Christelle Thieffinne (CFE-CGC) : “J’estime les chances d’accord sur les retraites à 50 %”

11/06/2025

Christelle Thieffine, le 6 juin 2025

Négociatrice CFE-CGC dans la délégation retraites, Christelle Thieffine garde encore espoir qu’un texte commun soit rédigé entre organisations syndicales et patronales le 17 juin. L’ancienne élue au CSE et CSE central de Thalès évoque pour nous les différentes pistes de négociation possibles et tient beaucoup à de nouvelles mesures sur les retraites des femmes. Interview.

En 2023, la CFE-CGC s’est engagée auprès des autres syndicats contre le projet de réforme des retraites portant l’âge légal de départ à 64 ans. Pourquoi avoir choisi de participer à ce conclave qui ne reviendra pas sur cette réforme ?

Parce que la réforme a ouvert plein de sujets annexes qui auraient dû être négociés, débattus et réglés. Or, on traite justement ces thèmes aujourd’hui dans le conclave. Nous continuons de revendiquer le retour à 62 ans, même si le contexte politique n’y est pas favorable, et cela ne nous empêche pas de vouloir améliorer les autres aspects. Nous portons particulièrement le sujet des femmes, maltraitées par la réforme et qui subissent des inégalités dans la retraite par rapport aux hommes. C’est un sujet majeur. Il faut absolument qu’on arrive à quelque chose. De plus, l’ensemble des salariés attendent des partenaires sociaux qu’on parvienne à avancer, qu’on négocie et que nos propositions les aident.

Ces discussions peuvent aboutir à un relevé de décision qui n’aura pas la valeur juridique d’un accord national interprofessionnel d’un ANI. François Bayrou pourrait aussi ne rien en faire, est-ce que cela vous inquiète ?

Le gouvernement nous a assuré que si on se met d’accord, il portera le texte et le proposera tel quel à l’Assemblée nationale. Cet engagement moral compte beaucoup. Evidemment avec des majorités pas très franches, on ne sait pas trop ce que va devenir le relevé de décisions mais le gouvernement fera en sorte qu’il soit le moins dénaturé possible. Je ne crains ni le débat parlementaire ni les amendements, et je ne suis pas sûre qu’il en soit de même de la partie patronale… Mais si certaines choses ne nous convenaient pas, nous irons voir les députés. Tout le débat que la réforme a créé est plutôt en notre faveur.

Le gouvernement vous a-t-il précisé le véhicule législatif utilisé ?

Non, on l’ignore mais le 5 juin nous avons posé cette question de la forme juridique à Jean-Jacques Marette, l’animateur du conclave. Il nous a répondu qu’il allait regarder. Je pense que cela dépendra du contenu du texte : il y aura des mesures propres au PLFSS et d’autres en dehors du PLFSS, par exemple sur le pilotage du régime de base par les partenaires sociaux. 

Depuis le 5 juin, le diagnostic et le chiffrage sont terminés. Vous êtes entrés dans la négociation pure. Comment appréhendez-vous cette nouvelle phase ?

En effet on est rentré dans le dur, c’est clair. Je l’appréhende en me fixant un cap : améliorer la situation pour les personnes, notamment pour les femmes, et remettre chacun devant ses responsabilités au sujet de l’âge légal de départ. On considère que la position du Medef n’est pas viable s’il se contente de nous dire qu’il ne peut participer à rien et refuse la hausse des cotisations. Le rapport Bozio-Wasmer a montré que les exonérations patronales de cotisations créent des trappes à bas salaires et tirent l’économie vers le bas, alors que ces dispositifs devaient sauvegarder l’emploi. Finalement, ils ont juste traité le sujet des petits salaires mais pénalisent l’innovation, la technologie, la réindustrialisation. Si on ne revient pas là-dessus, on ne va pas y arriver. Nous voulons donc profiter de cette concertation pour faire la lumière sur les chiffres. Sans le conclave, on n’aurait pas eu le rapport de la Cour des comptes qui pointe bien les responsabilités des uns et des autres. Il faut remonter la gamme des emplois en termes de qualité, de conditions de travail, mais aussi d’échelle de salaire et de reconnaissance. Malheureusement, aujourd’hui, le patronat ne fait aucune proposition.

La CPME propose d’abaisser l’âge de départ à 63 ans avec une durée de cotisations à 44 ans. Si le Medef s’oppose aux propositions, ne faudrait-il pas étudier cette piste pour sauver la négociation ?

Effectivement, le fait que la CPME avance des idées est vertueux en termes de négociation. Si on veut débattre, il faut des propositions sur la table et qu’on trouve des voies de passage. Je réponds que porter à 44 ans la durée de cotisation n’est pas viable car cela revient à rallonger l’âge de départ en retraite sans le dire. Quand on augmente les annuités, notamment pour des gens qui rentrent sur le marché du travail assez tardivement parce qu’ils ont fait des études, cela les positionne sur un âge de départ très lointain. S’ils ont commencé à travailler à 20 ans, ils ne pourront pas partir avant 64 ans. On arrive vite à 67 ! Aucun modèle européen n’aboutit à de telles situations. Il est faux de dire qu’on travaille plus longtemps dans les autres pays d’Europe. En France en moyenne on travaille jusqu’à 63,4 ans. Et dans le modèle européen, c’est 63,6. De plus, si l’annuité est plus élevée, les salariés subiront des décotes qui pèsent lourd sur les pensions de retraite, surtout s’ils sont partis sur un coup de tête parce qu’ils en avaient assez de leur travail.

Vous êtes plus favorable à une réduction de l’âge d’annulation de la décote de 67 à 66 ans. Allez-vous suivre cette piste jusqu’au bout alors qu’elle ne règle pas les 64 ans ?

Oui, car cela permet d’améliorer le niveau des pensions et de bénéficier plus vite du taux plein. C’est un pas de côté par rapport à l’âge de départ en retraite. On va continuer à regarder de près le sujet. Cela dépendra des populations visées sur lesquelles on réduira les écarts de pensions, notamment pour les femmes qui peinent à obtenir un taux plein. Aujourd’hui, elles sont rattrapées par les 67 ans. Si elles peuvent bénéficier plus tôt de la fin de la décote, à 66 ans, tant mieux.  Pour autant, est-ce que ça améliore la pension de retraite ? Il faudra étudier ça de près regarder si on peut le jumeler avec d’autres mesures.

Le prochain rapport du COR (conseil d’orientation des retraites) relancerait le débat d’une hausse de l’âge légal de départ à plus de 66 ans. Trouvez-vous cela sérieux ?

La référence de 66,5 ans de départ en retraite n’a pas de sens. C’est une donnée statistique au milieu du rapport parmi 240 pages. Encore une fois, il faut différencier l’âge légal de départ en retraite et la réalité mesurée des départs en retraite. De plus, faire une projection de l’âge de départ en retraite dans 50 ans n’a pas de sens alors que les paramètres économiques sont assez improbables à cet horizon.

Quelles propositions portez-vous sur la pénibilité ?

Nous voulons le retour des quatre critères supprimés en 2017 : le port de charge, l’exposition aux agents chimiques, les vibrations et les postures pénibles. Quand on travail en souffrance physique pendant 20 ans, on ne peut plus continuer. Si l’entreprise ne fait pas d’efforts pour adapter le poste de travail, ce n’est pas possible. De toute façon, ces salariés basculent en maladie, en incapacité, au chômage ou en rien du tout. Nous souhaitons donc que le retour de ces critères leur permette de partir en retraite plus tôt. Ensuite, les moyens et les process se négocient dans l’entreprise. Je propose donc à la partie patronale une négociation spéciale sur le process de traitement de la pénibilité en entreprise, afin que le système ne soit pas trop compliqué à intégrer.

Pensez-vous qu’un accord sur ce sujet soit possible ?

Avant 2017, chaque entreprise devait identifier les salariés exposés aux différents critères de pénibilité et les durées d’exposition. La CFDT a proposé une simplification consistant dans une cartographie des métiers identifiés comme pénibles au niveau branche ou interprofessionnel. Cela me semble honnête et simplifierait le régime pour les entreprises. Cette proposition a le mérite d’exister. Je pense qu’il faut la mettre en œuvre parce qu’elle favorise le dialogue social dans les branches. La cartographie pourrait devenir un outil de prévention et de réparation, cela me semble intéressant mais je ne suis pas très optimiste qu’on y parvienne vu les positions du Medef…

La piste d’améliorer le régime de pénibilité, en échange d’une dégradation des conditions de départ anticipées pour carrières longues vous paraît-elle envisageable ?

En effet, la CPME veut en partie financer ce chantier avec les carrières longues. Le patronat considère que l’état de santé et l’espérance de vie des personnes en carrière longue est la même que les autres. Je réponds deux choses : d’abord c’est peut-être la même espérance de vie parce qu’on leur a permis de partir plus tôt. Mais surtout la question des carrières longues n’est pas qu’un sujet de pénibilité. Parfois ces personnes ont commencé leur carrière sur des métiers pénibles puis ont évolué sur d’autres postes. Ils ont travaillé déjà 43 ou 44 ans pour prétendre à ce dispositif, sans interruption, avec des critères très sévères. Ils ont donc déjà bien participé au régime, il faut leur permettre de partir. Ce ne serait pas juste de leur demander de travailler encore plus longtemps sans rien en échange.

La CFE-CGC représente aussi des encadrants, qui subissent une pénibilité sous forme de risques psychosociaux. Que portez-vous pour favoriser leur départ en retraite ?

Vous avez tout à fait raison et c’est un sujet explosif à l’avenir. La souffrance psychologique est souvent moins visible que les douleurs physiques. Il faut à la fois l’accepter et le mettre en rapport avec le travail, alors que l’employeur va ramener ces problèmes à la vie personnelle. C’est assez insupportable ! De plus, la législation ne reconnaît pas les risques psychosociaux. Les entreprises ne veulent pas admettre que les modes de travail et les organisations fragilisent les salariés et les rendent malades. A la CFE-CGC, nous voulons donc que les risques psychosociaux soient inscrits dans les tableaux de maladies professionnelles. Pendant la concertation retraite, je porte qu’ils soient reconnus aussi en termes de pénibilité, au minimum dans les facteurs de risque d’incapacité permanente. Je suis un peu seule à soutenir cette position mais j’espère aller jusqu’au bout.

Vous avez proposé de permettre aux femmes ayant atteint leur durée de cotisation avant l’âge légal de bénéficier d’une surcote. Quel consensus avez-vous rencontré ?

Un consensus large et facile. Tout le monde qui a dit « on prend » ! Les salaires et les carrières des femmes ne sont pas au niveau et cela pèse sur leurs retraites. Certes, une espèce de réparation avec les trimestres pour enfants existe, même si ce n’est pas non plus le bonus absolu. Mais avec les 64 ans, tout cela ça s’efface. On a demandé un chiffrage qui a démontré que la moitié des gains de la réforme des retraites est payé par les trimestres maternité rendus inutiles. C’est quand même marquant ! Donc les autres syndicats et le patronat étaient d’accord et l’idée a plu du côté du ministère du travail.

Cependant, quel est l’avenir de cette mesure si le patronat peut refuser de la financer ?

Exactement, si c’est à nous ou aux retraités de nous le payer, c’est sympathique ! Sachant qu’à l’origine, cette situation résulte des salaires trop faibles. Cela permet d’instaurer une réparation. De plus, dans la réforme de 2023, l’État s’engageait à réduire les écarts de pension entre femmes et hommes, et ensuite il ne s’est rien passé, il l’a juste affiché comme un totem. Comme c’était en engagement de l’État, je considère que c’est à lui de le financer.

Pour l’instant le patronat montre son opposition mais semble ouvert sur le pilotage du régime de base par les partenaires sociaux. Qu’en pensez-vous ?

J’espère que son opposition n’est qu’une posture de démarrage pour pouvoir évoluer plus tard. Mais je n’en suis pas persuadée ! Quant au pilotage, j’y suis favorable car malgré la présence de représentants syndicaux à la Caisse nationale d’assurance vieillesse, on n’a très peu de poids dans les décision. Cela apporterait aussi une certaine paix sociale, parce que quand les partenaires sociaux prennent des décisions, ils les assument. En revanche, il faudra qu’on dispose de leviers : je ne veux pas me faire avoir par le gouvernement ! Il est hors de question que dans une autre main l’Etat prévoie des allégements de cotisations non compensés, des variations de ressources ou des ponctions dans les réserves.

Que pensez-vous d’une capitalisation obligatoire qui s’imposerait à tous les salariés y compris à ceux dont les revenus ne permettent déjà pas d’épargner ?

Pour beaucoup de gens, 100 euros d’épargne par mois font mal, et cela reste problématique. Ce sujet de capitalisation est arrivé par la voix patronale, je n’y suis pas opposée puisque cela existe sous la forme de la retraite supplémentaire. Dans les entreprises qui l’ont mis en place, cela a fait l’objet d’un dialogue social et pour le coup, ce n’est pas toujours obligatoire. De plus, la CFE-CGC défend que ce soit accompagné d’un abondement de l’employeur. D’ailleurs, pour l’instant, ils n’ont pas répondu à cette question. Autre condition exigée : ne pas remettre en cause le système par répartition. Enfin, l’objectif poursuivi en ce qui nous concerne serait une amélioration du taux de remplacement, en particulier pour les populations de l’encadrement qui ne touchent en retraite que 53 % de leur salaire au lieu de 78 % chez les autres salariés. 

La CPME veut mettre à contribution les retraités en augmentant leur taux de CSG de 0,4 point puis de 1,16 points. Quel est votre avis ?

Nous voulons un effort partagé des retraités comme des autres, salariés et employeurs. Je porte donc une hausse de cotisations pour les actifs et les entreprises et une sous-indexation des pensions pour les retraités. Pour revenir à l’âge de 62 ans, il faut une augmentation de de 1,5 points de cotisations. Si on coupe en trois, ça fait 0,5 point chacun. Si vous faites porter 1,5 points de cotisation en plus sur le seul dos des retraités, ça ne va pas être possible. Quant à revenir sur leur abattement de 10 % cela ne me semble pas vertueux car cela relève de l’impôt et Rien ne garantit que cela financerait la Cnav.

Si on résume, quelles sont aujourd’hui vos lignes vertes en faveur d’une signature du texte final et au contraire vos lignes rouges ?

La ligne verte, c’est les mesures pour les femmes. En plus, Nous avons porté la principale proposition sur la table. Il y a beaucoup d’attentes autour de ça. Et la ligne rouge, c’est un effort partagé par le patronat. Sans quoi, rien ne sera envisageable.

Même si le patronat accepte votre proposition sur les femmes ?

Oui parce que sans vouloir tout reprocher aux entreprise, la responsabilité de la situation des femmes en termes de salaires et de pensions est collective. Donc sans participation patronale, ça va être compliqué. Après, on verra quand on mettra tout bout à bout. Mais franchement, si seuls les salariés et les retraités paient, ça me semblera compliqué…

À combien évaluez-vous les chances que la délégation parvienne à un texte commun ?

Je vais être optimiste : j’estime les chances d’accord à 50 %. Certes, ce n’est pas très élevé non plus. Dans beaucoup de négociations on part à presque à 80 % de chances d’accord, et parfois c’est plus fragile, autour de 10 %. On verra, je garde encore espoir !

Marie-Aude Grimont

Retraites : un pré-rapport du COR évoque une nouvelle hausse de l’âge légal de départ

11/06/2025

Alors qu’il est encore en discussion et ne sera diffusé officiellement que jeudi 12 juin, une première version du rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) a fuité dans la presse le week-end dernier. Le document présenterait différents “leviers mobilisables” parmi lesquels une sous-indexation des pensions par rapport à l’inflation, une hausse des contributions vieillesse payées par les salariés et des cotisations des employeurs, et un report de l’âge légal de départ en retraite fixé à 64 ans par la réforme de 2023. Cette dernière option aurait les faveurs du COR qui proposerait de l’instaurer de manière progressive : 64,3 ans en 2030,  65,9 ans en 2045 et 66,5 ans en 2070.

Les réactions n’ont pas manqué côté syndical, Denis Gravouil (CGT) fustigeant “cette doxa paresseuse, selon laquelle il n’y aurait qu’une seule voie possible”, Michel Beaugas (FO) déplorant que “C’est du Gilbert Cette, avec sa grille de lecture néolibérale et son obsession du déficit public”. À la CFDT, Yvan Ricordeau a indiqué qu’”à ce stade, il n’y a aucune orientation sur les retraites qui est arrêtée au niveau du COR, sauf à vouloir électriser ou biaiser les négociations que nous menons en ce moment” (propos réunis par le quotidien Le Monde).

Côté patronal, l’U2P a salué “un alignement très progressif sur la pratique des autres pays européens indispensable pour éviter de léguer une dette toujours plus importante aux générations futures”.

Nul doute que le sujet sera évoqué cet après-midi, lors de la nouvelle réunion de la délégation paritaire (lire également notre interview de Christelle Thieffine (CFE-CGC) dans cette édition). Rappelons qu’à l’occasion de ces concertations, la Cour des comptes avait également rendu un rapport appelant à une combinaison des différents leviers disponibles pour financer le système (niveau de cotisations, niveau des pensions, durée de cotisation, âge légal de départ). 

Source : actuel CSE

Chômage intempéries : la prise en charge de la canicule et les cotisations 2024 et 2025 officialisées

12/06/2025

Des arrêtés parus début juin 2025 officialisent les conditions de prise en charge de la canicule par le régime du chômage intempéries ainsi que le montant des cotisations dues à ce régime pour la période avril 2024 à mars 2026.

Entrée officielle du chômage intempéries dans les risques couverts

Les épisodes de canicule concernés sont précisés

Le régime de chômage intempéries permet aux salariés et employeurs du secteur du BTP d’être indemnisés en cas de chômage dû à des conditions atmosphériques ou à des inondations rendant l’accomplissement du travail dangereux ou impossible (article L.5424-8 du code du travail).

Le décret du 28 juin 2024 a étendu ce régime aux épisodes de canicule, tout en laissant le soin à un arrêté de préciser les conditions de cette prise en charge.

Sans attendre la parution de cet arrêté, la CIBTP (caisse de congés payés du BTP) a décidé que les déclarations d’arrêts et demandes de remboursement intempéries au titre d’un épisode de canicule étaient recevables dès le 1er juin 2024 sous réserve que, dans le département concerné, une alerte pour forte chaleur (vigilance de niveau orange ou rouge) ait été publiée par Météo France ou qu’un arrêté préfectoral ait été pris pour ordonner une suspension d’activité au même motif (communiqué CIBTP, 8 juillet 2024).

L’arrêté du 27 mai 2025 officialise ce principe en posant pour principe que les périodes de canicule couvertes par le régime de chômage intempéries sont celles où les niveaux de vigilance “orange” ou “rouge” sont atteints.

L’indemnisation pour canicule ouvre droit à une indemnisation moindre pour l’employeur

Deux arrêtés du 23 mai 2025 précisent par ailleurs que pour les années 2024 et 2025, le montant du remboursement versé à l’employeur au titre des périodes de canicule est égal à 50 % du montant prévu pour les autres intempéries couvertes par le régime, la CIBTP France pouvant toutefois décider de majorer ce montant.

 Cette mesure vise à permettre la prise en charge du risque canicule sans réduction de la couverture des autres risques et sans augmenter le taux de cotisation.

Confirmation du niveau des cotisations

Pour la période allant du 1er avril 2024 au 31 mars 2026, le taux de la cotisation versée par les employeurs du BTP pour financer le chômage-intempéries est maintenu à :

  • 0,68 % pour les entreprises du gros œuvre et des travaux publics ;
  • 0,13 % pour les autres entreprises.

Le montant de l’abattement annuel à défalquer du total des salaires pour obtenir l’assiette de calcul de la cotisation est fixé :

  • pour la période du 1er avril 2024 au 31 mars 2025 à 93 204 euros ;
  • pour la période du 1er avril 2025 au 31 mars 2026 à 95 040 euros.

Valérie Maindron

Douze multinationales créent une coalition pour la protection sociale

Douze entreprises internationales ont annoncé la création de l'”Engage & Care Corporate Coalition”, une alliance destinée à améliorer la protection sociale dans le monde. Cette initiative, portée par L’Oréal, rassemble Adecco Group, Axa, Bouygues, EDF, Engie, L-Acoustics, Legrand, Michelin, Monnoyeur, Orange et Sanofi.

Le manifeste signé par ces groupes vise à “promouvoir des conditions de vie et de travail justes et décentes”. Les entreprises s’engagent à favoriser l’innovation sociale, à faciliter les échanges de bonnes pratiques entre membres et à développer des partenariats avec les parties prenantes institutionnelles, associatives et académiques.

Cette coopération, amorcée il y a près d’un an, s’est concrétisée par une vingtaine de réunions plénières et de groupes de travail. Les discussions ont porté sur des thématiques variées : salaire décent, santé mentale et accompagnement des aidants. Un bilan de ces travaux sera établi en fin d’année.

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), 3,8 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à une couverture sociale.

Source : actuel CSE

Retraites : les syndicats fixent leurs positions sur l’âge de départ

12/06/2025

Hier s’est tenue une nouvelle séance de négociation sur les retraites. Ces quelques heures de discussion ont permis à chacun de se positionner sur les propositions diffusées la veille par le Medef. La première organisation patronale refuse de revoir l’âge légal de départ que la réforme a repoussé à 64 ans. Pour la CFDT, cela ne ferme pas pour autant le sujet sur l’âge : Yvan Ricordeau attend par exemple de nouvelles propositions sur l’abaissement de l’âge d’annulation de la décote de 67 à 66 ans, voire une suppression des 64 ans pour certaines catégories de salariés, ou encore un choix à la carte de l’âge de départ.

Le Medef soutient que ses propositions constituent un effort sur l’âge de départ puisqu’il propose que les personnes en incapacité puissent partir en retraite dès 60 ans au lieu de 62 (sous conditions), et que les Français en invalidité puissent quitter le monde du travail à 61 ans au lieu de 62. Il ne s’agit cependant pas d’un “bouger” répondant aux exigences des organisations syndicales et revoyant les 64 ans pour tous les salariés.

La signature d’un texte commun restera cependant possible sans la fin des 64 ans pour Christelle Thieffine (CFE-CGC), à certaines conditions : elle indique qu’elle sera beaucoup plus exigeante sur tout le reste, notamment les femmes, la pénibilité et les risques psychosociaux.

À la CFTC, Pascale Coton regrette également les positions du Medef sur les 64 ans et continue de déplorer l’absence de toute participation financière du patronat à l’effort de financement des retraites.

Source : actuel CSE

Assurance chômage : vers un solde négatif des comptes de l’Unédic

13/06/2025

Une nouvelle fois, l’instance paritaire de gestion de l’assurance chômage alerte sur ses capacités de désendettement qu’elle estime compromises par les prélèvements de l’Etat dans ses finances. “Les recettes de l’Assurance chômage sont considérablement amputées par des décisions exogènes : les ponctions de l’État (12,05 Md€ au total de 2023 à 20262) et la perte de CSG liée aux évolutions de l’assiette des travailleurs indépendants (800 M€ en 2026 et 400 M€ les années suivantes, selon une estimation provisoire)”, a indiqué hier la gouvernance paritaire de l’Unédic Selon Jean-Eudes Tesson (Medef), “alors que cette gestion nécessite de la stabilité, nous avons le sentiment que l’Assurance chômage devient une variable d’ajustement des finances publiques de l’Etat”. Patricia Ferrand (CFDT) précisant que “”les excédents qui sont ponctionnés résultent des efforts fournis par les demandeurs d’emploi”.

De plus, du fait de la montée des taux d’intérêt, les emprunts conclus par l’Unédic à faible taux se trouvent aujourd’hui plus onéreux. Par conséquent, prévient l’Unédic, les soldes des comptes pourraient être négatifs en 2025 (-0,3 Md€) et en 2026 (-0,4 Md€).

L’Unédic souligne donc que son “rôle d’amortisseur économique et social” est “fragilisé”, exposant ainsi l’institution à une impossibilité de remplir ses missions en cas de crise aigüe.

Source : actuel CSE