Retraites : François Bayrou optimiste sur un accord entre partenaires sociaux
17/06/2025
Ce pourrait être le bouquet final : les partenaires sociaux se réunissent aujourd’hui toute la journée pour leur dernière séance de concertations sur les retraites. Dans l’hebdomadaire La Tribune Dimanche, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a appelé le Medef à concéder un nouveau pas sur la pénibilité, à savoir lâcher la possibilité d’un départ anticipé du salarié ayant été exposé. Jusqu’à présent, le Medef propose au contraire un compte professionnel (C2P) axé uniquement sur la prévention, et ne permettant donc pas de départ en retraite précoce.
François Bayrou s’est quant à lui dit confiant dans la probabilité que les partenaires sociaux se mettent d’accord sur un relevé de décisions commun. Dans Le Parisien, il n’a cependant pas écarté l’hypothèse que les syndicats et le patronat prennent plus de temps que prévu et se retrouvent pour de nouvelles séances. Le Premier ministre pourrait également créer après la fin du conclave “une prime seniors, en sus des surcotes existantes, pour inciter ces derniers à travailler au-delà de l’âge légal”.
Source : actuel CSE
Retraites : la fin du conclave repoussée au lundi 23 juin
18/06/2025
La dernière séance de négociation sur les retraites s’est étirée dans la nuit d’hier. Au matin du 17 juin, Yvan Ricordeau (CFDT) avait redit son espoir d’avancées patronales sur l’âge et la pénibilité. Il a ajouté : “L’état d’esprit c’est de trouver un accord, mais je ne sais pas si les cinq organisations le partagent. La vraie interrogation est toujours du côté du Medef”. Pour continuer lors d’une séance supplémentaire la semaine prochaine, il faut qu’il y ait un minimum d’ouverture”.
À la CFTC, Pascale Coton avait fixé sa ligne : “On veut absolument la décote à 66 ans au lieu de 67 et toute notre position sur la pénibilité qui passe pour qu’un maximum de salariés puissent partir plus tôt avant 64 ans. Sinon on ne signera rien”.
Malheureusement, à 20 heures, la négociatrice de la CFE-CGC Christelle Thieffinne regrettait l’absence totale d’avancée : “Après une suspension de 2h, la partie patronale revient avec rien du tout. Le Medef et la CPME sont en train de planter cette négociation. On ne peut pas poursuivre, il faut terminer ce soir mais c’est à qui va lâcher le premier”.
En fin de journée, les questions de la pénibilité et des femmes avaient été abordées, mais pas celle de l’abaissement de l’âge d’annulation de la décote de 67 à 66 ans. Invité aux questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou, dont il se dit qu’il risque la censure en cas d’absence d’accord, a indiqué qu’il réagirait après la fin de la négociation.
À 23h30, les négociations ont pris fin après des séances bilatérales entre Jean-Jacques Marette et les camps syndical puis patronal. Selon Yvan Ricordeau, après avoir “flirté avec l’échec toute la journée”, une avancée s’est faite sur un abaissement de l’âge d’annulation de la décote à 66,5 ans au lieu de 67 et un compte de pénibilité réintégrant les trois critères ergonomiques supprimés en 2017 (vibrations, charges lourdes, postures pénibles) qui ne donnerait cependant des droits que de manière plus lente que les autres critères. Un C2P à deux vitesses donc. Pour la CFDT, le C2P ouvrirait de plus droit à des départs anticipés, de la formation et de la reconversion, comme le souhaitait la CFDT (incluant la cartographie des métiers pénibles). Le texte contiendrait le cumul emploi-retraites, le financement par la CSG et/ou la désindexation des retraites (l’inflation -0,8 en 2026 et – 0,4 en 2027), une hausse du forfait social de 20 à 22 %
Les instances de la CFDT se réunissent à partir d’aujourd’hui afin de se prononcer sur ces ouvertures. 4 à 8 millions de personnes seraient concernées par le dispositif. Les points seraient acquis cependant un peu plus lentement sur les critères ergonomiques que sur les autres.
Sur les carrières des femmes, les syndicats ont obtenu un abaissement de la prise en compte des meilleures années de 25 ans à 23 ou 24 ans s’il y a eu 1, 2 ou plus d’enfants. La surcote de 5 % serait maintenue et la majoration des trimestres serait dans le texte final. Cependant le Medef ne l’entend pas du tout ainsi. Diane Milleron – Deperrois a vivement contesté l’idée que le Medef n’avait fait aucune proposition, notamment sur l’abaissement de l’âge en cas d’inaptitude et d’invalidité/incapacité (61 et 60 ans) et elle ne conçoit les départs anticipés que dans un deuxième dispositif hors C2P. La négociatrice se dit aussi opposée à un âge d’annulation de la décote à 66,5 ans et a insisté sur le défaut d’équilibre financier.
Pour Éric Chevée (CPME), “les lignes rouges sont toujours là des 2 côtés. La CPME n’est pas d’accord pour un changement de l’âge d’annulation de la décote et surtout la ligne écarlate du forfait social à 22 %”. Il ne porte pas non plus les options un C2P à deux vitesses selon les critères de pénibilité
Pour Christelle Thieffinne (CFE-CGC), “on a évité de terminer en disant qu’on avait échoué. On a une dernière tentative par l’animateur du conclave de regrouper les idées des uns et des autres et on voit ce qui se passe. C’est la tentative de la dernière chance mais le compte n’y est pas”
Une nouvelle séance est prévue lundi 23 juin prochain et devrait entériner ces éléments après validation par les instances de chaque organisation, non seulement des orientations proposées en dernière chance par Jean-Jacques Marette mais aussi leur participation.
Source : actuel CSE