Éric Béranger (MBDA) : « Nos missiles vont protéger les populations ukrainiennes »
Éric Béranger, CEO de MBDA, accorde un entretien au Journal du Dimanche. Il évoque notamment la montée en cadence de la production du missile Aster. « Sur l’Aster, on est en train d’augmenter nos cadences de production de 50% par rapport à 2022. Et nous allons drastiquement réduire les délais de production ». L’accélération est forte : « Initialement, 200 Aster avaient été commandés [par le ministère des Armées] début 2023 avec des 1ères livraisons prévues fin 2025 ; désormais, nous travaillons pour pouvoir les fournir dès la fin de 2024. Et pour 2025, nous allons essayer de leur en fournir beaucoup plus que prévu, c’est-à-dire environ 6 fois plus que ce qui était prévu contractuellement », précise Eric Béranger. Pour produire plus, le groupe accroît son outil industriel, avec un plan d’investissement pour ses usines, sur les 5 prochaines années, « d’à peu près 1 Md€ pour la France et de 2,4 Md€ pour le groupe ». « Nous investissons également dans les moyens industriels, à savoir l’achat des machines […] et nous sommes en train d’injecter 35 M€ dédiés directement à la chaîne d’assemblage du missile Aster. Enfin, nous avons recruté quelque 2 600 personnes dans le groupe entier, l’an dernier. Pour la France, cela représente à peu près 1 000 personnes, et nous ferons la même chose en 2024. Sur ces recrutements, nous avons d’ores et déjà ouvert 50 postes dédiés à Aster ».
Le Journal du Dimanche du 14 avril
« Se préparer à la guerre, mais pas à celles d’hier » : entretien avec Sébastien Lecornu et Thomas Gomart
Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), accordent un entretien à Ouest-France. Sébastien Lecornu alerte : « La nouveauté, c’est que là où il y avait une sorte de rythme stratégique prévisible, on est désormais confrontés à des mutations qui vont beaucoup plus vite que la capacité des élites à les appréhender, que ce soit dans le débat politique ou intellectuel ». La crise sécuritaire en jeu depuis février 2022 implique « une ubérisation de la guerre, une hybridation des menaces, le détournement d’objets civils à des fins militaires. Cela conduit, dans cette compétition entre États, à une course à la technologie qui militarise des espaces nouveaux, le spatial, le cyber ou les fonds marins. Il faut être vigilant autant au Moyen-Orient, en Ukraine, que dans les Balkans, dans le Caucase ou en mer de Chine et plus largement, en Asie-Pacifique », insiste le ministre. « Notre génération va peut-être connaître la guerre des étoiles, un satellite capable de détruire un autre satellite. Nous allons connaître un niveau de dronisation inédit, qui peut conduire à miner les grandes infrastructures portuaires, créer une menace dans les fonds sous-marins. La première des menaces qui peut nous guetter est évidemment le cyber », détaille-t-il. Thomas Gomart évoque les limites de la dissuasion nucléaire : « Les stratégies nucléaires et les stratégies conventionnelles se superposent à nouveau ». Il estime par ailleurs que « les liens entre l’État et les industriels de défense constituent un point essentiel de notre modèle stratégique. Or, les industriels ont besoin de financements. Il me semble indispensable d’impliquer davantage le secteur bancaire ».
Ouest-France du 15 avril
Décomatic, sous-traitant de défense en plein essor
Décomatic, spécialiste de la fixation et des visseries de très haute précision, basée à Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire), fabrique des pièces critiques pour Airbus, Boeing, Dassault Aviation, Collins Aerospace, MBDA, ou Safran, entre autres. C’est un fournisseur pour le moteur du Rafale, notamment. « Nous ne produisons que des pièces critiques, avec une précision de l’ordre du micron, capables de répondre aux fortes contraintes, notamment de vibrations », précise Olivier Boijoux, dirigeant de Décomatic. « Nous sommes certifiés Iso 9001 et EN 9100 afin de garantir qualité, fiabilité et sécurité aux acteurs de la défense, qui constituent 90% de notre activité », précise-t-il. Le chiffre d’affaires de l’entreprise est passé de 2,7 M€ en 2021 à 4,2 M€ en 2023. Décomatic a mené un programme de 2,4 M€ d’investissement, soutenu par France Relance et Bpifrance, et engage un nouveau plan de 2 M€ afin d’intégrer l’activité de traitement de surface. « Cela nous assurera une maîtrise complète du process de fabrication, sans subir les aléas de prix et de délais actuels, liés à la rareté des sous-traitants qualifiés », explique Olivier Boijoux. Les engagements pris auprès des acteurs de la défense assurent « une bonne visibilité dans le temps. Mais les demandes de montée en cadence, liées notamment au réarmement, requièrent d’automatiser toujours plus pour garantir une grande réactivité, ce que nous apportons en tant que PME ».
L’Usine Nouvelle du 15 avril
Le ministère des Armées veut accélérer les relocalisations industrielles
A l’occasion du déplacement du président de la République à Bergerac (Dordogne), le 11 avril, pour la construction d’une nouvelle poudrerie, le ministère des Armées a précisé qu’il pilotait une vingtaine de projets de relocalisation. Le financement est de l’ordre de 220 M€, provenant du ministère, des industriels et du programme France 2030. « Ces relocalisations nous permettront de nous affranchir de dépendances vis-à-vis de l’Asie, de la Chine, d’Israël, de Taïwan, et d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada) », avait indiqué en octobre dernier Emmanuel Chiva, le délégué général pour l’armement (DGA), devant les députés, lors de son audition sur le projet de loi de finances 2024. Le ministère des Armées mise également sur des relocalisations d’innovation, en investissant sur de nouveaux procédés ou produits. Ainsi, à Grandvillars (Territoire de Belfort), Selectarc Group va produire des baguettes de soudage. L’entreprise bénéficie du soutien du maître d’œuvre Naval Group.
L’Usine Nouvelle du 15 avril
Thales fournira 7 radars compacts GM 200 Multi-Mission supplémentaires au ministère de la Défense néerlandais
L’agence gouvernementale néerlandaise COMMIT a acquis 7 radars compacts Ground Master 200 Multi-Mission (GM200 MM/C), avec une option portant sur 2 systèmes supplémentaires. Cette acquisition s’inscrit dans la continuité de la commande, passée en 2019, pour 9 de ces radars. « Pour protéger les forces et les infrastructures critiques, les Ground Master 200 Multi-Mission permettent un Temps sur Cible (TOT) plus important, une grande mobilité, un déploiement rapide et des capacités de détection longue portée contre des cibles plus petites, rapides et agiles », indique le groupe.
Zone-Militaire.com du 16 avril
MBDA : le programme laser DragonFire s’accélère pour équiper la Royal Navy
Le programme laser britannique DragonFire, mené par MBDA avec ses partenaires Leonardo UK et QinetiQ, s’accélère suite à la décision du ministère britannique de la Défense d’installer le système d’arme sur les navires de la Royal Navy. Cette décision, annoncée par le ministre de la Défense, Grant Shapps, permettra au système d’arme laser DragonFire « de passer rapidement d’un programme de démonstration à une capacité opérationnelle pour la Royal Navy », précise MBDA. « Le programme UK DragonFire est un exemple phare du nouveau modèle d’acquisition intégré du gouvernement britannique, conçu pour réformer l’acquisition de matériel de défense et accélérer la fourniture de capacités militaires », souligne le groupe.
EDR Magazine du 16 avril
La BEI va assouplir ses règles pour financer davantage de projets liés à la défense
La Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé vendredi 12 avril qu’elle va assouplir ses règles de prêt pour les projets à double usage, militaire et civil, afin de
financer davantage d’investissements liés à la sécurité et à la défense. Les dirigeants de l’UE avaient demandé en mars dernier à la BEI de modifier sa politique d’octroi de crédits, qui exclut actuellement les prêts destinés à des projets purement militaires, afin de permettre à l’Europe d’accroître ses capacités de production en matière de défense à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le Monde du 16 avril
Mobilisation de l’industrie française de l’armement et montée en cadence du Rafale
Le Monde consacre un article à la mobilisation de l’industrie française de l’armement. Le quotidien publie notamment une cartographie des principaux sites industriels des entreprises et fournisseurs directs du ministère des Armées en 2023. Un article est également dédié au Rafale. Dassault Aviation a annoncé, en mars, qu’il pourrait produire 3 Rafale par mois à la fin de 2024 (au lieu de 2 par mois) dans son usine de Mérignac (Gironde), et monter à 4 en 2025. Le Rafale a représenté 21 Md€, soit 78% des 27 Md€ totalisés par les commandes à l’exportation des entreprises françaises de défense en 2022. Ses ventes ont nourri les carnets de commandes de Safran (moteurs, optronique, bombes air-sol…), de Thales (radars, capteurs infrarouges, viseurs de casque…) et du missilier MBDA. Elle a également fourni du travail à plus de 400 PME et ETI (Ametra, Realmeca, Décomatic…). Au total, l’avion de combat assure au moins 7 000 emplois directs et indirects en France.
Le Monde du 17 avril
« Ces Guerres qui nous attendent » : la Red Team a publié 2 nouveaux scénarios
La Red Team, une équipe française d’auteurs de science-fiction pilotée depuis 2019 par l’Agence d’innovation de défense (AID), rattachée au sein du ministère des Armées, a publié 2 nouveaux scénarios en février dernier dans l’ouvrage « Ces Guerres qui nous attendent 2030-2060 », publié aux Editions des Equateurs. Les scénarios sont présentés sur le site du ministère des Armées. L’un des scénarios, « Face à l’Hydre », imagine un combat contre une société civile militarisée, composée de soldats équipés d’un implant cérébral. Le deuxième scénario, « Ruée vers l’espace », explore les conséquences d’un monde spatial dont l’accès s’est démocratisé à la suite d’innovations technologiques.
Les Echos du 17 avril
L’Australie présente une nouvelle stratégie de défense
L’Australie a présenté ce mercredi sa première stratégie de défense nationale, qui se concentre sur le Pacifique. Elle a pour objectif de faire face aux « tactiques coercitives » de la Chine. « Les hypothèses optimistes qui ont guidé la planification de la défense après la fin de la Guerre froide sont révolues depuis longtemps », a déclaré le ministre de la Défense, Richard Marles. Au lieu de se concentrer sur une armée capable d’accomplir différentes tâches presque partout dans le monde, l’Australie mettra désormais l’accent sur la protection de ses intérêts dans sa région immédiate, a-t-il précisé. Le développement d’une flotte de sous-marins furtifs à propulsion nucléaire, le triplement des capacités en termes de missiles et le développement d’une importante flotte de navires de combat de surface sont au cœur de la stratégie australienne. « Le fait de disposer de la marine la plus performante de notre histoire sera au cœur de notre plan et de notre stratégie de déni d’accès (approche défensive conçue notamment pour empêcher un adversaire d’atteindre son objectif) », a souligné le ministre.
Ensemble de la presse du 17 avril
A Bourges, MBDA augmente ses cadences et recrute massivement
Dans le cadre d’un dossier consacré à la mobilisation de l’industrie française de l’armement, Le Monde souligne que le secteur, composé de 4 000 entreprises et d’une dizaine de grands groupes, est aujourd’hui fortement sollicité par le gouvernement. Airbus, Dassault Aviation, Safran, KNDS Nexter, MBDA, Naval Group et Thales, notamment, sont en première ligne dans la nouvelle « économie de guerre ». Le quotidien consacre en particulier un article à l’usine MBDA de Bourges (Cher). Le site recrute massivement : 100 postes seront à pourvoir lors de 2 journées de « job dating » à l’usine, les samedi 20 et dimanche 21 avril. De plus, les sites d’assemblage de MBDA, parmi lesquels ceux de Selles-Saint-Denis (Loir-et-Cher), du Subdray (Cher) et de Bourges Aéroport, sont en cours d’agrandissement.
Le Monde du 18 avril
Sébastien Lecornu appelle entreprises et collectivités à faciliter la mobilisation de réservistes dans l’armée
Lors d’un déplacement, mercredi 17 avril, à Guyancourt (Yvelines), à l’occasion de la signature par Renault d’une convention de mise à disposition de réservistes, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a invité les employeurs à signer des conventions de partenariat avec la garde nationale pour faciliter la mobilisation des réservistes des armées. « La plupart des crises que nous avons à gérer ne sont plus des crises courtes, mais des menaces qui vont nécessiter une capacité à durer dans le temps et donc à relayer les forces », a expliqué le ministre des armées, appelant à « une forme de patriotisme du capitalisme français ». En 2022, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir doubler le nombre de réservistes des armées d’ici à 2030, pour atteindre 80 000 personnes. Actuellement, un peu plus de 41 000 civils, dont 23% de femmes, font partie de la réserve opérationnelle. La nouvelle loi de programmation militaire 2024-2030, adoptée à l’été 2023, a déjà porté de 5 à 10 jours la durée de mise à disposition des salariés à laquelle les entreprises ne peuvent s’opposer.
Le Monde du 19 avril
Les drones, nouvelle menace protéiforme qui transforme les conflits
Les Echos consacrent un article à la multiplication de l’utilisation des drones, qui « révolutionnent les conflits modernes ». Employés par les forces russes et ukrainiennes, ou encore par Israël et l’Iran, leur prolifération « change les guerres », explique Charles Beaudouin, ancien général de l’armée de Terre et aujourd’hui président de COGES Event, qui organise Eurosatory, le salon mondial de la défense et de la sécurité qui aura lieu cette année du 17 au 20 juin au parc des expositions de Paris Nord Villepinte. Moins chers à fabriquer que des missiles, les drones sont protéiformes, « de la taille d’une souris à celle d’un avion ». On peut distinguer 3 familles : les drones d’observation, qui servent à recueillir des informations, les drones de combat, équipés de munitions, et les drones « suicides » ou « kamikazes » qui se jettent sur leur cible. Les drones deviennent cependant de plus en plus multifonctions. Début mars 2024, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé la commande de 2 000 munitions télé-opérées de conception française, des drones kamikazes, pour un coût unitaire inférieur à 20 000 €. Des investissements qui « participent à un effort de rattrapage important pour nos armées », a-t-il déclaré.
Les Echos du 19 avril