Mise à jour des maladies professionnelles ouvrant droit à l’ACAATA

14/01/2025

Un arrêté du 16 décembre 2024 modifie l’arrêté du 29 mars 1999. Lequel fixe la liste des maladies professionnelles liées à l’amiante ouvrant droit à l’allocation de cessation anticipée d’activité (ACAATA), à l’âge de 50 ans.

Le texte y ajoute les affections figurant au tableau n° 30 ter des maladies professionnelles. Une classification créée par le décret du 15 octobre 2023, relative aux cancers du larynx et de l’ovaire provoqués par l’inhalation de poussières d’amiante.

Cette allocation permet à certains salariés de bénéficier d’une préretraite anticipée.

Source : actuel CSE

Ménopause : faut-il s’en préoccuper au travail ?

15/01/2025

Près d’une femme ménopausée ou en période de pré-ménopause sur deux serait contre la prise en compte de la ménopause dans le cadre du travail, selon une étude.

Bouffées de chaleur, insomnies, céphalées… Plusieurs symptômes liés à la ménopause peuvent affecter l’activité professionnelle des femmes. Quel rôle peut jouer l’entreprise ? Si la sensibilisation en interne fait consensus parmi les intervenants d’une table-ronde au dernier salon Préventica à Lyon, aménager les conditions de travail fait débat.

“Plus de 500 000 femmes entrent en ménopause chaque année, et près de 30 % des Français estiment que la ménopause a un impact négatif dans le cadre professionnel” :  c’est ainsi que la docteure Véronique Laveix Echalier, gynécologue experte du GEMVI (groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal), a introduit une conférence sur la santé des femmes, au dernier salon Préventica à Lyon. Elle se base notamment sur une étude de la MGEN de 2023 dans laquelle 20 % des femmes ménopausées se disent freinées dans leur ambition professionnelle à cause de la ménopause et de son syndrome climatérique, et 87 % affectées par au moins un symptôme de la ménopause (*).

Impacts de la ménopause

La ménopause est un arrêt des règles de plus de 12 mois, dans une période de vie entre 45 et 55 ans, avec ou sans symptômes, précise d’abord la docteure, reprenant la définition clinique de la ménopause (OMS).

“Certes, on connaît bien les bouffées de chaleur, le symptôme principal et certainement le plus gênant dans la ménopause, mais il y a plein de symptômes collatéraux, comme les sueurs nocturnes, les douleurs articulaires, etc.”, détaille-t-elle. D’autres signes physiques possibles peuvent apparaître, tels que la prise de poids (principalement au niveau de la ceinture abdominale), des céphalées, des étourdissements ou vertiges, ou des troubles digestifs. Côté signes mentaux : des troubles du sommeil, des insomnies, une asthénie, une perte d’attention ou motivation, une irritabilité, une dépression nerveuse et une perte de mémoire peuvent survenir.

Mais “évidemment, il y a des femmes qui sont ménopausées du jour au lendemain” sans souci, rassure la médecin. Elle ajoute qu’il existe des solutions à tout, à condition de trouver “un gynécologue qui sache vous écouter et vous aider, parce qu’il y a de très bonnes thérapies”.

Ainsi, il est évident que certains troubles peuvent impacter la vie professionnelle. “Des patientes, me disent “le matin je me réveille fatiguée de la nuit”, c’est un problème, surtout quand elles sont en activité professionnelle”, témoigne la médecin. Selon elle, les employeurs ont besoin de ces femmes ménopausées, qui ont une expérience professionnelle significative.

Sensibiliser en entreprise

Axelle Mourlet, chargée de prévention chez Auchan, explique avoir voulu travailler sur le sujet, notamment pour les hôtesses de caisse dont certaines subissaient des bouffées de chaleur.

La première action a été de réaliser un vidéo d’information. “Je pense qu’il est très important d’aborder le sujet, tant pour les femmes que pour les hommes, et de savoir ce qui se passe dans notre corps quand on est en période de ménopause. Et donc ce qui se passe dans le corps de son hiérarchique, sa collègue de travail, ses employés, pour mieux les accompagner au niveau de leur travail”, explique-t-elle.

Pour Axelle Mourlet, l’objectif est que l’ensemble des collaborateurs soit formé à ces symptômes et aux impacts qu’ils peuvent avoir dans le travail.

De son côté Thibaut Fleury, directeur général du service de prévention et de santé au travail Efficience santé au travail, s’est aussi posé des questions en tant qu’employeur. Il a aussi sensibilisé à l’aide d’un webinaire informatif sur les solutions d’accompagnement avec du conseil personnalisé.

Selon lui, globalement dans les parcours professionnels, chacun peut être confronté à des situations de handicap, de ménopause ou des difficultés de santé. “Face à cela, l’objectif est d’avoir la capacité, “managérialement” parlant, d’être à l’écoute des collaborateurs et de prendre en considération ces phases de vie pour avoir une approche -même si le mot est galvaudé – bienveillante”, conseille-t-il.

Le médecin du travail peut avoir un rôle de conseil et d’orientation individuelle, s’il est “bien formé, bien sensibilisé, il va être en capacité d’apporter une réponse et de réorienter vers un gynécologue ou un praticien adapté”. “Logiquement tout le monde va être satisfait parce que l’entreprise va retrouver un collaborateur qui sera sans doute moins absent et mieux focalisé sur le travail accomplir”, conclut-il.

Axelle Mourlet abonde sur le rôle du médecin du travail. “Dans la grande distribution, on a des populations comme des employés de rayon qui s’éloignent du parcours de soin. Par exemple, des hôtesses de caisse m’ont dit qu’elles n’allaient plus chez le gynécologue. Le médecin du travail est extrêmement important parce qu’il peut orienter. Cela ramène des populations dans le parcours de soins.”

Aller plus loin ?

Les différents intervenants partagent donc l’idée qu’une sensibilisation en interne est utile pour que les managers ne soient pas démunis face à des situations qu’ils peuvent rencontrer. Mais l’entreprise doit-elle aller plus loin ? La réponse est moins évidente.

Mathilde Nême, fondatrice d’Omena, société commercialisant une application mobile sur la ménopause, questionne l’assemblée : “Est-ce que c’est le rôle dans l’entreprise d’aller jusqu’à proposer des solutions aux collaboratrices sur le lieu de travail pour les aider à gérer leurs symptômes de ménopause ? Certaines entreprises diraient que oui, d’autres diraient que non. Mais a minima, informer les femmes sur les traitements qu’elles peuvent demander à leur gynécologue ou sur les traitements qu’elles peuvent aborder avec le médecin du travail, c’est déjà faire un 1ᵉʳ pas pour les amener vers une solution qui peut les aider à régler leurs problématiques sur le lieu du travail”.

Elle reconnaît que certaines femmes estiment qu’il peut y avoir un risque. “Si on parle trop de ménopause, de nos symptômes, les gens pensent qu’on n’est pas capable de travailler et qu’on est tout le temps malade”, se fait-elle l’écho. L’étude de 2023 montre aussi que la prise en compte de la ménopause dans le cadre du travail ne ferait pas l’unanimité auprès des Français : 44 % est pour, 39 % contre et 17 % ne sait pas. Les femmes, et en particulier celles qui sont ménopausées, se positionneraient plus en défaveur que le reste de la population française (46 % contre 39 %).

Mathilde Nême précise que lorsque des gynécologues interviennent en entreprise, ils indiquent bien que toutes les femmes ne sont pas symptomatiques. Elle estime qu’il est important d’être précis et de donner des chiffres. Et surtout d’en parler. “C’est en taisant les sujets qu’on les stigmatise, qu’on les rend tabou, alors qu’en en parlant, ça devient un sujet naturel”, conclut-elle. Selon l’étude, 70 % des femmes salariées ne souhaitent pas évoquer les troubles liés à la ménopause auprès de leur employeur ou responsable hiérarchique. 35 % d’entre elles s’y opposent même totalement. 

(*) Étude basée sur un échantillon de 1 500 personnes âgées de 18 ans et plus représentatif de la population française. En parallèle, un sur-échantillon de 500 femmes âgées de 45 à 60 ans a également été interrogé. Des interviews ont été réalisés en ligne du 7 au 19 septembre 2023.

Clémence Andrieu

La conférence sur la santé au travail devrait se tenir en mars

16/01/2025

Comme déjà annoncé en novembre dernier, la ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a confirmé hier matin au micro de France Info qu’elle organiserait une conférence sur la santé au travail (dont la santé mentale) et les conditions de travail.

Cette conférence devrait se dérouler en mars prochain en présence des partenaires sociaux et de chercheurs. Elle permettra “d’objectiver les choses”, de “trouver des solutions” et “de sortir du débat sur les jours de carence et l’absentéisme”.

Source : actuel CSE