Les Etats Unis pourraient autoriser l’Ukraine à frapper le sol russe avec des armes occidentales

En visite à Kiev mercredi 15 mai, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a laissé entendre que les forces ukrainiennes pourraient frapper le territoire russe avec des armes fournies par les Etats-Unis, ouvrant la voie à l’utilisation de matériels occidentaux contre les unités russes situées au-delà des frontières ukrainiennes. Cette déclaration a été nuancée, le lendemain, par le Département d’Etat, qui a affirmé ne pas encourager de frappes sur le territoire russe. Depuis le début du conflit, les alliés de l’Ukraine interdisent le bombardement de cibles situées hors du territoire souverain du pays. Seul le sol ukrainien, y compris la Crimée et la partie du Donbass occupée, peut être visé. L’offensive lancée le 10 mai par Moscou dans la région de Kharkiv pourrait néanmoins changer la donne. Selon les autorités ukrainiennes, 30 000 soldats russes auraient passé la frontière et 50 000 autres se trouveraient en réserve pour les soutenir. Le 3 mai dernier, David Cameron, ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni s’était dit prêt à autoriser des frappes sur le sol russe avec des armes livrées par Londres. Depuis ses 1ères livraisons à l’Ukraine, la France prend soin que ses armes ne soient pas utilisées sur le sol russe. Les cibles et les trajectoires des missiles Scalp fournis aux Ukrainiens sont par exemple systématiquement validées par Paris. A défaut de modifier sa position, la France examinerait par ailleurs la possibilité de déployer de petites unités militaires pour garder la frontière séparant l’Ukraine de la Biélorussie, afin de soulager les forces ukrainiennes.

Le Monde du 16 mai