Quel avenir pour la mission ExoMars ?
La mission ExoMars, née d’une coopération entre l’agence spatiale européenne (ESA) et son homologue russe Roscosmos, est aujourd’hui suspendue. Le rover Rosalind Franklin, produit sous la supervision de Thales Alenia Space Italie avec le concours de la division britannique d’Airbus Defence and Space, devait partir pour Mars en septembre 2022. Son avenir dépend désormais des alternatives que pourra trouver l’ESA. Plusieurs défis techniques seront à relever : « Va se poser notamment la question de la rétropropulsion de l’atterrisseur (qui doit freiner l’engin dans l’atmosphère de Mars, NDLR) », explique Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du système solaire au sein du Centre national d’études spatiales (CNES). « L’Europe ne dispose pas de moteur à pousser variable. Il faudra soit en développer un, soit l’acheter chez un partenaire. Il faudra aussi trouver un lanceur, même si l’on peut penser qu’Ariane 6 soit une solution possible ». « L’abandon n’est pas parmi les hypothèses, ça n’a pas été évoqué », précise-t-il. « Les scientifiques de la mission ont d’ailleurs signé une motion qui rappelle tout l’intérêt qu’elle représente, même retardée ».
Les Echos du 2 avril
Ariane 6 : Arianespace signe le « contrat du siècle » avec Amazon
Amazon a annoncé, mardi 5 avril, avoir commandé des lancements spatiaux auprès de trois entreprises, dont Arianespace, une commande qui s’inscrit dans le cadre de son projet Kuiper, constellation de satellites pour diffuser l’internet haut débit. La commande comprend 18 lancements avec le lanceur Ariane 6 d’Arianespace, 12 lancements avec le lanceur New Glenn de Blue Origin (avec une option pour 15 lancements supplémentaires) et 38 lancements avec le lanceur Vulcan Centaur d’United Launch Alliance (ULA, coentreprise de Lockheed Martin et Boeing). « Amazon investit des milliards de dollars dans les trois contrats. Combinées, il s’agit des plus importantes commandes de lanceurs », a déclaré la société à Reuters. « C’est le contrat de la décennie pour Ariane 6, comme l’avait été le contrat pour la constellation OneWeb lors de la précédente. Il couronne plus de deux ans de travail. Il marque le succès d’une équipe européenne intégrée, associant les équipes d’Arianespace et celles d’ArianeGroup, en lien avec les fournisseurs du programme, ainsi que l’Agence spatiale européenne (ESA), qui a soutenu le nouveau modèle d’exploitation d’Ariane 6, sous l’impulsion conjointe de la France, de l’Allemagne et de l’Italie », réagit Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace. Il s’agit « d’un grand vote de confiance envers notre nouveau lanceur. Cette journée marque un succès décisif pour le programme Ariane 6 et toute sa chaîne de valeur en Europe ». Le montant du contrat, qui prévoit six Ariane 6 par an entre 2024 et 2026, n’est pas dévoilé. Entre 30 et 39 satellites Kuiper seront embarqués à bord de chacune des 18 Ariane 6. Au total, le lanceur européen doit déployer entre 540 et 702 satellites Kuiper.
Ensemble de la presse du 6 avril
Ariane 6 apporte la preuve de ses capacités et de sa compétitivité
Avec le contrat signé pour la constellation Kuiper, Ariane 6 commence sa carrière commerciale de façon spectaculaire. Le lanceur « démontre qu’il est parfaitement adapté aux besoins du marché commercial, en particulier au déploiement de grandes constellations, et qu’il est compétitif », résume Philippe Baptiste, président du CNES. « Ce contrat prouve qu’Ariane 6 est parfaitement adaptée pour déployer de grandes constellations, avec son moteur ré-allumable Vinci et son module auxiliaire de propulsion APU, qui permettent de séparer les satellites en séquence et sur des plans d’orbite différents, comme ce sera le cas pour Amazon », souligne Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace. « Le pari pris en 2014 par ArianeGroup et Arianespace de développer une grosse fusée, très capacitaire, dotée d’un étage supérieur versatile, est validé », se réjouit Stéphane Israël. Ariane 6 est d’emblée dotée de deux versions : A62 et A64, plus puissante, qui peut placer 12 tonnes de charge utile en orbite géostationnaire (à 36 000 km de la Terre) et 20 tonnes en orbite basse. Le lanceur couvre tous les segments de marché et bénéficie d’un modèle d’exploitation duale (missions institutionnelles et commerciales), afin d’assurer son équilibre financier. À cet effet, « les accords signés l’été dernier entre la France, l’Allemagne et l’Italie, qui assurent un financement direct (140 M€ par an pendant six ans, NDLR) pour couvrir une partie des coûts fixes et un volume de sept lancements par an, dont quatre institutionnels, ont créé les conditions pour qu’Ariane 6 soit compétitive à l’exportation », explique le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance.
Le Figaro du 6 avril
Contrat Amazon : entretien avec Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace
Le président exécutif d’Arianespace, Stéphane Israël, s’est exprimé sur RTL suite à l’annonce de la signature du contrat avec Amazon, prévoyant 18 lancements pour la constellation Kuiper avec le lanceur Ariane 6. « C’est notre plus gros contrat. C’est comme si nous avions signé 36 contrats d’un coup », se félicite le dirigeant, « c’est un engagement sans précédent pour notre industrie ». Il estime que « ces grandes constellations portées par les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) » peuvent être un nouveau relai de croissance » pour Arianespace. « L’espace est en train de changer radicalement. Nous sommes dans l’ère du bigspace. Nous vivons dans un moment où il y a de plus en plus de satellites dans la banlieue immédiate de la Terre, entre 500 et 1 000 km, qui vont assurer la connectivité », explique-t-il, rappelant l’adéquation de ces besoins avec Ariane 6. Le dirigeant est également revenu sur la suspension de la coopération avec la Russie sur le lanceur Soyouz depuis la guerre en Ukraine, soulignant les enjeux de souveraineté auxquels répond la création d’Ariane 6, qui permet de « donner à l’Europe son autonomie spatiale ».
RTL du 5 avril
L’avènement des lanceurs lourds
Les contrats annoncés mardi par Amazon sollicitent trois lanceurs lourds : Ariane 6 (Arianespace), Vulcan Centaur (United Launch Alliance) et New Glenn (Blue Origin). Une commande qui « représente un signal fort sur l’orientation du marché », observent Les Echos. Alors que les projets de lanceurs légers et microlanceurs se multiplient, la signature de ces contrats rappelle la nécessité de modèles de lanceurs de plus grande capacité, afin de répondre aux besoins générés par les projets de constellations en orbite basse impliquant la mise en orbite de plusieurs milliers de satellites. Quelque 143 projets de constellations de satellites d’observation ou de communication en orbite basse sont en cours de développement, selon Les Echos. L’Union européenne a notamment présenté le sien en début d’année.
Les Echos du 6 avril
Satellite météorologique MetOp-SG-B d’Airbus : le diffusiomètre passe les tests avec succès
Airbus annonce que le modèle de vol du sous-système d’antenne du diffusiomètre (SAS) des satellites météorologiques MetOp de deuxième génération a été officiellement livré après quatre mois d’essais intensifs dans les installations d’Airbus à Madrid. Il va maintenant être transféré à Airbus à Friedrichshafen (Allemagne) où il sera intégré au satellite avec les autres instruments. « C’est pour nous une étape très importante car il s’agit d’un système à trois antennes avec un déploiement en orbite très complexe », a déclaré Luis Guerra, président d’Airbus Space Systems en Espagne. « Les satellites météorologiques MetOp-SG SAT-B s’appuieront sur deux instruments clés avec une contribution majeure d’Airbus en Espagne pour mener à bien leur mission : le diffusiomètre (SCA) avec le sous-système d’antenne (SAS) et l’imageur de nuages de glace (ICI) ». Le premier lancement de la mission MetOp-SG est prévu pour 2024 après l’achèvement de l’intégration et des tests au niveau du satellite. La durée de vie opérationnelle nominale de chacun des trois satellites MetOp-SG est de 7,5 ans, ce qui garantit une couverture opérationnelle complète sur une période de 21 ans.
La Tribune du 7 avril