DEFENSE

Les ventes d’armes françaises à l’export en très forte hausse

Le ministère des Armées a indiqué le 9 décembre que la France a déjà enregistré plus de 30 Md€ de commandes d’armement à l’export, à comptabiliser sur les années 2021 et 2022. La répartition précise entre les deux années devrait être communiquée lors de la prochaine parution du rapport parlementaire sur ce sujet. Ce chiffre marque une augmentation de 50% des exportations d’armes en moyenne sur un an, puisque ces dernières années, leur montant était habituellement de l’ordre de 10 Md€ par an, selon les chiffres de l’Usine Nouvelle. C’est le résultat direct du contrat d’armement signé la semaine dernière aux Emirats arabes unis, pour la vente de 80 avions de chasse Rafale et de 12 hélicoptères Caracal armés pour un montant global de 17 Md€. MBDA et Safran ont également décroché des commandes. S’y ajoutent les derniers grands contrats conclus, comme la vente de Rafale à la Grèce, à la Croatie et à l’Egypte, ainsi que la cession de trois frégates à la Grèce par Naval Group. Les commandes à l’export permettent d’amortir les coûts de développement des technologies militaires réalisées d’abord pour les armées françaises : « L’exportation d’armement est une condition de notre autonomie stratégique et de notre souveraineté », a rappelé Hervé Grandjean, le porte-parole des Armées, cité par L’Usine Nouvelle.

Ensemble de la presse du 10 décembre

Présidence française de l’Union européenne : la souveraineté au cœur des objectifs

Le président de la République a détaillé jeudi depuis l’Elysée les grands objectifs que la France s’est fixés pour ses six mois de présidence de l’Union européenne. Le renforcement de la souveraineté constitue un axe majeur : « S’il fallait résumer en une phrase l’objectif de cette présidence, je dirais que nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin », a déclaré Emmanuel Macron. Sur le plan économique, il a plaidé pour un « nouveau modèle de croissance et d’investissements » à construire dans les 10 prochaines années. Un sommet informel sera consacré à ce sujet les 10 et 11 mars 2022. « Nous devons bâtir des filières industrielles fortes autour de l’hydrogène, les batteries, la défense, les semi-conducteurs », a-t-il détaillé, indiquant également vouloir faire de l’Europe une « puissance du numérique ».

Ensemble de la presse du 10 décembre

L’Australie a indiqué vouloir « éventuellement » remplacer l’hélicoptère MRH90 d’Airbus dans ses forces armées

Airbus a indiqué jeudi que l’Australie l’a informé « de sa décision de lancer une demande de ventes militaires à l’étranger pour éventuellement remplacer le MRH90 dans les forces armées », comme l’a déclaré un porte-parole du groupe à l’AFP, confirmant partiellement une information du journal The Australian. « Nous sommes déçus par cette annonce, mais restons engagés à soutenir pleinement la flotte de MRH90 en service en Australie, et notre importante présence, plus largement, dans le pays », a ajouté ce porte-parole.

Le Figaro et Les Echos du 10 décembre

En Europe, les dépenses militaires augmentent mais le financement de la défense commune diminue

Selon le rapport annuel de l’Agence européenne de défense (AED), qui regroupe les Etats de l’Union européenne moins le Danemark, alors que les dépenses militaires des Etats membres ont augmenté de 5% en 2020 par rapport à 2019, la part réservée à la coopération entre pays a fortement baissé. Les vingt-six pays membres de l’AED ont dépensé globalement 198 Md€ pour leur défense en 2020, dont 46 Md€ pour la France, précise Le Monde. Avec un montant total de 4,1 Md€, la « défense coopérative » européenne a quant à elle reculé de 13%. A titre d’exemple, en 2008, alors que le thème de l’Europe de la défense n’était pas autant évoqué qu’à l’heure actuelle, ce montant avoisinait 6,3 Md€, selon les chiffres du Monde. « Dépenser mieux, c’est dépenser ensemble », a déclaré Jiri Sedivy, le président tchèque de l’AED, « et le recul que nous constatons est particulièrement préoccupant ».

Le Monde du 10 décembre

La Finlande choisit le F-35 pour s’équiper en avions de combat

Après l’Italie, les Pays-Bas, le Danemark, la Pologne et la Belgique, la Finlande est le 6ème pays de l’Union européenne à choisir l’avion américain F-35 au détriment de constructeurs européens (Rafale, Eurofighter et Gripen) pour remplacer une soixantaine d’anciennes versions du F/A-18, livrés à la fin des années 90. Le gouvernement finlandais prévoit de commander 64 F-35 pour un montant de 8,37 Md€. « Le F-35 a répondu aux exigences en matière de préparation, de coopération industrielle et de coût (…) le système global du F-35 était le meilleur pour répondre à nos besoins » assurait le ministre de la Défense Antti Kaikkonen. Ce contrat d’armement est le plus important de l’histoire de la Finlande. Les nouveaux appareils, qui doivent voler jusqu’à l’horizon 2060, devraient être livrés par Lockheed Martin à partir de 2025. Le gouvernement prévoit des coûts de maintenance et de mise à niveau estimés à 10 Md€ supplémentaires jusqu’en 2060, un montant qui pourrait être sous-évalué. « Nous constatons et regrettons une préférence américaine en Europe », a déploré dans un communiqué Dassault Aviation.

Ensemble de la presse du 10 décembre

L’Australie renonce à l’hélicoptère MRH90 au profit de matériel américain

Après l’annulation du contrat de sous-marins à Naval Group, l’Australie continue de se rapprocher des USA dans le matériel de défense, au détriment d’Airbus Helicopters qui a vu en quelques mois Camberra renoncer à ses EC665 Tigre puis à ses NH-90. Début 2021, l’Australie avait déjà annoncé le remplacement des 22 EC665 « Aussie Tigers » par 29 hélicoptères AH-64E de Boeing, malgré la proposition de porter l’appareil au standard Mk3 et d’en garantir le maintien en service jusqu’en 2040. L’Australie renonce ainsi au partenariat industriel et stratégique avec l’Europe et rejoint Singapour, l’Indonésie ou le Japon pour sa flotte d’hélicoptères d’attaque. Le ministre de la défense australien n’a pas caché le fait que l’acquisition des nouveaux hélicoptères (des Black Hawk et Seahawk de Lockheed Martin) vise à permettre à la flotte australienne de s’aligner sur celle des États-Unis, une priorité pour l’Australie. « Nous sommes déçus par cette annonce, mais restons engagés à soutenir pleinement la flotte de MRH90 en service en Australie, et notre importante présence, plus largement, dans le pays », a indiqué un porte-parole d’Airbus. Au lendemain du choix de la Finlande de se doter de F-35 pour son aviation de combat, il s’agit d’une déconvenue supplémentaire pour l’industrie de défense européenne.

Air & Cosmos du 14 décembre