La mission japonaise SLIM réussit son alunissage
Un module spatial japonais, baptisé SLIM, est parvenu à se poser avec une grande précision sur la Lune dans la nuit de vendredi 19 à samedi 20 janvier. La JAXA (agence spatiale japonaise) a cependant indiqué rencontrer un problème avec ses panneaux solaires. Le Japon est devenu le 5ème pays à réussir à se poser sur la Lune, après les Etats-Unis, l’URSS, la Chine et l’Inde. La JAXA a annoncé, lundi 22 janvier, avoir éteint l’alimentation électrique du module, afin d’économiser ses batteries en vue d’un possible redémarrage. « Selon les données télémétriques, les cellules solaires de SLIM sont orientées vers l’ouest. Si la lumière du soleil frappait la Lune par l’ouest à l’avenir, nous pensons qu’il serait possible de produire de l’énergie, et nous nous préparons actuellement à la restauration », a déclaré l’agence spatiale.
Le Monde et le Figaro du 22 janvier
Les industriels français se placent pour remporter les compétitions de l’ESA sur les cargos spatiaux et les mini lanceurs
2 compétitions ont été ouvertes par l’ESA aux industriels européens pour doter l’Europe d’un cargo spatial, et d’un mini lanceur. Les industriels retenus devront effectuer, en 2028, un vol de démonstration vers la Station spatiale internationale (ISS) auquel le cargo devra s’amarrer, puis revenir sur Terre. Les candidats doivent déposer leur dossier, au plus tard, fin février 2024. « Nous sélectionnerons jusqu’à 3 projets, qui seront chacun dotés de 25 M€, pour financer les 1ers développements », explique Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA. La 2ème phase du projet prévoit un financement entre 150 et 170 M€. ArianeGroup présente son cargo Susie face à 2 startups : l’allemande Rocket Factory Augsburg (RFA), avec le cargo Argo, et la franco-allemande The Exploration Company, avec le projet Nyx. La 2ème compétition portant sur les mini lanceurs prévoit, suivant les mêmes principes, des financements à hauteur de 150 M€ chacun. Et la France compte remporter cette compétition. Avec plus de 1 700 entreprises, elle représente au total 50% du spatial européen en termes de capacité industrielle, de budget et de programmes, et soutient son secteur spatial à hauteur de 1,5 Md€, via le plan France 2030. Les lauréats de l’appel à projets, piloté par le Centre national d’études spatiales (CNES), pour développer un mini lanceur, se partageront 400 M€. 6 industriels ont remis leur projet au CNES : MaiaSpace, filiale autonome d’ArianeGroup, avec le projet Maia, ainsi que des startups : Latitude avec le mini-lanceur Zéphyr, HyPrSpace avec OB1, Dark Space avec un système de lancement associant une petite fusée et un avion de ligne modifié, Opus Space avec Sterne et Sirius avec le micro-lanceur éponyme.
Le Figaro du 23 janvier
Décollage des levées de fonds pour le spatial européen
Le Fonds européen d’investissement (FEI), filiale de la Banque européenne d’investissement, va annoncer cette semaine lors de la 12ème Conférence européenne sur l’Espace qui se déroule les 23 et 24 janvier à Bruxelles, le financement de 2 fonds de capital-risque européen, le fonds Alpine à Munich et le fonds Expansion à Paris. Il s’agit de muscler les capacités de levées de fonds du secteur spatial au moment où nombre d’entreprises sortent de la phase d’expérimentation. Le fonds Expansion, lancé par Charles Beigbeder, va pouvoir disposer de 100 M€, dont 60 M€ en provenance du FEI. « L’Europe a un vivier d’entreprises enthousiasmant mais souffre toujours d’un déficit de financement. En 2022, 6 Md$ étaient investis dans le secteur spatial américain contre 1 Md$ en Europe », soutient Charles Beigbeder, qui explique avoir déjà investi en amorçage dans 14 sociétés européennes. Parmi elles, Share My Space, société consacrée à l’observation de l’Espace, vient de lever 10 M€, ce qui porte le total des investissements dans l’entreprise à 22 M€. La société va changer de nom pour Aldoria, multiplier par 2 son réseau de capteurs optiques afin de surveiller l’Espace, modéliser les trajectoires et empêcher les collisions. De son côté, la startup française Latitude, vient de finaliser une nouvelle levée de fonds de 27 M€ auprès de ses investisseurs historiques ainsi que du fonds d’investissement Blast. Cela porte à 50 M€ le total des fonds levés depuis sa création en 2019. La startup mise sur le 1er lancement de son micro-lanceur spatial Zéphyr en 2025, une petite fusée de 19 m de haut.
Les Echos du 23 janvier
L’UE se penchera cette année sur le futur droit de l’Espace
Le droit spatial de l’UE « établira des règles communes pour les activités spatiales sur 3 aspects principaux : la sécurité, la résilience et la durabilité », a déclaré Thierry Breton, commissaire européen au Marché Intérieur, lors de la European Space Conference qui se tient à Bruxelles. La Commission européenne a l’intention de présenter une proposition législative d’ici le mois de mars sur le droit spatial, qui s’appliquera également aux entreprises non européennes qui souhaitent faire des affaires en Europe. Elle établirait, par exemple, des exigences minimales pour tous les systèmes spatiaux, sur l’anticollision, les normes de désorbitation pour les satellites et la gestion des risques de cybersécurité. Avec ce texte, la Commission a aussi l’ambition de développer une politique européenne des lanceurs dans un cadre communautaire, en agréant la demande de lanceurs, afin de donner à l’industrie des lignes directrices claires avant la fabrication, et stimuler la concurrence. L’exécutif de l’UE souhaite enfin « protéger les systèmes spatiaux et augmenter leur résilience ». Un « réseau commun autonome » permettrait d’assurer la sécurité (protection contre les débris) mais aussi la sûreté (détection des menaces potentielles) dans l’Espace, a poursuivi le commissaire. Thierry Breton a également mentionné l’utilisation du Fonds européen de défense (FED) visant à stimuler la recherche et le développement dans le secteur de la Défense.
Euractiv du 24 janvier
European Space Conference : la Belgique signe les accords Artemis
Mardi 23 janvier, lors d’une cérémonie en marge de la 16ème European Space Conference, la Belgique a signé les accords Artemis. Ces derniers constituent un ensemble de principes juridiquement non-contraignants pour la coopération dans l’exploration civile de la Lune, de Mars, des comètes et des astéroïdes, à des fins pacifiques. Ils abordent par exemple l’assistance mutuelle dans l’Espace, la préservation du patrimoine spatial ou la lutte contre les débris orbitaux. Initiés par les États-Unis, ils sont désormais signés par 34 États. « La signature de ces accords est aussi une condition nécessaire à l’éventuelle participation d’un astronaute belge à une mission du programme Artemis qui a pour objectif de retourner sur la Lune avec plusieurs missions à partir de 2027 », a précisé Thomas Dermine, secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique.
La Libre du 24 janvier
Des poissons pour nourrir les astronautes sur la Lune
Le programme Lunar Hatch a pour objectif d’adapter aux conditions lunaires une forme expérimentale d’aquaculture terrestre, afin d’imaginer produire in situ une partie de l’alimentation nécessaire aux habitants d’une future base. Ce projet est piloté par des biologistes de l’unité mixte de recherche Marine Biodiversity, Exploitation and Conservation (Marbec) de la station de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) de Palavas-les-Flots dans l’Hérault. Plusieurs missions spatiales ayant conclu à la possible présence de glaces sur le satellite, Lunar Hatch se propose de l’utiliser pour une forme d’aquaculture : Intergated Multi-Trophic Aquaculture (IMTA). Cette technique d’élevage est fondée sur l’association de plusieurs espèces marines capables de filtrer l’eau et de valoriser les déchets, en les recyclant sous formes d’alimentation pour les poissons. Les œufs de poissons ont ainsi été soumis à une batterie de tests pour évaluer leur résistance à un voyage spatial (hypergravité, microgravité, radiations…). Les œufs seraient ainsi fécondés sur Terre, de manière à programmer leur éclosion sur la base lunaire, après un voyage spatial de 4 à 8 jours. Lunar Hatch figure parmi les 100 projets présélectionnés par l’ESA pour la 1ère mission de son atterrisseur Argonaut. Cet engin spatial sera capable, à partir de 2034, de déposer en une seule fois jusqu’à 1,8 tonne de fret sur la Lune.
Le Monde du 24 janvier
Le module spatial japonais a aluni à 55 m de sa cible
L’agence spatiale japonaise (JAXA) a publié les 1ères images de l’alunissage du « Smart Lander for Investigating Moon » (SLIM) qui s’est posé samedi 20 janvier à environ 55 m de sa cible. L’objectif que s’était fixé la JAXA, qui était de faire alunir son module dans un rayon de 100 m par rapport à sa cible, a donc été atteint. Le Japon est alors devenu le 5ème pays au monde à réussir à se poser sur la Lune après les États-Unis, l’URSS, la Chine et l’Inde. La sonde s’est néanmoins posée la tête en bas après avoir perdu 50% de sa poussée alors qu’elle était en vol stationnaire à 50 m de hauteur. SLIM a ensuite pu débarquer normalement ses 2 mini-rovers, censés mener des analyses de roches provenant de la structure interne de la Lune, encore très mal connue. La JAXA a ensuite annoncé avoir éteint l’alimentation électrique de son module moins de 3 h après son alunissage, afin d’économiser ses batteries en vue d’un possible redémarrage.
Ensemble de la presse du 25 janvier
Martin Sion complète son équipe à la tête d’ArianeGroup
Alors que le lancement d’Ariane 6 aura lieu à l’été 2024, le nouveau PDG d’ArianeGroup, Martin Sion, complète son équipe. Cornelia Thieme et Jens Franzeck siègent désormais au comité exécutif d’ArianeGroup respectivement en tant que directrice des ressources humaines et directeur des opérations. Cornelia Thieme a consacré sa carrière aux ressources humaines à des fonctions de direction et de transformation des différentes entités d’Airbus. Elle a notamment été directrice des ressources humaines d’Airbus Defence and Space Ltd. et de l’unité connected intelligence d’Airbus. Jens Franzeck a, quant à lui, été vice-président du programme Ariane 5. Au sein d’Airbus Defence and Space, il a également été nommé vice-président des opérations du programme A400M en 2005, puis senior vice-président ingénierie intégration en 2017.
Les Echos du 25 janvier
Retour sur la 16ème European Space Conference
La 16ème conférence annuelle sur la politique spatiale européenne, organisée par le cabinet Business Bridge Europe (BBE), s’est tenue les 23 et 24 janvier à Bruxelles, alors que la Belgique assure depuis le 1er janvier la présidence du Conseil de l’Union européenne. L’édition 2024, qui a mis un accent inédit sur les questions de Défense et de sécurité, a été marquée par une progression de fréquentation de 30% par rapport à celle de 2023, en rassemblant quelque 1 300 participants sur place (auxquels se sont ajoutés 1 000 inscrits en ligne). Se sont ainsi retrouvés durant 2 jours les grands décideurs politiques, institutionnels et industriels du secteur spatial européen, mais également des représentants de startups et des militaires. Les débats ont été ouverts par Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur de la Commission européenne, en charge du spatial, qui s’est exprimé sur les besoins de plus en plus cruciaux de capacités militaires pour l’Europe.
Air & Cosmos du 26 janvier
Le petit hélicoptère Ingenuity endommagé ne pourra plus voler sur Mars
La NASA a annoncé jeudi 25 janvier la fin de la mission de son petit hélicoptère Ingenuity sur Mars, après que celui-ci a endommagé au moins une de ses pales de rotor lors de son 72ème et donc dernier vol. « Ce que Ingenuity a accompli dépasse largement ce que nous pensions possible », a souligné Bill Nelson, administrateur de la NASA. L’hélicoptère « a ouvert la voie à de futurs vols dans notre système solaire ». L’appareil était devenu en 2021 le 1er à effectuer un vol motorisé sur une autre planète. Ingenuity ne devait à l’origine décoller que 5 fois, mais la mission a dépassé toutes les attentes. Au total, l’hélicoptère a parcouru quelque 17 km et volé jusqu’à une altitude de 24 m. Il était arrivé sur Mars avec le rover Perseverance, dont la mission est de trouver des traces de vie microbienne ancienne sur Mars.
Le Parisien du 26 janvier