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La Chine plus que jamais décidée à casser le duopole Airbus-Boeing

Prévue pour fin 2021, la certification du C919, premier avion moyen-courrier chinois, est à nouveau reportée, officiellement en raison de la crise sanitaire et de « l’environnement externe ». Comac, son constructeur, poursuit les vols d’essais. Cela fait près de 5 ans que Comac travaille à sa certification. La lenteur du processus en dit long sur le manque d’expérience chinoise et sur le niveau d’exigence de la Civil Aviation Administration of China (CAAC) pour que la certification du C919 soit irréprochable. « Avant de se frotter à la FAA et à l’Easa, les autorités de la sécurité aérienne aux États-Unis et en Europe, la Chine réalise en quelque sorte un galop d’essai avec le C919 », relève Marc Durance, associé au cabinet de conseils Indéfi. À ce stade, l’aéronautique chinoise (hors militaire) repose sur trois appareils, dont un seul (jet régional ARJ21) est en service. Le C919, programme lancé en 2008, devrait donc commencer sa carrière en 2022. Malgré les difficultés, la Chine est décidée à devenir un grand de l’aéronautique commerciale. Pour cela, la Chine investit massivement, forme des armées d’ingénieurs et s’appuie sur les technologies occidentales. Mais la Chine ne compte pas rester dépendante, et structure son industrie afin de monter en puissance dans la maquette digitale, l’avionique et les moteurs. « La souveraineté aéronautique passe par l’autonomie dans les moteurs. La Chine a créé AECC, un motoriste qui compte 100.000 salariés, et rassemble les compétences de la filière militaire et civile (…) », explique Olivier Andriès, directeur général de Safran. À court terme, l’avion chinois n’est pas une menace pour Airbus et Boeing. À plus long terme, Airbus et Boeing estiment que l’avion chinois fera partie du paysage. « L’histoire a prouvé que deux acteurs ne suffisent pas à répondre aux besoins d’un marché à forte croissance. (…) il y a de la place pour trois acteurs », estime David Calhoun, PDG de Boeing. En outre, la course à l’avion « zéro émission » offre à la Chine une opportunité historique.

Le Figaro du 12 janvier

Face à Airbus et Boeing, la concurrence russe et chinoise se précise

Les appareils russes et chinois entendre remettre en cause le duopole Airbus-Boeing. La menace semblait jusque-là lointaine, mais elle est bien en train de se préciser. La décennie 2020 marquera-t-elle le début de la fin du duopole historique Airbus/Boeing dans l’aviation commerciale ? Sur le segment phare des monocouloirs, les avionneurs historiques assistent à l’irruption de challengers qui comptent bien donner du fil à retordre à leurs A320 et autres B737… Fin décembre, le MC-21-300 du russe Irkut, capable de transporter jusqu’à 211 passagers, a ainsi décroché sa certification auprès des autorités aérienne du pays, quatre ans et demi après son premier vol. Attendue pour la fin 2021 après plusieurs reports, la certification du C919 du chinois Comac pourrait être une fois de plus reportée, mais l’échéance se rapproche à grands pas. L’offensive est réelle, et nul doute que les compagnies russes et chinoises seront incitées à acheter local.

L’Usine Nouvelle du 12 janvier