Le projet de réorganisation des services de navigation aérienne inquiète les petits aéroports régionaux
Le projet de réorganisation des services de la navigation aérienne de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) prévoit notamment la fermeture, entre 2028 et 2035, d’un quart des tours de contrôle en France, ainsi qu’une réduction de moitié du nombre de centres de contrôle en approche, qui passerait de 30 à 16. Une restructuration qui naît de l’impossibilité de moderniser rapidement tous les sites actuels des services de la navigation aérienne (DSNA). Une vingtaine de petits aéroports français pourraient se retrouver sans contrôleur aérien sur place. « Nous ne remettons pas en cause la nécessité de moderniser, mais les sites concernés doivent être prévenus assez tôt pour pouvoir s’adapter, et il faudra également s’assurer que ce retrait de la DSNA n’entraînera pas de perte d’activité », souligne Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français. Des solutions existent pour gérer le trafic à distance en temps réel. Le centre de contrôle de Stockholm, par exemple, gère ainsi le trafic d’une dizaine de petits aéroports en Suède.
Les Echos du 2 avril
TAP Air Portugal : bénéfice record en 2023
TAP Air Portugal a dégagé en 2023 un bénéfice record de 177,3 M€, contre 65,6 M€ en 2022. Au 4ème trimestre, la compagnie a toutefois enregistré une perte de 26,2 M€, contre un bénéfice de 156,4 M€ sur la même période de l’année précédente. Ce résultat s’explique notamment par « l’augmentation des frais de personnel (+148 M€, soit 121%) », explique TAP dans un communiqué. La compagnie aérienne a en effet récemment commencé à augmenter les salaires, après les avoir baissés et avoir réduit les effectifs en 2021. Sur l’ensemble de l’année, il s’agit du « bénéfice net le plus important » enregistré par TAP, dont « le chiffre d’affaires a franchi pour la première fois les 4 Md€ », a souligné le transporteur.
Air & Cosmos du 2 avril
La compagnie Finnair, pénalisée par l’interdiction du survol de la Russie, est parvenue à réinventer son modèle d’affaires
La compagnie nationale finlandaise Finnair, qui a célébré son 100ème anniversaire en 2023, a dégagé sur l’année un profit net de 254,3 M€ et un profit opérationnel de 191 M€, pour un chiffre d’affaires de 3 Md€, avec 11 millions de passagers transportés. En pertes les 3 années précédentes, la compagnie, qui a été particulièrement pénalisée par l’interdiction du survol de la Russie, a réussi à réinventer son modèle d’affaires. Elle a notamment fortement réduit la voilure en Asie, et a développé la location de certains avions à d’autres transporteurs aériens, qui « manquaient d’appareils en sortie de Covid pour répondre à une forte demande », explique Javier Roig, directeur marketing Europe de Finnair.
Le Figaro du 2 avril
A Brest, la compagnie Celeste ne décolle pas
La Direction générale de l’aviation civile (DGAC), n’a pas accordé sa licence d’exploitation à la compagnie aérienne Celeste. Basée à Morlaix (Bretagne), lancée en 2021, la compagnie entendait assurer une liaison quotidienne entre les aéroports de Brest et d’Orly. Selon la DGAC, le modèle économique n’est pas assez fiable, les critères économiques, fixés par le droit européen, n’étant pas réunis pour délivrer la licence d’exploitation. « Il manque entre 30% et 40% des fonds nécessaires », a indiqué l’administration le 28 mars. La compagnie estime quant à elle s’être conformée aux directives, en réunissant les 8,3 M€ de capital nécessaires à l’obtention de la licence, notamment grâce au soutien des acteurs publics locaux.
Les Echos du 3 avril
L’aéroport Toulouse-Blagnac alimenté en SAF par TotalEnergies
Depuis le début du mois de mars, l’aéroport Toulouse-Blagnac fait venir depuis la raffinerie TotalEnergies de Bassens, en Gironde, des carburants d’aviation durable (SAF) produits à partir d’huiles de cuisson usagées. « Cette nouvelle filière SAF représente désormais 4% de l’avitaillement total de la plateforme, soit 2 fois plus que ce qu’exigent les mandats européens en 2025 », a souligné Philippe Crébassa, le président du directoire de l’aéroport, le 26 mars dernier. Le règlement européen Refuel, adopté en septembre 2023, imposera dès 2025 d’incorporer 2% de SAF (biocarburants et carburants synthétiques) dans le kérosène des vols en et au départ de l’Europe, puis 6% en 2030, 34% en 2040 et 70% à l’horizon 2050.
La Tribune du 3 avril
L’aviation d’affaires, mode de transport essentiel
Le magazine Aviation et Pilote consacre un dossier à l’aviation d’affaires, mode de transport parfois pris en grippe, qui rend pourtant un inestimable service en matière de désenclavement des territoires. C’est un moyen de transport complémentaire à tout ce qui existe déjà et les chefs d’entreprises s’y tournent d’eux-mêmes, faisant le calcul temps passé/coûts entre l’avion et le train. L’appareil a aussi l’avantage d’être une salle de réunion en l’air rappelle le magazine. Sur les 1 400 aéroports européens, 900 ne sont desservis que par l’aviation d’affaires, dont 261 terrains en France. En 2021, la FNAM recensait 243 000 mouvements en France, dont 4% vers des destinations internationales, à 80% à vocation professionnelle. L’aviation d’affaires n’est cependant pas assez défendue par les pouvoirs publics, alors que les décideurs politiques l’utilisent pour leur besoin de mobilité, notamment en région. Son exclusion de la taxonomie verte par la Commission européenne l’année dernière, contrairement à l’aviation commerciale a surpris. D’autant plus que les émissions de cette aviation sont plus faibles que celles de l’aviation commerciale. A ce titre, Dassault Aviation a déposé une requête en annulation auprès du tribunal de l’Union européenne contre le règlement excluant. Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, dénonce une rupture du principe d’égalité entre les 2 types d’aviation, considérant qu’il s’agit d’une erreur manifeste d’appréciation. En plus du désenclavement, le secteur de l’aviation d’affaires est le 1er secteur d’expérimentation des nouvelles briques technologiques dans l’aérien pour la décarbonation. Ainsi, le Falcon 10X de Dassault Aviation devrait voler avec 100% de carburant d’aviation durable.
Aviation et Pilote d’avril 2024
Emirates relance l’A380 à l’aéroport de Nice
Emirates a relancé mercredi 31 mars une ligne quotidienne entre Nice et Dubaï avec un A380. 3 ans après la décision prise par Airbus d’arrêter de produire le mythique long courrier, la compagnie des Emirats arabes unis continue de croire en l’appareil. En 2022, c’est elle qui a acheté le tout dernier A380 sorti des usines d’Airbus, et c’est elle aussi qui en possède le plus : 116 appareils dont 99 en activité, soit 45% de sa flotte et deux tiers des A380 en service dans le monde. La compagnie compte conserver l’appareil en activité encore une quinzaine d’année, grâce à son programme de retrofit, de 2 Md$ sur 3 ans, dont la moitié ira aux A380. « C’est un avion incroyable, nous en avons fait un vrai choix. A Paris, nous proposons 3 vols par jour en A380 soit 1 500 places », se réjouit Cédric Renard, directeur France chez Emirates. Par ailleurs, le Boeing 777X, dont Emirates a commandé 205 appareils, cumule des retards, allongeant la période d’activité des A380, encore exploités par une dizaine de compagnies dans le monde. Emirates prépare déjà l’après A380 et recevra cet été son 1er A350.
Challenges du 4 avril
Avolon cède 4 A330neo à Cebu Pacific
Avolon a annoncé un accord de vente et de cession-bail portant sur 4 A330neo neufs avec Cebu Pacific, compagnie aérienne low-cost des Philippines. La livraison du 1er appareil est prévue fin 2024 et la livraison finale est prévue en 2026. Ces nouveaux avions soutiendront l’expansion du réseau de Cebu Pacific en Asie et au Moyen-Orient. La compagnie est cliente d’Avolon depuis 2012 et compte 11 avions en location : 5 A320ceo, 3 A320neo et 3 A330neo. Lancée dès 1988, Cebu Pacific exploite actuellement une flotte de 69 appareils dont 14 A321neo, 22 A320ceo, 7 A321ceo, 17 A320neo, 1 A330ceo et 8 A330neo. Elle a également commandé 10 A321XLR. La compagnie aérienne philippine a par ailleurs récemment annoncé être en pourparlers avec Airbus et Boeing pour commander 100 à 150 monocouloirs.
Air Journal du 5 avril
GlobalX choisit la solution Skywise Health Monitoring d’Airbus
La compagnie aérienne américaine Global Crossing Airlines (GlobalX) a opté pour la solution Skywise Health Monitoring (S.HM) d’Airbus pour surveiller l’ensemble de sa flotte. L’accord couvre la flotte actuelle et future d’A319, A320 et A321 de GlobalX, qui devrait atteindre 30 appareils d’ici la fin de l’année, contre 15 actuellement. Cette solution permettra la gestion en temps réel d’événements non planifiés et le dépannage, en venant soutenir les équipes de maintenance et d’ingénierie de la compagnie aérienne. L’adoption de S.HM soutient également une stratégie sans papier en offrant un accès numérique à toutes les données et archives nécessaires, telles que le Management Information System (MIS) et les rapports de vol, ainsi que le suivi des tâches de maintenance. GlobalX, lancée en 2020, rejoint plus de 120 compagnies aériennes dans le monde ayant choisi la solution S.HM d’Airbus.
Le Journal de l’Aviation du 5 avril
Le projet inachevé de connexion du réseau ferré aux grands aéroports européens
A l’occasion des journées « Connecting Europe », organisées à Bruxelles du 2 au 5 avril, la Commission européenne fait le point sur les grands projets engagés durant la dernière mandature, de 2019 à 2024, tous modes de transports confondus. L’un d’eux, lourd de conséquences pour le transport aérien, concerne l’obligation pour les Etats membres de doter tous les grands aéroports européens d’une connexion au réseau ferré transeuropéen. D’ici à 2040, tous les aéroports européens de 12 millions de passagers par an devront ainsi offrir aux voyageurs, une possibilité de correspondance avec les trains grandes lignes, si possible à grande vitesse. Le projet s’inscrit dans un plan plus global de renforcement du réseau de transport intra-européen, connu sous le sigle « TEN-T » (Trans-European transports network). Il vise à faciliter l’accès aux grands aéroports internationaux, mais aussi à offrir une alternative ferroviaire aux acheminements par avion ou par la route. Ce qui permettrait de réduire le nombre des vols court-courriers d’alimentation des hubs, pour réattribuer les créneaux horaires dans les aéroports saturés à des lignes plus rentables. La Commission n’a pas chiffré le coût précis, mais le montant global des investissements nécessaires pour la réalisation du plan TEN-T, sur les 15 prochaines années, est estimé à quelque 845 Md€.
Les Echos du 4 avril