L’Inde arrête les négociations avec la Russie pour 10 hélicoptères navals Ka-31
L’Inde avait entamé des négociations avec la Russie en 2019 en vue d’acheter des hélicoptères d’alerte avancée aéroportée (AEW) Ka-31 ; elles avaient été un temps suspendues en raison de la crise de la Covid, puis reprises en février 2022. Les autorités indiennes ont désormais annoncé leur suspension « unilatérale et sans limite de temps » à la suite d’incertitudes concernant la construction des hélicoptères mais aussi les problèmes liés au paiement du contrat de 520M$. Ces hélicoptères étaient pourtant fortement demandés par la Marine indienne, qui en possède déjà 14, puisqu’ils doivent notamment intégrer le groupe aérien embarqué du porte-avions INS Vikrant, censé être mis en service cet été. Il existe aujourd’hui très peu d’hélicoptères disponibles dans une version AEW, hormis le Sea King AEW devenu trop vieux et le Z-18J chinois qui ne peut être choisi par l’Inde pour des raisons géopolitiques. Le pays pourrait alors prospecter pour le développement d’une version AEW auprès de constructeurs d’hélicoptères, ce qui prendrait un certain temps et occasionnerait pour la Marine indienne un manque capacitaire dans ses éléments d’alerte avancée aéroportée.
Air & Cosmos et Meta Défense du 18 mai
L’Europe se penche sur ses lacunes stratégiques en matière de Défense
La Commission européenne présente ce mercredi 18 mai un modèle d’optimisation des dépenses de défense des États membres baptisé « Defend-EU », qui doit servir de base à la réflexion des dirigeants européens réunis en Conseil extraordinaire, les 30 et 31 mai prochains. Les 27 avaient chargé la Commission et l’Agence européenne de défense (AED) de plancher sur « l’analyse des déficits d’investissement dans la défense » et sur le renfort de la « base industrielle et technologique de défense européenne » lors du sommet de Versailles des 10 et 11 mars. La Commission met en avant « un nouvel ensemble d’instruments pour cartographier, coordonner et encourager le développement, l’achat et la propriété conjoints tout au long du cycle de vie des équipements de défense ». Sur le court terme, il s’agit de reconstituer les stocks d’armes livrées à l’Ukraine, comme les Stinger américains qui se sont montrés efficaces contre les chars russes. Il faudra aussi remplacer des équipements de conception soviétique, tels que les Mig-29, avions de chasse, cédés par les pays de l’est de l’Europe. Si la plupart des pays européens ont annoncé des hausses spectaculaires de leurs dépenses militaires, la production « Made in Europe » reste très marginale dans l’UE, et rien n’indique que ce travers puisse être corrigé, malgré des projets lancés à plusieurs, dont l’avion de chasse Scaf, l’Eurodrone, ou le char du futur (MGCS). Reste également à savoir si l’UE pourra elle-même acquérir certains équipements militaires, plutôt que de s’en tenir au rôle de centrale d’achats pour les États membres.
La Croix du 18 mai
Le canon Caesar fait les beaux jours de l’usine de Nexter Systems
La canonnerie de Nexter Systems à Bourges dans le Cher est un établissement unique en son genre. Héritière d’un savoir-faire dans la conception et la fabrication des systèmes d’artillerie, l’usine est la seule à fabriquer l’ensemble des canons des armées françaises, que ce soient les canons du Rafale ou le canon de 30 mm de l’hélicoptère d’attaque Tigre. « Nous fabriquons 150 à 200 canons par an », précise Laurent Monzauge, le directeur de l’établissement qui compte près de 700 salariés. C’est le canon Caesar qui retient toutes les attentions, particulièrement depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, à qui la France fournit certains de ses exemplaires prélevés sur stock. Le canon enregistre de plus un beau succès commercial en France comme à l’export, avec 359 exemplaires vendus, et les commandes continuent.
L’Usine Nouvelle du 19 mai
Thales fournira ses radios tactiques à l’US Army
Thales est l’un des deux fournisseurs auxquels l’armée américaine a attribué un contrat de type IDIQ (livraisons et quantités indéterminées) plafonné à 6 Md$ portant sur la fourniture de radios tactiques avancées. Ce contrat de 10 ans, qui fait suite à ceux d’octobre 2021 par lesquels l’US Army avait commandé à Thales sa radio bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et sa nouvelle monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio, prévoit une période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative. Thales fournira également une radio tactique fondée sur le système AN/PRC-148 IMBITR (Enhanced Multiband Inter/Intra Team Radio), « dernier-né d’une famille de radios tactiques voix et données éprouvées sur le champ de bataille ». Ce nouveau système permettra à l’armée américaine de remplacer le système vieillissant SINCGARS (Single Channel Ground and Airborne Radio System), et son parc de radios R/T1523.
Boursorama.com du 18 mai
Thales se renforce dans la sécurité et rachète les sociétés S21sec et Excellium
Thales a signé un accord définitif pour acheter deux sociétés espagnole et luxembourgeoise, S21sec et Excellium, afin de renforcer son activité dans les services de cybersécurité, dédiés aux États, aux opérateurs d’importance vitale (OIV) tels que les banques, les infrastructures de transport et d’énergie, et aux administrations. L’acquisition de la holding qui les rassemble, Maxive Cybersecurity, est valorisée à 120 M€. Elle est réalisée auprès du fonds d’investissement portugais Sonae Investment Management, qui les détenait jusque-là. L’opération permet au groupe tricolore de renforcer sa présence en Espagne, au Portugal, au Luxembourg et en Belgique, où S21sec et Excellium emploient 546 personnes et ont réalisé un chiffre d’affaires combiné de 59 M€ en 2021. Avec cette acquisition, le groupe, dont les activités de cybersécurité ont représenté 1 Md€ de chiffre d’affaires l’an passé, franchit une nouvelle étape dans la construction d’une offre de cybersécurité structurée et duale, répondant aussi bien aux besoins des marchés commerciaux qu’institutionnels. En 2016, Thales avait déjà racheté la société californienne de cybersécurité Vormetric, puis en 2019 Gemalto, qui lui avaient permis de changer d’échelle dans la sécurité et le chiffrement des données. Désormais, il devient leader du consulting et des services de cybersécurité avec six centres opérationnels d’intervention (SOC) en Europe, Amérique du Nord, Asie et Afrique du Nord (Maroc) et plus de 130 grands comptes clients suivis.
Les Echos et Le Figaro du 18 mai