les produits de cybersécurité (cryptologie, contrôle d’accès…). Ces 3 activités représentent un chiffre d’affaires de l’ordre de 900 M€, soit un peu moins de 10% des revenus totaux d’Atos. « Le groupe accueille avec satisfaction cette lettre d’intention qui protégerait les impératifs stratégiques de souveraineté de l’État français », a réagi Atos le 29 avril. Le ministre a cependant dit souhaiter « que l’Etat ne soit pas seul » et espère associer à l’opération des entreprises françaises opérant dans les domaines de la défense ou de l’aéronautique.
Ensemble de la presse du 29 avril
Défense européenne : Sébastien Lecornu confirme que la France souhaite la création d’une « force de réaction rapide » commune dès 2025
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a évoqué vendredi 26 avril, lors d’un entretien sur France 2, la création d’une « force de réaction rapide » européenne, mentionnée la veille par Emmanuel Macron dans son discours sur l’Europe à la Sorbonne. « C’est un sujet-clé (…) sur lequel je souhaite qu’on puisse aboutir dès l’année prochaine, en étant très réactifs et très rapides », a-t-il insisté. « Il nous faut mettre en place une force de réaction rapide pour pouvoir déployer rapidement jusqu’à 5 000 militaires dans des environnements hostiles d’ici à 2025, en particulier pour venir en aide à nos ressortissants », avait déclaré le président français, jeudi 25 avril. Il y a « beaucoup de crises sur lesquelles l’OTAN n’est pas compétente et sur lesquelles la France, souvent, mène des opérations seule », a expliqué Sébastien Lecornu. « On doit pouvoir (…) monter très rapidement [cette force] de mise en sécurité de ressortissants européens, de citoyens portugais, italiens, allemands, français ».
Le Monde du 29 avril
Les ministres français et allemand de la Défense ont signé un accord sur le MGCS
Un mois après la présentation en Allemagne de leur accord sur la répartition du travail, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue allemand, Boris Pistorius, ont annoncé leur accord sur la répartition des rôles entre la France et l’Allemagne pour construire le MGCS (Main Ground Combat System) à l’horizon 2040. « Ça n’est pas seulement un projet de nouveau char. C’est un projet de système de combat, qui marquera une rupture technologique », a affirmé Sébastien Lecornu, lors d’une conférence de presse organisée vendredi 26 avril à l’Hôtel de Brienne, à Paris. Le protocole d’accord porte sur la phase initiale de développement, pour laquelle la participation française prévue est de l’ordre de 500 M€. Le contrat définitif devra également être approuvé par le Parlement fédéral allemand en décembre. « Je ne doute pas que ce contrat sera validé », a assuré Boris Pistorius.
Ensemble de la presse du 27 avril
Le gouvernement français ordonne aux industriels concernés de privilégier la fabrication de missiles Aster
Sébastien Lecornu, ministre des Armées déclare avoir ordonné à des industriels contribuant à la fabrication des missiles antiaériens et antibalistiques Aster d’accorder la priorité de leur production à son fabricant MBDA. L’exécutif veut que le soutien de la France à l’Ukraine monte enfin en puissance. « J’ai mobilisé pour la 1ère fois des pouvoirs de police administrative, ce qui permet de prioriser un certain nombre de sous-traitants, où les commandes civiles doivent désormais passer en second plan, après les commandes militaires, pour donner droit à cette priorité pour la gamme Aster », a déclaré le ministre. Les missiles Aster 15 et 30, produits par MBDA, en coopération entre Paris et Rome, sont notamment utilisés sur le théâtre ukrainien et en mer Rouge contre les drones des rebelles yéménites houthis. MBDA compte bien accélérer la cadence, en réduisant ses délais de production des Aster de 42 mois en 2022 à « moins de 18 mois en 2026 » et augmenter dans le même temps la production de 50%, selon Éric Beranger, PDG du groupe.
Les Echos du 30 avril
La Belgique investit 60 M€ dans sa base industrielle en vue de son adhésion au SCAF
Le gouvernement belge a dévoilé avoir autorisé la signature de l’accord administratif relatif au statut d’observateur de la Belgique au sein du projet SCAF (Système de combat aérien du futur). Cette participation comme membre observateur du programme avait été annoncée en marge du Salon du Bourget en juin 2023. En outre, le gouvernement belge a également approuvé le lancement, dès cette année, d’un « programme spécifique de recherche et développement » doté d’un budget de 60 M€, afin de « positionner de manière optimale la base industrielle et technologique belge en matière de possibilités de coopération dans le cadre du programme ». Aujourd’hui porté par la France, l’Allemagne et l’Espagne, le SCAF en est à sa phase 1B, lancée en avril 2023, consistant à mener des travaux préliminaires sur de futurs démonstrateurs. D’une durée de 36 mois, elle fait l’objet d’un investissement de 3 Md€, financé à parts égales par les 3 pays impliqués. La phase 2 doit débuter en 2026, avec une enveloppe de 5 Md€.
Zone Militaire du 29 avril
Emmanuel Chiva détaille les actions de la DGA pour accompagner l’économie de guerre
Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement fait le point dans une interview au Figaro sur l’économie de guerre. « L’effort est nécessaire partout. Mais ce n’est pas seulement une question industrielle », rappelle-t-il, expliquant que de rentrer en économie de guerre, qu’il différencie de l’effort de guerre, nécessite du temps. « Nous avons créé une nouvelle entité, la direction de l’industrie de défense pour renforcer notre structure et amplifier le mouvement, notamment au sein de la profondeur de la supply chain industrielle ». La DGA a identifié 200 goulets d’étranglements dans la chaîne d’approvisionnements. « Aujourd’hui il en reste environ une cinquantaine à résoudre », assure Emmanuel Chiva. « Nous étudions 20 dossiers de relocalisation pour 200 M€ et près de 250 emplois. 9 projets ont déjà été validés. Nous travaillons avec France 2030 et aussi l’Union européenne », poursuit-t-il. Ces transformations impulsées par l’État seront pérennes, car nécessaires pour constituer une véritable base industrielle, technologique, de Défense européenne. Le délégué général pour l’armement estime finalement que « l’argent européen devrait être utilisé pour financer l’industrie européenne » et rappelle que la loi de programmation militaire (LPM) a mis sur la table 100 Md€ pour les programmes à effet majeur entre 2024 et 2030. « Ce plan doit concerner l’ensemble des industriels de Défense, pas uniquement les grands groupes », précise-t-il.
Le Figaro du 2 mai
La France et l’Italie renforcent leur coopération dans l’industrie de Défense
L’Italie et la France ont signé lundi 29 avril une lettre d’intention visant à jeter les bases d’un pôle industriel commun pour renforcer leurs capacités de Défense. L’annonce a été faite à l’issue d’une réunion en Corse entre Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et son homologue italien Guido Crosetto. « Il est essentiel de rassembler toutes les meilleures technologies européennes et de créer des centres de plus en plus solides, car nous aurons besoin d’investissements importants pour suivre l’évolution technologique », a notamment déclaré Guido Crosetto. Le programme vise à renforcer la coopération industrielle et les capacités de Défense de l’Europe grâce au développement conjoint de nouvelles plates-formes terrestres. Sébastien Lecornu a par ailleurs souhaité que l’Italie puisse participer au programme de char du futur, mis en œuvre avec l’Allemagne.
L’Usine Nouvelle du 1er mai
Sierra Nevada Corp sélectionnée pour concevoir les futurs « avions de l’apocalypse »
La succession des Boeing E-4B de l’US Air Force vient d’être annoncée. Leur mission est de permettre au Président des Etats-Unis d’Amérique de continuer sa mission de chef des armées depuis ces postes de commandement aéroportés en cas de crise majeure, notamment de guerre nucléaire. Les 4 E-4B opérationnels actuellement sont des dérivés de Boeing 747-200 entrés en service au milieu des années 70. Ces appareils disposent de moyens de communication supérieurs aux 747 de transport VC-25. Ils sont régulièrement sollicités en cas de catastrophes naturelles et servent aussi aux déplacements des secrétaires à la Défense ou en soutien d’Air Force One lors de certains voyages présidentiels. Pour concevoir le nouveau programme baptisé « Survivable Airborne Operations Center » (SAOC), la firme Sierra Nevada Corp s’est vu allouer un budget de 13 Md$. 8 à 10 avions, vraisemblablement des Boeing 747 d’occasion, devraient être acquis pour être modifiés afin de disposer de moyens de ravitaillement en vol, d’installations permettant aux personnes se trouvant à bord de rester en vol plusieurs jours et de systèmes de protection et de communication durcis contre les menaces électroniques ou nucléaires. Le contrat prévoit une entrée en service des appareils en juillet 2036.
Aerobuzz du 2 mai
Airbus reçoit une commande de Brunei pour 6 hélicoptères H145M
Brunei a passé commande pour 6 hélicoptères H145M auprès d’Airbus Helicopters. La valeur du contrat passé avec le ministère de la Défense du Brunei n’a pas été communiquée. Remplaçant l’ancienne flotte de BO105, les H145M seront utilisés pour améliorer les capacités opérationnelles de l’armée de l’Air du Brunei dans le cadre de missions telles que l’appui aérien rapproché et l’observation aérienne, a indiqué Airbus dans un communiqué.
Ensemble de la presse du 3 mai
La France et le Japon entament des discussions sur un accès militaire réciproque
La France et le Japon ont convenus jeudi 2 mai de lancer des négociations formelles sur un accord d’accès réciproque (RAA) entre leurs armées, ont déclaré l’Elysée et le gouvernement japonais. Cette annonce illustre le renforcement de la coopération militaire entre les 2 pays, alors qu’Emmanuel Macron a reçu le même jour Fumio Kishida, le Premier ministre japonais. Un tel accord établit un cadre favorisant la coopération militaire, qui permettrait de faciliter l’entrée des soldats du dit pays étranger et d’équipements militaires. Le Japon a opéré en 2022 un virage en s’éloignant de sa traditionnelle politique pacifiste pour renforcer son armée. Le pays abrite déjà le plus important contingent de soldats américains déployés à l’étranger, et a conclu en décembre 2022 des RAA avec l’Australie et le Royaume-Uni. Il est aussi entré en discussions avec les Philippines. De son côté, la France cherche à renforcer sa présence dans la région Indopacifique. Le gouvernement met aussi en avant sa capacité à jouer un rôle accru dans l’industrie de Défense nipponne.
L’Usine Nouvelle du 3 mai