Comment l’opération « Chrysalide » organise la livraison de missiles Scalp à l’Ukraine
RFI détaille la mission « Chrysalide », le programme français pour alimenter les forces ukrainiennes en missiles de croisière Scalp, sans toucher à ses propres stocks stratégiques. La France a identifié plusieurs lots de missiles de croisières Scalp, placés sous « cocons » dans ses arsenaux. Un cocon est un emballage étanche qui sert à protéger et conserver les matériels en vue d’une possible remise en service. 2 types de stocks sont apparus : des vieux missiles arrivés en fin de vie mais intacts, et des cocons contenant des missiles plus en état de servir, car « cannibalisés », un certain nombre de pièces ou de composants ayant été retirés pour maintenir en état de marche d’autres Scalp déployés au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Ces Scalp cannibalisés doivent donc repasser en usine, plus précisément à Bourges, sur l’un des sites de MBDA. Une remise à niveau dure 3 mois, pour compléter et faire passer à chaque missile une batterie de tests. Ensuite, ils sont livrés à l’Ukraine à un prix ultra compétitif, au quart de la valeur d’un missile neuf. L’opération est entièrement financée par la France via le fonds d’aide français à l’Ukraine. Le missile Scalp, d’une portée de 300 km, peut s’enfoncer de plusieurs mètres dans le béton et détecte la cavité où sa charge de 450 kg doit exploser. Sa grande précision permet de forer un trou dans lequel peut s’engager un second missile. Par ailleurs, son système de navigation inertielle et visuelle lui permet de voler en « déni de GPS », sans capacité de positionnement par satellite. Il peut enfin lâcher des leurres pour attirer la défense sol-air adverse et ainsi pénétrer dans la profondeur du dispositif ennemi.
RFI du 6 mai